28 février 2008
Que signifie l'élection d'un président communiste à Chypre ?
Lire cette analyse en anglais de Phaedon Vassiliades (Démocratie Ouvrière, Chypre)
Libellés : Chypre
La LCR, les municipales et le nouveau parti ...
John Mullen à Agen (Blog politique): LCR, Municipales et nouveau parti
26 février 2008
Cuba, Castro et le socialisme
Hôtel de la chaîne française Accor à Cuba
Lire cet article en anglais de l'hebdomadaire britannique Socialist Worker :
/.../ Socialists today should defend Cuba against US imperialism, but we should not have illusions in the allegedly socialist character of the country.
Regimes such as Cuba’s can make all sorts of progressive reforms “from above” – but they cannot single handedly opt out of the world capitalist system, nor can they substitute for socialism “from below”, where the mass of ordinary people rise up and take their destinies into their own hands.
Despite all the crises and contradictions, Castro’s regime has survived. The undoubted authoritarianism of the Cuban system has certainly helped in this regard, but this fact alone doesn’t explain the regime’s durability.
Part of the reason is that Castro could draw on a genuine nationalist feeling of pride. Cubans are proud to have held out against all that the mighty US has thrown at them.
Yet the various forms of dissent in the country – still largely individual or small scale – indicate the difficulties ahead for a hierarchical regime used to giving orders and having them carried out.
Castro’s Cuba is a paradox. Once an attempt to break from colonial dependence, it was defeated by the impossibility of a small island breaking with the rules of the world market.
Once a revolution with mass popular backing, if not mass popular participation, it became a stagnant hierarchy with authoritarian control.
Un nouvel article de Romain Szencinski, paru dans l'édition électronique de Socialisme International, février 2008 : "Le guévarisme peut-il nous servir de modèle ?"
/.../ A l'occasion du quarantième anniversaire de sa mort en octobre 2007, deux tendances sont apparues dans le traitement de son souvenir. La première, menée par la presse bourgeoise, vise à salir sa légende en le faisant passer pour un sanguinaire chef révolutionnaire. La seconde, en réaction, menée notamment par la Ligue communiste révolutionnaire en France, idéalise le modèle qu'il incarne et utilise son image populaire pour rallier la jeunesse radicalisée autour d'un « socialisme du XXIème siècle » qu'il pourrait inspirer. Ainsi, le nouveau parti anticapitaliste voulu par la majorité de la LCR sera selon certaines versions d’inspiration « mi-guévariste, mi-libertaire ».
A Socialisme International, nous nous inscrivons en faux contre ceux qui veulent salir son image - extrêmement populaire donc potentiellement dangereuse - de révolutionnaire et, avant tout, l'image même de la révolution. En revanche, nous affirmons qu'il est absolument nécessaire de tirer un bilan politique de son action et non pas de l'idéaliser.
Libellés : Cuba
25 février 2008
La CDU conserve Hambourg, nouvelle percée de Die Linke (Deutsche Welle 25.02.2008)
La CDU conserve Hambourg, nouvelle percée de Die Linke | L'Allemagne d'aujourd'hui | Deutsche Welle | 25.02.2008
SOCIALIST WORKER (26/02/08) Rise of new left party reshapes German politics
Libellés : Allemagne, Anticapitalisme
Sarko, c'est trop ...
23 février 2008
Bulletin du courant Avanti! de la LCR
Libellés : Anticapitalisme, Che Guevara, LCR
22 février 2008
IRR: Protest against Daily Express' attacks on Muslims
20 février 2008
A vendre €1000 : droit de grève
Piquet de grève chez Mécaform dans le Tarn. Les salariés de cette entreprise ont obtenu une prime de fin d'année de €250 et une augmentation de la masse salariale de 3% en octobre 2007 en utilisant l'arme de la grève.
L'entreprise GT Logistics, située à Tarnos (Gironde), vient d'inventer un nouveau trafic - celui du droit de grève. Elle propose une prime de €1000 à ceux de ses salariés qui acceptent de renoncer à leur droit de grève.
Le droit de grève, faut-il le rappeler, est inscrit dans la Constitution française, tout comme le droit de vote. J'ai donc décidé de mettre mon droit de vote en vente sur e-bay ... J'attends vos offres.
Mais au fait, je ne suis pas spécialiste de la question, mais si le droit de grève est un droit constitutionnel, a-t-on le droit de le vendre ? Peut-on accepter les €1000 puis se mettre en grève, en plaidant l'illégalité de cette mesure ?
L'employeur en question n'a-t-il pas porté atteinte à la Constitution et donc au peuple français ? Il doit être donc passable d'une peine très sévère.
Quelle va être la riposte syndicale ? L'Inspection du Travail a été saisie, ce qui est la moindre des choses.
Mais ne peut-on pas retourner l'argument du patron, pour lequel renoncer au droit de grève est le seul moyen d'obtenir un nouveau contrat avec son client le plus important, l'entreprise Turbomeca ? Car les syndicats de celle-ci pourraient très bien, s'ils voulaient, menacer de ne pas coopérer avec l'entreprise GT si sa direction ne renonce pas à sa politique anti-syndicale ? En insistant bien sûr sur le paiement d'une prime d'au moins €1000 pour tous ses salariés et la satisfaction de leurs revendications salariales.
Comme le rapport de force est le seul que ces gens-là comprennent, la réponse des travailleurs doit être à la hauteur. Le boycott syndical est le meilleure façon de remettre ce genre de patron voyou à sa place.
