01 novembre 2008
Réédition du livre de CLR James : Les Jacobins noirs
L'histoire de la révolution conduite par Toussaint Louverture qui a renversé le système esclavagiste dans la colonie française de Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti). Ce livre a inspiré - et continue à inspirer - plusieurs générations de militants.
L'auteur, CLR James, était trotskiste puis marxiste libertaire, mais aussi critique littéraire, spécialiste du cricket et dramaturge. Il fut un proche des fondateurs du mouvement pan-africaniste (George Padmore, Kwame Nkrumah ...) et l'un des pères intellectuels de l'indépendance de son pays d'origine, Trinidad et Tobago.
Pour les Parisiens et banlieusards, acheter ce livre peut être l'occasion de visiter la Librairie Résistances (métro Brochant ou Guy Môquet).
CLR James aurait sans doute approuvé cette déclaration de l'organisation trotskiste antillaise Combat Ouvrier, à propos des expulsions de sans-papiers haïtiens en Guadeloupe (où le racisme envers les immigrés d'Haïti mais aussi de la Commonwealth of Dominica existe, malheureusement):
Guadeloupe: La Ligue des droits de l'homme interpelle le préfet sur les expulsions des sans-papiers haïtiens
Suite à l'expulsion du petit Jephté et de son père, la Ligue des Droits de l'Homme a réuni différents partis politiques, des syndicats et associations, pour dénoncer l'expulsion des sanspapiers haïtiens vers leur pays ravagé par quatre cyclones. Ces organisations sont signataires d'un appel adressé au Préfet pour un moratoire des expulsions et la régularisation des sans-papiers. Cet appel a déjà recueilli plus de 500 signatures. La Ligue des Droits de l'Homme renforcée par d'autres organisations a adressé une demande d'audience au Préfet pour que des mesures d'urgence soient prises comme cela a été le cas aux Etats-Unis où les expulsions ont été suspendues suite au passage des cyclones en Haïti. En Guadeloupe, les expulsions se poursuivent sans aucune considération humanitaire.
Nous à C.O. nous soutenons évidemment les initiatives de tous ceux qui s'opposent aux expulsions et aux tracasseries policières souvent crapuleuses et infâmes envers les Haïtiens, dans les quartiers populaires.
Mais notre position de fond sur ce problème c'est de réclamer la régularisation de tous les sanspapiers et de défendre leur droit à vivre et travailler en Guadeloupe et Martinique comme ils le désirent. N'en déplaise à certaines variantes réactionnaires de notre petitebourgeoisie et même à certains travailleurs intoxiqués par des idées rétrogrades et xénophobes.
Les travailleurs, de la Caraïbe constituent un même peuple, en majorité d'une même origine africaine et indienne, issus d'une même histoire douloureuse de colonisation et d'esclavage ; ils furent séparés en différentes soidisant «nations» insulaires, uniquement par la volonté des colonialistes anglais, français, espagnols et autres.
Pourquoi n'auraient-ils pas le droit de circuler librement dans leurs îles différentes, alors que les anciennes puissances coloniales, elles, ont institué entre elles, en Europe, un marché commun, une union douanière, une libre circulation de tous les européens avec le droit de résider et travailler où bon leur semble.
Ce minimum de droits élémentaires, les Caribéens doivent aussi l'imposer. Pourquoi auraientils moins de droit à vivre et travailler dans leur propre région alors que les hommes d'affaires, les capitalistes venus d'Europe bénéficient de cette liberté ?
Alors nous disons: libre circulation des citoyens de la Caraïbe dans toutes les îles de cette région!
Libellés : Anticolonialisme, Antilles, CLR James, Racisme