30 juillet 2008
High Court backs girl barred from wearing bangle - Home News, UK - The Independent
Monty Panesar, une des vedettes de l'équipe anglaise de cricket, porte bien un signe religieux distinctif
High Court backs girl barred from wearing bangle : la Haute Cour anglaise défend le droit d'expression religieuse dans le cas d'une jeune fille sikhe, Sarika, qui porte un bracelet religieux. Elle avait été mise en quarantaine pendant deux mois puis exclue de son établissement pour non-respect de la réglementation de l'école. C'est une décision juste et frappée de bon sens, même si parmi les arguments avancés par le juge il y a un point faible : le bracelet en question serait acceptable parce que "non-ostentatoire". Sarika a été représentée par une avocate de Liberty, une association de défense des libertés civiques.
A noter que le droit des garçons sikhs de porter le turban à l'école est reconnu depuis une décision de la Chambre des Lords en 1983 - il y a 25 ans. En France un petit nombre de garçons sikhs ont été exclus de l'école après le vote de la loi de 2004 contre les signes religieux à l'école. Sur cette question la France a de nouveau été épinglée - avec raison - dans un rapport récent du Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies.
/.../ Pour le Comité, la France devrait réexaminer la pratique consistant à placer des personnes condamnées pénalement en rétention de sûreté après qu'elles ont accompli leur peine de réclusion en raison de leur dangerosité à la lumière des obligations découlant du Pacte.
Selon le Comité, la France devrait intensifier ses efforts pour diminuer la surpopulation dans les prisons et renforcer son contrôle des établissements pénitentiaires de façon énergique, afin de garantir que toutes les personnes en détention soient traitées conformément aux prescriptions (…) du Pacte, dans le respect de la dignité humaine et à l'ensemble de règles minima pour le traitement des détenus.
Le Comité a aussi examiné de nombreux aspects de la politique gouvernementale à l'égard des étrangers : rétention administrative, droit d'asile, regroupement familial, mesures d'éloignement, Le Comité a souligné les nombreuses insuffisances de la législation française dans ce domaine.
Le Comité a critiqué la multiplication des fichiers en France et a recommandé que l'État partie devrait prendre toutes les mesures voulues pour garantir que la collecte, le stockage et l'utilisation de données personnelles sensibles soient compatibles avec les obligations qui lui incombent en vertu du Pacte.
Le Comité critique la législation française qui interdit le port de signes religieux dans les établissements scolaires."
Libellés : Sikhs
27 juillet 2008
Contre l'Inquisition néo-libérale, soutenons Siné !
NOUVEAU : Nauséabonde campagne contre Siné et ses soutiens (dans Rouge)
Et une excellente tribune de Gérard Filoche ...
ANTI-SEMITISME : ECHEC D'UN CHANTAGE
Michel Warschawski, militant israélien pour la paix
Soutenez Siné en signant la pétition (12 000 signatures au 7 août) ...
COMMENTAIRE On n'a pas besoin d'approuver toutes les positions de Siné ou de Plantu pour se délecter de la déconfiture d'un Philippe Val devenu un laquais de la droite néo-libérale et pro-israélienne. Ils se sont trompés, avec beaucoup de gens sincères, d'ailleurs, lors de l'affaire des caricatures de Mahomet - une attitude qui a du encourager Val dans sa croisade contre la gauche antilibérale. Le licenciement du dessinateur légendaire de Charlie Hebdo pour des propos que seuls des individus particulièrement bornés (et suffisamment arrogants pour se sentir en droit de définir le Mal et le Bien) comme Val, BHL ou Laurent Joffrin pourraient interpréter comme 'anti-sémites' a heureusement provoqué une foule de réactions. Il faut donc signer et faire signer la pétition pour que, la prochaine fois, Val et ses amis ne se sentent plus intouchables.
Dessin de Plantu
Dans La République des Lettres
Qui est Philippe Val ? :
Lire ce commentaire d' Olivier Bonnet sur "l'odieux Philippe Val"
Un article intéressant de l'historien Tony Judt paru dans Le Monde Diplomatique, juin 2008 : Trop de Shoah tue la Shoah
Et une excellente tribune de Gérard Filoche ...
ANTI-SEMITISME : ECHEC D'UN CHANTAGE
/.../ Cette fois, ça n’a pas marché. Depuis le début des années 1990, on ne comptait plus les adversaires de l’impérialisme, du néolibéralisme, des médias dominants…, qualifiés d’antisémites, voire de « nazis » par quelque gardien de l’ordre social. Le prétexte pouvait être léger, inexistant même. Qu’importe : écrasé par la gravité de l’imputation, l’accusé devait aussitôt exciper de ses états de service antiracistes, évoquer la liste de ses amis et parents promptement transformés en cautions de moralité, autopsier un trait d’humour plus ou moins réussi.Le Monde Diplomatique, le 24/07/2008
Rien n’y faisait. Car seul le tribunal de l’Inquisition et ses juges inamovibles (Alain Finkielkraut, Ivan Rioufol, Alexandre Adler, Philippe Val, Bernard-Henri Lévy) avaient la permission de manier l’irrespect, la provocation, de frôler (ou de franchir) la ligne jaune de la stigmatisation collective. Eux pouvaient justifier — au nom de Voltaire et du droit à la caricature — leurs dérapages sur, par exemple, la couleur des joueurs de l’équipe de France ou l’assimilation de l’islam au terrorisme.
/.../ Siné n'a jamais puisé ses opinions chez les philosophes, mais dans la grande tradition anarchiste, mécreante et blasphématoire, anti-religieuse autant qu'anti-clericale. Quiconque a un minimum d'honneté reconnaitra que Siné vomit avec le même dégout curés, rabbins et imams, et chie tout autant dans les synagogues que dans les églises, les temples ou les mosquées.
Siné est un modele d'anti-racisme qui, contrairement à beaucoup d'autres, n'a pas une once de paternalisme ou de condescendance pour les victimes de ces racismes, comme le montre ses caricatures d'Africains, de travailleurs maghrébins ou de Juifs.
Que Philippe Val soit son procureur pour charge de racisme anti-juif est un comble, lui qui publie dans Charlie des caricatures ouvertement islamophobes, au nom de la liberté de critique mais licencie Siné pour avoir repris une rumeur sur une éventuelle conversion au judaisme de Sarkozy junior.
Michel Warschawski, militant israélien pour la paix
Soutenez Siné en signant la pétition (12 000 signatures au 7 août) ...
COMMENTAIRE On n'a pas besoin d'approuver toutes les positions de Siné ou de Plantu pour se délecter de la déconfiture d'un Philippe Val devenu un laquais de la droite néo-libérale et pro-israélienne. Ils se sont trompés, avec beaucoup de gens sincères, d'ailleurs, lors de l'affaire des caricatures de Mahomet - une attitude qui a du encourager Val dans sa croisade contre la gauche antilibérale. Le licenciement du dessinateur légendaire de Charlie Hebdo pour des propos que seuls des individus particulièrement bornés (et suffisamment arrogants pour se sentir en droit de définir le Mal et le Bien) comme Val, BHL ou Laurent Joffrin pourraient interpréter comme 'anti-sémites' a heureusement provoqué une foule de réactions. Il faut donc signer et faire signer la pétition pour que, la prochaine fois, Val et ses amis ne se sentent plus intouchables.
