02 mars 2009

 

Le Nouveau Parti Anticapitaliste – une perspective enthousiasmante



Le Nouveau Parti Anticapitaliste – une perspective enthousiasmante

La montée des luttes souligne le besoin en France d’un parti de masse qui se soucie avant tout d'encourager et de coordonner les combats plutôt que de participer à la gestion de la société capitaliste. La crise économique aiguë a démultiplié le public pour la gauche anticapitaliste.

Le Nouveau Parti Anticapitaliste n’est pas un parti de masse, mais il s’approche déjà des 12 000 adhérents, un mois après son congrès fondateur. Sa création est le plus grand événement à la gauche radicale depuis de très longues années. Le congrès fondateur passé, le parti peut se concentrer sur l’action. Déjà dans le mouvement de solidarité avec les Antilles, et dans le mouvement universitaire ses tracts et prises de position ont une grande influence. Ses principes fondateurs insistent que le capitalisme doit être renversé, sans demander aux adhérents de s’identifier à un courant particulier du marxisme. Notre courant politique défend l’idée de la nécessité d’un tel parti depuis plusieurs années. Tous les anticapitalistes devraient le rejoindre au plus vite.

Le journal du NPA va sortir d’ici quelques semaines. Nous avons besoin d’un journal beaucoup plus populaire et beaucoup plus activement vendu que n’était le journal de la LCR. Des campagnes de recrutement, des réunions publiques régulières doivent être organisés dans chaque ville, réunions qui traitent d’une large gamme de questions politiques (et pas seulement des luttes en cours). On pourra organiser des débats publics fraternels avec d’autres organisations (le Parti de Gauche, le PCF, la Fédération, les Verts…) et un soutien pratique à toutes les grèves et à tous les mouvements sociaux (pour le logement, les sans-papiers, contre le racisme ...).

En interne le débat continuera entre les différentes conceptions de l’anticapitalisme qui co-existent. Le NPA contient des anarchistes, des rouges-verts, des syndicalistes révolutionnaires, des marxistes de différents courants …. Ce qui est une excellent chose, mais la clarification théorique est indispensable; sinon nous ne saurons jamais construire un parti qui puisse aider les travailleurs à renverser l’Etat capitaliste.

Dans l’immédiat, la question est posée des élections européennes de juin 2009. La question de quelles alliances et pour quoi faire reste très controversée au sein du NPA. La direction a signé des déclarations communes excellentes avec d‘autres organisations concernant le 29 janvier, et concernant la grève aux Antilles, mais le réflexe identitaire d’auto-affirmation reste extrêmement présent. Ainsi, le congrès a voté massivement un texte qui visait à rendre quasi impossible une alliance électorale aux Européennes.

Le NPA aurait dû se lancer dans la bataille pour l'unité des anticapitalistes lors de ces élections, sans poser des conditions inutiles. Il nous est objecté que le PCF risquerait de reprendre ses vieilles habitudes d'alliances électoralistes avec le PS au lendemain d'une campagne unitaire aux Européennes. Eh bien, qu'il le fasse et qu'il se discrédite aux yeux des militants qui auraient fait une campagne unitaire enthousiasmante ! La campagne ne pourrait pas se faire sur des bases assez révolutionnaires ? Que les révolutionnaires y participent sur des bases communes en faisant entendre leur propre voix !

Une campagne unitaire mobiliserait bien au-delà des seules forces du PCF, du PG, de la Fédération et du NPA, et que les militants du NPA de par leur sérieux et leur savoir-militer y trouveraient un terrain extraordinaire pour populariser leurs idées et recruter de nouveaux membres. Elle aurait une dynamique sans commune mesure avec une campagne isolée, de plus est qui serait nécessairement menée autant contre les concurrents à gauche que contre la droite.

Les réflexes identitaires, et la sous-estimation de l’importance de l’affrontement des idées, sont les dangers principaux pour le NPA. Mais son potentiel est extraordinaire. Nous devons le construire tout en défendant en même temps nos propres conceptions de la lutte pour le socialisme.

Notre courant a ses analyses propres (sur les pays dits communistes, sur l’analyse des directions syndicales, sur l’héritage du léninisme), et il faudrait les structures et les endroits pour les exprimer. Ce qui ne nous empêchera pas de nous lancer dans la construction d’un grand parti anticapitaliste. C’est parti !

John Mullen, mars 2009, pour le journal Anticapitalsite

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