Une bonne nouvelle dans Le Monde : Les revendications salariales se multiplient (et tant mieux)
Dans Sud Ouest : Ford : le site est paralysé
Libellés : Luttes ouvrières, Syndicats
19 février 2008
"Ce n'est pas l'islam qui envahit l'espace public, c'est la haine de l'islam"
En France, des centaines de milliers de « musulmans d’origine » ont pris depuis belle lurette leurs distances avec la religion sans pour autant être la cible de « fatwas ». Elle a manié la provocation, qui, dans un domaine aussi sensible, ne peut guère conduire qu’à cet affrontement dont rêvent ses amis de l’American Enterprise Institute et les hôtes empressés de son escale parisienne. Cela dit, le mal étant fait, il faut évidemment protéger cette jeune femme. Mais, de grâce, cessons de l’exposer comme un parangon de vertu laïque. La laïcité, c’est d’abord une certaine discrétion. La loi de 1905 a organisé espérons-le définitivement la séparation entre les espaces public et privé. Or, dans cette affaire, ce n’est pas l’islam qui envahit l’espace public, mais la haine de l’islam. Et cela par tous les artifices de la publicité.
Ce n'est évidemment pas un hasard si c'est Rama Yade qui a été promue défenseuse en chef de cette réactionnaire, proche des néo-conservateurs américains. "La jeune femme" (comme les vieux journalistes hommes aiment bien l'appeler) dit qu'on ne doit pas la considérer comme une représentante des minorités visibles, mais plutôt comme quelqu'un avec des idées politiques de droite. Elle a bien raison - sauf que pour nous ce sont précisément ses idées de droite qui posent problème.
Le grand problème avec son argument, cependant, est qu'elle a bien une fonction en tant que femme noire dans la machine idéologique sarkozyste - celle de donner un air d'antiracisme et de féminisme à un gouvernement qui fixe des quotas de déportations, criminalise la révolte des jeunes, court après l'administration Bush, loue le rôle des autorités religieuses, accorde des avantages fiscaux aux plus riches, s'attaque aux retraites des travailleurs ...
Mais sans doute elle s'en fiche. Après ses sorties récentes pour défendre Nicolas Sarkozy là où même de nombreux membres de sa propre majorité expriment des doutes on peut lui prédire une promotion rapide.
DERNIERE : Rama Yade, atteinte de la folie, accuse la gauche de s'en prendre à elle "parce qu'[elle est] noire" ...
Sur le blog de Michel Soudais, de Politis, un témoignage accablant sur le comportement de 'petite cheffe' de Rama Yade :
"Capable de dire une chose et son contraire, d’embellir la réalité, de s’imposer face à une élue qui ne voulait pas de son parachutage, comme de se poser en victime, la benjamine du gouvernement a tout d’une grande. J’entends par là tous les atouts pour faire une carrière à l’UMP."
NOUVEAU (26/02/08) Des députés danois protestent contre l'éventuel remplacement d'un député d'extrême gauche par sa suppléante voilée. J'ai envie de popser la question autrement. C'est pour quand, un parlement (en France par exemple) à l'image de la population ?
Libellés : Islam, Minorités, Rama Yade
17 février 2008
Leçons du succès de Die Linke
La revue Marx21 regroupe des militants de la gauche de Die Linke
Dans cet article publié sur le blog Unir (courant unitaire de la LCR), Marc Dormoy donne des détails intéressants sur le succès électoral de Die Linke (parti de la gauche radicale) lors des élections du 27 janvier 2008 dans les Etats de Hesse et Basse-Saxe.
L'intérêt pour les anticapitalistes français de cette réussite - qui commence à inquiéter à la fois la direction du SPD (parti socialiste allemand) et les milieux patronaux - est que Die Linke a été construit, non sans difficulté, après un processus de regroupement et de discussion de plusieurs courants politiques et syndicaux. C'est l'inverse de la méthode prônée par la majorité de la LCR en France.
Il est vrai qu'on ne peut pas simplement transposé cette méthode en France, où la gauche révolutionnaire seule a atteint des niveaux électoraux sans commune mesure avec ceux obtenus en Allemagne ou dans d'autres pays européens. Mais la percée électorale d'abord d'Arlette Laguiller et aujourd'hui d'Olivier Besancenot n'a pas eu que des effets bénéfiques.
Il est frappant de constater que les deux organisations n'ont su recruter qu'une infime partie de ceux qui ont voté pour elles. Mais l'attention des médias et l'accueil enthousiaste donné à son porte-parole ont conforté la direction de la LCR dans l'illusion qu'elle était la "seule" opposition politique significative à la droite.
Un succès relatif peut créer une vision déformée de la réalité. Il encourage une tendance à la suffisance et à l'aveuglement. On a tendance à 'oublier' que voter pour un candidat révolutionnaire ne signifie pas adhérer à l'ensemble de ces idées. Une bonne stratégie électorale, qui consiste à se donner une image positive en accentuant les aspects les plus populaires de son programme, peut faire réléguer au deuxième plan la nécessaire lutte idéologique (contre les illusions parlementaires ou contre le racisme et l'islamophobie, par exemple) que seul un parti révolutionnaire est à même de mener.
C'est la raison pour laquelle nous pensons que les révolutionnaires doivent à la fois être de ceux qui construisent le plus patiemment et dans l'esprit le plus unitaire une nouvelle force anticapitaliste qui dépasse de loin les limites des organisations existantes de l'extrême gauche, et ceux qui expliquent le plus clairement que système capitaliste est irréformable.
Libellés : Allemagne, Anticapitalisme
16 février 2008
Des tensions sociales au Danemark
Pourtant, le Danemark connaît les mêmes tensions sociales que d'autres pays développés. Des émeutes ont eu lieu en 2007. Aujourd'hui, le pays vit son sixième jour d'incidents, expliqués par la police, selon Reuters, par des températures élevées pour la saison, et les vacances scolaires. C'est un peu court comme explication.
Cet article dans Le Monde donne plusieurs raisons pour ces émeutes :
"/.../ tensions sociales dans les milieux issus de l'immigration, révolte contre le comportement de la police jugée raciste et violente, réactions à la recrudescence de contrôles antidrogue ou exaspération contre la nouvelle publication des caricatures de Mahomet."
