19 juillet 2008
Thatcher's funeral
Gordon Brown a récemment invité Margaret Thatcher à prendre le thé au 10 Downing Street.
Non, désolé, elle n'est pas morte. Ce n'est pas encore le moment de sortir le champagne. En fait, ce titre fait référence à l'annonce que le gouvernement travailliste (sic) de Gordon Brown est en train d'organiser des funérailles officielles pour le premier ministre le plus haï du vingtième siècle.
Cette décision n'est sans doute pas un cas d'amnésie. Brown et les autres dirigeants de New Labour savent très bien ce que Thatcher représente pour des millions de travailleurs. Au plus bas dans les sondages, ils sont confrontés actuellement à une révolte de la base du mouvement ouvrier contre leur politique de restrictions budgétaires, de privatisations, de 'rigueur' salariale et de soutien à la guerre des Etats-Unis en Irak et en Afghanistan. Certains syndicats menacent de ne plus verser de l'argent dans les coffres du parti et un important groupe de dirigeants syndicaux a présenté une liste de revendications qui visent la restauration d'une partie des droits perdus par les syndicats entre 1979 et 1997 - des droits que Tony Blair et Gordon Brown ont toujours refusé de rétablir.
Par ce geste à peine croyable - que des millions de Britanniques prendront comme une véritable insulte et une trahison - Brown est en train d'envoyer un message très clair à la population. Thatcher, dit-il en substance, avait raison. La leçon que nous pouvons en tirer est évidemment que la seule voie pour la gauche britannique est de construire une alternative politique à New Labour. Malgré les récents échecs, des dizaines de milliers de militants politiques et syndicaux, des militants antiracistes et anti-guerre, restent disponibles pour adhérer à un tel projet.
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