26 février 2009

 

Saint-Denis: le préfet dénonce la réquisition

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Le geste politique est fort. Didier Paillard, le maire PCF de Saint-Denis (93), a décidé hier de reloger officiellement huit familles mal logées qui occupaient un immeuble vide de la Poste depuis la mi-février. C'est une première en Ile-de-France depuis l'adoption de la loi Dalo (droit au logement opposable).

Ces familles françaises ou en situation régulière demandaient depuis plusieurs années des logements sociaux. Elles erraient d'hôtels en hôtels. La mairie a donc décidé de soutenir ces familles en réquisitionnant cet immeuble inoccupé de la Poste rue Mermoz, afin de les reloger officiellement. La Poste a de son côté assigné le DAL (droit au logement), qui avait installé ces familles dans l'immeuble mi-février.

La mairie précise qu'elle avait déjà demandé fin janvier à la préfecture la réquisition de logements vides.

Il faut rappeler que la Seine-Saint-Denis compte 60.000 demandeurs de logement social. Or seulement 2.000 places se libèrent chaque année dans le contingent préfectoral.

Source : France3.fr

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LA DIVISION, ÇA SUFFIT !

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Le 29 janvier, nous étions deux millions et demi dans les rues, pour crier notre colère et dire stop à la politique de Sarkozy et à sa gestion de la crise économique.

Le capitalisme ne marche pas !

Nous étions deux millions et demi parce que cette journée était appelée dans l’unité par l’ensemble des organisations syndicales. Nous devrons être encore plus nombreux dans les mobilisations à venir, en métropole comme en Outre Mer, puisque le gouvernement et le MEDEF n’ont pas répondu à nos exigences !

Les organisations de la gauche de gauche ont su ENSEMBLE et dans l’UNITÉ apporter leur soutien à la mobilisation sociale… Pourtant, elles se montrent incapables de s’unir pour offrir une perspective politique à toutes celles et tous ceux qui se battent, qui souffrent, qui ne croient plus dans l’alternance sociale libérale et veulent construire une réelle alternative à cette société capitaliste et ultra libérale !

Nous sommes des militants syndicaux de différentes organisations, militants engagés des milieux associatifs ou culturels ; Certains sont engagés dans des organisations politiques ; et nous voulons, ensemble, porter cette exigence : la division, ça suffit !

Les élections européennes peuvent être l’échéance pour sanctionner la politique de Sarkozy. Elles doivent aussi être l’occasion d’exprimer notre rejet de la politique européenne conduite par la droite et accompagnée par le Parti Socialiste Européen et l’ensemble des élu-e-s qui ont approuvé et cautionné le traité de Lisbonne. Un texte qui reprend le Projet de TCE qu’ensemble nous avions refusé.

Ce cadre légal est un feu vert pour les politiques de licenciements massifs, de perte du pouvoir d’achat, de restriction des libertés individuelles et collectives, de démantèlement des Services Publics, de musellement de l’expression culturelle et artistique. Nous ne voulons pas de cette Europe-là.

Certes nous avons des divergences, puisque nous sommes dans des partis différents ou que nous ne nous reconnaissons dans aucun d’eux. Prenons le temps d’approfondir ce qui fait débat, mais sans oublier que nos convergences peuvent permettre d’affirmer dans l’unité nos exigences communes : celles d’une Europe des Peuples où le droit et l’exigence démocratique permettent une juste répartition des richesses et un modèle de développement qui respecterait êtres humains et environnement.

Unis, nous serons plus forts pour changer les rapports de force en Europe, et en France.

Pour que se construise une unité durable au-delà des élections européennes, c’est dès maintenant que nous devons ensemble engager combat et débat.

La dynamique créée par la mobilisation unitaire sera la meilleure garantie pour que puisse perdurer un « front de gauche anticapitaliste » !

La division au contraire ne peut que désespérer les salariés, les chômeurs, les immigrés, les sans droits, les jeunes…

Pour tous ceux là, peu importe qui arrivera en tête dans le camp de la gauche de gauche. Ce qui leur importe, c’est la volonté de cette dernière de débattre de propositions qui répondront à leurs exigences et à leurs espoirs.

Arrêtons avec cette logique de boutique. La division, ça suffit !

La division ne provoquera qu’abstention et repli sur soi. Pour que la gauche de gauche prenne le pas sur les socio-libéraux, il faut une dynamique populaire. Pour cela, la question de la démarche unitaire est centrale.

S’il y a unité des organisations, alors les militants syndicaux, les militants associatifs, les « simples » citoyens s’engageront dans la campagne, comme en 2005.

Rompons avec la situation mortifère issue de 2007. Il n’est pas trop tard, mais le temps presse. Sinon, les seuls vainqueurs seront le MEDEF et Sarkozy.

Divisés nous ne sommes rien. Unis, nous pouvons tout !

Signataires : Bernard ALLAIN ; Daniel AMIOT ; Jean Claude APARICIO ; Louis BONASSI ; Olivier BOSCH ; Jacques BOUDET ; Paul BOUFFARTIGUE ; Avelino CARVALHO ; Nadine CASTELLANI ; Dany COLOMBO ; Salvatore CONDRO ; Michel COSTES ; Martine DURAND ; Cathy FERRÉ ; Jean Marc FRANCO ; Christian GARNIER ; Frédéric GROSSETTI ; Malek HAMZAOUI ; Antoine HOLLARD ; Louis IORIO ; Margot JAMGOTCHIAN ; Annick KARSENTY ; Jean Claude LABRANCHE ; Françoise LAROCHE ; Véronique LATTELAIS ; Olivia LEMOINE ; Jacques LERICHOMME ; Horiya MEKRELOUF ; Nicole PLASSAT ; Jean Louis RIBEIRA ; Henri SAINT JEAN ; Marcel SIGURET ; Gilbert TOMASI ; Philippe TOURRETTE ; Yvette VILLE

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Urgence pour la convergence de la gauche de transformation sociale en juin 2009

COMMUNIQUE

Alors que des mobilisations fortes sont en cours (Guadeloupe, Martinique, monde universitaire, 19 mars…) et que leur prolongement dans les urnes constitue un enjeu majeur pour la construction d’une alternative sociale et écologique, le risque d’échec d’une convergence unitaire à l’occasion des élections européennes de juin 2009 se dessine. Il est urgent de réagir !

La Fédération a souligné, lors de sa rencontre avec le NPA, le 18 février, qu’aucun préalable ne devrait empêcher l’unité de la gauche de transformation sociale.

La demande de rencontre qu’elle a adressée au PCF et au PG le 10 février dernier n’a eu à ce jour aucune réponse.

La Fédération souligne la responsabilité de chacun pour enclencher une dynamique unitaire capable de prolonger le Non de gauche au TCE, de développer la lutte contre le Traité de Lisbonne et de porter ensemble des exigences anticapitalistes et écologiques en faveur d’une autre Europe.

Elle se fait l’écho de l’exigence unitaire qui s’exprime dans toutes les sphères de la gauche de transformation sociale et du risque de la décevoir.

La Fédération propose de concrétiser maintenant une démarche la plus large et la plus ouverte possible. Elle propose au NPA, au PCF et au PG la tenue rapide d’une rencontre pour créer les conditions d’une telle dynamique politique.

La Fédération, le 26 février 2009

Commentaire

L'unité, pour quoi faire ? Cette question légitime est souvent posée par ceux qui pensent d'abord à savoir s'ils pourraient en tirer un avantage, ou pas. Le PCF n'a pas "intérêt" à reconnaître les communistes unitaires et les autres forces de la gauche radicale qui le "concurrencent" dans l'espace politique à la gauche du PS. Le NPA qui a le vent en poupe pense marginaliser le reste de la gauche radicale et se voit en opposant unique à la social-démocratie.

Je pense au contraire que la gauche révolutionnaire devrait se lancer dans la bataille pour l'unité des anticapitalistes, sans poser des conditions inutiles. Le PCF risque de reprendre ses vieilles habitudes d'alliances électoralistes avec le PS au lendemain d'une campagne unitaire aux Européennes ? Eh bien, qu'il le fasse et qu'il se discrédite aux yeux des militants qui auront fait une campagne unitaire enthousiasmante. La campagne ne se fera pas sur des bases clairement révolutionnaires ? Que les révolutionnaires y participent sur des bases communes en faisant entendre leur propre voix.

Il est d'une évidence que seuls les sectaires et les bureaucrates ignorent qu'une campagne unitaire mobiliserait des forces importantes allant bien au-delà des membres du PCF, du PG, de la Fédération et du NPA, et que les révolutionnaires de par leur sérieux et leur savoir-militer y trouveraient un terrain extraordinaire pour populariser leurs idées et recruter de nouveaux militants. Elle aurait une dynamique sans commune mesure avec une campagne isolée, de plus est nécessairement menée autant contre les concurrents à gauche que contre la droite.

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25 février 2009

 

"VAN LEVE" Solidarité avec l'Outre-mer

NOUVEAU: QUELQUES IMAGES DE LA MANIFESTATION






COLLECTIFDOM

SAMEDI 28 FEVRIER 2009 - 15H00 - PLACE DE LA NATION

Soutien au LKP et au Collectif du 5 Février

Nos compatriotes de Guyane, Guadeloupe, Martinique, Réunion, sont en lutte pour dénoncer la situation d’exception dans laquelle ils vivent depuis trop longtemps.
Situation économique désastreuse issue de la gestion coloniale des départements et régions d’Outre-mer.
Vie trop chère : + 40%
Chômage endémique : + 25%
Taux important de bénéficiaires de minimas sociaux.
TOUS UNIS pour le Respect et la Dignité de l’Outre-mer.
Interventions et soutiens : hommes et femmes politiques, acteurs du monde associatif, du monde artistique, scientifique et littéraire.

Artistes invités :
TIWONY - J DEVARIEU - JAMADOM - DEDE SAINT-PRIX - DADDY MORY - YVAN VOICE - LYNNSHA - KRYS - SAIK - ROHFF - NEG MARRONS - DJAMATIK - SHAOLIN - TEFE TYPICAL - XMAN - MATTHIEU EDWARDS - Etc...

Dans L'Humanité : Enquête sur un profiteur (Bernard Hayot, le béké martiniquais qui préside le groupe GBH).

Sur son blog anthropologie du présent, Alain Bertho met en ligne de nombreux articles de presse sur la situation sociale tendue en Martinique, en Guadeloupe et ailleurs dans le monde ...

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FAIRE CEDER LE GOUVERNEMENT EST A NOTRE PORTEE

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par le Nouveau parti anticapitaliste (NPA)

Alors que la Guadeloupe est entrée dans sa cinquième semaine de grève générale et la Martinique dans la troisième, le patronat et le gouvernement ne cèdent pour le moment que des miettes: une prime qui s'échelonne entre 35 et 120 euros pour les salaires inférieurs à 1,4 fois le Smic, d'une durée limitée à deux ans, qui n'entrera en vigueur que dans plusieurs mois, liée à la situation familiale ( les célibataires auront moins) et qui est enfin exonérée de charges.

Bref une prime provisoire, faible, instable et incertaine. Pas une véritable augmentation de salaire et bien loin des 200 ou 300 euros revendiqués. C'est pour ça que Guadeloupéens et Martiniquais ne peuvent s'en contenter, continuent la lutte et nous appellent à les rejoindre.