Les pseudo-démocrates islamophobes ont évidemment sauté sur l'occasion pour dénoncer des "émeutes islamistes". En effet, la guerre des 'caricatures de Mahomet' vient d'être rallumée après l'arrestation de plusieurs suspects dans une affaire de tentative d'assassinat et la nouvelle publication par des médias danois et suédois d'un des dessins offensants.
Les militants de gauche doivent clairement exprimer leur solidarité avec les minorités victimes de discrimination et dénoncer le nouveau racisme qui cible prioritairement les communautés musulmanes.
L'exemple du Danemark démontre qu'aucun pays, aussi 'évolué' soit-il, n'échappe aux effets des politiques néo-libérales et aux contre-coups de l'offensive militaire lancée par les Etats-Unis et leurs alliés (dont le gouvernement danois fait partie).
Un journal socialiste révolutionnaire danois (en danois !) ...
Dans un article dans Le Courrier de Genève intitulé Surenchère caricaturale, Rachad Armanios dénonce la réaction des médias danois qui, comme Charlie Hebdo lors de la première affaire des caricatures, mettent délibéremment de l'huile sur le feu. Si l'on voulait assimiler tous les Musulmans à une poignée de fanatiques, on ne saurait mieux faire (et si c'était bien le but recherché ?).
MUNICIPALES A SAINT-DENIS : LISTE 'SAINT-DENIS POUR TOUS'
Communiqué de presse
Municipales mars 2008 : La Liste de Rassemblement de toute la Gauche et des Ecologistes SAINT-DENIS POUR TOUS conduite par Didier Paillard [Ndlr : maire sortant PCF], a été déposée vendredi 15 février.
[Ndlr : 'Toute la gauche' n'est pas tout à fait exact. Les sept candidats étiquetés 'PS' ont été exclus du parti ; le PS présente sa propre liste. Il y aura une liste '100% à gauche' animée par la LCR. La plupart des camarades qui ont milité au Collectif unitaire avant les présidentielles, y compris ceux qui ont fait la campagne de José Bové, soutiennent la liste 'Saint-Denis pour tous'. La LCR n'a pas été pardonnée pour son attitude sectaire en 2006-07. Reste à voir si elle a gagné suffisamment de forces nouvelles pour faire une campagne crédible.]
La liste « SAINT-DENIS POUR TOUS » qui rassemble la Gauche et les Verts dès le premier tour des élections municipales a été déposée en sous-préfecture vendredi 15 février. C’est la première liste enregistrée pour la commune de Saint-Denis.
Menée par le maire sortant, Didier Paillard, avec pour seconde de liste la maire-adjointe socialiste Rose Gomis, et le soutien du président de Plaine Commune Patrick Braouezec en troisième position, cette liste a plusieurs caractéristiques:
- c’est une liste qui rassemble la gauche dans sa diversité : membres du PCF, du Parti Socialiste, des Verts, du MRC, de Lutte Ouvrière, des Alternatifs, de la Gauche Républicaine.
- C’est une liste largement ouverte à la société civile : 17 candidats sur 53 ne sont pas membres d’un parti. Ce sont des femmes et des hommes engagés dans la vie locale, associative, syndicale, dans les luttes pour l’égalité des droits, pour le sport, la culture, l’environnement.
- C’est une liste qui est bien à l’image de Saint-Denis, avec une grande diversité d’origines, de cultures, de situations sociales, de quartiers.
- C’est une liste porteuse d’un projet commun, qui a l’ambition d’améliorer Saint-Denis sans exclure les couches populaires.
Rassemblement pour la Palestine devant l'Hôtel de Ville de Saint-Denis. Le maire Didier Paillard prend la parole.
[Suit la liste des 53 candidates et candidats]
Composition de la liste : PCF : 16, Parti Socialiste : 7, Les Verts : 6, MRC : 3, Lutte Ouvrière : 3, Alternatifs : 1, Société civile : 17
Sur les 53 candidats, 17 sont des élus sortants, ce qui marque un renouvèlement de plus de 70%. La moyenne d’âge de la liste est de 41 ans, celle de l’équipe sortante est de 43 ans. Quasiment tous les quartiers de Saint-Denis sont représentés dans cette liste.
Saint-Denis, le 15 février 2008
Tract de la LCR, avec ses deux têtes de liste : Cathy Billard et Jean-Marc Bourquin. Un militant de la Ligue m'a assuré que la liste de candidats est complète - il y aurait même 60 personnes prêtes à en faire partie, dont une quarantaine ne sont pas membres de la Ligue. Des "anonymes" dont les noms vont bientôt être connus, en quelque sorte (je plaisante).
La LCR, très critique à l'égard de la municipalité PCF-PS-Verts-MRC-sans étiquette, dit néanmoins dans son tract : "La droite locale qui se sent des ailes depuis les présidentielles doit être battue le plus massivement possible". De là à dire franchement qu'elle appellera publiquement à voter pour la liste de gauche en tête au premier tour (très probablement celle du maire) il y a quand même un pas que les camarades évitent soigneusement à franchir.
Libellés : Saint-Denis
15 février 2008
Profits partout, justice nulle part
... et cet article dans Ouest France : Les salariés veulent leur part du gâteau
14 février 2008
Pour mettre la pression sur le gouvernement canadien, lourdement engagé en Afghanistan aux côtés des Américains dans une guerre injuste et perdue d'avance, signez la pétition (en français ou en anglais) ...
Libellés : Anti-impérialisme, Canada
13 février 2008
La campagne Obama mobilise de plus en plus les foules - mais pour quoi faire ?
Obama est au centre d'un véritable culte. Ici, un magazine hip hop déclare "C'est l'heure d'Obama". Ailleurs, ce sont des clips vidéo mettant en musique ses discours ou vantant son sex appeal. Stevie Wonder et Oprah Winfrey l'ont parrainé ...
Dans cet éditorial, le journal américain SOCIALIST WORKER, insiste sur la capacité de la campagne de Barack Obama de capter non seulement le désir de changement de beaucoup d'Américains - et pas seulement des Démocrates - mais l'idée qu'il est juste et nécessaire non seulement d'utiliser les élections pour y arriver mais aussi de s'organiser et de manifester à la base.
