21 février 2009

 

Succès de la manifestation de solidarité avec la lutte des Guadeloupéens

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Je reviens de la manifestation parisienne en solidarité avec la lutte des travailleurs guadeloupéens - sans oublier ceux des autres DOMs. Nous étions entre 10 000 et 15 000, dont une très grosse majorité d'Antillais. C'était une manifestation réussie, bruyante, chantante et rythmée comme les Antillais savent le faire. Presque joyeuse. Les observateurs métropolitains auront sans doute retenu principalement les tambours des groupes de gwo ka et les chants et les sifflets qui rappelaient l'ambiance du carnaval, mais le gouvernement aurait tort de ne voir que le côté folklorique de cette mobilisation. Ce fut bien une manifestation politique d'un peuple qui se lève et se rappelle toutes les humiliations passées et présentes.

Un des aspects les plus significatifs de la manifestation était la grosse affluence dans les cortèges syndicaux, principalement celui de la CGT. On voyait des banderoles des personnels postaux, hospitaliers et même pénitenciaires (particulièrement dynamiques). Sans les Antillais, c'est bien connu, la plupart des services publics seraient obligés de fermer. Ils touchent les plus bas salaires et ils sont souvent syndiqués. Cela promet pour la prochaine journée nationale de grèves et de manifestations, le 19 mars.

Ce mouvement est un cocktail explosif, entre une grève 'classique' pour des revendications salariales et un soulèvement national : "La Guadeloupe (Les Antilles) c'est à nous, la Guadeloupe c'est pas à eux". On entendait des slogans revendicatifs et on voyait des appels à la négociation et à la simple égalité de traitement entre les DOMs et les autres départements français ("Aligner les DOMs sur les autres départements, c'est l'égalité"). Mais beaucoup de manifestants tenaient des pancartes disant tout simplement "Respect", "Dignité" ou "Stop au mépris". Les camarades du NPA ont eu également du succès avec "Jego, Fillon, Sarkozy, le temps des colonies, c'est fini".

Si les gens manifestaient leur fierté à appartenir à un peuple avec son histoire, sa mémoire et sa culture, ils n'oubliaient pas que leur mouvement n'est pas une lutte isolée : "Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion même détermination", "DOM TOM Métropole dubout" et (le plus clair de tout) "200 euros ici aussi".

Sarkozy a été traité de tous les noms, et sommé de satisfaire les revendications des grèvistes : "Ba yo 200 euros" ("Donnez-leur 200 euros"). Il y avait une solidarité sans faille avec le LKP (Liyannaj kont pwofitasyon) qui dirige le mouvement en Guadeloupe. Des manifestants ont également dénoncé l'envoi de gendarmes dans l'île à un coût très élevé, alors que les patrons et le gouvernement ne trouvent pas les moyens d'augmenter les salaires. D'autres ont évoqué l'histoire de l'esclavagisme et la continuité avec le présent ("160 ans après, l'esclavage continue"), avec les békés en première ligne : "Békés bande de voleurs, nous ke fouté yo dewo (nous les foutrons dehors)".

C'était une belle manifestation, et on peut être sûr qu'il y en aura d'autres, si le patronat et le gouvernement ne prennent pas la mesure de la détermination dont font preuve nos camarades antillais et de la force de l'exemple qu'ils nous ont donné. Si j'étais 'misyé Sarko' j'aurais peur. Très peur.

DEPECHE DE L'AFP ...

Ecoutez de la musique guadeloupéenne ici ...

15 000 manifestants à Paris pour soutenir la Guadeloupe en lutte ...

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Comments:
OUI, une belle mobilisation.
Tchimé rèd pa moli!!!!
Cynthia.
 
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