09 juin 2009
France Inter se pose en champion de la 'laïcité à la française' contre Barack Obama
***
Le journaliste Simon Tivolle, auteur d'un 'billet' sur France Inter, a commis ce matin une très violente attaque contre Barack Obama et en passant a épinglé Sarkozy lui-même.
Preuve de l''indépendance' et de l'impertinence' de cette chaîne de plus en plus prétentieuse (c'est sans doute la marque de Demorand qui se prend pour quelqu'un tous les matins de 7 à 10) ? Il ne faut pas, en l'ocurrence, beaucoup de courage pour défendre un point de vue largement partagé à gauche comme à droite.
Tivolle a-t-il donc critiqué Obama pour sa décision de ne pas libérer tous les prisonniers détenus illégalement à Guantanamo et ne pas poursuivre leurs tortionnaires ? Eh bien, non. Ou parce qu'il veut augmenter le budget militaire des Etats-Unis et étendre la guerre en Afghanistan et au Pakistan ? Non plus.
C'est parce qu'il défend, dans certains cas, la peine de mort ?
Peut-être que le journaliste n'approuve pas la façon dont Obama a donné des leçons de morale aux Palestiniens et son soutien ostentatoire au dictateur égyptien Moubarak ?
Tivolle est-il en colère contre Sarkozy qui se félicite du rapprochement de la France avec l'OTAN ? Ou parce que le président français poursuit sa politique de quotas en matière de reconduction à la frontière ? Ou pour ses promesses non-tenues aux travailleurs licenciés par des entreprises qui délocalisent ? Ou bien pour avoir voulu faire passer ses 'réformes' en force, en réduisant les effectifs dans l'Education Nationale ?
En fait, rien de tout cela. Ce qui met Tivolle en colère (et Marianne, d'ailleurs, qui parle au nom de toutes les Musulmanes du monde) c'est l'idée que le président des Etats-Unis n'approuve pas la loi française (raciste et sexiste comme nous avons expliqué régulièrement depuis 2004) interdisant les signes religieux à l'école. Et que Sarkozy lui-même n'est pas loin de partager cette opinion (rappelons que Sarkozy avait semble-t-il quelques réticences vis-à-vis de cette loi intolérable, mais il a bien voté pour).
Emporté sans doute par son élan, Tivolle lâche quelques phrases douteuses ("la danse du ventre sémantique d'Obama" ou "il n'est pas sûr qu'Obama ait choisi le meilleur angle pour attaquer les barbus") qui plairont à tous les lepenistes, devilliéristes et autres islamophobes. Il prouve ainsi qu'être journaliste sur la chaîne de référence des classes moyennes françaises ne garantit pas contre la démagogie populiste (et avec Val on serait encore mieux servi).
Pour Tivolle, la position d'Obama ne peut pas être une position de principe - il doit parler ainsi pour des raisons liées aux intérêts géopolitiques des Etats-Unis. Peut-être. N'empêche que sa position est juste. Elle est même à mon avis la seule qui est défendable d'un point de vue intellectuel, éthique et démocratique.
Il s'agit tout simplement de dire : respectons la liberté de choix et laissons le choix de porter le voile (ou n'importe quel vêtement ou insigne religieux ou autre) à celles que cela concerne - les femmes.
Quant aux idées émises par Sarkozy sur le rôle du "curé et du pasteur" (curieusement il ne parle ni du rabbin ni de l'imam) dans la transmission des valeurs du "bien et du mal" et le soutien qu'il a apporté aux autorités religieuses à plusieurs reprises, c'est évidemment de notre point de vue un signe de plus que Sarkozy est un conservateur et défenseur de l'ordre existant. Qu'il ne soit pas un chaud partisan de l'interdiction de porter le voile ne doit pas surprendre.
Mais quand Tivolle conclut ainsi: "Ça commence à faire beaucoup. Il serait bon que le président de la République prouve, un de ces jours, son attachement à la neutralité religieuse du Pouvoir. Chacun chez soi : les curés d'un côté, l'Etat de l'autre", il oublie tout simplement que la question du libre choix de porter le voile ne concerne ni "les curés" ni "l'Etat", mais les croyantes elles-même. Et personne d'autre.