Il attire donc de plus en plus de foules jeunes et enthousiastes dans une ambiance qui rappelle à certains les années 1960. Le 'Kennedy' noir a-t-il les moyens de mettre en échec le clan Clinton ? Plus important, peut-on lui faire confiance pour faire ce qu'il promet ? La tentation est évidemment grande de penser que cette fois-ci le nouveau messie est arrivé. Ce serait cependant une grave erreur.
Libellés : Etats-Unis, Minorités
Australie : "Désolé" ne suffit pas ...
Les quatre derniers aborigènes de la Tasmanie (habillés en bon bourgeois victoriens). En Tasmanie, la population a simplement été exterminée.
"Nous présentons nos excuses pour les lois et les politiques des parlements et gouvernements successifs qui ont infligé une peine, une douleur et une perte profondes à nos compatriotes australiens. Aux mères et pères, aux frères et sœurs, pour avoir séparé des familles et des communautés, nous demandons pardon. Et pour l'atteinte à la dignité et l'humiliation infligées à un peuple fier de lui-même et de sa culture, nous demandons pardon."
Le nouveau premier ministre travailliste australien, Kevin Rudd, vient de prononcer le mot "désolé" pour exprimer les regrets de son pays pour l'enlèvement de dizaines de milliers d'enfants aborigènes et métis pendant plusieurs décennies jusqu'aux années 1970 - et plus généralement pour le mauvais traitement de la population autochtone du pays par les colons européens depuis deux siècles. C'est un symbole fort - voté à l'unanimité par le parlement - qui a été bien accueilli par les victimes. Mais des regrets, cela ne coûte rien ...
Lire cet article en anglais de SOCIALIST ALTERNATIVE (Australie).
Sur le blog d'un camarade néo-zélandais, plusieurs messages et des photos qui vont dans le même sens, dont un entretien avec le journaliste australien John Pilger, qui a appelé à boycotter 'Sorry day'.
Et ce reportage en français dans Le Monde
Libellés : Anticolonialisme, Australie, Minorités
10 février 2008
La LCR et le nouveau parti
En voici un extrait particulièrement pertinent :
/.../ Le mirage des « anonymes »
Dès lors le problème devient « comment donc ouvrir le nouveau parti sans risquer de devoir le construire avec des forces réformistes ? ». C'est pour résoudre ce problème qu'est apparue l'idée qu'on pouvait s'adresser directement aux « anonymes » - c'est à dire à des individus isolés, qui ne sont pas encore militants d'une structure politique, syndicale ou associative – mais qui se retrouvent cependant dans un projet radical de contestation de l'ordre existant. Olivier Besancenot déclarait ainsi lors de l'université d'été 2007 de la LCR : « Les choses étant bloquées par le haut, on essaie par la base (...) On ne va pas mettre Buffet, Laguiller et Bové autour d’une table mais parler aux anonymes des quartiers populaires et aux collectifs locaux.5 »
Il est tout à fait certain qu'il existe dans les quartiers populaires – dans les couches populaires – des centaines de milliers d'individus « non-encartés » susceptibles de rejoindre une organisation qui se prononce clairement contre le système libéral, contre le racisme, l'impérialisme, le sexisme, pour une société plus égalitaire, etc. Mais cela ne peut pas vouloir dire que la construction d'un parti anticapitaliste capable de rassembler les secteurs les plus combatifs de la classe ouvrière peut se faire sans qu'il soit crucial de gagner à cette perspective les militants ouvriers, associatifs et politiques qui sont déjà organisés dans des structures, et qui déjà aujourd'hui, au quotidien, organisent la contre-offensive idéologique et sociale contre Sarkozy – en premier lieu ceux qui ont construit ces derniers mois les grèves dans les transports, la fonction publique, les entreprises privées ou les facs.
Les « anonymes des quartiers populaires » sont des individus atomisés. Pour contrer leur atomisation il faut la considérer dans toute sa mesure, donc être conscient de ses causes fondamentales : le capitalisme met en concurrence les travailleurs les uns avec les autres, les médias, le système éducatif font tout pour décourager l'auto-organisation, la famille capitaliste, l'urbanisme, l'organisation des loisirs encouragent la « privatisation » de la vie en-dehors du temps de travail, et de plus la mémoire historique des trahisons des organisations social-démocrates et staliniennes finit de rendre minoritaire à notre époque l'engagement militant.
L'antidote à l'atomisation ne peut donc pas être constitué simplement par un appel particulièrement juste, ou un programme particulièrement bien calibré pour être jugé correct par un grand nombre de gens6. La meilleure arme contre l'atomisation c'est l'organisation elle-même, c'est l'expérience pratique de son utilité. Cela veut dire qu'il faut utiliser au maximum la force des secteurs combatifs déjà organisés pour les unifier dans une perspective commune et bâtir à partir d'eux.
Pour peu que la situation sociale et politique rende visible pour un grand nombre l'utilité d'une organisation radicale pour changer la société, une nouvelle organisation anticapitaliste peut croître rapidement, et de nombreux individus aujourd'hui isolés la rejoindront directement. Mais il est chimérique de penser pouvoir construire une telle organisation en sautant les étapes, sans poser des fondations solides, sans s'adresser d'abord à celles et à ceux qui ont construit le mouvement de 2003 contre la réforme des retraites, la campagne de 2005 contre le Traité Constitutionnel Européen, le mouvement de 2006 contre le CPE, les associations contre la guerre, contre le racisme et les discriminations, etc. Quand bien même on le pourrait, ces secteurs n'en disparaîtraient pas pour autant. Leur existence en-dehors du parti large constituerait alors en elle-même la preuve de son échec.
Publié dans le numéro de janvier 2008 de la revue Que faire?, ce texte a été mis en ligne, avec l'accord de son auteur, par la revue Socialisme International dont je suis également un des rédacteurs. Si ce n'est pas une démarche unitaire ... Nous pourrions d'ailleurs publier d'autres articles de la même source si on nous en proposait.