Des miettes pour les classes populaires des milliards pour les riches

L'Etat et les patrons n'auraient pas selon eux les 108 millions que coûteraient une hausse des salaires en Guadeloupe. Pourtant les patrons du CAC 40 viennent de déclarer 89 milliards de bénéfices et distribuer 53 milliards de dividendes à leurs actionnaires. Le gouvernement a offert 15 milliards de paquet fiscal aux riches, 26 milliards aux entreprises, 8 milliards d'exonération de taxe professionnelle et garantit les pertes des banques à hauteur de 360 milliards! Et Sarkozy ne pourrait donner que 2,6 milliards pour l'ensemble du pays ?

Des luttes aujourd'hui...

Sarkozy a affirmé qu'il n'augmenterait ni le SMIC ni les salaires. Et pour se rassurer, il a déclaré à propos des Antilles que "le paroxysme de la crise est derrière nous." En réalité il est surtout inquiet que la grève des Antilles ne s'étende à tout le pays.

Les manifestations de solidarité avec les Antilles qui commencent à germer avec la participation de nombreux antillais de métropole et qu'il nous faut élargir encore le 28 février, résonnent comme autant d'avertissements. La persistance de la grève des enseignants-chercheurs et des étudiants malgré des reculs de Pécresse, également. La mobilisation des hospitaliers le 5 mars pour la défense du système de santé s'annonce forte. Les coups de colère des salariés de l'automobile cherchent à se coordonner début mars. L'entrée dans la grève générale des peuples de Guyane et de la Réunion le 5 mars montrent que Sarkozy n'en est qu'au début de ses peines.

Et le mouvement qui est en train d'ébranler l'Irlande avec une manifestation gigantesque de 120 000 personnes contre l'austérité le 21 février à Dublin a de quoi le lui rappeler.

...à la grève générale demain

Les peuples et les travailleurs des Antilles, de la Guyane et la Réunion nous montrent la voie. Nous avons aussi besoin des 200 ou 300 euros. Nous aussi, nous ne voulons pas payer la crise du capitalisme.

Alors, sans attendre le lointain 19 mars, journée nationale de mobilisation appelée par les syndicats, il nous faut nous aussi préparer la grève générale ici et dés maintenant et rejoindre les travailleurs des Antilles pour faire céder le gouvernement et le patronat. C'est à notre portée.

Le 23/02/2009

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24 février 2009

 

Pour le retrait du Hamas de la liste européenne des organisations terroristes !

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Une pétition internationale signée par de nombreuses personnalités:

A l’occasion des élections européennes de juin 2009, nous adressons un appel urgent à tous les candidats aux 736 sièges du Parlement européen.

Nous leur demandons de s’engager à obtenir le retrait immédiat et inconditionnel du Hamas et de toutes les organisations de libération palestiniennes de la liste européenne des organisations terroristes.

Nous demandons que l’Union européenne reconnaisse le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. Cela implique la reconnaissance du Hamas par l’Union européenne comme un mouvement légitime de libération nationale.

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21 février 2009

 

Pas de préalables pour l’unité de la gauche anticapitaliste aux Européennes

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COMMUNIQUÉ SUITE A UNE RENCONTRE FEDERATION - NPA

Une délégation de la Fédération a rencontré le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) le 18 février.

Elle a rappelé la volonté de la Fédération de participer à la constitution de listes unitaires de toute la gauche antilibérale à l’occasion du scrutin de juin 2009.

Elle a évoqué les conditions d’une dynamique politique à même de prolonger le Non de gauche au TCE de 2005, de développer la lutte contre le Traité de Lisbonne et de porter ensemble des exigences anticapitalistes et écologiques en faveur d’une autre Europe.

Elle a souligné que l’heure est au rassemblement sans préalables, soulignant que seule une dynamique de ce type permettra de rompre avec les vieux schémas politiques qui conduisent à l’éparpillement de la gauche anticapitaliste.

La politique de rupture souhaitée et partagée par le NPA et la Fédération sera d’autant plus audible qu’un large front se sera imposé, dans la rue et dans les urnes.

La délégation a rappelé que la Fédération est favorable à un front politique durable, mais qu’elle ne fait pas de l’existence d’un accord durable une condition préalable à un front électoral aux européennes. Elle a souligné que le succès d’un front électoral constituerait le meilleur moyen de développer dans la durée une
puissante dynamique politique. Elle a aussi rappelé l’ampleur du chantier que constituera l’élaboration d’un projet politique, à partir des différentes cultures politiques de la gauche de transformation sociale et écologique.

La délégation a pris acte des préalables formulés par la délégation du NPA pour un rassemblement aux Européennes, reprenant la ligne politique de son congrès constitutif, au détriment d’un cadre unitaire qui permettrait de porter un coup à l’Europe libérale et de contester la domination du social-libéralisme sur la gauche.

Les deux délégations ont enfin estimé nécessaire la tenue d’une réunion de toutes les forces qui seraient prêtes à réaliser un front large (PCF, PG, NPA, Fédération....).

La Fédération (les AlterEkolos-Ecologie Solidaire, Alternative Démocratie Socialisme (ADS), les Alternatifs, l’Association des communistes Unitaires (l’ACU), la Coordination nationale des collectifs unitaires (CNCU), le Mai, Utopia,…).

Le 19 février 2009

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Succès de la manifestation de solidarité avec la lutte des Guadeloupéens

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Je reviens de la manifestation parisienne en solidarité avec la lutte des travailleurs guadeloupéens - sans oublier ceux des autres DOMs. Nous étions entre 10 000 et 15 000, dont une très grosse majorité d'Antillais. C'était une manifestation réussie, bruyante, chantante et rythmée comme les Antillais savent le faire. Presque joyeuse. Les observateurs métropolitains auront sans doute retenu principalement les tambours des groupes de gwo ka et les chants et les sifflets qui rappelaient l'ambiance du carnaval, mais le gouvernement aurait tort de ne voir que le côté folklorique de cette mobilisation. Ce fut bien une manifestation politique d'un peuple qui se lève et se rappelle toutes les humiliations passées et présentes.

Un des aspects les plus significatifs de la manifestation était la grosse affluence dans les cortèges syndicaux, principalement celui de la CGT. On voyait des banderoles des personnels postaux, hospitaliers et même pénitenciaires (particulièrement dynamiques). Sans les Antillais, c'est bien connu, la plupart des services publics seraient obligés de fermer. Ils touchent les plus bas salaires et ils sont souvent syndiqués. Cela promet pour la prochaine journée nationale de grèves et de manifestations, le 19 mars.

Ce mouvement est un cocktail explosif, entre une grève 'classique' pour des revendications salariales et un soulèvement national : "La Guadeloupe (Les Antilles) c'est à nous, la Guadeloupe c'est pas à eux". On entendait des slogans revendicatifs et on voyait des appels à la négociation et à la simple égalité de traitement entre les DOMs et les autres départements français ("Aligner les DOMs sur les autres départements, c'est l'égalité"). Mais beaucoup de manifestants tenaient des pancartes disant tout simplement "Respect", "Dignité" ou "Stop au mépris". Les camarades du NPA ont eu également du succès avec "Jego, Fillon, Sarkozy, le temps des colonies, c'est fini".

Si les gens manifestaient leur fierté à appartenir à un peuple avec son histoire, sa mémoire et sa culture, ils n'oubliaient pas que leur mouvement n'est pas une lutte isolée : "Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion même détermination", "DOM TOM Métropole dubout" et (le plus clair de tout) "200 euros ici aussi".

Sarkozy a été traité de tous les noms, et sommé de satisfaire les revendications des grèvistes : "Ba yo 200 euros" ("Donnez-leur 200 euros"). Il y avait une solidarité sans faille avec le LKP (Liyannaj kont pwofitasyon) qui dirige le mouvement en Guadeloupe. Des manifestants ont également dénoncé l'envoi de gendarmes dans l'île à un coût très élevé, alors que les patrons et le gouvernement ne trouvent pas les moyens d'augmenter les salaires. D'autres ont évoqué l'histoire de l'esclavagisme et la continuité avec le présent ("160 ans après, l'esclavage continue"), avec les békés en première ligne : "Békés bande de voleurs, nous ke fouté yo dewo (nous les foutrons dehors)".

C'était une belle manifestation, et on peut être sûr qu'il y en aura d'autres, si le patronat et le gouvernement ne prennent pas la mesure de la détermination dont font preuve nos camarades antillais et de la force de l'exemple qu'ils nous ont donné. Si j'étais 'misyé Sarko' j'aurais peur. Très peur.

DEPECHE DE L'AFP ...

Ecoutez de la musique guadeloupéenne ici ...

15 000 manifestants à Paris pour soutenir la Guadeloupe en lutte ...

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L'Irlande montre la voie (de nouveau)

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Les Irlandais - dont l'esprit rebelle est bien connu - récidivent ! 100 000 personnes selon la police (!) ont manifesté aujourd'hui 21 février à Dublin contre la politique économique du gouvernement qui veut faire payer la crise aux travailleurs. 100 000 dans toute la France, c'est déjà une grosse mobilisation. 100 000 en Irlande, dont la population dépassé à peine les 4 millions, c'est énorme.

Le chômage s'est élevé le mois dernier à 367 000, le niveau le plus élevé jamais enregistré.

La BBC rend compte ici de la manifestation ... (en anglais)

La manifestation vue par l'Irish Times ...

Gigantesque manifestation à Dublin ... (Le Monde)

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20 février 2009

 

Saint-Denis solidaire avec la Guadeloupe

SAMEDI 21 FEVRIER 2009 : MANIFESTATIONS DE SOLIDARITE A PARIS, MARSEILLE, NANTES, TOULOUSE, MONTAUBAN ...



Une centaine de personnes se sont rassemblées devant la Mairie De Saint-Denis ce soir en solidarité avec les travailleurs de la Guadeloupe et des autres DOMs qui luttent contre la vie chère et pour un programme très élaboré de réformes.

Il y a eu des discours du maire (PCF) Didier Paillard et d'autres membres de la majorité municipale, d'un représentant de la CGT - qui nous a rappelé que Jacques Bino, le syndicaliste tué par balle à Pointe-à-Pitre, a milité dans la CGT Impôts en Seine-Saint-Denis -, d'un responsable local du Mouvement de la Paix, d'un porte-parole d'un comité de Sans-Papiers, d'un membre du Comité Marche du 23 mai 1998 (CM98).

C'était notre modeste contribution au mouvement de solidarité qui continuera demain, samedi 21 février, avec la manifestation parisienne (14h Place de la République vers Place de la Nation). Si la grève générale en Guadeloupe a permis une chose, c'est de porter à la connaissance des travailleurs en métropole le traitement scandaleux réservé par l'Etat français à ces dernières colonies et la situation désastreuse des salariés, des chômeurs et des jeunes dans ces pays.

Grâce à ces cinq semaines de lutte, le discours des médias semble avoir changé. Fini les images stéréotypées des plages et de l'arrivée de la Route du Rhum (dont on s'en fiche complètement), on peut maintenant parler des cités délabrées, des jeunes livrés à eux-mêmes, des 1% des békés qui contrôlent une grande partie de l'économie, du massacre des grèvistes du bâtiment et la chasse aux indépendantistes de mai 1967 et même des plaies de l'esclavage portées par la société antillaise.

Mais combien de temps cela va-t-il durer ? Le même phénomène s'est produit en partie lors de la révolte des jeunes des banlieues fin 2005. On a vu l'establishment français faire sa méa culpa au sujet de la "diversité" - ils ont même promu quelques individus qui en sont "issus" - mais qu'en est-il aujourd'hui pour les habitants des banlieues eux-mêmes ?

Aujourd'hui, Sarkozy promet des Etats-Généraux des DOMs qui devraient servir à établir plus de justice, à casser des monopoles, à encourager la production locale ... On peut être sceptique. Même pour satisfaire les revendications immédiates des grèvistes, le gouvernement nous dit que le patronat local doit "accepter" d'augmenter les plus bas salaires et que la grande distribution doit "accepter" de baisser le prix de certains produits. Pas question évidemment de les contraindre.