Dessin de Plantu
Dans La République des Lettres
Qui est Philippe Val ? :
/.../ À l'origine engagé politiquement à Gauche, Philippe Val prend progressivement au cours des années 2000 des positions néo-libérales, néo-conservatrices, occidentalistes et islamophobes, qu'il exprime chaque semaine dans ses éditos "polémiques" de Charlie-Hebdo [Un journal 'satirique' qui ne fait pas rire, ndlr]. Intellectuel autodidacte autoproclamé philosophe, infatué et autocrate, l'ancien gauchiste devenu réactionnaire provoque de nombreux conflits au sein de la rédaction et plusieurs collaborateurs sont contraints de quitter le journal: Philippe Corcuff, Olivier Cyran, Lefred-Thouron, Mona Chollet, Bernard Maris, Gérard Biard, Charb, etc. Philosémite notoire, il se fait également une spécialité de voir des antisémites partout et n'hésite pas à user de cet argument pour licencier le dessinateur Siné. Il devient parallèlement l'un des chouchous des médias et tient chronique sur plusieurs radios et chaînes de télévision, de Canal+ à iTélé en passant par France Culture. Le petit écran fait aussi régulièrement appel à lui lorsqu'il s'agit de fustiger dans les débats les "nonistes" au Traité de Constitution européenne ou les "islamo-gauchistes".
Lire ce commentaire d' Olivier Bonnet sur "l'odieux Philippe Val"
Un article intéressant de l'historien Tony Judt paru dans Le Monde Diplomatique, juin 2008 : Trop de Shoah tue la Shoah
/.../ Qui est plus en sécurité, un Juif aux Etats-Unis ou un Roumain en Italie ?
Je crains que deux choses ne se soient produites. En soulignant le caractère historique unique de l’Holocauste tout en l’invoquant constamment par rapport à des problèmes actuels, nous avons semé la confusion dans la tête des jeunes. Et, en criant à l’antisémitisme à chaque fois que quelqu’un attaque Israël ou défend les Palestiniens, nous fabriquons des cyniques. Car la vérité est qu’Israël n’est pas menacé dans son existence. Et que les Juifs d’aujourd’hui, ici, en Occident, ne sont aucunement confrontés à des menaces ou à des préjugés comparables à ceux du passé — ou même à ceux dont sont victimes à l’heure actuelle d’autres minorités.
Posons-nous la question suivante : nous sentirions-nous en sécurité, accepté, bienvenu, en tant que musulman ou qu’« immigré illégal » aux Etats-Unis ? En tant que « Paki » au Royaume-Uni ? Marocain au Pays-Bas ? Beur en France ? Noir en Suisse ? « Etranger » au Danemark ? Roumain en Italie ? Rom n’importe où en Europe ? Ne nous sentirions-nous pas plus en sûreté, plus intégré, plus accepté en tant que Juif ? Je pense que nous connaissons tous la réponse à cette question. Que ce soit aux Pays-Bas, en France, aux Etats-Unis, pour ne pas mentionner l’Allemagne, les Juifs sont largement représentés dans le monde des affaires, les médias et les arts. Et ils ne sont stigmatisés, menacés ou exclus dans aucun de ces pays.
La menace dont les Juifs — et chacun d’entre nous — devraient se préoccuper vient d’une autre direction. Nous avons si solidement ancré la mémoire du génocide à la défense d’un seul pays, Israël, que nous courons le danger d’en provincialiser la signification morale. Le problème du mal, du mal totalitaire ou du mal génocidaire, est un problème universel. Mais, s’il est manipulé à l’avantage d’un pays, ce qui va se passer (ce qui se passe déjà), c’est que ceux qui gardent une certaine distance avec la mémoire du crime perpétré en Europe — parce qu’ils ne sont pas européens, ou qu’ils sont trop jeunes pour se souvenir de sa signification — ne comprendront pas en quoi cette mémoire les concerne et cesseront de nous écouter lorsque nous tenterons de le leur expliquer.
Libellés : Antisémitisme, Islamophobie
Che Guevara - un modèle pour les anticapitalistes ?
La nouvelle brochure de Socialisme International, à laquelle j'ai (modestement) contribué, vient de paraître. Elle peut être lue ici en format PDF.
Libellés : Che Guevara, Socialisme International
26 juillet 2008
Barack Obama compte sur l'aide européenne en Afghanistan
Commentaire de Christian Picquet dans Rouge : Consensus guerrier (31/07/08)
Obama : un vrai ou un faux espoir ?
Merci au blog Le Bonnet Phrygien pour ces affiches
Barack Obama serait "un vrai progressiste" selon certains socialistes français, voire "un homme de gauche". D'ailleurs sa popularité en France ne s'explique pas seulement par sa jeunesse et son charisme. Il jouit d'une très bonne image dans nos banlieues, non seulement parce qu'il est fils d'un couple mixte (avec en plus des antécédents musulmans) mais parce qu'il a la réputation de bien connaître et de se soucier des gens des quartiers pauvres.
C'est bien évidemment plus compliqué que cela. Obama est entre autres choses le candidat préféré d'une partie des plus grandes entreprises cotées à Wall Street. Il s'est prononcé en faveur de la peine de mort dans certains cas (est-ce par conviction ou par intérêt électoral ?). Ses propositions pour étendre la couverture médicale des Américains sont moins audacieuses que celles de plusieurs de ses ex-concurrents démocrates comme Clinton et Edwards. Il propose d'augmenter les dépenses militaires. Il s'est empressé dès son investiture d'affirmer son soutien sans faille à Israël. Il tient des propos belliqueux à l'égard de l'Iran comme n'importe quel néo-con. (Pourtant, on entend bien, il est "mieux que McCain".)
De ce côté de l'Atlantique, on nous dit aussi qu'il est plus "pro-européen". Dans cet article paru dans Le Monde, on voit mieux de quoi il s'agit. En effet, Obama veut réparer les dégâts causés aux rapports, non pas entre les deux peuples - qui sont à certains égards bien plus à gauche que lui -, mais entre la classe dirigeante américaine et celle des principaux pays européens. C'est l'ami d'Angela Merkel, de Gordon Brown (et sans doute à l'avenir de David Cameron, le chef du parti conservateur qui a toutes ses chances de devenir le prochain premier ministre) et bientôt on verra de Silvio Berlusconi. Et maintenant on apprend de la bouche de notre président de la république que c'est le "copain" de Sarkozy, qui joue également sur le registre "nous sommes tous les deux des fils d'immigrés".
Obama est l'"ami" des Européens dans la mesure où il a besoin de l'aide des forces militaires européennes pour "finir le travail" enagagé par George Bush en Afghanistan. Au lieu de le saluer comme un héros du peuple et un mec bien sympa, la gauche doit mettre en garde contre l'illusion que tout va changer avec Obama à ma Maison Blanche. Si changement il y en a, ce ne sera très probablement que des changements de style et de façade.
