13 novembre 2008

 

De nouveaux documents sur la recomposition politique



En 2005 : Tous ensemble contre le Traité constitutionnel

LA PETITE formation MARS-Gauche républicaine a décidé de s'associer au Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez, les deux parlementaires qui ont quitté le Parti socialiste.

Je ne sais pas ce que cela représente en forces militantes, mais si cela peut avoir une influence sur les militants de l'aile gauche du PS qui restent pour l'instant au parti, je dis 'tant mieux' - et peu importe que je ne partage pas leurs idées sur la république et la laïcité.

La pire des erreurs pour la gauche révolutionnaire serait de faire comme si rien ne s'est passé, voire de rejeter ces camarades parce qu'ils n'ont pas compris que "seul le NPA" est réellement anticapitaliste. Il faut leur proposer un front commun, dont la forme serait évidemment à déterminer lors des discussions entre les différentes organisations.

***
UN AUTRE soutien du Parti de gauche a été annoncé. Il s'agit de Claude Debons, ancien responsable syndical national, co-animateur des campagnes des collectifs pour un Non de gauche au Traité constitutionnel européen, des collectifs du 29 mai, des collectifs pour une candidature unitaire antilibérale aux élections présidentielles

Du neuf à gauche !

Par Claude Debons

Ça suffit comme ça ! Il faut un nouveau parti de gauche ! En quittant le
PS et en appelant à la construction d’un nouveau parti et à la
constitution d’un front de forces de gauche pour les élections
européennes, Marc Dolez et Jean Luc Mélenchon ouvrent une opportunité à
ne pas manquer. Avec cette rupture survenue au sein de la principale
force dominante à gauche, c’est la possibilité pour le nouveau parti de
se construire au cœur de la gauche et non à ses marges. C’est décisif
pour une alternative à vocation majoritaire et pour l’unité de la gauche
de transformation.

Face à un Sarkozy toujours à l’offensive contre les conquêtes sociales
et démocratiques, face à une crise du capitalisme aux effets désastreux
pour les populations, nous avons besoin d’une gauche combative et
résolue. L’heure n’est pas aux hésitations et aux tergiversations. Il
faut saisir l’opportunité qui s’ouvre. C’est le sens de mon engagement.

Faire du neuf à gauche. Les résultats du vote des motions au Parti
Socialiste en soulignent la nécessité. En effet, 80 % des voies se sont
portées sur trois variantes de l’adaptation au néo-libéralisme
caractérisées par leur faible opposition à la politique de démontage
social de Sarkozy, par leur acceptation des orientations libérales du
Traité de Lisbonne, par leur refus d’envisager une rupture avec les
logiques qui ont conduit à la crise actuelle du système. Cela signe
l’alignement sur les évolutions de la social-démocratie européenne, ses
renoncements et ses impasses. Il faut ouvrir une autre voie.

Faire du neuf à gauche. La crise actuelle du capitalisme le rend
indispensable. Celle-ci est un puissant révélateur des dangers que fait
courir à l’humanité un système fondé sur la recherche du profit à
n’importe quel prix. Et de la récession qui s’avance, l’histoire nous
enseigne que tout peut survenir, le pire comme le meilleur. Tout de
suite, il va falloir combattre la volonté de Sarkozy et des possédants
de faire payer la facture au monde du travail et dévoiler la démagogie
de ses propositions. Qu’on ne s’y trompe pas en effet : avec eux l’Etat
n’est bon qu’à « socialiser » les pertes du capital, mais ils ne feront
rien pour changer la répartition des richesses et réduire les
inégalités. C’est un « bouclier social » et des mesures de ruptures avec
les logiques financières et marchandes qu’il faut promouvoir.

