29 mars 2009
Européennes : se battre pour l’unité !
LONDRES : 40 000 manifestants pour la justice globale (en anglais). Succès pour cette manifestation organisée par une coalition large de syndicats et d'associations altermondialistes. Des délégations étaient présentes de la CGT (France), de la CGIL (Italie) et de la FNV (Pays-Bas)
La manifestation vue de l'intérieur sur le blog Lenin's Tomb (photos et vidéo) ...
Voir le site Put People First ...
Motion adoptée lors de la réunion de la CNCU (Collectifs unitaires) du samedi 28 mars 2009, et proposée à la réunion nationale de La Fédération du dimanche 29 mars 2009.
Nous ne prenons pas notre parti de la division qui s’installe dans la gauche de gauche pour une autre Europe, sociale, écologique, pour l’égalité des droits, antiraciste, et féministe.
Il est indispensable de continuer le combat pour une liste unitaire jusqu’à la fin, c’est à dire jusqu’à la clôture du dépôt officiel des listes. Une fusion des listes actuellement concurrentes reste toujours possible.
La division est un recul pour l’Europe que nous voulons
La crise, la montée dramatique du chômage de masse, rendent une Europe démocratique, sociale, écologique, plus que jamais nécessaire.
Ensemble, en 2005, nous avons mené un combat pour la démocratie des citoyennes et des citoyens, contre une Europe des multinationales, des technocrates et des lobbies. Jugeons-nous aujourd’hui ce combat inutile ?
Ensemble, en 2005, nous avons dit que nous voulions construire une Europe sociale, écologique, pour l’égalité des droits, antiraciste, et féministe, à la place de celle du capital. Nos guerres internes rendent-elles ce combat caduc ?
La division va renforcer la droite et le social-libéralisme
L’écart entre la résistance au Sarkozyme et les logiques de boutiques partisanes va grandissant. C’est pourquoi la droite risque une fois encore de l’emporter électoralement, alors qu’elle est massivement désavouée dans la rue. Nous ne pouvons pas nous réfugier derrière les responsabilités bien réelles du PS dans cette situation : il y a bel et bien crise de notre gauche.
Nous ne pouvons reporter, échéance après échéance, les réponses à cette crise : les forces de gauche qui s’opposent au libéralisme doivent se rassembler, dans la rue et dans les urnes. La Fédération doit obtenir toute sa place dans ce rassemblement. C’est pourquoi nous devons continuer à faire signer l’appel « réaliser une campagne unitaire, c’est possible ! ».
L’unité, comment ?
La crise de notre gauche, c’est son incapacité à donner à voir largement le monde que nous voulons. Nous proposons des comités unitaires larges et ouverts, non seulement dans la perspective de la campagne européenne, mais aussi dans celle d’un front permanent contre la droite et le social-libéralisme, et dans celle de la constructible d’une alternative sociale et écologique.
La crise de notre gauche, c’est encore son incapacité à agir ensemble, dans le respect des diversités de chacune de ses sensibilités politiques, sociales, associatives et culturelles. A l’opposé des logiques d’hégémonie partidaire ou de cartel électoral, nous pensons que la diversité est une force, qui doit être visible.
La crise de notre gauche, c’est aussi son incapacité à mettre en œuvre une autre manière de faire de la politique. Nous devons proposer d’y intégrer la « société civile militante » dans ses dimensions citoyennes, syndicales, associatives et culturelles.
Si, à la date limite du dépôt des listes, la division l’emporte, nous appellerons à voter contre la droite et contre toutes les listes qui approuvent le Traité de Lisbonne, sans soutenir en particulier l’une des listes de la gauche antilibérale.
Commentaire
Les Alternatifs viennent de voter à 55% pour la non-participation aux élections européennes. Une minorité de 41% des votants se sont prononcés pour une alliance avec le NPA (une alliance que celui-ci leur avait proposé moyennant une tête de liste dans la région Ouest). Lors d'un premier tour, l'option - la plus logique, à mon avis - d'une alliance avec le Front de Gauche avait été écartée de justesse.
Les Alternatifs ne représentent pas une force politique importante, même s'ils ont quelques élus locaux, mais le vote était important dans la mesure où ils occupent un espace entre la gauche révolutionnaire, le mouvement écologiste et la gauche de la social-démocratie. Une décision de rejoindre le Front de Gauche aurait renforcé le caractère unitaire de celui-ci. Au lieu de cela, il aura forcément l'air d'une simple alliance entre le PCF (dominant) et le Parti de Gauche. L'adhésion de Gauche Unitaire (le courant ex-LCR unitaire de Christian Picquet), vue sa petite taille, n'y changera pas grande chose.
Une décision des Alternatifs de s'allier au NPA n'aurait pas eu, selon moi, un effet salutaire. Le comportement anti-unitaire de la majorité du NPA est trop flagrant pour ne pas penser que sa proposition aux Alternatifs étaient conçues essentiellement pour contrer les tentatives de mettre en place un véritable front anticapitaliste. La seule stratégie valable était - est toujours si l'on est un optimiste invétéré - une campagne commune de toute la gauche radicale, NPA compris.
En l'absence d'une telle conclusion, beaucoup de mes camarades sont tentés par l'abstention. Voter pour le NPA serait approuver sa stratégie de division. Voter pour un Front de Gauche dominé par le PCF (qui ne veut pas entendre parler de la participation des Communistes Unitaires) serait tout aussi difficile. Mais pour moi, ne pas voter, ne pas participer ne signifie rien. Il faut qu'une alternative se dégage à la gauche du PS, même s'il y a plusieurs listes. Il faut mettre la droite en échec et démontrer qu'il existe une alternative à la gauche social-libérale. Trois ou quatre listes à 15 %, c'est un score significatif, mais modeste vus les enjeux - à 8 ou 9 % c'est un véritable échec dans le contexte actuel de crise du capitalisme.
Libellés : Anticapitalisme, Elections européennes 2009