Il est donc évident que le mouvement des travailleurs guadeloupéens doit rester mobilisé, ce que sa direction, le LKP, semble décidée à faire. Et pas question de laisser le mouvement se diviser sur la question des violences ou la répression des jeunes révoltés. De notre côté, la meilleure façon d'aider nos camarades des DOMs est de nous battre pour une augmentation générale des salaires et des retraites et le relèvement de toutes les prestations sociales. Nous en aurons l'occasion lors de la prochaine grande journée de grèves et de manifestations appelée par les syndicats le 19 mars prochain. Ce serait un geste magnifique, d'ailleurs, si les syndicats français invitaient le LKP à prendre la tête du cortège parisien.

Annou allé, annou lité ...

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18 février 2009

 

La Guadeloupe: Sarkozy dans l'impasse ?

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La CGT appelle à manifester samedi 20 février pour soutenir la lutte des travailleurs dans les DOMs
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Port Louis, Guadeloupe (Photo lepoireaurouge)
La Guadeloupe : Une histoire sociale forgée dans la violence (Reuters)
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'Notre' président va-t-il affirmer que les habitants des DOMs sont "des citoyens de la république à part entière" ? (La départementalisation des colonies de la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Réunion date quand même de 1946!) Répéter ce que tous les gouvernements ont dit depuis des décennies qu'il faut un plan de développement économique pour les aider à sortir du sous-développement et de la dépenadance ? Ou bien taper son poing sur la table pour exiger le "respect de l'ordre républicain" ?

Va-t-il annoncer quelques mesures concrètes pour aider les plus démunis, mais qui ne résoudront en rien les problèmes structurels ?

La réalité, c'est qu'il ne peut pas satisfaire les revendications légitimes des travailleurs guadeloupéens sous la pression sans donner un énorme coup de pouce au mouvement social dans les autres départements d'outre-mer et surtout en métropole où deux millions de manifestants réclamaient il y a peu l'abandon de sa politique anti-sociale.

En plus, ses discours pro-colonialistes pendant la campagne électorale, son apparent mépris des Guadeloupéens face à un mouvement social sans précédent depuis mai 68 en France et les dérapages d'une partie de sa majorité au sujet du "rôle positif de la colonisation" - sans parler du racisme d'un autre âge venant de quelques békés locaux et des agents de la force publique - l'ont complètement disqualifié aux yeux de beaucoup de nos "concitoyens" antillo-guyano-réunionnais.

En somme, sa marge de manoeuvre est réduite et il n'a aucune légitimité.
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SAINT-DENIS ville solidaire

A l’initiative de la Municipalité de Saint-Denis

Solidarité avec la Guadeloupe les Antilles et la Réunion

Rassemblement de soutien aux populations en lutte de la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion et la Guyane,

Vendredi 20 février 2009 - 18 h 30 devant la Mairie de Saint-Denis

Depuis 21 jours, le peuple de la Guadeloupe fait entendre un immense cri de révolte contre une situation insupportable.

C’est un taux de chômage record, une vie parmi les plus chères au monde !, une pauvreté qui s’étend, des inégalités qui s’aggravent, des discriminations qui maintiennent l’immense majorité de la population Noire à l’écart des responsabilités et des leviers de commande ; pendant qu’une infime minorité s’accapare toutes les richesses

Une grève massive rassemble les salariés de tous les secteurs d’activité. Chaque jour, des manifestations mobilisent ouvriers, agriculteurs, enseignants, chômeurs, retraités, jeunes.

Animé par un collectif qui regroupe une cinquantaine d’associations, de syndicats, de partis politiques, ce mouvement est porteur d’exigences précises sur le pouvoir d’achat, les conditions de vie, l’éducation, les transports, l’environnement, la répartition des richesses, l’accès aux responsabilités, le respect des droits, la démocratie.

Le mouvement s’est étendu aux autres territoires confrontés aux mêmes situations d’injustice et où s’expriment les mêmes exigences: Martinique, Guyane, Réunion.

Face à ce mouvement, le gouvernement n’apporte aucune réponse satisfaisante, et met en place une stratégie de tension et de répression.

Les populations en lutte de la Guadeloupe, des Antilles et de la Réunion ont besoin de notre soutien.

Faisons entendre cette voix de la justice et de la dignité !

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Alliot-Marie vient d'annoncer l'envoi d'un contingent supplémentaire de gendarmes à la Guadeloupe. En même temps des voix s'élèvent pour déplorer la "racialisation" du conflit par les militants syndicaux et associatifs. Bizarrement, quand le gouvernement envoie des gendarmes blancs (ce qu'ils sont pour l'essentiel) réprimer des manifestants noirs, il ne s'agit pas de "racialiser" le conflit mais de "maintenir l'ordre républicain". Y compris quand ils le font en traitant des syndicalistes de "sales nègres".

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17 février 2009

 

Devant les refus du gouvernement, développer la mobilisation !

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Depuis l’imposante journée de grève interprofessionnelle et de manifestations du 29 janvier, la mobilisation sociale se poursuit avec force. La grève reconductible dans les universités, les actions dans les hôpitaux, la persistance de la grève générale en Guadeloupe et son extension à la Martinique et à la Réunion en témoignent.

Aucune réponse concrète n’est apportée par le gouvernement.

Nicolas Sarkozy a changé de ton, car il ne peut ignorer la force de la mobilisation engagée, mais il maintient le cap de sa politique économique et sociale, et laisse clairement entendre qu’il s’en tiendra là lors de la réunion du 18 février.

Ce qui est concret en revanche, c’est un nouvel apport de six milliards d’euros aux deux grands groupes de l’automobile, PSA et Renault, aussitôt suivi d’une nouvelle annonce de suppressions d’emplois massives par PSA et par Renault. C’est le projet de suppression de la taxe professionnelle, nouveau cadeau de 20 milliards d’euros aux patrons, désastreux notamment pour les collectivités locales et l’investissement public important qu’elles assument. C’est l’inverse de ce qu’il faudrait faire.

Ce qui est concret aussi, c’est le refus gouvernemental de répondre positivement aux revendications des antillais et des habitants de La Réunion, en particulier sur l’augmentation des salaires.

Ce qui est concret toujours, c’est le refus de toute vision transformatrice prenant en compte la dimension écologique de la crise, la nécessité d’un autre type de production, économe en énergie, soucieuse de la planète et de ses ressources, attentive à la diminution des empreintes écologiques de toute activité humaine.

Ce qui est concret enfin, c’est le refus, malgré l’opposition quasi unanime de la communauté universitaire, de retirer le décret Pécresse sur le statut des enseignants-chercheurs, de retirer le dispositif de réforme de la formation et du recrutement des enseignants du 1er et du 2nd degrés ; c’est le refus de l’annulation des suppressions d’emplois inscrites au budget 2009 et du démantèlement des organismes publics de recherche ; c’est le refus de retirer la loi Bachelot qui met à mal l’hospitalisation publique.

Devant toutes ces fins de non recevoir du gouvernement, développer la mobilisation est plus nécessaire que jamais.

Les huit organisations syndicales qui avaient pris l’initiative de la mobilisation du 29 janvier ont unanimement constaté lors de leur réunion du 9 février que l’intervention télévisée présidentielle du 5 février n’avait pas apporté les réponses attendues aux exigences exprimées par cette mobilisation. Elles continuent d’exiger la prise en compte de la plate-forme syndicale unitaire et annoncent une nouvelle journée d’action interprofessionnelle pour le 19 mars « pour maintenir la pression dans l’unité d’action ».

Les partis et organisations de gauche signataires appellent à développer l’action et au plein succès de la journée du 19 mars.

La mobilisation sociale, syndicale et politique doit se poursuivre pour exiger d’autre choix s’opposant aux licenciements et aux suppressions d’emplois dans la fonction publique, développant une autre politique des salaires et du pouvoir d’achat, assurant la promotion des services publics et la réorientation du crédit. Il s’agit tout à la fois, de répondre aux besoins sociaux et de favoriser un nouveau type de développement.

Signataires :
Les Alternatifs, le NPA, le PCF, le PCOF, le PG, le PS,
La Fédération, la Coordination nationale des collectifs unitaires (CNCU), Alternative Démocratie Socialisme (ADS), Alter-Ekolos-Ecologie Solidaire

Paris, le 17 février 2009.

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Guadeloupe: The volcano erupts (un article de 1985)


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Voici un article que j'ai écrit sous un pseudonyme il y a 23 ans pour la publication britannique Socialist Review sur les manifestations dures qui ont paralysé la Guadeloupe en 1985. L'incident qui les a provoquées était relativement mineur et le conflit a moins duré qu'en 2009. Mais on y trouve la même explosivité et la même nervosité de la part des gouvernants et des castes priviligées locales. L'article s'intitule Guadeloupe : The volcano erupts, en référence bien sûr à l'éruption de La Soufrière en 1976 qui a eu lieu pendant ma première visite dans l'île.

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Continuité Liyannaj Kont Pwofitasyon

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Appel aux citoyens

Nous, Continuité Liyannaj Kont Pwofitasyon, constitués dans l’Hexagone pour soutenir les mouvements initiés en Guadeloupe contre la vie chère et pour la suppression des inégalités entre l’Hexagone et les pays d’Outre-Mer, puis déclenchés en Martinique par le collectif du 5 février 2009, appelons tous les citoyens, artistes, associations, syndicats et partis politiques conscients et épris de justice à se mobiliser pour faire aboutir les négociations.

Appelons l’ensemble des citoyens à la vigilance pour le respect des droits humains en Outre-Mer comme dans l’Hexagone.

Appelons à manifester massivement

le samedi 21 février 2009

RDV A 14 heures

De la place de la République à la Place de la Nation

AMITIE MARIE-GALANTAISE, CGT-CASVP, KAPESTERIENS, UNP, DEFISEJUDOM, TNT, ARMADA, CHOUKAJ, ATOME, SUD-TMT, SUD-CT VILLE DE PARIS, COLLECTIF SOLIDARITE, P.O.I, ASSOCIATION AGORA KARAYIB, THEATRE DE L'AIR NOUVEAU, COLLECTIF D’ARTISTES, DLOKOKO, CIFORDOM, GENERATION CONSCIENTE, ILE ET SOLIDARITE, GRAN BALAN, LA CIE BOUKOUSSOU, LA CIE L'AUTRE SOUFFLE, LA CIE MAN LALA, BALKOUTA, ERITAJ, LA CIE AWA, ACTION ET PARTICIPATION, CONFEDERATION SYNDICALE DES FAMILLES, COLLECTIF DOM-TOM-US-CGT VILLE DE PARIS ET DE NOMBREUSES PERSONNALITES A TITRE INDIVIDUEL…

ATTENTION!!! Restons unis : Aucun signe distinctif représantant quelque organisme que ce soit n'est souhaité!!
Tous les messages de la marche doivent refléter la philosophie de notre démarche.
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Appel de l'Union des Femmes Guadeloupéennes

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Le Mai 68 guadeloupéen vu par la presse française

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Consultez le site du LKP (Liyannaj kont pwofitasyon), le collectif qui dirige la grève générale en Guadeloupe ...