Libellés : Anticapitalisme, LCR
09 février 2008
Turkey eases headscarf ban
Voilà comme LA LIBRE BELGIQUE rapporte cette nouvelle ...
Dans cet article, Islam light : un produit qui se vend bien , Vincent Geisser dénonce le business islamophobe dont les market leaders sont des écrivains d'origine musulmane qui expriment, à longueur de colonnes et dans des bestsellers bien mis en avant dans toutes les librairies, leur mépris pour les musulmans ordinaires.
/.../ il existe bien un « complexe du colonisé » chez ces « nouvelles Lumières de l’Islam » qui se traduit par une tendance pathétique à affirmer : Je suis musulman mais je n’ai rien à voir avec cette masse musulmane ignorante. Complexe du colonisé réactualisé en ce début de XXIe siècle et qui frappe même certains « convertis » ou enfants de « convertis » qui, en définitive, assument mal leur statut de « musulmans » et finissent par surenchérir sur leur « modernité musulmane » et sur leur « islam intérieur » (self Islam), opposé à l’archaïsme et à l’islam ostensible de la majorité.
Il faut y voir ici l’une des conséquences paradoxales des nombreuses campagnes islamophobes : il y a ceux qui résistent en se renforçant dans leur foi et leurs convictions ; il y a ceux qui craquent. A certains égards, ces « nouvelles Lumières de l’Islam » sont aussi des « victimes » de l’islamophobie ambiante. Mais une position de « victimes » qui, dans leur cas précis, peut rapporter gros.
C'est d'ailleurs un phénomène qui ne se limite pas aux Musulmans. Chez les Noirs aux Etats-Unis, on appelait de tels individus des Oncle Tom.
Deuxième partie de l'article de Vincent Geisser sur les 'poupées Barbie de l'islam light' ...
08 février 2008
Aux armes, historiens !
Sur le site Mouvements, François Jarrige présente un livre du grand historien marxiste britannique Eric Hobsbawm sur les différentes interprétations de la Révolution française. Le titre du livre, Aux armes, historiens !, résume exactement les enjeux d'un débat qui reflète, plus encore que l'état des recherches historiques, les préoccupations politiques des historiens eux-mêmes. (Editions La Découverte, 2007)
L'autobiographie d'Eric Hobsbawm a été publié en France en 2005 sous le titre Francs-Tireurs. Je la recommande vivement. (Editions Ramsay)
Libellés : Livres, Révolutions
Questions de race et de genre dans la course à la Maison Blanche
Un très bon article (en anglais) de Abbie Bakan, universitaire et militante canadienne, membre des International Socialists.
Libellés : Etats-Unis, Femmes, Minorités
Rapport Attali : libéral à 99,9%
Attali le Hun
L'économiste Michel Husson analyse le rapport Attali. L'article a été publié dans Rouge et Vert, le journal des Alternatifs.
Politiquement, ce rapport pourrait devenir un véritable boulet pour le gouvernement, comme l'a déjà montré son recul face aux chauffeurs de taxi. La 'méthode Sarkozy' ne semble pas trop réussir à notre 'président tout-puissant'. Et si après les taxis, nous autres foncions dans la brèche ??
Libellés : Economie
07 février 2008
Non à Tony Blair comme Président de l'Union européenne !
Manifestation contre le Traité modifié, le 4 février à Versailles (Photo P Leclerc)
/.../ In violation of international law, Tony Blair committed his country to a war in Iraq that a large majority of European citizens opposed. This war has claimed hundreds of thousands of victims and displaced millions of refugees. It has been a major factor in today's profound destabilisation of the Middle East, and has weakened world security. In order to lead his country into war, Mr Blair made systematic use of fabricated evidence and the manipulation of information. His role in the Iraq war would weigh heavily on the image of the Union in the world, should he in fact be named its president.Je ne suis pas d'accord avec une grande partie de l'argumentation de cette pétition, qui critique Blair pour son manque d'enthousiasme pour l'intégration européenne. Cependant, le texte pose bien le problème de son soutien à la guerre américaine en Irak. Je suis toujours opposé au Traité de Lisbonne et je soutiendrai toute initative pour remettre en cause le vote scandaleux de la majorité des parlementaires au Congrès de Versailles qui prépare le terrain pour sa ratification.
The steps taken by Tony Blair's government, and his complicity with the Bush administration in the illegal programme of "extraordinary renditions", have led to an unprecedented decline in civil liberties.
Ceci dit, une pétition et un site internet intitulés Stop Blair, c'est forcément une idée sympathique. Une Europe avec à sa tête quelqu'un qui est responsable de la mort de centaines de milliers d'Irakiens - et qui en plus dit tout le bien qu'il pense de Nicolas Sarkozy - ce serait vraiment insupportable.
Sur une autre question, mais non sans rapport, pourquoi les médias ne parlent-ils jamais de la guerre française en Afghanistan ?
Trois Rafale s'envolent vers l'Afghanistan
Trois Rafale de l'escadron de chasse 1/7 Provence s'envolent jeudi matin de leur base de Saint-Dizier à destination de Kandahar, en Afghanistan. Il s'agit du deuxième déploiement de cet appareil sur le théâtre afghan. Ils y seront engagés dans des missions de Close Air Support (appui aérien) au profit des troupes de l'Otan contre les talibans.
Les trois appareils, des F2 monoplaces, feront une escale d'une journée à Athènes. La Grèce fait partie des clients potentiels de l'avion de Dassault.
Contrairement à ce qui avait été annoncé initialement (notre post du 18/12/2007), les Rafale n'emporteront pas avec eux d'AASM (Armement air-sol modulaire), la nouvelle bombe de l'Armée de l'air.
