24 octobre 2008

 

De nouveau sur la 'nouvelle force' ...

Ici, Christian Picquet du courant UNIR de la LCR rend compte d'un débat à Limoges réunissant un large arc de forces de gauche.

Ici je veux insister sur un seul point, sans entrer dans le vif du problème. Ce fut une réunion ou apparemment ont pris la parole des représentants de courants ouvertement réformistes comme le MRC, partisan d'un parti 'unique' de la gauche. Des révolutionnaires ont-ils raison ou pas de participer à ce genre de débat ?

Je ne parle évidemment pas de former des alliances avec ces courants, simplement du fait d'engager le débat avec eux devant un public de militants de base. La question est d'autant plus pertinente, selon moi, que tout le monde sent que nous sommes à un tournant dans l'histoire de la gauche française. Si les réunions du NPA attirent parfois beaucoup de monde - particulièrement, il faut le dire, quand il y a Besancenot à l'affiche -, cette formation n'est pas la seule dans ce cas.

La direction de la LCR/NPA a fait le choix, selon Picquet, de bouder cette réunion, comme elle a fait pour la réunion nationale de l'Appel de Politis du 11 octobre (près de 700 personnes, selon un comptage précis). Est-ce au nom du sacro-saint principe d'"indépendance" vis-à-vis du Parti socialiste ? Ou tout simplement parce qu'elle veut marginaliser tous ceux qui ne sont pas prêts à rallier le NPA ?

Pourtant il me semble qu'il y a un principe encore plus fondamental. Les révolutionnaires doivent participer à ce genre de débat, et même le solliciter, pour défendre leur point de vue sur les grandes questions que se posent les travailleurs. Le capitalisme peut-il être 'refondé' ou 'réformé' ? Comment lutter de façon efficace contre les effets de la crise ? Quelle alternative proposons-nous ? Avons-nous besoin d'un parti révolutionnaire, et quel genre de parti peut-on construire à partir de ce qui existe aujourd'hui ? Se contenter de donner ses réponses à ces questions à travers ses propres activités (presse, réunions, tracts ...), sans chercher à convaincre des militants qui ne sont pas (encore) d'accord avec nous, est une marque de sectarisme et de mépris - surtout quand on n'hésite pas à accepter des invitations des Drucker, des Rouquier et d'autres animateurs à la mode.

Il faut aussi avoir la modestie de reconnaître que dans une vraie confrontation d'idées on peut aussi apprendre des autres.

De la lecture : V.I. Lénine, La maladie infantile du communisme

Ci-dessous, un communiqué annonçant la création d'une nouvelle 'fédération' politique. Il s'agit de cinq petits courants de cette gauche critique et alternative qui ont décidé de se fédérer pour avoir un plus grand impact et sans doute dans l'esprit de certains, d'aller vers un nouveau parti. Encore une fois, il ne s'agit pas de courants révolutionnaires, mais de groupements significatifs de militants récalcitrants à la 'normalisation' des directions réformistes des grands partis de gauche. Le fait de réunir autant de courants de gauche, même petits, est rarissime. A suivre avec intérêt et sympathie ...

Communiqué

Des animateurs des Alternatifs, de l'Association des Communistes Unitaires, de la Coordination des Collectifs unitaires pour une alternative au libéralisme se sont réunis le mercredi 15 octobre, en présence d'observateurs d'Alterékolo et d'Ecologie Solidaire.

Tous se félicitent du succès de la réunion organisée par Politis le 11 octobre et de la perspective des Assises du changement pour début 2009. Ils ont constaté aussi que l’aspiration à la constitution d'une nouvelle force politique de transformation sociale et écologique s’est puissamment exprimée lors de cette assemblée.

L'idée de franchir une première étape en ce sens, à travers la création d'une "fédération de forces et de militants", dont l'intitulé fait partie du débat, intéresse largement.

Les réflexions ont commencé, dans diverses villes et départements ; de fait, le processus de discussion est d’ores et déjà engagé en faveur d’une « fédération de forces et de militants », dont il est de plus en plus demandé quels contours et quelles formes de vie collective elle pourrait avoir.

Il est souhaitable que les animateurs des divers courants, réseaux, organisations et les militant-e-s des combats sociaux, écologiques, féministes, altermondialistes et antiracistes discutent d’une telle démarche de construction, évolutive, largement ouverte à toutes personnes et aux forces et courants de la gauche de transformation sociale et écologique.

Il s’agit que toutes celles et tous ceux qui veulent partager ces objectifs se concertent et se rassemblent localement, participent d’ores et déjà à des actions communes et tiennent des réunions communes dans les villes, département et régions, pour que ce projet commun puisse être largement débattu. Les formes de lancement et de développement d’un tel processus, ouvert et transparent, doivent être discutées et précisées par le plus possible de forces et de militant-e-s

Des contributions individuelles ou collectives devraient, dans les semaines qui viennent, permettre que la discussion soit la plus collective et la plus large possible.

Il a été convenu de mettre en place des réunions régulières, ouvertes, permettant de faire le point sur les discussions en cours.
Le 20 octobre 2008

La coordination des collectifs unitaires
Les Alternatifs
Les communistes unitaires
Les alter Ekolo
Ecologie solidaire

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