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Ce que disent les éditorialistes français (relevé par Nouvel Obs.com)

En voici un exemple :

NICE-MATIN
Jean-Louis Gombeaud

"Sans avoir été invitée en tant que telle au Sommet social organisé par Nicolas Sarkozy, la Guadeloupe y sera forcément présente. Elle participe, en effet, à cette montée du mécontentement qui est en train de pourrir le mi-mandat du Président. Si jusqu'à présent les syndicats ont été plutôt avares de propos solidaires sur ce conflit, c'est parce qu'ils doivent estimer que le drame en train de se jouer dans cette île lointaine ne relève pas vraiment de ce que l'on appelle 'le social'. Certes, la revendication centrale d'une majoration de 200 euros mensuels des bas salaires serait dans leurs cordes, mais tout porte à croire qu'en Guadeloupe, Martinique, Réunion, les spécificités l'emportent sur le reste. Les départements d'outre-mer sont des régions sous-développées qui font partie d'un pays développé. Là est le drame."

On le voit, en faisant grève et en manifestant tous les jours pour des revendications sciales légitimes, les Guadeloupéens ont non seulement rappelé à la classe dirigeante française et à ses laquais de la presse qu'ils existent, mais ils ont secoué le régime de Nicolas Sarkozy jusqu'à ses fondations.
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Voir cette revue de presse sur le blog de mon ami Alain Bertho ...

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16 février 2009

 

Paris: Solidarité avec les Antillais en grève


Photos lepoireaurouge

Nous étions quelques milliers à défiler de la Place de Clichy à Saint-Lazare ce soir, lundi 16 février, en solidarité avec les travailleurs de la Guadeloupe et de la Martinique - et plus généralement ceux des départements et territoires français d'outre-mer - en lutte contre la "pwofitasyon".

En tête du cortège il y avait des personnalités de la gauche radicale comme Olivier Besancenot (NPA), Arlette Laguiller (LO) et Jean-Luc Mélenchon (PdG).

La nouvelle du coup de force tenté par le gouvernement contre les grèvistes guadeloupéens a rajouté à la colère des manifestants.

Sarkozy a tort s'il pense que l'envoi de quelques gendarmes suffira pour mettre fin à un conflit qu'il a sans doute sous-estimé au départ, tellement sont loin de ses préoccupations les problèmes des Antillais-Guyanais-Réunionnais.


Antilles: treize organisations de gauche manifestent à Paris

Par AFP, le 16/02/2009

PARIS - Treize organisations de gauche, notamment NPA, Parti de gauche (PG), PCF, et LO ont manifesté lundi à Paris en "soutien total" aux grévistes de Martinique et Guadeloupe, a constaté une journaliste de l'AFP.

En tête du cortège des manifestants, rassemblés place Clichy avant de descendre la rue d'Amsterdam, une banderole proclamait, en reprenant le slogan de Barack Obama: "Antilles et métropole, yes we can".

"Des Antilles à la Réunion, solidarité avec la grève générale", pouvait-on lire sur une autre bannière.

"C'est fini, la colonisation", "Sarkozy, assez de mépris", scandaient les marcheurs, plusieurs centaines au départ de la place Clichy, un millier à l'arrivée à la gare Saint-Lazare. Alain Krivine, leader du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), a estimé leur nombre à 4.000. Il y avait environ 1.000 manifestants, selon la préfecture de police.

Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, était du défilé, tout comme Pierre Laurent (PCF), Arlette Laguiller (LO), Jean-Luc Mélenchon (PG), Georges Sarre (MRC).

Olivier Besancenot a déclaré que "la meilleure façon de marquer notre solidarité avec ceux qui sont là-bas, c'est que les questions sociales, on les développe aussi ici, qu'on prenne exemple sur cette grève générale, ce mouvement social, ce mouvement populaire". "C'est un premier rassemblement", a-t-il assuré, tout en pointant des "relents de colonialisme" dans la façon sont traités les grévistes.

Arlette Laguiller a souhaité un "printemps des luttes".

"Ils doivent savoir qu'ils ne sont pas seuls, les Béké sont les mêmes là-bas et ici", a lancé Jean-Luc Mélenchon.

Pour Pierre Laurent, "le gouvernement Sarkozy décidément n'entend rien, ne connaît que la surdité la provocation, il faut amplifier la solidarité à leurs côtés".

"Nous ne sommes pas là pour parler à leur place, mais pour parler a leurs côtés". Evoquant "leurs problèmes qui sont les nôtres", il a fustigé la vie chère et la prédation capitaliste". M. Laurent a assuré "la détermination à aller à un nouveau rassemblement".

Parmi les organisations ayant signé l'appel unitaire aux "travailleurs de Guadeloupe, Martinique, Guyane et de la Réunion" figurent le Parti ouvrier indépendant (ex Parti des Travailleurs) ou Alternative Démocratie Socialisme (ADS).

Dans un communiqué diffusé vendredi les organisations avaient estimé que "le combat des salariés de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et de la Réunion est le nôtre. Il est exemplaire".
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Un compte-rendu assez correct de la manif dans Libération ...

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15 février 2009

 

Départements d'Outre-Mer: Communiqué du MRAP et de la FTCR

La grève générale commencée en Guadeloupe il y a près d'un mois s'étend à La Martinique, la Réunion et la Guyane.

Ce mouvement d'une exceptionnelle ampleur est l'expression légitime des populations d'un ras-le-bol contre la détérioration de leurs conditions de vie, la vie chère, les bas salaires, les licenciements et le chômage et pour leur dignité. Cette situation résulte pour l'essentiel de héritage colonial qui perdure et par la persistance des discriminations raciales inacceptables.

En effet, 1 % de la population y contrôle 90% de l'industrie agro-alimentaire, la moitié des terres et 40% de la grande distribution. 160 ans après l'abolition de l'esclavage, les descendants des colons blancs conservent la main mise sur la quasi totalité de l'économie de la Martinique et de la Guadeloupe, tandis que la population noire ou métis est maintenue dans la plus grande pauvreté. « Cela fait 400 ans qu'ils vivent sur notre dos, cela doit cesser maintenant » déclare le porte parole du collectif « Lyannaj Kont Pwofitasyon » à l'origine de la grève. « Pour les békés rien n'a changé, ils se croient toujours en 165 et nous sommes la, à travailler pour eux comme des bêtes de somme ».

Face à cette crise le gouvernement français montre une désinvolture qui frise le mépris pour les habitants-es en privant son représentant de mandat et de moyens pour satisfaire les revendications des peuples des DOM-TOM.*

Le MRAP. et la FTCR s'associent au rassemblement organisé et appellent tous les citoyens-nes épris de justice et de principes d'égalité de droits à le rejoindre :

Lundi 16 Février 2009
A 18 heures
Place de Clichy


Le combat des salariés de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane
et de la Réunion est le nôtre. Il est exemplaire. Tous ensemble, Solidarité !

Paris le 15 /02 / 2009
MRAP
FTCR

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Saint-Denis : Un immeuble vide réquisitionné Samedi 14 février


Photo Alain Bertho

DROIT AU LOGEMENT POUR TOUS : rue Jean Mermoz à Saint-Denis (face au commissariat)

Cet immeuble est un ancien foyer destiné à loger les salariés de La Poste, mais laissé vide depuis de nombreuses années sans raison. Encore en bon état, nous l’avons occupé avec 9 familles : des jeunes travailleurs en galère, de la Seine-Saint-Denis, expulsés sans relogement, hébergés dans des hôtels au frais de la collectivité ou chez des amis, dans la rue, ou dans des squats...

Tous sont en attente d’un logement décent et connus de la Préfecture depuis de nombreuses années…

Nous appelons à la solidarité de toutes et tous,

pour que soit enfin reconnu le droit au logement

RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN :

Lundi 16 février à 18h30 devant l’immeuble

La situation du logement s’aggrave chaque année en France, et particulièrement en Seine-Saint-Denis. De trop nombreuses familles sont obligées de vivre dans des conditions indignes, dans des chambres d’hôtel hors de prix et inadaptées à la vie de famille (surpeuplement, interdiction de faire la cuisine…), dans des logements insalubres et dangereux, trop de jeunes ne peuvent quitter leur famille faute de trouver un logement, trop peu de solutions pour répondre à des situations d’urgence.

Les listes d’attente pour obtenir un logement social s’allongent d’années en années, plus de 60 000 sont en souffrance en Seine-Saint-Denis.

Le 15 mars, les expulsions locatives vont de nouveau être autorisées. Ce sont encore des milliers de familles qui vont se retrouver à la rue sans aucune solution de relogement.

Des milliers de recours ont été déposés dans le cadre de la loi DALO en application depuis le 1er janvier 2008 mais à peine quelques centaines ont été étudiés favorablement mais sont toujours dans l’attente d’un logement. En Seine-Saint-Denis, près de 6000 familles ont déposé un recours en 2008, 700 ont reçu un avis favorable et 200 ont été effectivement relogées soit 3,3%... À ce rythme, les mal-logés de la Seine-Saint-Denis ont peu de chance de trouver une solution de relogement avant de très nombreuses années.

La loi Boutin, au lieu de résoudre la crise du logement par un programme de construction massif de logements sociaux, ne fait qu’aggraver la situation en s’attaquant au droit des locataires et en permettant aux villes qui se refusent à construire des logements sociaux de contourner la loi (dite SRU).

La Ministre, par ailleurs, n’hésite pas à déclarer qu’il y a assez de places d’hébergement d’urgence alors que tout le monde peut constater le nombre croissant de personnes qui vivent à la rue, dans leur voitures, particulièrement exposées dans les périodes de grand froid comme celle que nous venons de connaître.

Parallèlement, des centaines de milliers de logements sont laissés vacants depuis plusieurs années par de grands propriétaires privés ou institutionnels dans le seul but de spéculer.

Face à cette situation dramatique, pour répondre à l’urgence et parce que le logement n’est pas une marchandise : l’État doit appliquer la Loi de Réquisition (Ordonnance de 1945).

Nous demandons:

- Qu’un arrêté de réquisition soit pris par le Maire ou par le Préfet.

- Le relogement en HLM des ménages engagés dans la lutte

- Qu’un inventaire des logements vacants par des bailleurs privés ou institutionnels sur le département soit établi afin de les réquisitionner

- L’arrêt des expulsions

- Un plan de construction massif de logements avec l’application de la loi SRU qui impose à toutes les communes 20% de logements sociaux.

Premiers signataires : Droit Au Logement (DAL), Réseau Solidarité Logement (RSL), des militants de la CNL, APEIS, Comité RAS L’FRONT, Coordination 93 de lutte de sans-papiers, Coordination 93 des travailleurs sociaux pour le droit au logement, EVT, Jeudi Noir, le MRAP, Association des communistes unitaires (A.C.U.),SNUIPP-FSU, SUD SOLIDAIRES PTT, CNT UL Saint-Denis, Alternative Libertaire (AL), Les Alternatifs, NPA, PCF, Les Verts 93 ...
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Lu dans Le Parisien

Des logements de la Poste réquisitionnés

Près de 300 militants associatifs de Droit au logement, Réseau solidarité logement et d’autres organisations ont réquisitionné hier à 14 heures un immeuble vide, rue Auguste-Poulain. Des logements appartenant à la Poste, qui y hébergeait du personnel jusqu’en 2002. Dix familles de Saint-Denis, bénéficiant d’un avis favorable au titre de la loi Dalo, ont été relogées dans ces lieux en bon état.

Trente personnes qui après un long parcours de squats insalubres en chambres à l’hôtel découvrent par la fenêtre une vue superbe sur la cathédrale de Saint-Denis.
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Dans Le Journal de Saint-Denis ...

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Antilles, Guyane, Réunion, Métropole même combat

En Guadeloupe, la lutte continue ...

Quelques infos sur le site de RFO ...

La Guadeloupe, paralysée depuis 24 jours par une grève contre la vie chère, se souvient samedi de la répression sanglante d'un mouvement d'ouvriers et de paysans de l'industrie sucrière le 14 février 1952.

