10 novembre 2008
Mélenchon et Dolez : quelle réponse doivent donner les révolutionnaires ?
Les réactions continuent après le démission de Jean-Luc Mélenchon et de Marc Dolez du Parti socialiste et l'annonce qu'ils fondent un nouveau 'Parti de gauche'. Si sur le fond je considère que l'horizon politique de ces camarades est limité aux changements qui sont possibles dans le cadre des institutions bourgeoises existantes (Mélenchon dirait 'républicaines'), leur initiative ne constitue pas moins une rupture avec la ligne dominante social-libérale du PS. Reste à savoir évidemment s'ils seront suivis par de nombreux militants de base ou pas.
Les révolutionnaires se situent dans l'optique d'un renversement de l'Etat bourgeois, mais ils partagent avec des tendances comme celle de Mélenchon des revendications telles la nationalisation (sans compensation) des banques et la défense de l'emploi et du pouvoir d'achat des travailleurs. Ils s'opposent comme eux à la politique de libéralisation des marchés et de démantèlement ou de mise en concurrence des services publics.
Le fait que nos objectifs immédiats coïncident avec ceux de nombreux militants socialistes, communistes, Verts, altermondialistes etc. justifie que nous proposions au minimum à toutes les forces politiques à la gauche du PS un front commun et un cadre de débat et d'action contre la politique du gouvernement Sarkozy-Fillon, avec comme mot d'ordre 'Les travailleurs ne doivent pas payer leur crise'.
Des réactions comme celle de plusieurs porte-parole de la LCR/NPA pour lesquels le objectif de Mélenchon est simplement de fonder un 'PS bis' et en même temps contrer l'essor du NPA (comme si celui-ci était le seul débouché politique possible à la crise de la gauche) ne nous aident pas. Même si leur analyse était juste, elle démontre une inquiétante immaturité politique. Proposer un front commun aux réformistes de gauche, en espérant qu'ils répondent favorablement et en les critiquant s'ils refusent, quoi de plus naturel pour des camarades qui se réclament de la tradition marxiste révolutionnaire ?
Voir ce qu'en disent Christian Picquet, Francis Sitel et Alain Faradji du courant unitaire de la LCR ...
A titre d'information, le communiqué de presse de Patrick Braouezec (mon député) :
Sur son blog, John Mullen livre ses premières impressions de la réunion nationale des collectifs pour un Nouveau parti anticapitaliste et publie un communiqué du Collectif d'animation des Communistes Unitaires.
Comme exemple de ce qu'il ne fallait pas dire (si bien sûr l'article de Libération reflète correctement la teneur de ses propos), voici Olivier Besancenot :
La réaction de Raoul-Marc Jennar, que je trouve marquée par le même sectarisme (voir les commentaires) ...
Gérard Filoche, du courant Démocratie et Socialisme du PS, regrette la décision de Mélenchon et de Dolez de quitter la parti, et souhaitent qu'ils soient suivis par le moins de militants possibles. L'argument de Filoche consiste à dire que Ségolène Royal, avec 29% des voix des militants socialistes, n'a pas la légitimité pour devenir premier secrétaire du parti, mais que Benoît Hamon, avec 19%, l'a (en ajoutant les 50% recuillis par Martine Aubry et le très libéral Bertrand Delanöe, soutenu par l'ancien premier ministre Lionel Jospin). Rappelons que Filoche fait un excellent travail de dénonciation de la politique néolibérale de Sarkozy, en particulier en ce qui concerne sa spécialité, le code du travail. On a besoin de camarades comme lui, aussi.
Samy Johsua, dans Rouge, "se félicite" que Mélenchon quitte le PS (ce serait plus élégant de le féliciter, mais enfin, c'est plutôt positif), tout en affirmant que cela confirme les pronostics de la LCR sur l'évolution du PS, mais que cela ne mènera nulle part et que seul le NPA est en mesure d'apporter la nécessaire clarifiication, tout en souhaitant une discussion avec son nouveau parti ... Confus ? Mais diable, il faut que la LCR/NPA saute sur l'occasion pour faire des propositions à Mélenchon pour que son initiative profite à tous les anticapitalistes. C'est quand même la première fois depuis ... quand ? ... qu'un courant significatif - aussi imparfait soit-il - rompt avec la social-démocratie vers la gauche.
Les révolutionnaires se situent dans l'optique d'un renversement de l'Etat bourgeois, mais ils partagent avec des tendances comme celle de Mélenchon des revendications telles la nationalisation (sans compensation) des banques et la défense de l'emploi et du pouvoir d'achat des travailleurs. Ils s'opposent comme eux à la politique de libéralisation des marchés et de démantèlement ou de mise en concurrence des services publics.
Le fait que nos objectifs immédiats coïncident avec ceux de nombreux militants socialistes, communistes, Verts, altermondialistes etc. justifie que nous proposions au minimum à toutes les forces politiques à la gauche du PS un front commun et un cadre de débat et d'action contre la politique du gouvernement Sarkozy-Fillon, avec comme mot d'ordre 'Les travailleurs ne doivent pas payer leur crise'.
Des réactions comme celle de plusieurs porte-parole de la LCR/NPA pour lesquels le objectif de Mélenchon est simplement de fonder un 'PS bis' et en même temps contrer l'essor du NPA (comme si celui-ci était le seul débouché politique possible à la crise de la gauche) ne nous aident pas. Même si leur analyse était juste, elle démontre une inquiétante immaturité politique. Proposer un front commun aux réformistes de gauche, en espérant qu'ils répondent favorablement et en les critiquant s'ils refusent, quoi de plus naturel pour des camarades qui se réclament de la tradition marxiste révolutionnaire ?