Une biographie de Barack Obama, sur le site La République des Lettres
Le journaliste australien John Pilger dénonce le soutien de Barack Obama à la guerre en Afghanistan dans un article publié par le New Statesman
Obama : un vrai ou un faux espoir ?
Merci au blog Le Bonnet Phrygien pour ces affiches
Barack Obama serait "un vrai progressiste" selon certains socialistes français, voire "un homme de gauche". D'ailleurs sa popularité en France ne s'explique pas seulement par sa jeunesse et son charisme. Il jouit d'une très bonne image dans nos banlieues, non seulement parce qu'il est fils d'un couple mixte (avec en plus des antécédents musulmans) mais parce qu'il a la réputation de bien connaître et de se soucier des gens des quartiers pauvres.
C'est bien évidemment plus compliqué que cela. Obama est entre autres choses le candidat préféré d'une partie des plus grandes entreprises cotées à Wall Street. Il s'est prononcé en faveur de la peine de mort dans certains cas (est-ce par conviction ou par intérêt électoral ?). Ses propositions pour étendre la couverture médicale des Américains sont moins audacieuses que celles de plusieurs de ses ex-concurrents démocrates comme Clinton et Edwards. Il propose d'augmenter les dépenses militaires. Il s'est empressé dès son investiture d'affirmer son soutien sans faille à Israël. Il tient des propos belliqueux à l'égard de l'Iran comme n'importe quel néo-con. (Pourtant, on entend bien, il est "mieux que McCain".)
De ce côté de l'Atlantique, on nous dit aussi qu'il est plus "pro-européen". Dans cet article paru dans Le Monde, on voit mieux de quoi il s'agit. En effet, Obama veut réparer les dégâts causés aux rapports, non pas entre les deux peuples - qui sont à certains égards bien plus à gauche que lui -, mais entre la classe dirigeante américaine et celle des principaux pays européens. C'est l'ami d'Angela Merkel, de Gordon Brown (et sans doute à l'avenir de David Cameron, le chef du parti conservateur qui a toutes ses chances de devenir le prochain premier ministre) et bientôt on verra de Silvio Berlusconi. Et maintenant on apprend de la bouche de notre président de la république que c'est le "copain" de Sarkozy, qui joue également sur le registre "nous sommes tous les deux des fils d'immigrés".
Obama est l'"ami" des Européens dans la mesure où il a besoin de l'aide des forces militaires européennes pour "finir le travail" enagagé par George Bush en Afghanistan. Au lieu de le saluer comme un héros du peuple et un mec bien sympa, la gauche doit mettre en garde contre l'illusion que tout va changer avec Obama à ma Maison Blanche. Si changement il y en a, ce ne sera très probablement que des changements de style et de façade.
Une biographie de Barack Obama, sur le site La République des Lettres
Le journaliste australien John Pilger dénonce le soutien de Barack Obama à la guerre en Afghanistan dans un article publié par le New Statesman
Libellés : Barack Obama, Etats-Unis
22 juillet 2008
NOUVEAU : 3 Irlandais sur 4 opposés à la tenue d'un nouveau référendum
Manifestation à Dublin le 21 juillet 2008 pour dire 'NON, c'est NON'
La Une de l'hebdo de Sinn Fein, le seul parti représenté au Dail (le parlement irlandais) à avoir appelé à voter Non au Traité de Lisbonne
Lire l'article ici ... (en anglais)
Ici, la vidéo de Richard Boyd Barrett du Socialist Workers Party (Irlande) à Marxism 2008 à Londres : Comment nous avons gagné la bataille du référendum
Site internet de la Campagne (irlandaise) contre la Constitution européenne (CAEUC)
Manifestation à Dublin le 21 juillet 2008 pour dire 'NON, c'est NON'
La Une de l'hebdo de Sinn Fein, le seul parti représenté au Dail (le parlement irlandais) à avoir appelé à voter Non au Traité de Lisbonne
Lire l'article ici ... (en anglais)
Ici, la vidéo de Richard Boyd Barrett du Socialist Workers Party (Irlande) à Marxism 2008 à Londres : Comment nous avons gagné la bataille du référendum
Site internet de la Campagne (irlandaise) contre la Constitution européenne (CAEUC)
20 juillet 2008
19 juillet 2008
Thatcher's funeral
Gordon Brown a récemment invité Margaret Thatcher à prendre le thé au 10 Downing Street.
Non, désolé, elle n'est pas morte. Ce n'est pas encore le moment de sortir le champagne. En fait, ce titre fait référence à l'annonce que le gouvernement travailliste (sic) de Gordon Brown est en train d'organiser des funérailles officielles pour le premier ministre le plus haï du vingtième siècle.
Cette décision n'est sans doute pas un cas d'amnésie. Brown et les autres dirigeants de New Labour savent très bien ce que Thatcher représente pour des millions de travailleurs. Au plus bas dans les sondages, ils sont confrontés actuellement à une révolte de la base du mouvement ouvrier contre leur politique de restrictions budgétaires, de privatisations, de 'rigueur' salariale et de soutien à la guerre des Etats-Unis en Irak et en Afghanistan. Certains syndicats menacent de ne plus verser de l'argent dans les coffres du parti et un important groupe de dirigeants syndicaux a présenté une liste de revendications qui visent la restauration d'une partie des droits perdus par les syndicats entre 1979 et 1997 - des droits que Tony Blair et Gordon Brown ont toujours refusé de rétablir.
Par ce geste à peine croyable - que des millions de Britanniques prendront comme une véritable insulte et une trahison - Brown est en train d'envoyer un message très clair à la population. Thatcher, dit-il en substance, avait raison. La leçon que nous pouvons en tirer est évidemment que la seule voie pour la gauche britannique est de construire une alternative politique à New Labour. Malgré les récents échecs, des dizaines de milliers de militants politiques et syndicaux, des militants antiracistes et anti-guerre, restent disponibles pour adhérer à un tel projet.
Libellés : Royaume-Uni
18 juillet 2008
Discriminations: Changer la donne
Manifestation de l'extrême droite anglaise contre la construction d'une mosquée.
Dans cet article Sylvain Pattieu argumente pour une lutte spécifique contre la discrimination raciale. Cette dimension de l'oppression doit être prise en compte notamment par le Nouveau parti anticapitaliste que la LCR et en train de mettre en place, avec d'autres. Cela me paraît d'ailleurs tellement évident que je m'étonne un peu qu'il ait été nécessaire de le préciser de cette façon-là.
Mais Sylvain ne mentionne à aucun moment l'existence de discriminations ou de préjugés basés sur l'appartenance religieuse. Refuser un logement ou un emploi à quelqu'un parce qu'il est arabe est clairement un cas de discrimination ethnique. Mais aujourd'hui il est difficile de dire ouvertement "Je n'aime pas les Arabes" (au moins publiquement). Mais "Je n'aime pas les musulmans", cela passe mieux, et justifie pour beaucoup le même refus. Les racistes l'ont bien compris. Une partie de la gauche, non.