Ces trois Rafale remplacent trois Mirage F1 CR, qui vont rentrer à Reims. A Kandahar, ils retrouveront trois Mirage 2000D, indispensables pour éclairer les cibles puisque le Rafale n'est toujours pas équipé d'un désignateur laser. L'envoi, dans les prochains mois, de Super Etendard de la Marine nationale est toujours à l'étude.
Libellés : Europe
06 février 2008
LES MUNICIPALES A SAINT-DENIS
Le 'plan banlieue' de l'Etat français
La cuisine électorale locale n'est pas vraiment ma tasse de thé (sic), mais les élections municipales sont un moment important dans la vie des gens et il faut tout faire pour qu'un maximum de villes restent ou basculent à gauche. D'autant plus que la lune de miel (politique) de Sarkozy est finie depuis déjà quelques semaines - à la grande surprise, j'imagine, de mes camarades qui prédisaient la fin du monde au lendemain de son élection en avril dernier.
Très ancrée à gauche, Saint-Denis - où plus de 65% des électeurs ont soutenu Ségolène Royal - ne risque pas d'élire un maire UMP, et le Modem local, qui ne comptait déjà pas pour grande chose, s'est divisé récemment. A long terme, qui sait ? L'arrivée de jeunes ménages plutôt 'col blancs' ou 'classes moyennes' dans les nouveaux quartiers du sud de la ville (autour du Stade de France) change quelque peu la donne sociologique, alors que cela fait longtemps que les grandes concentrations d'usines, chacune avec leur section du PCF, n'existent plus.
L'existence d'énormes terrains en friche appartenant entre autres à la SNCF attire les promoteurs et met la municipalité et la communauté d'agglomération, présidée par le députe communiste 'unitaire', Patrick Braouezec, devant des choix difficiles. On voit déjà pousser les tours jumelles d'un complexe hotélier international des deux côtés de l'autoroute A86, alors qu'à deux pas de là des Roms campent dans des conditions inimaginables, des familles africaines (notamment) squattent des immeubles vétustes et des milliers de Dionysiens attendent l'attribution d'un HLM. Saint-Denis n'est sans doute pas unique, mais il y a peu de villes en France où l'on voit régulièrement des gens porter des bidons d'eau pour pouvoir se laver et faire la cuisine.
Les mots 'mixité sociale' sont sur toutes les lèvres, mais la réalité est souvent sordide et les municipalités de gauche ont peu de moyens juridiques, politiques ou financiers pour véritablement changer les choses - ce qui ne veut pas dire que certaines ne font pas tout ce qui est dans leur pouvoir pour au moins aider les gens individuellement. Le socialisme ne se construira pas dans une seule ville, un seul département (même quand il s'appelle le Neuf Trois) ou une seule région, même quand ils sont tous de gauche, comme c'est le cas ici. Voir ce site pour en être convaincu ...
Alors, quid des élections municipales à Saint-Denis ? La principale liste de gauche est celle du maire sortant PCF, Didier Paillard, qui comprend des militants du PCF - dont beaucoup s'étaient opposés à la candidature de Marie-George Buffet aux présidentielles ou ont même participé activement à la campagne de José Bové -, des Verts, du MRC, des Alternatifs ... On y trouve des camarades du Collectif unitaire de la ville. Le ralliement de Lutte Ouvrière (dont un conseiller municipal sortant en position éligible) étonne, mais le parti d'Arlette Laguiller semble être quelque peu désorienté depuis son échec à l'élection présidentielle et maintenant la suspension de sa minorité, la Fraction.
Dix-huit des 48 noms annoncés sont sans étiquette. La liste est assez diverse, dix-huit des candidats déclarés étant d'origine maghrébine, indienne ou africaine (et une candidate est britannique). La parité hommes-femmes est respectée.
La nouvelle du jour, si elle est confirmée, est la présence probable sur la liste - selon le Journal de Saint-Denis d'aujourd'hui (6 février 2008) - de plusieurs candidats socialistes, dont leur candidate aux législatives, Rose Gomis, alors que le PS local vient de lancer sa propre campagne après l'échec des négociations avec le maire pour présenter une liste commune (le PS fait partie de la majorité sortante). Rassembler des militants de LO et des Alternatifs aux Verts et au PS, tout en divisant la section locale du parti socialiste, devrait assurer la victoire d'un maire qui s'est plutôt contenté de gérer le capital politique de son prédecesseur, le plus charismatique Patrick Braouezec.
L'autre liste de gauche est celle présentée par la LCR, dont je ne connais pas à l'heure actuelle la composition (ni même si elle est constituée). La Ligue va faire campagne sur le thème de '100% à gauche' et pour un nouveau parti anticapitaliste, mais il reste à voir dans quelle mesure elle a su s'ouvrir et recruter des forces nouvelles. Dira-t-elle clairement dès le début de la campagne qu'elle soutiendra activement la liste 'Saint-Denis pour tous' au deuxième tour, quelque soient ses critiques de la majorité municipale actuelle ? Connaissant les camarades - et leurs têtes de liste en particulier - je crains que le tournant unitaire ne soit pas pour cette fois-ci.
Libellés : Saint-Denis
05 février 2008
Le vote du Congrès de Versailles entérinant le Traité modifié européen
LE VOTE DE VERSAILLES: LA HONTE
Ce soir je suis très amer. L’analyse du scrutin du congrès du parlement à Versailles donne raison à l’analyse et au décompte publiés ici et répétés tant de fois. Lisez bien : le total des voix de droite, du centre et des non inscrits qui ont voté oui à la réforme Constitutionnelle est de 523 voix. C’est-à-dire 519 exprimés plus quatre votes en « abstention » ou « contre » rectifiés ensuite. 523 voix c’est 22 voix de moins que la majorité requise qui était de 545 voix ! Ce sont donc les 40 voix venues de gauche qui ont permis d’interdire le référendum : 17 députés PS et PRG, 15 sénateurs PS et Verts, 8 sénateurs PRG et divers gauche !