Commémoré tous les ans comme le "Massacre de la Saint-Valentin", l'affrontement entre grévistes et CRS dans la commune du Moule, siège de plusieurs usines de sucre et de distilleries de rhum et seul port de la côte atlantique, avait fait quatre morts et 14 blessés parmi les habitants de l'île.


L'entrée de la ville du Moule en venant de Pointe-à-Pitre: un endroit qui a été balayé par mille cyclones

Le mouvement, impliquant planteurs et colons dans toute la Guadeloupe, avait été déclenché en novembre 1951 dans le nord de la Grande-Terre suite à l'échec des négociations entre les patrons "békés" et les travailleurs du secteur sur la fixation du prix d'achat de la canne à sucre et les salaires agricoles et ouvriers avant l'ouverture de la récolte annuelle.

En janvier 1952, les ouvriers et cultivateurs obtiennent le soutien des fonctionnaires qui réclament également de meilleurs salaires. Une grève générale touche toutes les plantations et s'étend du Moule à Capesterre, Sainte-Rose et Anse Bertrand.

La Batterie, Baie du Moule

Le 11 février, les CRS prennent position au Moule. L'intervention est préparée entre forces de l'ordre et propiétaires d'usine. Le 14, les grévistes érigent un barrage à l'entrée du boulevard Rogé pour empêcher l'accès des charrettes chargées de canne à sucre à l'usine Gardel. Les policiers tirent dans la foule désarmée, tuant quatre Guadeloupéens et blessant 14 autres. Plusieurs n'avaient aucun lien avec le mouvement social, simples passants ou curieux.

Tous les ans, les organisations syndicales de l'île organisent le 14 février des manifestations en mémoire des victimes. Une stèle est érigée devant le cimetière du Moule.

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13 février 2009

 

Manifestations des enseignants, chercheurs et étudiants de l'enseignement supérieur, 10 février 2009



"Enseigner, un métier qui s'apprend" (Paris, 10/02/09)



Quand la génétique moléculaire entre en lutte, cela commence lentement, mais ... (Photos filtre rouge)

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Grève générale en vue à la Réunion


Manifestation syndicale à La Réunion, novembre 2007. Contrairement à l'image qu'on nous projette de paradis tropicaux pour touristes métropolitains, les DOMs sont traversés par une crise sociale aigüe qui se manifestent par la violence domestique et la délinquance, mais aussi par de nombreux conflits sociaux. De plus, les salariés de ces pays participent activement aux mouvements de grève 'nationaux', comme celui du 29 janvier 2009. Eux et nous faisons partie d'une même classe, la classe ouvrière, même quand leurs luttes puisent leur énergie dans l'oppression et le néo-colonialisme.

Le Collectif des organisations syndicales, politiques et associatives de la Réunion a appelé jeudi, à l'issue d'une réunion, à une journée de grève générale et de manifestation le 5 mars.

Le Collectif a arrêté une liste de quatre "mesures immédiates" pour lesquelles il compte "mobiliser la population", notamment une hausse de 200 euros nets des salaires , a indiqué à l'AFP un de ses porte-parole.

Composé de 25 organisations (contre 13 lors de sa constitution mardi), le Collectif rassemble les principaux syndicats de l'île (CGTR, CFDT,CFTC, FO, FSU, UNSA), les partis politiques de gauche (PCR, PS, NPA, LO, Parti de gauche) ainsi que des associations (dont ATTAC, Agir contre le chômage, etc.).

Sa première revendication porte sur "une augmentation de 200 euros nets sur les salaires, les minimas sociaux, les retraites et les bourses étudiantes". Il réclame également une "baisse de 20% des produits de consommation courante", un "gel des loyers sociaux" et, enfin, une "baisse de 5 euros sur la bouteille de gaz".

Avec 750.000 habitants, la Réunion est le plus peuplé des quatre départements d'outre-mer. (AFP)
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Alors que la Guadeloupe est à sa 24ème jour de grève et la Martinique à son 9ème, et que de nombreuses universités sont en grève contre la réforme de l'enseignement supérieur, les dirigeants syndicaux de la France métropolitaine considèrent qu'il est urgent ... d'attendre le 19 mars pour la prochaine journée de grève interprofessionnelle et de manifestations contre la politique économique et sociale du gouvernement. Il est dit que Nicolas Sarkozy craint la "contagion". Il a sûrement raison. Mais de notre côté il faut que nos dirigeants dirigent, ou bien qu'ils laissent la place à d'autres.
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Sur le site Afriques en lutte:

Soutien aux travailleurs de Guadeloupe, Martinique, Guyane et de la Réunion.

Depuis plus de trois semaines, les travailleurs de Guadeloupe sont en grève générale unitaire et illimitée. Depuis, la grève générale s’étend à la Martinique, à la Guyane et à la Réunion. Ils se battent contre la vie chère, les bas salaires, les licenciements et le chômage, pour leur dignité.

Leur combat est le nôtre, il est exemplaire.

Après le succès des grandes mobilisations du 29 janvier et avant celle du 19 mars, nous devons apporter toute notre solidarité aux Guadeloupéens, Martiniquais ; Guyanais et Réunionnais qui proclament avec la même force que ce n'est pas au peuple de payer la crise !

Le combat des salariés de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et de la Réunion est le nôtre.

Tous ensemble, Solidarité !

Toutes et tous Lundi 16 février dans la rue à 18h Place de Clichy (Paris)

Appel signé par : Alternative Démocratie Socialisme (ADS), Alter-Ekolo, Alternative Libertaire (AL), Association des Communistes Unitaires, Coordination Nationale des Collectifs Unitaires pour une alternative au libéralisme (CNCU), La Fédération, Les Alternatifs, Lutte Ouvrière (LO), Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Parti communiste des ouvriers de France (PCOF), Parti de Gauche (PG)
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Dans Rouge, lire cet entretien avec Alex Lollia, dirigeant du syndicat CTU en Guadeloupe ...

Mobilisation historique en Martinique, par Gilbert Pago

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12 février 2009

 

Pour des listes unitaires de la gauche radicale aux élections européennes de juin 2009

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Communiqué de La Fédération, 10 février 2009

Texte d'orientation politique de La Fédération

Résolution sur les élections européennes adoptée par le congrès de fondation du NPA, avec sa conclusion majoritaire (467 voix) et l'alternative plus unitaire (101 voix).

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10 février 2009

 

Parents et professeurs d'école : même combat !

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Si vous avez un enfant en primaire (ce n'est plus mon cas) ou si vous êtes professeur d'école, vous pouvez présenter ce voeu au Conseil d'école pour faire échec à la 'réforme' de l'enseignement primaire. Il a déjà été adopté par pas mal de Conseils (voir le site du FCPE75). Si vous n'êtes pas parisien, il suffit de le modifier légèrement:

Voeu présenté en conseil d'école …………………………… le …………….

La réforme Darcos pour l’Ecole (suppression de deux heures d’enseignement hebdomadaire, semaine de 4 jours imposée, refonte des programmes, suppressions de milliers de postes, aide personnalisée hors temps scolaire, stages pendant les vacances, ….) représente une véritable régression et constitue une menace pour l’avenir même de l’école publique. L’ensemble des mesures Darcos provoque une dégradation des conditions d’enseignement et conduit à l’aggravation des inégalités au lieu de les réduire. L’un des objectifs de cette contre-réforme répond aux exigences de réduction du déficit de l’Etat : supprimer des heures d’enseignement, supprimer des postes, pour réaliser des économies substantielles alors que l’école n’est pas une charge à réduire mais un investissement pour l’avenir.

1) Les membres du conseil d’école considèrent que le remplacement de deux heures d’enseignement hebdomadaire pour tous les élèves par la mise en place de « l’aide personnalisée » pour certains ne répond pas aux besoins des élèves, y compris ceux en grande difficulté. Ils réaffirment que l’aide à tous les élèves doit être assurée sur le temps scolaire, dans des classes à effectifs raisonnables, par les équipes enseignantes. Ils expriment également leur profond attachement à la pérennité des aides spécialisées qui sont assurées, pour les élèves rencontrant de grandes difficultés, par les enseignants spécialisés du RASED en coordination avec l’enseignant de la classe et avec l’accord des parents.

Les EVS et AVS doivent aussi être présents en nombre suffisant partout où il y a des besoins.

2) Les membres du conseil d’école s’opposent à la suppression des postes du RASED (3 000 au niveau national au budget 2009), au prétexte de la mise en place de l’ « aide personnalisée ». Ils réclament le maintien des missions du RASED, le renforcement de ses moyens en formant le nombre de maîtres spécialisés permettant de répondre à tous les besoins identifiés par les équipes éducatives.

3) D'autre part, ils se félicitent de l'abandon par la Mairie de Paris de la mise en place du SMA, car outre la remise en cause du droit de grève des personnels, ce dispositif qui substitue la garderie à l’école, conduit à la désorganisation des écoles et n’offre aucune garantie d’accueil dans des conditions satisfaisantes : les conditions même de sa mise en œuvre ne permettent pas de garantir la sécurité des enfants.

Les membres du conseil d’école réclament l’abandon des mesures administratives et des décrets Darcos et revendiquent la mise en œuvre d’une politique éducative ambitieuse, pour éradiquer vraiment l’échec scolaire et œuvrer pour une école de la réussite de tous.

A l’opposé des suppressions massives de postes et de la désorganisation en cours, nous avons besoin dans notre école de sérénité, de dialogue et d'un nombre suffisant d'enseignants pour que nos enfants puissent recevoir de l'école tout ce qu'elle leur doit, dans les meilleures conditions.

En refusant, la mise en œuvre des mesures Darcos, la communauté scolaire de l'école veut préserver le service public d'Education, pour offrir un avenir aux enfants.

Voeu proposé avec le soutien de la FCPE-Paris, du SNUipp-FSU, SUD-Education, SDEN-CGT, SGEN-CFDT, SNUDI-FO, CNT-STE 75.

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Le Congrès fondateur du NPA vu par un délégué

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John Mullen du NPA (Agen) a écrit un compte-rendu personnel du congrès fondateur du nouveau parti.

Premiers enseignements du congrès fondateur du NPA, par le Parti de Gauche (PG)

/.../ Certes, l'amendement à la résolution européenne la plus proche de la logique dessinée par le Front de Gauche a été rejeté, mais le texte majoritaire s'est finalement infléchi vers une ligne plus unitaire que prévu puisque le NPA se dit prêt à « explorer immédiatement » un accord durable, y compris pour les élections européennes. Il n'y a donc plus d'obstacle à la réunion conjointe que nous allons proposer au NPA avec le PCF dans les jours à venir afin d'étudier les conditions qui rendraient possibles un tel rapprochement.

Mais nous voulons poursuivre ce dialogue avec la méthode qui est la nôtre depuis que nous œuvrons à cette alliance : sans mise au pied du mur, fraternellement, mais avec franchise et transparence. C'est pourquoi nous disons qu'à côté des ces points évidemment positifs, ce congrès fondateur a également envoyé des messages plus inquiétants quant à l'issue de notre démarche unitaire.

Et également sur le site du PG : Non au sectarisme, oui au débat argumenté, par François Delapierre

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09 février 2009

 

Où en est le mouvement social dans les DOMs ?


Nuages à l'horizon et dépression tropicale pour Sarkozy (Photo : Grande Anse, Deshaies par lepoireaurouge)

Cet article dans Le Monde fait le point de la situation en Guadeloupe et en Martinique - entrée depuis peu dans la bataille. Quant à la Guyane, le mouvement "ne fait que commencer".