Faire du neuf à gauche. En termes de programme, c’est l’occasion de
refonder un projet de transformation et d’émancipation qui tire les
leçons des échecs historiques et qui prenne à bras le corps les nouveaux
défis : de la mondialisation capitaliste à la menace environnementale.
Nous ne partons pas de rien ; nous nous inscrivons dans une longue
histoire : l’héritage des Lumières et de la Révolution française, les
combats républicains, les luttes du mouvement ouvrier et du socialisme
historique, le programme du Conseil National de la Résistance… Et des
figures emblématiques l’illustrent comme Jean Jaurès ou Rosa Luxembourg…
Mais il nous faut aussi beaucoup inventer et nous enrichir des apports
des mouvements sociaux, de l’altermondialisme, de l’écologie, du
féminisme… C’est à un projet de « République sociale », de « démocratie
jusqu’au bout » et de nouveau type de développement économique, social,
environnemental qu’il faut travailler.

Faire du neuf à gauche. En termes de stratégie, tirons les leçons des
différentes variantes d’union de la gauche. Quand ces constructions ont
été sous domination social-libérale, elles ont conduit à des
renoncements successifs et nourri les déceptions populaires. Combattre
cette domination pour rendre majoritaires à gauche les orientations de
rupture avec l’ordre libéral-capitaliste, sera nécessaire pour créer les
conditions d’un rassemblement majoritaire et d’un gouvernement porteurs
d’une politique de transformation ambitieuse. C’est dire l’articulation
nécessaire de notre action politique avec les luttes sociales et la
contre-offensive idéologique à mener contre le discours néo-libéral.

Une échéance à ne pas manquer

Les élections européennes du printemps 2009 offrent l’occasion de
bousculer le consensus libéral dominant. Le référendum du 29 mai 2005
l’a montré : il y a une majorité à gauche et dans le pays pour refuser
les politiques libérales. Des forces sont disponibles dans le mouvement
social pour s’engager dans une alternative. Ces élections seront les
premiers travaux pratiques pour le nouveau parti et sa politique
unitaire. Ce sera l’occasion de remettre en mouvement, sur des objectifs
communs, toutes les énergies anti-libérales qui avaient permis la
victoire au référendum du 29 mai 2005.

Maintenant

Au moment où la question sociale revient au premier plan, l’attente
grandit d’une politique qui y réponde réellement. L’aspiration se fait
plus profonde à une gauche qui refuse de considérer le capitalisme comme
un horizon indépassable et s’emploie à bouleverser la donne politique.
En engageant maintenant la construction du nouveau parti de gauche, en
travaillant à la constitution d’un front des forces de gauche pour les
élections européennes, ensemble, nous allons relever ces défis.

Le 12 novembre 2008

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Pendant ce temps, Gérard Filoche et les camarades de Démocratie et Socialisme (courant de gauche du PS) continuent à se battre pour la candidature de Benoît Hamon contre celle de Ségolène Royal pour le poste de premier secrétaire du PS. Ils ont des arguments solides, sauf que la motion présentée par Hamon n'a réuni que 19% des voix des militants. S'il gagne ce sera certes une victoire pour un candidat nettement plus à gauche que Royal (et "jeune et frais" en plus, selon Filoche), mais un tel résultat n'est possible que s'il est soutenu par ceux qui ont voté pour les motions présentées par Martine Aubry et Bertrand Delanöe. Ce serait donc une victoire à la Pyrrhus. Je n'en vois franchement pas l'intérêt.

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Un bon article de Denis Sieffert (Politis du 13 novembre 2008):

À force de l’entendre dire « encore un congrès, Monsieur le Bourreau » (version victimaire), ou « retenez-moi ou je fais un malheur » (version bravache), on se disait que ça n’arriverait jamais. Eh bien, c’est arrivé ! Jean-Luc Mélenchon, incarnation depuis tant d’années de « l’aile gauche » du parti socialiste, a fini par claquer la porte de la rue de Solferino. Tout comme le député du Nord, Marc Dolez. Et il convient de saluer leur courage. Lire la suite ...

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