A l’inverse si tous les parlementaires de gauche présents avaient voté contre la réforme, le total aurait été de 355 voix. La minorité requise était de 363 voix. Il aurait manqué 8 suffrages, exactement comme prévu. Mais compte tenu du vote négatif de 14 parlementaires de droite (comme prévu par les décomptes publiés sur mon blog) il y aurait eu 369 voix « contre » soit 6 voix de plus que le total requis !
Ce n’est pas tout. Compte tenu des abstentions et des refus de vote (NPPV) à droite et au centre (15 voix ce 4 février), le seuil de la minorité de blocage serait même descendu à 357 voix. Cela aurait donné au vote « contre » la réforme une avance de 12 voix.
La gauche aidant la droite à empêcher le vote du peuple : la honte. Un parlement votant en deux heures la censure du peuple : la honte. Une combine politicienne pour rendre tout ça possible : la honte !
Pour le récit de la journée par un observateur engagé, le Délégué général de PRS, François Delapierre : http://www.pourlarepubliquesociale.org
[Source: blog de JL Mélenchon]
Libellés : Europe
03 février 2008
Que se passe-t-il au Kenya ?
Que faut-il penser de la violence qui s'est répandue au Kenya après l'élection présidentielle truquée de décembre 2007 qui a vu une courte "victoire" du président sortant Kibaki ?
Faut-il en conclure que les Africains ont une tendance naturelle à s'entretuer, et que l'Occident doit intervenir pour empêcher un massacre ? Ou que les conflits sont un produit de la corruption (largement entretenue par les gouvernements et les multinationales étrangers), de la misère provoquée en partie par les politiques d'ajustement structurel néolibéral appliquées depuis plusieurs décennies par des régimes successifs (basés, il faut préciser, sur différentes coalitions ethniques), de l'héritage de soixante-dix années de colonialisme britannique ?
Ici, Ken Olende du SWP (G-B) explique le contexte dans lequel ont lieu ces affrontements.
Je conseille également l'excellent film La Constance du Jardinier (basé sur le livre de John Le Carré The Constant Gardener) dont quelques scènes remarquables ont été tournées dans un des plus grands bidonvilles de Nairobi.
Femmes masai
Selon cette présentation 'démolinguistique' et historique de l'Université Laval au Québec, 70% de la population appartiennent à cinq ethnies différentes, et la plus importante, les Kikuyus, ne représentent que 22% de la population. Il existerait 70 ethnies en tout (dont 15 000 individus appartenant à la tribu des Britanniques).
Cet extrait donne une idée de l'histoire de ce pays :
La colonisation britannique
Les Britanniques commencèrent à exercer une influence déterminante à partir de 1873. John Kirk, consul britannique, encouragea le sultan à annexer à son empire la plaine agricole côtière. L'unification territoriale profita évidemment aux Britanniques qui se trouvaient en conflit avec les Allemands pour le contrôle de l'Afrique orientale. Les zones d'influence furent définies lors du congrès de Berlin en 1885: d'une part, les Allemands obtinrent la côte du Tanganyika (une partie de l'actuelle Tanzanie), ainsi que le mont Kilimandjaro, d'autre part, le Kenya revint aux Britanniques, ce qui leur permit d'imposer l'anglais comme langue officielle.
Aussitôt, le sultan d'Oman accorda une concession à l'Imperial British East Africa Company. Un chemin de fer fut construit à travers le Kenya pour désenclaver l'Ouganda et atteignit le lac Victoria en 1901. Des travailleurs indiens furent employés à la construction de cette ligne qui devait faciliter la conquête de l'intérieur du pays. Effectivement, les populations locales ne purent résister à l'extension du protectorat britannique.
Pendant que les militaires et les administrateurs britanniques imposaient l'unilinguisme anglais, les missionnaires apprenaient le swahili afin de communiquer avec les populations locales. /.../
À la fin de la Première Guerre mondiale, durant laquelle plus de 150 000 Kenyans furent enrôlés dans l'armée britannique, environ 9000 Britanniques s'établirent sur les hauts plateaux, qui devinrent une colonie européenne de peuplement. En 1919, la population autochtone fut gravement affectée par la famine; les Kikuyu, les Kamba et les Luo se révoltèrent à plusieurs reprises contre l'accaparement de leurs terres. En 1920, le Kenya devint officiellement une colonie de la Couronne britannique. Le nouveau statut colonial permit la création d'associations de Kikuyu, qui luttèrent contre la mainmise britannique. Il se créa aussi des mouvements indépendantistes.
"Non seulement la révolte fut-elle sévèrement réprimée, mais elle frappa l'ensemble des Kikuyu sans distinction: 13 000 d'entre eux furent massacrés, 80 000 internés, et l'État d'urgence ne fut levé qu'en 1960. Leur leader, Jomo Kenyatta (1893-1978), fut condamné à sept années de prison «pour complicité présumée» avec les Mau-Mau."
Détesté par la presse conservatrice en Grande-Bretagne, Kenyatta conduisit le pays à l'indépendance en 1963.
Une longue analyse de Dominique Connan et Florence Brisset-Foucault : L’alternance brisée et la colère politique au Kenya
Pour Najum Mushtaq,
Dans les bidonvilles de Nairobi ou ailleurs dans le pays, la plupart des manifestants semblent appartenir aux ethnies Luo et Kalenjin, tandis que la majorité des victimes seraient des Kikuyus. Mais derrière cette simplification ethnique des combats, se cache en réalité une division profonde et historique des ressources et des richesses du Kenya.
Libellés : Afrique, Anticolonialisme, Kenya
02 février 2008
Manifestons contre le Ministère de la Honte
Samedi 23 février 2008, Rendez vous à 15h au métro Denfert-Rochereau
Le ministère de l’identité nationale, de l’immigration et du codéveloppement c’est le Ministère des colonies !
Le 23 février 2005, l’Assemblée nationale votait un amendement qui consacrait « le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord ». Or, le bilan positif de la colonisation alors que pendant plus de quatre siècles pendant lesquels la France a participé activement à la traite négrière, à la déportation des populations de l’Afrique sub-saharienne, a massacré et imposé sa loi sur des dizaines de peuples dont elle a pillé les richesses, cherché à détruire les cultures, les traditions, nié l’histoire et la mémoire.