Quoiqu'il en soit, les travailleurs de ces territoires colonisés - mais bénéficiant du statut de départements d'outre mer! - ont montré leur force et donné une belle leçon de combativité. Il est clair qu'une des raisons est bel et bien la mémoire de l'esclavage et de la servitude que la classe ouvrière de ces pays a subie pendant des siècles, et leur prolongement aujourd'hui sous forme de racisme, d'émigration forcée et de sur-exploitation (au pays comme en métropole).

Une autre raison est sans doute l'absence d'une bureaucratie syndicale forte - ou son éloignement en métropole - capable de gérer de tels conflits et d'arrêter le mouvement dès qu'il prend un caractère dangereux pour la 'cohésion sociale'.

Les conflits sociaux - très nombreux mais en général d'une portée limitée - ont depuis toujours un aspect explosif dans les DOMs, qu'on peut considérer comme une véritable poudrière (nous l'avons vu également à la réunion et en Polynésie). Il existe une lutte constante, parfois larvée parfois ouverte, non seulement pour des améliorations du niveau de la vie mais pour la dignité et la reconnaissance de la spécificité de la société antillaise (guyanaise, réunionnaise, polynésienne ...).

Mais les divisions de classe traversent également la société antillo-guyanaise. La solidarité des travailleurs et des petits exploitants se heurtent à la résistance non seulement des 'békés' martiniquais et des profiteurs métropolitains ou endogènes ('syriens ...') mais aussi du patronat antillais et leurs représentants. Ceux qui sont payés par l'Etat français (fonctionnaires) ne voient pas toujours d'un bon oeil les revendications de ceux qui survivent dans les interstices d'une économie dont personne ne comprend le véritable fonctionnement (circuits de distribution opaques, économie parallèle, détournements en tous genres ...).

La classe ouvrière guadeloupéenne, martiniquaise et guyanaise est également composée de travailleurs originaires d'autres pays des Caraïbes (Haïti, Commonwealth of Dominica ..) voire de plus loin, qui sont souvent objets de racisme de la part des 'autochtones'. "La Guadeloupe est à nous, elle n'est pas à eux" est un slogan qui rassemblent aujourd'hui les exploités contre les colonialistes, les grands patrons et les grosses sociétés étrangères (Total ...). En d'autres temps - en cas de défaite ou démoralisation par exemple - il peut être détourné par des démagogues locaux et dirigés contre les immigrés venus de pays encore plus pauvres.

Ce qui est sûr est que ce conflit, qui est loin d'être réglé à l'heure actuelle - va marquer l'histoire des DOMs et leur rapport avec la métropole.
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Citation du jour (Le Monde, le 3 février 2009)

« La Guadeloupe est souvent en avance sur la métropole en matière de conflit social . Si je vous demande ce que vous inspire « mai 67 » vous allez me répondre que je me trompe d’une année ou que je ne connais pas l’histoire de France …. Peu de gens se souviennent des évènements de mai 67 en Guadeloupe : trois jours d’émeute, réprimés par les forces de l’ordre, parce que les ouvriers réclamaient une augmentation salariale . Dans les manifestations se trouvaient également des étudiants : cela ne vous rappelle rien ? »

Et c'est de qui ? Un indice : Il a marqué deux buts surprise pour la France à la Coupe du Monde 1998
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En suivant les actualités on a nettement l'impression que le pouvoir de Sarkozy s'affaiblit - donnant par ailleurs tort à ceux qui prédisaient lors de son élection en 2007 un changement carrément d'époque, la fin de toute perspective de changement progressiste de la société pour au moins une génération.

Face à la crise et aux résistances qui démarrent très fort, Sarkozy est obligé de reculer, sa réputation de fin tacticien est écornée et ses marges de manoeuvres se rétricissent de jour en jour.

Quel rapport avec la Guadeloupe ? Seulement qu'il m'est venu en suivant la manifestation des enseignants et des étudiants aujourd'hui (10 février) que si Sarkozy recule sur la question de la réforme des universités et hésite face à la mobilisation dans les universités et l'Educatiuon nationale c'est en grande partie dû aux grèves dans les DOMs et au succès des manifestations syndicales du 29 janvier.

Même Sarkozy, qui annonçait il y a pas longtemps vouloir aller très vite et avancer sur tous les fronts, ne peut pas mener plusieurs batailles à la fois. Il est pris entre plusieurs feus, et il le sait. Et s'il attendait à des résistances sur le front syndical - mais pas à ce que tous les syndicats fassent front commun contre lui - et redoutait la révolte des enseignants et des jeunes, il ne s'attendait certainement pas à un mouvement social d'une telle ampleur et d'une telle détermination dans les dernières colonies françaises.

On peut remercier les Guadeloupéens et leur souhaiter une belle victoire !
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Dans son numéro 1001 (31/01/2009), le journal Combat Ouvrier fait le point sur le mouvement en Guadeloupe après deux semaines de grève générale

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Nous voulons une force politique nouvelle ...


Meeting de la Fédération, Montreuil, 6 février 2009 (Photo Patrice Leclerc)

par Pierre Cours-Saliès (Coordination nationale des collectifs unitaires/Fédération]

... pour au moins trois types de raisons

* Depuis longtemps nous le savons, et beaucoup de personnes le ressentent aujourd'hui comme cela, pour agir afin de transformer la société, non, il ne faut pas séparer les divers niveaux des luttes. Claire Villiers y a si bien insisté au début de ce meeting.

Oui, il faut lier les luttes contre les dominations et les discriminations pour changer les rapports sociaux quotidiens et Farid Bennaï, comme Monique Dental et Samir Baaloudj du Forum social des quartiers populaires coordonateur de l'opération : Police ! Personne ne bouge, ont bien eu raison de le souligner.

* Oui, la crise du capitalisme rend plus actuelle que jamais la construction d'éléments pour une alternative. En politique, on ne détruit que ce qu'on remplace !-

Et cela exige la fusion entre les réflexions et les apports de l'écologie politique, avec ceux des combats des divers réseaux de citoyen-ne-s, et un projet de construction sociale et politique à construire dans la continuité des combats de la gauche et du mouvement ouvrier. Sylvie Rabie, Edith Félix, Martine Billard y ont apporté leur éclairage. Je verrais bien que nous projetions une sorte de République autogérée !

- Face à la politique de Sarkozy et du patronat, oui, depuis des mois, comme nous en avons proposé la perspective, il faut un Front des forces politiques et sociales qui ne veulent pas se contenter de gérer le système.

La journée de mobilisation du 29 janvier a assez souligné l'actualité de ce besoin politique. Et ce n'est pas fini : qui nous dit que les prochaines européennes ne seront pas l'occasion d'une expression à la fois sociale et politique de rejet de cette politique de mépris pour les besoins populaires et de services aux patronat et aux privilégiés ;

Donc, pour résumer, oui fédérons-nous

FEDERONS-NOUS Pour unir toutes les personnes qui veulent un vrai changement, pour faire vraiment converger les domaines de luttes sociales, écologiques, culturelles, pour les libertés, pour un monde plus juste. Toutes les luttes et les exigences qui tracent la possibilité d'un monde débarrassé de ce système de concurrence, de répression et d'oppression.

FEDERONS-NOUS Pour que se construise un horizon au-delà du capitalisme, de son productivisme, de ses destructions.

FEDERONS-NOUS Pour dire aussi aux autres forces, du NPA au PCF, du Parti de gauche à tous les groupes de la gauche de gauche :

Oui, agissons ensemble, prenons les moyens de changer le rapport de forces à gauche et construisons des perspectives qui vaillent la peine. Agissons ensemble et poursuivons tous les débats pour aller le plus loin possible.

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08 février 2009

 

La Fédération: "Il ne faut plus taire la nature colonialiste et criminelle de l’Etat d’Israël"

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Pendant que plusieurs centaines de délégués des comités locaux du NPA débattaient les textes d'orientation et les statuts du Nouveau parti anticapitaliste à La Plaine Saint-Denis, à l'autre bout de la ville, à l'université de Paris 8, se tenait la réunion nationale de la Fédération. Environ 150 militants, membres des organisations affiliées ou des individus, y ont assisté.

La Fédération a affirmé sa solidarité avec le peuple palestinien et a adopté la motion suivante:

L’ampleur des massacres israéliens perpétrés au service de politiques coloniales racistes avec la complicité éhontée des gouvernements de l’Union Européenne et Etatsuniens (jusqu’à preuve du contraire) depuis 62 ans nous imposent un devoir de solidarité car nous sommes tous attachés à la paix et à la liberté inaliénable des peuples de disposer d’eux même.

Nous devons porter ce devoir de solidarité au plus haut et plus fort de nos démarches unitaires, il faut l’inclure dans les questions importantes discutées au sein du front de gauche, et pourquoi pas le groupe des dix. Et a plus forte raison, il faut inclure la question de la défense des droits des palestiniens dans les activités principales de notre fédération et de ses membres.

Un collaborateur de Leila Shahid interviendra au premier meeting de la Fédération.

En tant que militants-es de France rassemblés pour mettre en place une Fédération pour une Alternative Sociale et écologique nous devons nous opposer à la politique de l’Etat d’Israël qui essaye d’obtenir par la diplomatie ce qu’il n’a pu obtenir par les bombardements fussent-ils aux phosphores ou de type « DIME ».

Nous devons dénoncer la complicité de Sarkozy, qui au lieu de répondre au mouvement de solidarité, qui demandait l’envoi d’un navire hôpital, a envoyé une frégate militaire parader devant les côtes de Gaza. Il faut en finir avec l’hypocrisie du gouvernement français qui parle d’une pseudo paix allégorique démentie toutes les heures par la volonté de son homologue israélien de soumettre le peuple palestinien et d’obtenir sa reddition.

Nous devons nous opposer à cette dernière guerre coloniale contre le peuple palestinien en mettant en place une nouvelle stratégie basée sur :

1 Le respect et le soutien aux droits nationaux des palestiniens à un état libre indépendant et viable construit sur la base du principe que la paix s'édifie sur la justice et dans le respect du droit à l'autodétermination de son peuple.

2 L’illégalité de l’occupation et le droit la résistance à l’occupation,

3 La reconnaissance du droit au retour des réfugiés ;

4 La consolidation et le renforcement du réseau de solidarité et d’actions urgentes en faveur des palestinien ;

5 La levée immédiate de l’embargo et du blocus sur Gaza et l’ouverture de tout les points de passage notamment celui de Rafah ;

6 La nécessité du dialogue avec les tous les représentants palestiniens notamment ceux du HAMAS ;

7 La création d’une commission d’enquête internationale pour caractériser les crimes de guerre commis par les l'Etat d'Israël à Gaza et ailleurs ;

8 Poursuivre les criminels de guerre de l'Etat d'Israël devant La Cour Pénale Internationale ou un tribunal compétent pour juger ces faits, créé spécialement le cas échéant.

9 Le démantellement des colonies, la démolition du mur colonial d’annexion et d’apartheid et la suppression de toutes les entraves à la libre circulation du peuple palestinien (Barrages, check-point...)

10 Le départ de la frégate française et son remplacement par un navire hôpital ;

11 La dénonciation de la coopération militaire franco-israélienne et l’exigence de son arrêt immédia et lla fin de l'alignement de la politique de la France sur les politiques d'agression des Etats-Unis d'Amérique et de l'Etat d'Israël.

12 La rupture des accords de coopérations entre l’Europe et l'Etat d'Israël ; et la mise en place des sanctions prévues ;

13 La fin de l’alignement de la politique de la France sur les politiques d’agression des Etats-Unis d’Amérique et de l’Etat d’Israël

14 Le soutien aux campagnes de boycott d'Israël sous toutes les formes possibles,

15 L’organisation de missions en Palestine.

16 L’appui aux efforts déployés pour renforcer l’unité nationale palestinienne sur la base du respect du droit à la résistance du peuple palestinien à l’occupation et du principe que la paix soit édifiée sur la justice.

