09 juin 2007
Quatre scénarios pour le PS
Philippe Marlière décrit quatre scénarios pour le Parti socialiste : le scénario 'italien' (alliance avec le centre droit), le scénario 'britannique' néo-libéral prôné par Strauss-Kahn (une vision "qui a le mérite de la cohérence", selon le politologue), le scénario 'allemand' (scission de la gauche du PS, qu'il estime "impensable" après l'échec du mouvement unitaire et l'effondrement de la gauche radicale) et le scénario socialiste (refondation du PS sur des bases réellement de gauche). Dans le dernier cas, écrit-il, le PS deviendrait - ou redeviendrait? - un véritable parti réformiste radical de masse, capable de "dialoguer" avec toutes les composantes de la gauche et assuré de bénéficier d'un "plancher" de 30% de l'électorat car rassembleur d'électeurs socialistes, communistes et altermondialistes mais mordant également sur le centre. Pour cela, il faudrait créer un "authentique parti de militants" à la place du "club de supporters" qu'est devenu le PS actuel.
Cette présentation a le mérite de clarifier les termes du débat. On pourrait discuter longtemps du réalisme du projet 'socialiste'. Certes, il est faux, comme font trop souvent les révolutionnaires, de simplement affirmer que le PS ne pourra "jamais" évoluer dans un tel sens, tout comme il est faux d'affirmer que toute tentative de construction d'un parti révolutionnaire indépendant du PS est voué à l'échec. Ce type d'affirmation est contraire à toute dialectique. Ce n'est pas parce que le PS a trahi les aspirations de sa base dans le passé (tout en faisant voter quelques lois progressistes et quelques réformes timides) qu'il ne pourra pas se transformer un jour.
Il n'est effectivement pas impossible que le parti 'idéal' que décrit Marlière, dont la fonction serait (mais elle n'est pas précisée) de réformer le capitalisme petit à petit selon le vieux schéma des socialistes non-marxistes, puisse naître effectivement - à la suite, j'imagine, d'un processus de décomposition du vieux PS, avec des scissions sur sa droite. Il faut cependant un sacré effort d'imagination pour l'envisager.
Concrètement, nous avons affaire ici à une enième tentative d'organiser un pôle de la gauche réformiste en opposition aux tendances droitières qui se renforcent après la victoire de Sarkozy et l'émergence de Bayrou, sous la forme d'un Appel et de la création d'une association Gauche Avenir. Ses signataires incluent des militants, des cadres moyens et quelques personnalités nationales (Paul Quilès, Marie-Noëlle Lienemann ...) du PS, ainsi que des communistes (Francis Wurtz, Jean-Claude Gayssot ...). Ce ne sont pas à priori - mais il faut rester prudent, car la majorité des signataires sont pour nous des 'anonymes' - des représentants des courants les plus à gauche de ces deux partis. Ni de ceux qui sont les plus ouverts à une collaboration avec la gauche radicale. Mais s'ils sont réellement déterminés à résister à la droitisation du PS, tant mieux.
La gauche révolutionnaire, anticapitaliste et antilibérale se doit de suivre toute initiative dans ce sens avec intérêt, en évitant la dénonciation puérile. Des mouvements de ce type peuvent s'avérer effectivement dangereux, dans la mesure ou ils profitent de la démoralisation à la gauche de la gauche pour conduire des anticapitalistes dans une impasse parlementaire. Mais des alliances sont toujours possibles, dans le but de s'opposer à la dérive sociale-libérale. La politique dite du "cordon sanitaire" qui consiste à refuser tout dialogue et toute initiative commune avec des réformistes de gauche est à l'opposé de la tradition révolutionnaire, léniniste, que nous défendons.
Nous pouvons même aller jusqu'à souhaiter "bonne chance" (ou plutôt "bon courage") à ceux qui pensent sincèrement que le PS peut être changé. Nous pensons qu'ils se trompent, mais la seule façon de le prouver est de démontrer concrètement, dans les luttes et sur le terrain politique, que nos analyses (de la nature de l'Etat, du rôle des travailleurs organisés, de la nécessité d'imposer nos revendications par la force de nos luttes et non pas par en-haut, de l'importance de l'internationalisme, et de la solidarité avec tous les peuples en lutte contre l'impérialisme et avec tous les groupes opprimés ...) sont les meilleures.