Cette étrange lacune a suscité au moins un commentaire. D'alleurs, vous pouvez en enregistrer d'autres, en cliquant sur le lien en bas de l'article.
Libellés : Islamophobie, Racisme
16 juillet 2008
Conseil d'Etat: Nationalité = assimilation
Sur le refus de naturalisation d'une marocaine pour motif de "pratique radicale de la religion", ce texte de Laurent Lévy dont voici un court extrait:
Sur le même sujet, John Mullen a écrit sur son blog :
Il a aussi écrit:
Il y aurait beaucoup de choses à dire sur cette question, à commencer par le fait que, en tant que socialistes internationalistes nous sommes pour la liberté de mouvement (des gens, pas du capital), pour l'abolition des frontières et donc naturellement pour l'abolition des passeports. Les travailleurs, comme disait Marx, n'ont pas de pays, donc nous ne basons jamais notre politique sur de prétendues "valeurs françaises".
Fadela Amara, qui démontre à chacune de ses interventions qu'elle n'a pas peur de participer à la diabolisation de l'islam, est coupable de plus qu'une simple "ânerie" (ce serait d'ailleurs une insulte pour les ânes). Sa dérive est choquante et extrêmement dangereuse. Toutes les femmes voilées (quelque soit le sens qu'elles donnent à ce geste) peuvent maintenant estimer qu'elles deviendront bientôt la cible de tous les racistes. Avec l'encouragement de très hauts responsables de l'Etat.
On peut comparer Amara (ainsi que Rachida Dati) à Condoleeza Rice et Colin Powell. Leur intérêt pour la classe dirigeante américaine est de montrer que la promotion individuelle des Noirs est désormais compatible avec des politiques antisociales (chez eux) et impérialistes (à l'étranger) dont les premières victimes sont la population noire et d'autres minorités. Sa promotion par Sarkozy sert également à semer la confusion à gauche - et surtout pas à améliorer la condition des habitants des banlieues, comme elle se plaît (peut-être) à croire.
Communiqué : Conseil d’Etat une décision dangereuse
par le Collectif contre l'islamophobie en France
Le CCIF souhaite, à travers ce communiqué, exprimer sa consternation face au jugement rendu par le Conseil d’Etat qui confirme la décision du gouvernement de refuser d’accorder la nationalité française à une ressortissante de nationalité marocaine conjointe d’un ressortissant français au motif « d’une pratique radicale de sa religion ».
Est-ce à cette honorable institution de définir ce qui est une pratique religieuse radicale de ce qui ne l’est pas ? Sur quelle base objective peut-elle s’assurer qu’une pratique religieuse est ou non radicale? Lire la suite ...
Le communautarisme d'Etat a encore frappé sur le site de la ZEP (Zone d'écologie populaire)
Une vision assimilatrice de la nation
Une réaction saine dans le journal chrétien de gauche, Témoignage Chrétien, Pratique radicale au Conseil d'Etat (par Jérôme Anciberro):
/.../
Sur le site du Collectif contre l'islamophobie en France, Entretien avec Mme F, dont la demande de naturalisation a été refusée pour cause de "pratique radicale de la religion". On y apprend entre autres que l'intervieweuse chargée de l'enquête sur l'intégration (ou "assimiliation") de Mme F a cité comme 'preuve' de sa "non-assimilation" le fait qu'elle ne s'est pas inscrit à un club de sport.
Me voilà donc à jamais privé du privilège d'acquérir la nationalité française.
Nier les contradictions de la société, les masquer derrière de prétendues « valeurs essentielles de la communauté (ou de la société, ou de la nation) française », les refuser comme antinationales, c’est promouvoir le statu-quo des dominations à travers une mystification idéologique. Il fut un temps, pas si ancien, où l’on disait : « communiste, pas français », ou encore « le Juif est l’ennemi de la France ». On sait comment cela s’est terminé. La même idéologie régnait sur les États-Unis aux temps du maccarthysme, où le défaut d’américanisme (« un-american activities ») conduisait à supprimer le passeport de l’immigré Charles Chaplin ou du fils d’esclave Paul Robeson. Ces temps semblent faire, de part et d’autre de l’Atlantique, un terrible retour en force.
Sur le même sujet, John Mullen a écrit sur son blog :
Le lien vous envoie vers un article du Monde où des responsables de droite et du PS se félicitent du refus de la nationalité française à une femme qui porte la burqa. On ne risque pas de voir l'extrême gauche dire autre chose.
Là où les députés depuis des années n'ont aucune envie de proposer une loi-cadre contre les violences faites contre les femmes, voilà qu'un député de droite propose une loi pour interdire le port de la burqa dans la rue en France.
Les arguments utilisés pour interdire la nationalité mélange défense des droits des femmes, et supposé danger terroriste.
Alors on va libérer cette femme en lui refusant la nationalité française! Tout comme on a déclaré (droite et gauche unie) qu'il était essentiel de bombarder l'Afghanistan, pour défendre les droits des femmes. Toute étude sérieuse montre que l'effet a été l'inverse même.
Surtout une dénonciation bruyante et publique des femmes qui portent la burqa a l'avantage de plaire aux électeurs qui ont envie d'exprimer leur haine des musulmans.
Il me semble que le fait de devoir couvrir le visage est dommageable à la personne concernée, contrairement au fait de couvrir les cheveux, qui n'a aucune importance. L'essentiel est que ce soit la femme qui décide. En France il y a très peu de burqas, la quasi-totalité étant [portées par] des immigrées récentes. Cela n'avancera en rien les droits de ces femmes le fait de leur refuser la nationalité; et cela pourrait très bien constituer un premier pas vers d'autres exclusions.
Il a aussi écrit:
La droite, la gauche, on connaît, on comprend cela. Mais les militants de droite ou de gauche ont souvent un discours un petit peu cohérent. Tandis que Fadela Amara maintient 1) que le voile et la burqa c'est la même chose et 2) "Je ne parle pas de nos mères mais des filles nées en France."En effet, chaque fois que les responsables de la gauche et de la droite se disent d'accord il faut se méfier comme de la peste. En particulier, la gauche perd complètement le nord dès qu'il s'agit de l'islam (car il ne faut pas croire qu'il s'agit ici de la religion en général, seulement de l'islam considéré, consciemment ou pas, comme un système de croyances anti-français).
Pour la 1) c'est une ânerie évidente. Si c'était la même chose, il y aurait des milliers de femme en France qui porterait un foulard les mardi et les jeudi, et une burqa les autres jours, selon leur humeur. Il faut comprendre que Amara voudrait interdire la nationalité française à toute femme qui porte même un foulard?
Pour la 2) c'est intéressant. Elle semble admettre du bout des lèvres que le sens du voile dépend de la personne, de la culture, de la psychologie, de l'expérience personnelle! Tandis que depuis des années elle nous répète que la raison que donne la femme qui porte le voile n'a aucune importance et n'est d'aucun intérêt.
Il est rare de voir un tel niveau de bêtise.