17 Le soutien aux mouvements israéliens anticolonialistes.

18 Le soutien aux « Femmes en Noir », association de femmes palestiniennes et israéliennes qui luttent ensemble pour la paix

La Fédération doit combattre cet Ordre Mondial injuste du "deux poids deux mesures", qui accorde l’impunité à l’état d’Israël et accable les palestiniens de tous les maux de la terre. Cet Ordre est celui qui domine notre planète, c’est l’Ordre du néolibéralisme guerrier qui attise les guerres sans fin, qui renoue avec l’époque coloniale et ses expéditions guerrières, qui divise les pays en ethnies et les oppose les unes aux autres, qui choisit les bonnes religions du « bien » et maltraite les autres qu’il appelle « du mal ». C’est la même logique libérale qui divise les citoyens dans notre pays et stigmatise les gens selon leurs origines, leurs cultures et leurs pays de naissance. C’est le même Ordre qui est responsable de la noyade des dizaines de milliers de migrants en méditerranée. C’est le même Ordre qui exclue les précaires et défend les nanties. C’est enfin le même ordre qui casse les droits et les acquis des luttes sociales et érige la loi du plus fort à la place.

Il ne faut plus taire la nature colonialiste et criminelle de l’état d’Israël ; nous devons inscrire la lutte contre toutes les dominations coloniales et toutes les discriminations racistes parmi nos priorités. La fédération doit renouer avec l’histoire de la gauche antiraciste et anti coloniale ; elle doit « oser lutter et oser vaincre »

Motion adoptée par les militant-e-s de la Fédération réunie le 7 février 2009 à Saint-Denis (93)

Voir également cette intervention de Farid Bennai lors du meeting de la Fédération à Montreuil, le 6 février 2009 : Egalité : On se se laissera pas faire

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06 février 2009

 

Des militants du NPA parlent


Congrès de fondation du NPA à Saint-Denis : Un vote serré

En exclusivité pour Le Poireau Rouge et le blog John Mullen à Agen

A l’occasion de congrès de fondation du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à La Plaine Saint-Denis du 6 au 8 février 2009 [voir ce photoreportage], des militants à Agen (47) ont bien voulu expliquer au journal Anticapitaliste les raisons de leur engagement et leurs espoirs pour l’avenir. Paroles de militants.

Jean-Marie

Longtemps je n’ai eu aucun contact avec des militants politiques, ni même avec une culture révolutionnaire. J’y suis venu en écoutant Dylan, c’est la première étincelle dont je me rappelle.

J’ai pris conscience politiquement quand j’étais lycéen au moment de la guerre du Vietnam. J’ai été sympathisant du mouvement pour la paix (proche du PCF). J’étais surtout révolté par la guerre, mais aussi par les positions racistes de beaucoup de rapatriés d’Algérie, qui venaient d’arriver, et par les violences de l’extrême droite, assez active à l’époque.

Puis j’ai fondé avec quelques copains du quartier, anciens scouts, une association « Nouvelles frontières » dans le but d’aider les travailleurs immigrés, et sensibiliser la population aux problèmes du tiers-monde. Les objectifs étaient assez influencés par René Dumont, on dirait aujourd’hui « altermondialistes et écologiques ». Mais l’association s’est assez vite dévoyée pour devenir plus tard une simple agence de voyages.

Etudiant en prépa au lycée Saint-Louis, juste en face de la Sorbonne, j’ai eu vingt ans le 16 mai 1968 – donc dans la rue ! J’ai fréquenté quotidiennement des militants de toutes les organisations révolutionnaires, mais sans adhérer car j’ai toujours ressenti des insuffisances. On y parlait peu de racisme, de féminisme, par exemple. Très branché musique, je m’intéressais aussi au mouvement hippy, qui engageait une réflexion écologique, mais sans objectifs politiques et sociaux.

Ensuite, j’ai monté un groupe de travail bénévole pour aider les comités de quartiers qui luttaient contre les opérations de rénovation urbaine. Cela m’a déjà valu des articles dans Rouge, il y a trente ans ! C’est cette expérience m’a appris qu’il n’y avait, même sur le terrain, aucune différence entre les municipalités de droite et de gauche.

Pendant quarante ans je n’ai adhéré à aucun parti, car tous me semblaient traiter partiellement des problèmes qui nécessitaient une solution globale. La gauche radicale ignorait l’écologie, et les Verts se disaient apolitiques. Les Rouges pas assez verts, les Verts pas assez rouges – jusqu’à l’appel à la création du NPA.

Comment s’est passé la préparation du congrès fondateur ?

J’y ai participé avec beaucoup d’enthousiasme, mais au final je suis un peu sceptique sur le résultat.

Dans l’appel initial de la LCR, comme dans les échanges d’idées au Comité d’animation nationale (CAN), il y avait beaucoup d’ouverture, un immense espoir, une volonté d’avancer. Puis j’ai perçu, dans les débats locaux, et dans les dernières rédactions des textes, un retour à une tradition militante un peu sectaire.

J’espérais, en commençant cette route vers le nouveau parti, voir arriver beaucoup plus d’ex-écolos et d’ex-socialistes, avoir plus de contacts avec des associations comme Attac ou Droit au Logement, voire la Confédération paysanne, qui auraient apporté leurs idées, leurs propositions.

Es-tu favorable à une coalition électorale avec d’autres forces de la gauche radicale aux européennes ?

Oui, non pas dans l’espoir d’obtenir des résultats directs, mais avec un objectif stratégique.

La communication est un élément important du combat politique, négligée et méprisée par la gauche radicale. Elle est absolument nécessaire aujourd’hui, si elle reste un outil au service de nos objectifs, et ne devient pas un but en soi comme dans les grands partis institutionnels.

Une présence forte aux élections européennes est nécessaire stratégiquement pour populariser notre existence et notre programme. Une alliance anticapitaliste pourrait obtenir un résultat significatif, montrant qu’il existe une alternative forte aux « grands partis ». Puis obtenir des élus facilitera l’accès aux médias.

Comment veux-tu voir évoluer la gauche radicale à moyen terme ?

Je souhaite une base beaucoup plus large, et des ambitions plus fortes. La situation est grave pour tous les exploités, la crise accentue encore l’appauvrissement de la population et il n’y a pas d’opposition au gouvernement.

Il nous faut rassembler, ne plus se battre entre anticapitalistes pour des questions secondaires. Le projet du NPA doit être assez fort et précis pour convaincre une partie des sympathisants de l’ex-gauche plurielle, et beaucoup de militants syndicalistes ou associatifs. Il doit devenir évident que l’anticapitalisme est la seule alternative au système actuel.

Et les actions prioritaires à mener ?

Notre principal défi consiste à montrer que nous ne sommes pas uniquement une force d’opposition, que nous avons des solutions. Il est donc prioritaire de mettre sur pied le plan d’urgence.

Enfin, que dirais-tu à un lecteur d'Anticapitaliste pour qu’il rejoigne le NPA ?

Tout d’abord qu’il y a urgence. La situation s’aggrave de jour en jour. Nous sommes dans une situation beaucoup plus catastrophique qu’en mai 68. Tout est possible, mouvements sociaux généralisés, élections anticipées, nous devons être prêts pour ces évènements, et non pas surpris et pas préparés comme il y a 40 ans.

Anne

Comment ton parcours t'a-t-il mené au NPA, et quelles sont tes attentes ?

Côtoyant dans mon quotidien professionnel la misère sociale depuis 1978, je me suis intéressée à la LCR à laquelle j'ai adhéré en 1983. Après une longue interruption de mes activités militantes en raison de lourdes contraintes familiales, j'ai néanmoins continué à suivre avec sympathie cette organisation pour laquelle j'ai toujours voté tout en regrettant un peu que ses idées et ses luttes n'arrivent pas à convaincre au-delà d'un cercle trop restreint d'initiés.

En 2005, j'ai décidé d'y revenir, emballée par la formidable dynamique unitaire suscitée par le NON au Traité constitutionnel européen. Bien que la fin de l'année 2006 ait vu cette dynamique se briser, j'ai continué à espérer qu'un regroupement des forces à gauche de la gauche institutionnelle était possible. C'est pourquoi aujourd'hui j'ai décidé de placer cet espoir dans un NPA qui serait plus large et plus ouvert que la LCR.

Bien que forcément laborieuse, la préparation du congrès fondateur m'a paru être un formidable chantier à ciel ouvert, auquel ont pu apporter leur pierre tous les aspirants NPA, venus d'horizons divers avec des histoires personnelles, des expériences politiques (parfois malheureuses) et des attentes différentes.

La possibilité donnée à chaque comité local et à chaque adhérent de participer à la rédaction et à l’amendement des textes a permis à chacun de s'approprier cette édification et de se sentir pleinement concerné par le processus. Pour moi, le NPA, c'est la volonté de créer un outil politique nouveau qui lutte plus efficacement contre l'exploitation des hommes et de la planète. Une organisation qui ne soit pas la LCR élargie ou la LCR bis – même si celle-ci en est évidemment une des fondations avec ses militants dont l'expérience est primordiale pour la réalisation d'une nouvelle force qui transcende véritablement celle dont elle est issue.

Les élections européennes seront-elles un moment clé pour l’affirmation d’une telle force, selon toi ?

Pour moi, il est indispensable que le NPA reste ouvert à des alliances et se garde de tout sectarisme. Cependant, à cause du champ de ruines laissé fin 2006 par la division à gauche de la gauche à l'occasion des présidentielles, une coalition avec les autres forces de la gauche radicale ne doit pas être regardée dans le prisme de la prochaine échéance électorale, fut-elle européenne.

Comment vois-tu l’avenir du NPA après le congrès ?

J'aspire à un NPA qui marque sa volonté de bâtir, durablement, un front unitaire qui se dégagerait de préoccupations exclusivement électoralistes mais sur la base de principes et d'axes politiques résolument anticapitalistes avec les forces de la gauche non gouvernementale qui partagent les mêmes valeurs.

Et quelles sont à ton avis les actions prioritaires à mener ?

L'urgence me paraît être la formation des adhérents pour leur permettre d'accéder à un tronc commun de connaissances et d'avoir un niveau homogène de culture politique pour les aider à faire apparaître et évoluer le NPA.

Que dirais-tu pour convaincre nos lecteurs qui hésitent à rejoindre le NPA ?

Aux bonnes raisons développées dans mes réponses précédentes, j'ajouterai la suivante : On a bien conscience qu'on n'aura peut-être plus jamais l'occasion de participer à la création d'une organisation anticapitaliste. Le NPA sera ce que nous en ferons et ce serait tellement mieux avec vous.

Céline

Peux-tu d’abord nous présenter ton parcours militant ? Comment t'a-t-il mené au NPA, et avec quelles attentes ?

Cela a été un parcours militant individuel jusqu'aux municipales de 2007 lorsque la LCR m'a recrutée. Aujourd’hui le NPA représente un renouveau plein d'espoir, un nouveau souffle politique vers lequel j'ai cheminé tout naturellement.

Comment as-tu vécu la préparation du congrès fondateur ?

Notre comité local s'est réuni relativement souvent sans avoir malgré tout, le temps de se pencher sur l'entièreté des textes fondateurs. J'ai senti une certaine frustration de ne pas pouvoir plus approfondir les connaissances des textes.

Au delà du travail intellectuel sur les textes: voir le nombre d'adhérents gonfler, l'enthousiasme des gens...