Depuis des années nous assistons malgré les interpellations des citoyens et des associations, au silence assourdissant de l’Etat concernant sa responsabilité dans les crimes coloniaux, parallèlement à un retour des valeurs inégalitaires issues de la colonisation et au démantèlement du droit des étrangers.
Non, la colonisation n’a pas joué un rôle positif, car elle s’est toujours développée sur la violence, l’humiliation, la dépossession… La supériorité d'un peuple sur un autre: ce racisme comme fondement essentiel étant, est en soi inacceptable.
En créant un « ministère de l’immigration et de l’identité française », le gouvernement français met aujourd’hui en acte les idées développées par Nicolas Sarkozy dans les discours de Marseille, Toulon et Dakar... C’est en fait la réintroduction d’un « Ministère des colonies » qu’il impose à la France. Comme l’ont déclaré les historiens et démographes qui ont démissionné des instances de la « Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration » : « Associer immigration et identité nationale, c’est inscrire l’immigration comme “problème” pour la France et les Français dans leur être même ».
Ce Ministère utilise des méthodes dignes du temps des colonies : rafles de sans papiers, contrôles d’identité au faciès illégaux, contrôles dans les restaurants, les cafés, les épiceries, devant les écoles, dans les préfectures.. . Il organise des centres d’internements (appelés centre de rétention) surpeuplés avec miradors, barbelés, fouilles, contrôles et vexations. La police expulse des familles arrêtées au petit matin à leur domicile. Au nom de « l’identité nationale » on démantèle le droit d’asile et on casse le droit au regroupement familial, les droits des enfants (définis dans les conventions internationales signées par la France).
L’utilisation de tests génétiques pour contrôler l’immigration constitue une mesure régressive profondément choquante, car elle vise à discriminer une certaine catégorie de la population, et ouvre insidieusement la porte au fichage génétique.
La politique de codéveloppement et d’immigration choisie débouche sur un pillage des cerveaux qui renforce le pillage des ressources naturelles et la perte de la souveraineté économique, sociale et politique des pays d’immigration.
Le refoulé colonial amène la France sur une posture qui se traduit par un alignement sur la politique américaine au moyen-orient et la continuation de la politique de la Françafrique.
Cette politique anti-immigrés se double d’une stigmatisation et d’une ségrégation des quartiers populaires, de plus en plus considérés comme des « territoires perdus de la République » qu’il s’agit de quadriller à l’aide des BAC et des CRS. Lors des révoltes de novembre 2005, le pouvoir avait même été jusqu’à reprendre la loi sur l’état d’urgence utilisée durant la Guerre d’Algérie.
A l’occasion du 3ème anniversaire du vote de la loi sur la « colonisation positive » et dans le cadre de la 2ème semaine anticoloniale du 16 au 24 février 2008 nous appelons à un rassemblement contre cette politique qui bafoue les droits fondamentaux de l’Homme et traite les immigrés comme des criminels.
Tous ensembles exigeons :
- L’abrogation des dispositions colonialistes de la loi du 23 février 2005
- La reconnaissance par l’Etat Français de sa responsabilité dans les crimes coloniaux.
- La fin des rafles et des expulsions, la régularisation des sans papiers
- La suppression du Ministère de « l’identité nationale et de l’Immigration ».
Pour le collectif d’organisation de la semaine anticoloniale
Libellés : Anticolonialisme
01 février 2008
Alex Callinicos : The Clintons get nasty
"The Clintons make a very tough and nasty political team. Hillary floats stateswoman-like above the fray, while Bill gets down and dirty in the daily exchanges of attack and rebuttal."
Alex Callinicos dans Socialist Worker (2 Feb 2008) donne son point de vue sur les deux principaux candidats démocrates, Hillary Clinton et Barack Obama et affirme que les travailleurs n'ont rien à espérer ni de l'un ni de l'autre.
"Some people think this is a win-win situation. As the writer and blogger Patrice Evans put it in the Guardian last week, “A black man! A woman! At the same time! No matter who wins, it will be an epic moment.”
But this is purely symbolic politics. In fact, the “change” that both candidates claim to be seeking means no real change.
Both Clinton and Obama want to apply a sticking plaster to the insane and unjust health insurance system. Both think the federal government should pump some money into the US economy to prevent a slump. Both have refused to pledge to withdraw US troops from Iraq during what they hope would be their first term of office.
In other words, both Clinton and Obama are running as loyal servants of the US empire, just like every serious Democratic candidate before them.
How could it be otherwise given the headlock the corporate rich have on the US political system? The Democrats may not get many contributions from George Bush’s pals in the oil industry, but they get plenty from Wall Street, Silicon Valley, and Hollywood.
The idea that either Clinton or Obama, if elected to the White House, would significantly improve the condition of the mass of working class women and black people in the US is pure cloud-cuckoo land. Anyone who really wants change in the US will have to look elsewhere."
Libellés : Etats-Unis
C. Picquet : La LCR en congrès
Dans les prochaines semaines, dans les prochains mois, il est inévitable que se dissipe l’illusion selon laquelle le cheminement solitaire d’une organisation de 3000 membres pourrait être un raccourci plus prometteur qu’une démarche s’adressant, « grand angle », à toutes les forces disponibles au surgissement d’un nouvel acteur politique à gauche.
Le bilan - lourd - du 17ème Congrès de la LCR par Christian Picquet.
Indispensable lecture, mais je lance un concours - le Poireau de la Concision - pour le meilleur résumé de son texte. J'ai une théorie qu'il existe deux Picquet : celui qui écrit des textes deux fois plus longs que nécessaire et bourrés d'effets de style, et l'orateur efficace qui va tout droit au brut tel que je l'ai entendu plusieurs fois. Mystère.
Libellés : Anticapitalisme, LCR