Il y aurait beaucoup de choses à dire sur cette question, à commencer par le fait que, en tant que socialistes internationalistes nous sommes pour la liberté de mouvement (des gens, pas du capital), pour l'abolition des frontières et donc naturellement pour l'abolition des passeports. Les travailleurs, comme disait Marx, n'ont pas de pays, donc nous ne basons jamais notre politique sur de prétendues "valeurs françaises".
Fadela Amara, qui démontre à chacune de ses interventions qu'elle n'a pas peur de participer à la diabolisation de l'islam, est coupable de plus qu'une simple "ânerie" (ce serait d'ailleurs une insulte pour les ânes). Sa dérive est choquante et extrêmement dangereuse. Toutes les femmes voilées (quelque soit le sens qu'elles donnent à ce geste) peuvent maintenant estimer qu'elles deviendront bientôt la cible de tous les racistes. Avec l'encouragement de très hauts responsables de l'Etat.
On peut comparer Amara (ainsi que Rachida Dati) à Condoleeza Rice et Colin Powell. Leur intérêt pour la classe dirigeante américaine est de montrer que la promotion individuelle des Noirs est désormais compatible avec des politiques antisociales (chez eux) et impérialistes (à l'étranger) dont les premières victimes sont la population noire et d'autres minorités. Sa promotion par Sarkozy sert également à semer la confusion à gauche - et surtout pas à améliorer la condition des habitants des banlieues, comme elle se plaît (peut-être) à croire.
Communiqué : Conseil d’Etat une décision dangereuse
par le Collectif contre l'islamophobie en France
Le CCIF souhaite, à travers ce communiqué, exprimer sa consternation face au jugement rendu par le Conseil d’Etat qui confirme la décision du gouvernement de refuser d’accorder la nationalité française à une ressortissante de nationalité marocaine conjointe d’un ressortissant français au motif « d’une pratique radicale de sa religion ».
Est-ce à cette honorable institution de définir ce qui est une pratique religieuse radicale de ce qui ne l’est pas ? Sur quelle base objective peut-elle s’assurer qu’une pratique religieuse est ou non radicale? Lire la suite ...
Le communautarisme d'Etat a encore frappé sur le site de la ZEP (Zone d'écologie populaire)
Une vision assimilatrice de la nation
/.../ cette affaire révèle la dangerosité d’une conception nationaliste de la « nationalité » selon laquelle être, demeurer ou devenir français « se mérite ». Et nécessite un examen de passage, auquel les bons Français de naissance eux ne sont bien sûr jamais soumis (ironie de l’histoire, le mari qui est censé oppresser sa femme, lui, reste français). A l’heure où les responsables politiques de tout bord n’ont que le mot « diversité » à la bouche, cette vision ethno-culturelle de la « communauté française » prouve que la France a toujours un problème avec la différence !
Une réaction saine dans le journal chrétien de gauche, Témoignage Chrétien, Pratique radicale au Conseil d'Etat (par Jérôme Anciberro):
/.../
Qu’en est-il de cette notion de « pratique religieuse radicale » qui serait incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française ? Ce qui est reproché à Mme A., ce n’est apparemment pas de trop prier ou de s’adonner à de pieuses macérations qui mettraient sa santé en danger. La récitation quotidienne du Rosaire et les jeûnes rituels ne sont pas encore entrés dans la jurisprudence comme incompatibles avec les valeurs de la vraie France. La focalisation de la presse sur le port du voile intégral – la fameuse « burqa », non mentionnée dans la décision du Conseil d’État – est un indice suffisant pour comprendre que le problème est ailleurs. En un mot : Mme A. est musulmane. Non pas évidemment que cette seule caractéristique soit un obstacle à l’acquisition de la nationalité française. Mais on se surprend à se demander si le Conseil d’État aurait été aussi vigilant sur l’égalité des sexes s’il avait eu affaire à une catholique intégriste suisse prônant les grossesses à répétition et la jupe plissée au-dessous du genou, ou à une juive ultra-orthodoxe britannique portant perruque pour cacher ses cheveux et fréquentant le bain rituel après chaque menstruation afin de se purifier. Tout porte à penser que les musulmans ont aujourd’hui en France les mêmes droits que les autres, sauf celui d’en rajouter en matière de religion.
Sur le site du Collectif contre l'islamophobie en France, Entretien avec Mme F, dont la demande de naturalisation a été refusée pour cause de "pratique radicale de la religion". On y apprend entre autres que l'intervieweuse chargée de l'enquête sur l'intégration (ou "assimiliation") de Mme F a cité comme 'preuve' de sa "non-assimilation" le fait qu'elle ne s'est pas inscrit à un club de sport.
Me voilà donc à jamais privé du privilège d'acquérir la nationalité française.
Libellés : Islamophobie
14 juillet 2008
Arrestations et violences contre des enseignants et des syndicalistes au Zimbabwe
Un autre visage de l'Afrique : manifestation en Afrique du Sud contre l'augmenation du prix de l'électricité. Voir d'autres images sur le site de l'Anti Privatisation Forum ...
Un appel à diffuser largement :
L’Internationale de l’Education a été informée par des sources sûres et variées de cas de violences sur des enseignants et des syndicalistes au Zimbabwe suite à l’élection présidentielle du 29 mars. L'IE condamne fermement ces attaques et soutient la résolution adoptée par son affiliée, la Zimbabwe Teachers Association (ZIMTA), qui dénonce la violence exercée sur les enseignants et réclame leur protection afin d’assurer la continuité des programmes d'enseignement et d’apprentissage.Par l'Internationale de l'Education. Lire la suite ...
Au Nigéria, une grève des enseignants a fermé la majorité des écoles du pays. L'Afrique, c'est aussi une classe ouvrière puissante et des organisations syndicales qui jouent un rôle de plus en plus important. Lire cet article dans Socialist Worker (en anglais) ...
South Africa: revolution delayed par Claire Ceruti
Pour des informations sur les grèves en Egypte, voir l'excellent blog 3arabawy fait par un journaliste et camarade égyptien (en anglais)
Libellés : Afrique, Afrique du Sud, Syndicats, Zimbabwe
12 juillet 2008
Quelques rendez-vous à ne pas manquer
Des millions de personnes se demandent comment empêcher ce Président de poursuivre son programme réactionnaire aux dégâts multiples. Comment interpréter les sondages au sujet de son bilan ? 38% des Français le jugent positif, 57 % le jugent négatif. Beaucoup voient les mensonges : la priorité au pouvoir d’achat se traduit par une augmentation de 56 centimes du SMIC /.../Editorial du site de la Coordination nationale des collectifs unitaires : Resister - pour gagner
- 26 juillet-2 août : Rencontres internationales de jeunes de la 4ème Internationale (Barcelone)
- 20-24 août : Université d'été des Alternatifs (Sainte-Croix)
- 22-26 août : université citoyenne d'ATTAC France (Toulouse)
- 22-27 août : université d'été de la LCR (Port Leucate)
- 29-30-31 août : Journées de l'écologie radicale (Miremont) (AlterEkolo, Les Alternatifs, Zone d'Ecologie Populaire, José Bové, Francine Bavay, Jean-Jacques Boislaroussie ...)