Cette présentation a le mérite de clarifier les termes du débat. On pourrait discuter longtemps du réalisme du projet 'socialiste'. Certes, il est faux, comme font trop souvent les révolutionnaires, de simplement affirmer que le PS ne pourra "jamais" évoluer dans un tel sens, tout comme il est faux d'affirmer que toute tentative de construction d'un parti révolutionnaire indépendant du PS est voué à l'échec. Ce type d'affirmation est contraire à toute dialectique. Ce n'est pas parce que le PS a trahi les aspirations de sa base dans le passé (tout en faisant voter quelques lois progressistes et quelques réformes timides) qu'il ne pourra pas se transformer un jour.
Il n'est effectivement pas impossible que le parti 'idéal' que décrit Marlière, dont la fonction serait (mais elle n'est pas précisée) de réformer le capitalisme petit à petit selon le vieux schéma des socialistes non-marxistes, puisse naître effectivement - à la suite, j'imagine, d'un processus de décomposition du vieux PS, avec des scissions sur sa droite. Il faut cependant un sacré effort d'imagination pour l'envisager.
Concrètement, nous avons affaire ici à une enième tentative d'organiser un pôle de la gauche réformiste en opposition aux tendances droitières qui se renforcent après la victoire de Sarkozy et l'émergence de Bayrou, sous la forme d'un Appel et de la création d'une association Gauche Avenir. Ses signataires incluent des militants, des cadres moyens et quelques personnalités nationales (Paul Quilès, Marie-Noëlle Lienemann ...) du PS, ainsi que des communistes (Francis Wurtz, Jean-Claude Gayssot ...). Ce ne sont pas à priori - mais il faut rester prudent, car la majorité des signataires sont pour nous des 'anonymes' - des représentants des courants les plus à gauche de ces deux partis. Ni de ceux qui sont les plus ouverts à une collaboration avec la gauche radicale. Mais s'ils sont réellement déterminés à résister à la droitisation du PS, tant mieux.
La gauche révolutionnaire, anticapitaliste et antilibérale se doit de suivre toute initiative dans ce sens avec intérêt, en évitant la dénonciation puérile. Des mouvements de ce type peuvent s'avérer effectivement dangereux, dans la mesure ou ils profitent de la démoralisation à la gauche de la gauche pour conduire des anticapitalistes dans une impasse parlementaire. Mais des alliances sont toujours possibles, dans le but de s'opposer à la dérive sociale-libérale. La politique dite du "cordon sanitaire" qui consiste à refuser tout dialogue et toute initiative commune avec des réformistes de gauche est à l'opposé de la tradition révolutionnaire, léniniste, que nous défendons.
Nous pouvons même aller jusqu'à souhaiter "bonne chance" (ou plutôt "bon courage") à ceux qui pensent sincèrement que le PS peut être changé. Nous pensons qu'ils se trompent, mais la seule façon de le prouver est de démontrer concrètement, dans les luttes et sur le terrain politique, que nos analyses (de la nature de l'Etat, du rôle des travailleurs organisés, de la nécessité d'imposer nos revendications par la force de nos luttes et non pas par en-haut, de l'importance de l'internationalisme, et de la solidarité avec tous les peuples en lutte contre l'impérialisme et avec tous les groupes opprimés ...) sont les meilleures.
Libellés : Anticapitalisme, Parti Socialiste
Comments:
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Bonjour,
Merci d'avoir attire mon attention sur vos
commentaires que j'ai trouve fort interessants.
Je ne suis pas en desaccord avec la plupart de
vos remarques. Je note simplement que les chances
de voir surgir un authentique Parti Ouvrier (quel
que soit son nom par ailleurs, mais de nature
reellement socialiste), sont plus grandes au
coeur de mon scenario socialiste que du scenario
allemand (et a fortiori de tout autre scenario
mettant en scene une gauche radicale qui
tournerait le dos a la gauche socialiste). D'ou
mon developpement et ma prise de position en ce
sens, quelle que soit la nature du PS aujourd'hui par ailleurs.
Bien a vous,
Philippe Marliere.
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Merci d'avoir attire mon attention sur vos
commentaires que j'ai trouve fort interessants.
Je ne suis pas en desaccord avec la plupart de
vos remarques. Je note simplement que les chances
de voir surgir un authentique Parti Ouvrier (quel
que soit son nom par ailleurs, mais de nature
reellement socialiste), sont plus grandes au
coeur de mon scenario socialiste que du scenario
allemand (et a fortiori de tout autre scenario
mettant en scene une gauche radicale qui
tournerait le dos a la gauche socialiste). D'ou
mon developpement et ma prise de position en ce
sens, quelle que soit la nature du PS aujourd'hui par ailleurs.
Bien a vous,
Philippe Marliere.
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