Aux élections européennes, penses-tu qu'il faut aboutir à une coalition électorale avec les autres forces de la gauche radicale ?
Je n'ai pas de réponse tranchée sur les européennes. Et franchement je ne rentrerai pas dans ce débat qui est loin d'être le point sur lequel les militants doivent focaliser. Nous avons beaucoup de combats à mener et il s'agit d'être présent sur tous les fronts. Je ne suis pas contre les élections mais coalition ou nous seuls, l'essentiel c'est de faire tomber le capitalisme.

Comment voudrais-tu voir évoluer la gauche radicale et anticapitaliste à moyen terme ?
Comme tous les militants d'extrême gauche: voir une vraie gauche, grande, forte et rassembleuse, une gauche sociale et égalitaire, une gauche plus forte que les tous les autres partis.

Quelles sont à ton avis les actions prioritaires à mener ?

Il nous faut assurer une vie décente à chacun : la santé, la nourriture, l'éducation... Il faut renverser cet Etat qui nous étouffe et nous tue à petit feu.

Quelles raisons donnerais-tu aux lecteurs d'Anticapitaliste pour rejoindre le NPA ?

S'ils lisent une revue qui s'appelle Anticapitaliste, ils ont déjà la réponse!

Albert

Je fais partie des "anciens" qui sont revenus à la LCR en 2002. En effet, je fais partie de la génération Krivine puisque c'est en 1969 que je suis entré en contact avec la Ligue à Dijon. J'avais alors 16 ans. Après mon bac j’ai milité trois ans à Toulouse. Ensuite j'ai rejoint une cellule PTT à Issy Les Moulineaux et en 1982 à Marseille. A partir de 1988, deux autres mutations successives m'ont éloigné des lieux de présence active de la LCR, tout en restant abonné à sa presse et membre d’un syndicat. Je me suis aussi beaucoup investi jusqu'en 2002 dans un comité de jumelage de ma commune avec un village de Casamance mon pays natal, le Sénégal. Depuis, je milite à Agen et je me suis reconnu à partir de 2003 dans les positions du courant Avanti! qui militait pour un parti anticapitaliste à vocation de masse et qui a accepté de se dissoudre dans la nouvelle majorité de la LCR, voyant ses positions largement partagées.

Comment as-tu vécu la période de préparation du congrès fondateur ?

La préparation du congrès fondateur, c'était pour moi la concrétisation de toute une campagne collective qui a démarré à partir des municipales de 2008. L'unité avec la Fraction Etincelle de Lutte Ouvrière était loin d'être gagnée dans la section d'Agen de la LCR. Au départ il y a eu les différentes initiatives qui réussissent autour de cette campagne unitaire avec d'abord la constitution de cette liste Fraction Etincelle-LCR, ensuite la découverte de nouveaux militants assez nombreux et son résultat électoral (7,7%). A partir de cet acquis, le lancement de l'initiative NPA sur Agen le 1er mai a été un succès : 50 personnes ont participé à la réunion publique de lancement.

Les débats autour des textes fondateurs ont mobilisé à toutes les réunions mais avec peu de participant-e-s actifs. Il est vrai que cela demande une certaine expérience et une formation que peu de nouveaux adhérents ont pour le moment. Mais cette préparation a bien eu lieu lors de l'Assemblée élective du 10 janvier, qui a connu une bonne participation des nouveau adhérent-e-s. En effet, cela a été en même temps une grosse journée d'initiation et de formation à la démocratie et au débat. Une forme d'apprentissage en quelque sorte.

Et maintenant ?

Je pense qu’aux européennes le NPA doit proposer l'unité aux autres courants se réclamant de l'anticapitalisme ou de l'antilibéralisme (LO, PC, Fédération ...). Les bases de discussions devront être un programme de réponse anticapitaliste à la crise actuelle du capitalisme et la recherche d'une unité durable et non de circonstance. Si à la suite d'une politique d'alliance à géométrie variable de nos éventuels partenaires, cette unité ne durera qu'une élection, nous n'en serons pas. L'indépendance du NPA vis à vis du PS et des institutions étant une des briques de base, avec l'anticapitalisme.

Comment veux-tu voir évoluer la gauche radicale et anticapitaliste à moyen terme ?

A moyen terme la gauche radicale et anticapitaliste peut être appelée à se recomposer ou à se repositionner. Tout dépendra de l'essor ou non du NPA, son congrès fondateur n'étant qu'une étape.

Quelles sont à ton avis les actions prioritaires à mener ?

La recherche d'un front unitaire des gauches syndicales et politiques contre les attaques de la droite et du Medef pour nous faire payer les frais de la crise du capitalisme.

Le NPA cherche à construire un front unitaire sur un programme anticapitaliste tout en fédérant la gauche anticapitaliste dans ses rangs. Plus nous serons nombreux dans un même force collective plus nous pèserons dans la lutte des classes et plus sera visible et prédominant sur la scène politique ce clivage : la lutte des classes.

Le NPA sera en effet le parti de la lutte des classes et chercher à approfondir ce clivage là, c'est aller jusqu'à mettre aux prises deux ennemis irréconciliables. Voilà pourquoi il faut nous rejoindre !

Laurent

Pour moi, l'éveil s'est fait grâce à l'histoire de ma famille (cheminots, militants syndicaux et communistes dont mon grand-père, rescapé de Dachau, auquel je pense souvent). Ensuite, à 16 ans, un professeur d'histoire proche de Lutte Ouvrière m'a fourni les bases. J'ai activement participé à la lutte contre la réforme Devaquet de l'éducation en 1986, puis j'ai été militant syndical de 1992 à 1999. J'en suis malheureusement ressorti dégouté. J'ai cherché longtemps un parti dans lequel militer et je me suis décidé à rejoindre la LCR quand l'appel pour le NPA à été lancé.

As-tu participé activement à la préparation du congrès ?

Je regrette de n'avoir pas eu le temps de tout lire pour mieux le préparer, mais je ne suis pas passionné par ces grandes déclarations, j'aurais préféré un texte court se concentrant sur l'essentiel. Avec des textes aussi longs, on pourrait y passer des semaines avant d'être tous d'accord !

Je crains également que si trop de choses sont gravées dans le marbre maintenant, cela pourrait être un obstacle pour rassembler à l'avenir.

Au niveau local, je trouve la proportion de militants "classiques" trop importante dans notre comité, et qu'il n'est pas assez représentatif de notre société. Certains militants m'ont choqué par leur manque d'ouverture, que j'ai trouvé contraire à la démarche NPA.

Sur les élections européennes, je n'arrive pas à faire la part des choses. Déjà, ne connaissant pas assez bien les institutions européennes, je mesure mal l'enjeu, et puis, je redoute que nous ayons plus à perdre qu'à gagner dans une coalition, vu l'égo des partenaires éventuels. Je préférerais plutôt une liste NPA claire, qu'une coalition forcément fragile.

Comment veux-tu voir évoluer la gauche radicale et anticapitaliste à moyen terme ?

J'aimerais qu'elle s'organise, tant au niveau national qu'européen, afin d'être identifiable, audible, et devenir une force politique incontournable ! (C'est peut-être ce qu'on essaye de faire !?) Et puis qu'elle prenne le pouvoir, par les urnes, par la rue ou les deux à la fois !

Que faut-il faire dans l’immédiat ?

Faire venir de nouveaux militants, les convaincre qu'ils ont quelque chose à dire et à faire dans le NPA. Faire grossir nos rangs, je ne vois rien de plus urgent !

Le NPA est une modeste expérience, mais elle est unique. Ceux qui déplorent que la véritable gauche n'ait pas de représentation ni d’issue politique devraient la tenter.

Vincent

J'ai commencé à militer à l'âge de 17 ans avec des camarades communistes mais de façon très informelle. J'habitais à Argenteuil dans la banlieue rouge, qui était bien triste déjà.

Mais à l’époque ma seule vie tournait plus entre le basket, les bastons, les concerts de grunge et le foot. Mon véritable engagement a démarré à l'université en tant que militant syndicaliste de l'UNEF. Nous avons vécu des moments de lutte très importantes notamment contre les réformes Allègre de privatisation de l'éducation (et oui déjà et merci la gauche !).

En même temps, je suis rentré au Jeunesses communistes. Nous avons recrée une section militante de plus de 15 jeunes en très peu de temps. Cela a duré deux ans. Je suis parti des JC/PC à cause des positions contre-révolutionnaires tenues par nos ministres communistes. Il faut dire que je me suis un peu fait montrer la sortie aussi car insulter le secrétaire national des JC de "social-traitre" ce n'était pas dans la ligne ...

J'ai continué à militer en tant que syndicaliste étudiant où notre section était devenue l'une des plus nombreuses et efficaces de l'Hexagone (lutte contre la précarité et les réformes libérales, antiracisme, soutien aux sans-papiers, à la Palestine avec une semaine de débats et d'actions avec une délégation de jeunes communistes palestiniens et de jeunes militants israéliens pour la paix ...)

Cela m'a valu d'être élu membre du bureau national de l'UNEF en tant que représentant de notre section.

J'ai démissionné de mon poste suite à un vote de la section car nous ne voulions pas de la fusion UNEF/UNEF-ID car c'était une trahison qui permettait aux jeunes « socialos » de faire oublier leurs magouilles financières avec la MNEF. La JC et le PC ont accepté la fusion en échange de postes « à la con » dans des structures « à la con ».

Refusant cela, nous nous sommes engagés dans la création d'une nouvelle structure syndicale étudiante de lutte : la FSE (Fédération Solidarité Etudiante). Cette structure doit bientôt, j’espère, fusionner avec Sud Etudiant.

J'ai ensuite rencontré et commencé à militer avec des camarades occitans anticapitalistes. Cette cause me porte toujours à cœur mais le gros avantage fut que j'ai milité un long moment avec les militants révolutionnaires basques. C'est là et avec eux que j'ai appris et renforcé le sens de mon engagement à jamais : anticapitalisme, internationalisme, antiracisme, soutien aux prisonniers politiques basques et autres ...

Puis, je suis venu dans le 47, je ne savais pas où militer donc je continuais avec des copains à Bordeaux ou au Pays Basque/Euskadi et j'ai lancé une section CGT dans mon bahut catho privé, puis je me suis dis qu'il fallait être plus efficace d'un point de vue militant politique car les milieux groupusculaires sont riches en idées et initiatives mais sans capacité de renversement politique.

C'est dans ce cadre-là que j'ai décidé de rencontrer des militants politiques dans le 47. Je suis allé voir le PC mais j'ai vite compris que c'était malheureusement les mêmes profils. J'ai failli voir la Fraction LO ayant un copain militant là-bas mais je voulais voir la LCR. Je suis tombé sur un camarade que j'avais déjà rencontré à une manif de soutien à des jeunes basques emprisonnés à Agen.

Et la préparation du congrès ? Cela a été enrichissant pour toi ?

Très simplement la paperasse cela m'emmerde. J'ai tout de suite trouvé que cela allait nous empêcher d'être fortement présent sur le terrain. J'avoue que j'aurai dû plus travailler les textes et les débats mais... Je n'ai pas pu intervenir dans le congrès départemental car trop largué dans les interventions que je trouvais presque élitistes.

La moitié des camarades n'avaient pas pu lire les textes avant (c'était surréaliste) et ne les avaient même pas dans les mains le jour du congrès. C'est là que j'ai regretté mon inaction à ce sujet. Des débats pertinents ... mais on a été détourné par des vieux « loulous » alors qu'ils méritaient plus.

Le NPA devra faire d’énormes efforts si nous voulons réussir et surtout consacrer un temps certain à la formation politique.

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