- 12-13-14 septembre : Fête de l'Humanité (La Courneuve)
- 20-21 septembre : Forum social européen (Malmö, Suède)
- 20-21 septembre : Sommet des ministres de l’agriculture à Annecy : manifestation ,
- 4-5 octobre : Forum social des quartiers populaires
- 7 octobre : manifestation intersyndicale CSI : CGT, CFDT et toutes les autres organisations, sur toutes les revendications liées au travail, l'appel sur les conditions du travail ; sans doute les mobilisations pour le droit d’accès aux soins s’y joindront aussi …
- 11 octobre : réunion, à la salle des fêtes de Gennevilliers, dans la suite de l’Appel de Politis pour constituer un Front politique contre la droite et le patronat
- 11-12 octobre : réunion du comité d'animation du Nouveau parti anticapitaliste pour préparer la coordination nationale
Note du Poireau Rouge : Pourquoi pas associer ces deux rendez-vous ? Voir à ce propos le dernier éditorial de Denis Sieffert dans Politis (3 juillet 2008)
- 16 octobre : manifestation unitaire des retraités
- 17 octobre : journée contre la pauvreté
- 17 et 18 octobre : seconde conférence Euro-Africaine non gouvernementale, un grand rassemblement pour exiger une autre politique européenne et profiter à l’occasion d’un grand concert..
- 18 octobre : projets de journées décentralisées permettant de faire converger les luttes pour la défense d’une Fonction publique de qualité, dans tous les domaines et notamment sur la santé.
- deux premières semaines de novembre : mobilisation nationale contre la loi de réduction des dépenses de santé, d’ouverture du bradage au privé de secteurs entiers de la Sécurité sociale et des moyens des hôpitaux publics
- 6 décembre : initiative du collectif : Pour une autre Europe
Libellés : Anticapitalisme
Lindsey German : "Les avancées des années 1970 se sont heurtées aux limites imposées par une société de classe"
Lindsey German est une féministe qui défend sans concessions les idées du marxisme révolutionnaire. Elle a écrit notamment pour réfuter la théorie de la patriarchie selon laquelle l'oppression de la femme existe indépendamment de l'exploitation de classe. Pour créer une société où l'oppression basée sur le genre n'existe pas, il faut abolir l'exploitation basée sur la classe.
Très respectée en Grande-Bretagne, elle est membre de la direction du Socialist Workers Party et depuis sa création coordonnatrice nationale de la Stop the War Coalition. Elle a écrit plusieurs livres dont deux sur la condition féminine: Material Girls : Women, Men and Work (2007) et Sex, Class and Socialism (1989).
Lindsey German sur YouTube à Marxism 2008
En français : La famille aujourd'hui (extrait de Sex, Class and Socialism)
Lindsey German sur Wikipedia (en anglais)
Nous l'avons interviewée récemment à Londres.
Que penses-tu de la position occupée par les femmes dans la société d’aujourd’hui ?
Il n’y a pas de doute que la situation est meilleure que par le passé. Il y a eu des progrès importants en une ou deux générations, au moins en ce qui concerne les pays développés. Mais trente ou quarante ans plus tard les femmes sont toujours moins bien payées que les hommes, elles doivent consacrer plus de temps à s’occuper des enfants et elles occupent un rôle subordonné au travail.
Dans les pays en voie de développement la situation est bien pire et la vie des femmes est souvent particulièrement dure. Quant elles ont un travail elles sont toujours en bas de l’échelle. Autrement pour survivre il n’existe que très souvent l’industrie du sexe ou l’émigration et la séparation avec leurs familles.
Donc l’oppression de la femme est toujours un sujet d’actualité.
Les femmes doivent donc, selon toi, encore se battre en tant que femmes, malgré les victoires emportées dans les années 1970 ?
A l’époque, nous nous sommes battues entre autres pour le droit au travail et pour le contrôle de la sexualité. Depuis, pour l’essentiel, nous avons gagné ces droits. Mais nous subissons de longues heures de travail, la précarité et la flexibilité – tout comme les hommes, d’ailleurs.
Quant à la liberté sexuelle, la marchandisation de tous les aspects de la vie fait que notre corps est de plus en plus traités comme une commodité. L’image de la femme est exploitée à des fins publicitaires et les femmes elles-mêmes sont souvent considérées comme des objets sexuels.
En réalité, les avancées des années 1970 se sont heurtées aux limites imposées par une société de classe. Nous nous rendons compte que le progrès n’est pas mécanique. Il peut même y avoir des reculs, comme les attaques qui ont lieu aujourd’hui dans certains pays européens contre le droit à l’IVG ou contre les droits sociaux comme les congés de maternité. Nous devons toujours nous battre pour la libération de la femme, mais ce combat doit faire partie d’un mouvement plus large pour une autre société.
Quelle est aujourd’hui la bonne stratégie pour le mouvement?
Il est évidemment très important de mener le combat pour le droit à l’IVG, pour l’égalité des salaires ou contre l’exploitation sexuelle. Mais tout seul, ce mouvement n’aboutira pas à la libération des femmes.
Nous, par exemple, pensons que la lutte pour les droits des femmes fait partie de notre lutte contre la guerre en Irak et en Afghanistan. Cela ne fait qu’un seul combat.
De la même façon, nous participons aux luttes syndicales tout en militant pour l’égalité des femmes à l’intérieur même des organisations ouvrières.
En France, il existe une forme de néo-colonialisme aux ralents islamophobes. Beaucoup de féministes participent à la discrimination contre les femmes voilées, par exemple. Quelle est ta position la-dessus ?
La libération des femmes ne doit pas signifier que les femmes occidentales aient le droit d’imposer leur point de vue aux autres. En Grande-Bretagne, il existe beaucoup de gens qui disent qu’ils sont opposés à l’islamophobie mais que, finalement, le port du voile n’est pas bien. Notre position est simple : nous sommes pour la liberté de choix. Nous nous opposons à toute idée de supériorité culturelle.
En France, l’opposition active à la guerre est très faible. A ton avis, en tant que responsable du mouvement en Grande-Bretagne, quel est son avenir ?
Pourtant votre président Sarkozy a dit qu’il envoie des renforts en Afghanistan et la France est très impliquée dans la guerre contre le terrorisme !
Chez nous la question est vraiment capitale. La Grande-Bretagne est l’allié principal des Etats-Unis, c’est donc un problème stratégique pour la gauche. Nous disons que leur guerre n’a rien à voir avec la libération des femmes, qu’il y a aujourd’hui plus de viols, d’assassinats de femmes ‘pour l’honneur de la famille’ et plus de prostituées qu’avant la guerre. L’intervention n’a pas eu comme effet de ‘civiliser’ ces pays, au contraire elle a conduit à un nouveau type de barbarie.
Aujourd’hui, nous avons le devoir d’empêcher une attaque contre l’Iran. Une guerre menée contre ce pays mettrait inévitablement tout le Moyen-Orient au feu et au sang.
