27 janvier 2008
La LCR et le "nouveau parti anticapitaliste"
Le 17ème Congrès de la LCR vient de prendre fin avec une large majorité (plus de 80%) pour l'orientation proposée par la direction.
Voir l'Adresse du Congrès de la LCR pour un nouveau parti anticapitaliste
Il pose deux questions majeures.
D'abord, une question d'analyse. Est-ce que Sarkozy représente une simple accélération du néolibéralisme, ou une contre-révolution conservatrice qui change donc fondamentalement la nature de ce qu'il faut faire aujourd'hui à gauche ? Nous dirions une accélération. Malgré sa large victoire et l'absence d'opposition des partis de gauche et des directions syndicales, Sarkozy peut et doit être mis en
échec.
Une question de stratégie. Il nous faut un parti plus large, mais comment le construire, avec qui et pour quoi faire ?
Faut-il un parti relativement puriste qui réunit la LCR et ses plus proches contacts, sans qu'il y ait discussion avec d'autres courants au niveau national, comme par exemple les communistes unitaires ou les collectifs antilibéraux, voire les militants autour de J-L Mélenchon ?
Cette option est défendue par ceux qui pensent que les autres courants auront toujours tendance à finir par poursuivre une dynamique d'accompagnement du libéralisme plutôt que de lutte déterminée.
Faut-il au contraire un parti plus large construit dans le dialogue avec d'autres groupes et courants ? Cette option est défendue par ceux qui croient qu'un tel parti permettrait de faire militer ensemble des révolutionnaires et des non-révolutionnaires qui croient quand même que c'est la lutte des classes qui est primordiale et pas la façon de gérer le système.
Dans une telle optique, les révolutionnaires auraient vocation à construire ce parti tout en essayant de convaincre d'autres militants que la solution à long terme est le renversement du capitalisme et le contrôle démocratique de la société par les salariés.
Une partie des militants qui défendent cette deuxième option considère un parti révolutionnaire comme n'étant plus nécessaire, et la révolution comme une perspective dépassée. Ce n'est pas notre cas.
Ces différentes sensibilités ne vont pas forcément être d'accord avec cette présentation nécessairement simplificatrice, mais nous pensons qu'elle résume l'essentiel des enjeux.
A Socialisme International, nous défendons la perspective d'un parti plus large comme un premier pas indispensable pour faire avancer les intérêts des travailleurs et des opprimés, y compris à court terme en devenant une force de proposition et d'unité dans les luttes. La méthode choisie par la majorité de la LCR, qui consiste entre autres choses à imposer la date et les modalités de la proclamation d'un nouveau parti, n'est pas la bonne.
Dans un mouvement unitaire, il y aura tout le temps de convaincre de la nécessité de l'option révolutionnaire. Dans l'absence d'un mouvement politique d'ensemble, l'audience des révolutionnaires sera plus réduite et nous aurons la possibilité de convaincre très peu de monde.
Il existe aujourd'hui en France un espace politique pour un parti de la gauche radicale de vingt ou trente mille militants.
Nos lecteurs auront compris, nous sommes - une fois n'est pas coutume - minoritaires. C'est l'option "parti moins large" qui a gagné haut la main au congrès. Mais ce n'est qu'un début.
Par le Comité de rédaction de Socialisme International, le 27 janvier 2008
declaration de la minorité de la lcr
Voir l'Adresse du Congrès de la LCR pour un nouveau parti anticapitaliste
Il pose deux questions majeures.
D'abord, une question d'analyse. Est-ce que Sarkozy représente une simple accélération du néolibéralisme, ou une contre-révolution conservatrice qui change donc fondamentalement la nature de ce qu'il faut faire aujourd'hui à gauche ? Nous dirions une accélération. Malgré sa large victoire et l'absence d'opposition des partis de gauche et des directions syndicales, Sarkozy peut et doit être mis en
échec.
Une question de stratégie. Il nous faut un parti plus large, mais comment le construire, avec qui et pour quoi faire ?
Faut-il un parti relativement puriste qui réunit la LCR et ses plus proches contacts, sans qu'il y ait discussion avec d'autres courants au niveau national, comme par exemple les communistes unitaires ou les collectifs antilibéraux, voire les militants autour de J-L Mélenchon ?
Cette option est défendue par ceux qui pensent que les autres courants auront toujours tendance à finir par poursuivre une dynamique d'accompagnement du libéralisme plutôt que de lutte déterminée.
Faut-il au contraire un parti plus large construit dans le dialogue avec d'autres groupes et courants ? Cette option est défendue par ceux qui croient qu'un tel parti permettrait de faire militer ensemble des révolutionnaires et des non-révolutionnaires qui croient quand même que c'est la lutte des classes qui est primordiale et pas la façon de gérer le système.
Dans une telle optique, les révolutionnaires auraient vocation à construire ce parti tout en essayant de convaincre d'autres militants que la solution à long terme est le renversement du capitalisme et le contrôle démocratique de la société par les salariés.
Une partie des militants qui défendent cette deuxième option considère un parti révolutionnaire comme n'étant plus nécessaire, et la révolution comme une perspective dépassée. Ce n'est pas notre cas.
Ces différentes sensibilités ne vont pas forcément être d'accord avec cette présentation nécessairement simplificatrice, mais nous pensons qu'elle résume l'essentiel des enjeux.
A Socialisme International, nous défendons la perspective d'un parti plus large comme un premier pas indispensable pour faire avancer les intérêts des travailleurs et des opprimés, y compris à court terme en devenant une force de proposition et d'unité dans les luttes. La méthode choisie par la majorité de la LCR, qui consiste entre autres choses à imposer la date et les modalités de la proclamation d'un nouveau parti, n'est pas la bonne.
Dans un mouvement unitaire, il y aura tout le temps de convaincre de la nécessité de l'option révolutionnaire. Dans l'absence d'un mouvement politique d'ensemble, l'audience des révolutionnaires sera plus réduite et nous aurons la possibilité de convaincre très peu de monde.
Il existe aujourd'hui en France un espace politique pour un parti de la gauche radicale de vingt ou trente mille militants.
Nos lecteurs auront compris, nous sommes - une fois n'est pas coutume - minoritaires. C'est l'option "parti moins large" qui a gagné haut la main au congrès. Mais ce n'est qu'un début.
Par le Comité de rédaction de Socialisme International, le 27 janvier 2008
declaration de la minorité de la lcr
Libellés : Anticapitalisme, LCR, Socialisme International