Le journaliste Simon Tivolle, auteur d'un 'billet' sur France Inter, a commis ce matin une très violente attaque contre Barack Obama et en passant a épinglé Sarkozy lui-même.
Preuve de l''indépendance' et de l'impertinence' de cette chaîne de plus en plus prétentieuse (c'est sans doute la marque de Demorand qui se prend pour quelqu'un tous les matins de 7 à 10) ? Il ne faut pas, en l'ocurrence, beaucoup de courage pour défendre un point de vue largement partagé à gauche comme à droite.
Tivolle a-t-il donc critiqué Obama pour sa décision de ne pas libérer tous les prisonniers détenus illégalement à Guantanamo et ne pas poursuivre leurs tortionnaires ? Eh bien, non. Ou parce qu'il veut augmenter le budget militaire des Etats-Unis et étendre la guerre en Afghanistan et au Pakistan ? Non plus.
C'est parce qu'il défend, dans certains cas, la peine de mort ?
Peut-être que le journaliste n'approuve pas la façon dont Obama a donné des leçons de morale aux Palestiniens et son soutien ostentatoire au dictateur égyptien Moubarak ?
Tivolle est-il en colère contre Sarkozy qui se félicite du rapprochement de la France avec l'OTAN ? Ou parce que le président français poursuit sa politique de quotas en matière de reconduction à la frontière ? Ou pour ses promesses non-tenues aux travailleurs licenciés par des entreprises qui délocalisent ? Ou bien pour avoir voulu faire passer ses 'réformes' en force, en réduisant les effectifs dans l'Education Nationale ?
En fait, rien de tout cela. Ce qui met Tivolle en colère (et Marianne, d'ailleurs, qui parle au nom de toutes les Musulmanes du monde) c'est l'idée que le président des Etats-Unis n'approuve pas la loi française (raciste et sexiste comme nous avons expliqué régulièrement depuis 2004) interdisant les signes religieux à l'école. Et que Sarkozy lui-même n'est pas loin de partager cette opinion (rappelons que Sarkozy avait semble-t-il quelques réticences vis-à-vis de cette loi intolérable, mais il a bien voté pour).
Emporté sans doute par son élan, Tivolle lâche quelques phrases douteuses ("la danse du ventre sémantique d'Obama" ou "il n'est pas sûr qu'Obama ait choisi le meilleur angle pour attaquer les barbus") qui plairont à tous les lepenistes, devilliéristes et autres islamophobes. Il prouve ainsi qu'être journaliste sur la chaîne de référence des classes moyennes françaises ne garantit pas contre la démagogie populiste (et avec Val on serait encore mieux servi).
Pour Tivolle, la position d'Obama ne peut pas être une position de principe - il doit parler ainsi pour des raisons liées aux intérêts géopolitiques des Etats-Unis. Peut-être. N'empêche que sa position est juste. Elle est même à mon avis la seule qui est défendable d'un point de vue intellectuel, éthique et démocratique.
Il s'agit tout simplement de dire : respectons la liberté de choix et laissons le choix de porter le voile (ou n'importe quel vêtement ou insigne religieux ou autre) à celles que cela concerne - les femmes.
Quant aux idées émises par Sarkozy sur le rôle du "curé et du pasteur" (curieusement il ne parle ni du rabbin ni de l'imam) dans la transmission des valeurs du "bien et du mal" et le soutien qu'il a apporté aux autorités religieuses à plusieurs reprises, c'est évidemment de notre point de vue un signe de plus que Sarkozy est un conservateur et défenseur de l'ordre existant. Qu'il ne soit pas un chaud partisan de l'interdiction de porter le voile ne doit pas surprendre.
Mais quand Tivolle conclut ainsi: "Ça commence à faire beaucoup. Il serait bon que le président de la République prouve, un de ces jours, son attachement à la neutralité religieuse du Pouvoir. Chacun chez soi : les curés d'un côté, l'Etat de l'autre", il oublie tout simplement que la question du libre choix de porter le voile ne concerne ni "les curés" ni "l'Etat", mais les croyantes elles-même. Et personne d'autre.
Libellés : France Inter, Islamophobie