Pour conclure, tu es une des responsables de la coalition RESPECT [un regroupement de la gauche radicale] qui a connu une scission catastrophique en 2007. Quelles sont d’après toi les principales leçons de cet échec ?
Nos problèmes sont dûs en partie au système politique britannique qui donne très peu de chances à des minorités électorales. Le fait de ne pas avoir réussi une percée rapide en dehors du seul siège détenu par George Galloway nous a beaucoup fragilisé.
Nous n’avons pas pu construire une alliance assez large. RESPECT était constituée essentiellement de trois composants : le Socialist Workers Party, Galloway et une partie de la communauté musulmane. Si les rapports entre ces trois composants devaient se dégrader, il y avait toujours un risque majeur que la coalition implose – et c’est ce qui s’est passé.
Le fait est que le besoin d’une alternative électorale au parti travailliste, qui a été la raison d’être de RESPECT, est toujours aussi fort. Donc si à court terme cette alternative n’existe plus, nous devons continuer à travailler dans ce sens.
Propos recueillis en juillet 2008 à Marxism 2008, l’université d’été du Socialist Workers Party à Londres, par Laure, Laurent et Colin (qui a assuré la traduction).
Très respectée en Grande-Bretagne, elle est membre de la direction du Socialist Workers Party et depuis sa création coordonnatrice nationale de la Stop the War Coalition. Elle a écrit plusieurs livres dont deux sur la condition féminine: Material Girls : Women, Men and Work (2007) et Sex, Class and Socialism (1989).
Lindsey German sur YouTube à Marxism 2008
En français : La famille aujourd'hui (extrait de Sex, Class and Socialism)
Lindsey German sur Wikipedia (en anglais)
Nous l'avons interviewée récemment à Londres.
Que penses-tu de la position occupée par les femmes dans la société d’aujourd’hui ?
Il n’y a pas de doute que la situation est meilleure que par le passé. Il y a eu des progrès importants en une ou deux générations, au moins en ce qui concerne les pays développés. Mais trente ou quarante ans plus tard les femmes sont toujours moins bien payées que les hommes, elles doivent consacrer plus de temps à s’occuper des enfants et elles occupent un rôle subordonné au travail.
Dans les pays en voie de développement la situation est bien pire et la vie des femmes est souvent particulièrement dure. Quant elles ont un travail elles sont toujours en bas de l’échelle. Autrement pour survivre il n’existe que très souvent l’industrie du sexe ou l’émigration et la séparation avec leurs familles.
Donc l’oppression de la femme est toujours un sujet d’actualité.
Les femmes doivent donc, selon toi, encore se battre en tant que femmes, malgré les victoires emportées dans les années 1970 ?
A l’époque, nous nous sommes battues entre autres pour le droit au travail et pour le contrôle de la sexualité. Depuis, pour l’essentiel, nous avons gagné ces droits. Mais nous subissons de longues heures de travail, la précarité et la flexibilité – tout comme les hommes, d’ailleurs.
Quant à la liberté sexuelle, la marchandisation de tous les aspects de la vie fait que notre corps est de plus en plus traités comme une commodité. L’image de la femme est exploitée à des fins publicitaires et les femmes elles-mêmes sont souvent considérées comme des objets sexuels.
En réalité, les avancées des années 1970 se sont heurtées aux limites imposées par une société de classe. Nous nous rendons compte que le progrès n’est pas mécanique. Il peut même y avoir des reculs, comme les attaques qui ont lieu aujourd’hui dans certains pays européens contre le droit à l’IVG ou contre les droits sociaux comme les congés de maternité. Nous devons toujours nous battre pour la libération de la femme, mais ce combat doit faire partie d’un mouvement plus large pour une autre société.
Quelle est aujourd’hui la bonne stratégie pour le mouvement?
Il est évidemment très important de mener le combat pour le droit à l’IVG, pour l’égalité des salaires ou contre l’exploitation sexuelle. Mais tout seul, ce mouvement n’aboutira pas à la libération des femmes.
Nous, par exemple, pensons que la lutte pour les droits des femmes fait partie de notre lutte contre la guerre en Irak et en Afghanistan. Cela ne fait qu’un seul combat.
De la même façon, nous participons aux luttes syndicales tout en militant pour l’égalité des femmes à l’intérieur même des organisations ouvrières.
En France, il existe une forme de néo-colonialisme aux ralents islamophobes. Beaucoup de féministes participent à la discrimination contre les femmes voilées, par exemple. Quelle est ta position la-dessus ?
La libération des femmes ne doit pas signifier que les femmes occidentales aient le droit d’imposer leur point de vue aux autres. En Grande-Bretagne, il existe beaucoup de gens qui disent qu’ils sont opposés à l’islamophobie mais que, finalement, le port du voile n’est pas bien. Notre position est simple : nous sommes pour la liberté de choix. Nous nous opposons à toute idée de supériorité culturelle.
En France, l’opposition active à la guerre est très faible. A ton avis, en tant que responsable du mouvement en Grande-Bretagne, quel est son avenir ?
Pourtant votre président Sarkozy a dit qu’il envoie des renforts en Afghanistan et la France est très impliquée dans la guerre contre le terrorisme !
Chez nous la question est vraiment capitale. La Grande-Bretagne est l’allié principal des Etats-Unis, c’est donc un problème stratégique pour la gauche. Nous disons que leur guerre n’a rien à voir avec la libération des femmes, qu’il y a aujourd’hui plus de viols, d’assassinats de femmes ‘pour l’honneur de la famille’ et plus de prostituées qu’avant la guerre. L’intervention n’a pas eu comme effet de ‘civiliser’ ces pays, au contraire elle a conduit à un nouveau type de barbarie.
Aujourd’hui, nous avons le devoir d’empêcher une attaque contre l’Iran. Une guerre menée contre ce pays mettrait inévitablement tout le Moyen-Orient au feu et au sang.
Pour conclure, tu es une des responsables de la coalition RESPECT [un regroupement de la gauche radicale] qui a connu une scission catastrophique en 2007. Quelles sont d’après toi les principales leçons de cet échec ?
Nos problèmes sont dûs en partie au système politique britannique qui donne très peu de chances à des minorités électorales. Le fait de ne pas avoir réussi une percée rapide en dehors du seul siège détenu par George Galloway nous a beaucoup fragilisé.
Nous n’avons pas pu construire une alliance assez large. RESPECT était constituée essentiellement de trois composants : le Socialist Workers Party, Galloway et une partie de la communauté musulmane. Si les rapports entre ces trois composants devaient se dégrader, il y avait toujours un risque majeur que la coalition implose – et c’est ce qui s’est passé.
Le fait est que le besoin d’une alternative électorale au parti travailliste, qui a été la raison d’être de RESPECT, est toujours aussi fort. Donc si à court terme cette alternative n’existe plus, nous devons continuer à travailler dans ce sens.
Propos recueillis en juillet 2008 à Marxism 2008, l’université d’été du Socialist Workers Party à Londres, par Laure, Laurent et Colin (qui a assuré la traduction).