Voir ce qu'en disent Christian Picquet, Francis Sitel et Alain Faradji du courant unitaire de la LCR ...
A titre d'information, le communiqué de presse de Patrick Braouezec (mon député) :
Le 07 novembre 2008
COMMUNIQUE DE PRESSE
Patrick Braouezec, Député de Seine Saint-Denis
A l’issue du scrutin où les militants du Parti Socialiste ont exprimé leur choix et sans attendre la tenue du Congrès de Reims, Jean-Luc MELENCHON et Marc DOLEZ ont décidé de quitter le Parti Socialiste pour créer un nouveau mouvement « sans concession face à la droite ».
Je comprends leur démarche, n’ayant eu de cesse depuis de nombreuses années, de travailler au rassemblement de celles et ceux qui veulent un vrai changement.
Dans notre pays, la population a besoin d’une puissante force politique de transformation sociale, humaniste et écologique, pour redonner des perspectives et ouvrir de nouveaux espaces de riposte et de construction d’alternatives au libéralisme et au capitalisme mondialisé.
Nombreux sont les citoyens qui aspirent, qui cherchent à s’engager dans un mouvement politique crédible et dynamique fortement marqué à gauche qu’ils soient membres d’une organisation (les Alternatifs, le NPA, les Communistes unitaires…)
ou non.
Il convient aujourd’hui que tous se retrouvent pour créer ce nouveau mouvement ancré dans la société et utilisant toute cette énergie disponible dans les forces militantes de gauche, le mouvement social et associatif…
Il faut le faire à égalité de droit sans qu’il y ait prépondérance d’un courant ou d’un homme et sans exclusive.
Rendons-nous les uns et les autres disponibles pour réfléchir avec tous les militants qui le souhaitent à la conception et à la réalisation de ce nouveau mouvement.
Je propose que rapidement des conversations, des échanges aient lieu pour avancer à l’émergence de cet outil nécessaire au peuple et à la société.
Contact presse. Mélina Cohen-Setton. 01 55 93 57 80 / 06 18 12 74 59
Sur son blog, John Mullen livre ses premières impressions de la réunion nationale des collectifs pour un Nouveau parti anticapitaliste et publie un communiqué du Collectif d'animation des Communistes Unitaires.
Comme exemple de ce qu'il ne fallait pas dire (si bien sûr l'article de Libération reflète correctement la teneur de ses propos), voici Olivier Besancenot :
Olivier Besancenot rejette la main de Mélenchon
Olivier Besancenot a estimé hier qu'en quittant le PS Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez voulaient construire «une sorte de nouveau Parti socialiste», alors que la LCR veut une «nouvelle gauche anticapitaliste». En marge d'une réunion à la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) de délégués des comités pour un «Nouveau parti anticapitaliste» (NPA), dont le congrès de fondation est prévu du 30 janvier au 1er février, le jeune postier a ajouté que «les solutions du NPA ne s'inscrivent pas dans l'économie de marché. Nous avons un projet de société alternatif au capitalisme». Le leader de la LCR s'est montré très réservé sur la proposition de Mélenchon de listes communes en vue des élections européennes de juin : «Nous ne voulons pas faire Die Linke [parti antilibéral allemand, ndlr] en France, nous voulons une gauche anticapitaliste qui ne s'inscrit pas dans le jeu d'alliance avec le PS.»
La réaction de Raoul-Marc Jennar, que je trouve marquée par le même sectarisme (voir les commentaires) ...
Gérard Filoche, du courant Démocratie et Socialisme du PS, regrette la décision de Mélenchon et de Dolez de quitter la parti, et souhaitent qu'ils soient suivis par le moins de militants possibles. L'argument de Filoche consiste à dire que Ségolène Royal, avec 29% des voix des militants socialistes, n'a pas la légitimité pour devenir premier secrétaire du parti, mais que Benoît Hamon, avec 19%, l'a (en ajoutant les 50% recuillis par Martine Aubry et le très libéral Bertrand Delanöe, soutenu par l'ancien premier ministre Lionel Jospin). Rappelons que Filoche fait un excellent travail de dénonciation de la politique néolibérale de Sarkozy, en particulier en ce qui concerne sa spécialité, le code du travail. On a besoin de camarades comme lui, aussi.
Samy Johsua, dans Rouge, "se félicite" que Mélenchon quitte le PS (ce serait plus élégant de le féliciter, mais enfin, c'est plutôt positif), tout en affirmant que cela confirme les pronostics de la LCR sur l'évolution du PS, mais que cela ne mènera nulle part et que seul le NPA est en mesure d'apporter la nécessaire clarifiication, tout en souhaitant une discussion avec son nouveau parti ... Confus ? Mais diable, il faut que la LCR/NPA saute sur l'occasion pour faire des propositions à Mélenchon pour que son initiative profite à tous les anticapitalistes. C'est quand même la première fois depuis ... quand ? ... qu'un courant significatif - aussi imparfait soit-il - rompt avec la social-démocratie vers la gauche.
Libellés : Anticapitalisme, Communistes unitaires, LCR, Olivier Besancenot, Patrick Braouezec