24 janvier 2009
Parti socialiste : l’impossible critique d’Israël
Une manifestation du Hamas, Gaza, 20 janvier 2009 : Une partie de la gauche française rechigne à soutenir la résistance palestinienne, renvoyant dos-à-dos l'Etat sioniste et le Hamas, ou pire, soutenant Israël
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Un article très intéressant de Philippe Marlière qui démontre à quel point la direction du Parti socialiste s'est éloignée d'une position juste sur la question palestinienne. Quelques militants socialistes participent à la mobilisation contre l'agression israélienne. C'est à leur honneur. Mais il faudra peut-être qu'ils en tirent toutes les conclusions nécessaires.
/../ La défense inconditionnelle d’Israël pendant les années Mollet et Mitterrand a fait place à un soutien certes toujours inconditionnel, mais biaisé et feutré. Les dirigeants socialistes étouffent tout débat interne sur la question des territoires occupés, car ils savent que ce serait ouvrir la boîte de Pandore de la mise en accusation d’Israël. La direction socialiste manie une langue de bois épaisse qui met en scène de manière équidistante « deux camps qui souffrent ». Un tel procédé est partial, c’est-à-dire favorable à Israël, car il ne prend pas en compte l’injustice faite aux Palestiniens en 1948, puis en 1967 et depuis. En se taisant sur l’occupation des terres palestiniennes, la direction du PS dépolitise le conflit. Cet évitement politique a pour conséquence d’ethniciser la question. L’insistance socialiste sur l’« insécurité israélienne » renforce de manière quasi-subliminale la perception de sens commun selon laquelle Israël – un Etat démocratique et « occidental » – ne fait que défendre ses citoyens contre des islamistes qui n’hésitent pas à perpétrer des attentats-suicides.
Libellés : Israel, Palestine, Parti Socialiste