Libellés : Antiguerre, Femmes, Lindsey German, Respect
08 juillet 2008
Democracy in the UK
Le débat sur le multiculturalisme au Québec
Le parti de la gauche radicale québecois, Québec Solidaire, donne son soutien critique aux recommandations du rapport Bouchard-Taylor sur les différences culturelles. (Article en anglais de Benoît Renaud)Mon interprétation est que la gauche radicale québecoise a une meilleure position sur cette question que la gauche française, mais qu'il reste des ambiguïtés.
Libellés : Canada, Multiculturalisme
Marxism 2008 à Londres : un bilan très positif
Je reviens d'une semaine à Londres pendant laquelle j'ai assisté à Marxism 2008, l'événement annuel du Socialist Workers Party (Grande-Bretagne). Selon les organisateurs, il y avait cette année environ 4 000 participants, le chiffre le plus élevé depuis cinq ans. Ce qui m'a particulièrement impressionné était le nombre de délégations internationales : des Français comme nous (je suis allé avec un groupe d'une dizaine d'étudiants parisiens), dont des membres de la LCR, des Espagnols, des Turcs, des Polonais, des Tchèques, des Américains, des Hollandais, des Allemands, des Grecs. Des Africains sont venus entre autres du Ghana, du Zimbabwe (malgré les énormes difficultés dans ce pays), de l'Afrique du Sud ... D'autres (du Nigéria par exemple) n'ont pas pu obtenir un visa.
Pour donner une idée de la variété de sujets abordés, je donne ici la liste des débats auxquels j'ai assisté personnellement (sachant qu'il y avait jusqu'à dix débats en même temps). Si le niveau de débat était inégal, pratiquement toutes les salles (l'événement a lieu dans différents bâtiments de l'université de Londres) étaient pleines et le temps était insuffisant pour permettre à tout le monde qui le voulait d'intervenir. J'ai noté la quasi-absence cette année des membres des groupes sectaires qui parfois parasitent les discussions.
Jeudi 3 juillet
Haïti (Peter Hallward)
On peut lire une critique du livre de Peter Hallward, Damning the Flood ici ...) (en anglais) et une autre, par Slavoj Zizek, ici ...
Et ici et ici, une vidéo enregistrée en juin 2008 à Toronto
Martin Luther King et Malcolm X (Brian Richardson)
Meeting d'ouverture avec entre autres Lindsey German (Grande-Bretagne), Richard Boyd Barrett (Irlande), Hossam el-Hamalawy (Egypte), Mike Sambo de l'International Socialist Organisation (Zimbabwe)
Vendredi 4 juillet
La Chine aujourd'hui (Charlie Hore)
Le capitalisme et le génocide (Sabby Sagall)
Le marxisme et la religion (Colin Barker)
En même temps, la revue International Socialism publie un article de John Molyneux qui clarifie la position marxiste sur la religion - c'est naturellement à des années lumières des 'athées de l'école primaire' (Engels) qui passent pour des lumières en France.
"Liberal imperialism" (à propos des apologistes 'de gauche' pour l'impérialisme) par le mystérieux auteur de Lenin's Tomb)
Samedi 5 juillet
Les Etats-Unis (par l'excellent Jonathan Neale)
L'islamisme (Talat Ahmed)
La gauche italienne après les élections de 2008 (avec notamment Cinzia Arruzza de Sinistra Critica)
L'Afrique et l'impérialisme (Ken Olende)
La Grèce (Maria Styllou du SWP grec)
Maria a parlé de la vague récente de grèves en Grèce et du regroupement en cours dans la gauche radicale. Ici, un entretien avec son camarade Panos Garganas - également présent à Marxism 2008 et avec qui j'ai eu le plaisir de discuter brièvement.
Dimanche 6 juillet
Le syndicalisme révolutionnaire (Ralph Darlington)
La gauche européenne (avec Alex Callinicos pour le SWP, Volkhard Mosler président de la section de Francfort de Die Linke et Alain Krivine)
Question de la salle à Krivine : "Le nouveau parti anticapitaliste permettra-t-il l'adhésion de femmes voilées?" Réponse (en résumé) : "Nous avons eu ce débat dans la LCR, mais le nouveau parti n'existe pas officiellement encore, donc je ne peux pas répondre à la question." Notons également qu'Alex Callinicos en bon diplomate n'a rien trouvé de mieux que de soutenir cette réponse. J'aurais aimé qu'Alain nous dise sa position à lui. Rappelons que le débat a effectivement eu lieu dans la LCR et que la décision - scandaleusement - a été d'écarter toute militante voilée de l'organisation. Ce serait une tragédie si le nouveau parti anticapitaliste est incapable de prendre la défense inconditionnelle des opprimé(e)s, ce qui implique son ouverture à tous ceux et à toutes celles qui luttent quotidiennement contre le racisme, le sexisme et l'islamophobie.
Stratégie et tactique (John Rees)
Les Etats-Unis (par le journaliste Gary Younge)
Ici, sur YouTube, une vidéo de John Rees en train de résumer le débat sur 'Why you should be a socialist' ...
Soirée musicale très jazz et latine présentée par Martin Smith avec un combo dirigé par Omar Puente : ici, sur YouTube
Lundi 7 juillet
L'Amérique latine (par le député travailliste de gauche Jeremy Corbyn)
Diego Rivera et la révolution mexicaine (Mike Gonzalez)
Meeting de clôture avec notamment deux syndicalistes de premier plan : Mark Serwotka et Jane Loftus, Trevor Ngwane (Afrique du Sud) et Martin Smith.
Lire cet article de Trevor Ngwane sur la xénophobie en Afrique du Sud (en anglais)
Parmi les invités que je n'ai pas pu voir : Ilan Pappe, John Molyneux, Tony Benn, David Hilliard (membre des Panthères noires), Chris Harman, Istvan Meszaros, Chris Bambery, Tariq Ali, Steve Bell, Eamonn McCann, Neil Faulkner, Billy Hayes, David Edgar, Neil Davidson, Moazzam Begg (ancien détenu à Guantanamo), Kim Moody, Michael Lavalette, John Holloway, Steven Rose, Ian Birchall ...
Libellés : Marxisme, Socialist Workers party
02 juillet 2008
Alain Krivine sur le nouveau parti anticapitaliste (en anglais)
Alain Krivine a donne cet entretien a l'hebdomadaire du Socialist Workers Party (G-B) (en anglais)
Pour se faire une idée ...
Lu dans Regards (28 juin 2008) : Comités d'initiative pour un Nouveau parti anticapitaliste - deux témoignages
Sur le blog de John Mullen: comment cela se passe à Agen (47)
A Saint-Denis (93) ... A Sarcelles (95) ... A Paris 19ème ... A Clamart (92) ...
Pour se faire une idée ...
Lu dans Regards (28 juin 2008) : Comités d'initiative pour un Nouveau parti anticapitaliste - deux témoignages
Sur le blog de John Mullen: comment cela se passe à Agen (47)
A Saint-Denis (93) ... A Sarcelles (95) ... A Paris 19ème ... A Clamart (92) ...
Libellés : Anticapitalisme, LCR