12 août 2008
Caucase : Arrêt immédiat des combats !
"Un porte-parole de l'OTAN annonce que les ministres des affaires étrangères de ses 26 pays membres ont été convoqués mardi prochain au siège de l'Alliance à Bruxelles pour une réunion extraordinaire consacrée à la crise entre la Russie et la Géorgie. Cette réunion a été convoquée à la demande de Washington "pour consulter ses partenaires sur les conséquences des actions militaires russes en Géorgie", précise la mission américaine auprès de l'OTAN."Dans la Grèce Antique, les JO étaient l'occasion d'une trêve. Aujourd'hui, ils servent à faire oublier la guerre. Pendant que les médias nous saoulent avec des histoires de médailles françaises (enfin, quelques unes) et de records du monde, il y a une vraie guerre chaude dans le Caucase et les rapports se dégradent entre les deux superpuissances nucléaires.
Le Monde, 13 août 2008
Lire le communiqué de la Ligue communiste révolutionnaire
En quelques journées, la guerre dans le Caucase opposant, dans un mauvais remake de guerre froide, les troupes russes à celles de la Géorgie a déjà fait de nombreuses victimes. Les morts et les bléssés se comptent déjà par milliers et les destructions rendent plus difficiles encore le quotidien de populations souffrant de la misère. Le rapport des forces militaires est sans doute asymétrique. Mais les raisons de ce conflit sont multiples et les torts partagés. L’offensive, probablement mal calculée, lancée par les responsables géorgiens est motivée à la fois par la volonté de faire respecter l’intégrité territoriale d’un Etat aux contours contestés et celle de se s’affirmer politiquement et militairement face au voisin russe. Les dirigeants russes veulent quant à eux montrer à l’UE et aux Etat-Unis qu’ils sont de retour comme force impérialiste de premier plan, qu’ils revendiquent le rôle de gendarme régional et que l’entrée dans l’OTAN de plusieurs pays et régions anciennement membres du Pacte de Varsovie constitue à leurs yeux une menace. De ce point de vue, la responsabilité des dirigeants occidentaux est engagée, eux qui font le choix d’élargir l’OTAN, organisation à laquelle la Géorgie entend adhérer. Le fait que le Caucase soit une région stratégique du point de vue des ressources pétrolières renforce évidemment l’intérêt qu’y portent les occidentaux. Pour le reste, les pouvoirs russes et géorgien présentent des similitudes. Les deux sont ultranationalistes, autoritaires et militaristes et la majorité de la population de ces pays n’a rien à gagner dans un tel conflit. Par delà les frontières, les intérêts du monde du travail sont partout les mêmes. La fraternité doit s’imposer, ce qui passe par le respect du droit de tous les peuples à disposer d’eux mêmes. Medvedev vient d’annoncer la fin des opérations militaires de la Russie. Reste que la situation demeure confuse sur le terrain et explosive dans toute cette région. Tout cela rend nécessaire la construction d’un mouvement de solidarité internationale entre les peuples.
Le 12 août 2008
Pour une série d'articles plus approfondis sur le conflit russo-géorgien, lire Socialist Worker (en anglais)
Et encore un article de lenin (aka R** S**) sur son blog Lenin's Tomb : Schisms and cataclysms of the New World Order où l'accent est mis, beaucoup plus que par la LCR, sur la responsabilité de 'notre camp' (l'impérialisme américain et ses alliés).
Il faut effectivement dénoncer à la fois la politique du Kremlin et celle de Saakashvili, que ce dernier ait agi pour le compte des Américains ou sur sa propre initiative. Mais comme à chaque fois que les impérialismes s'affrontent, le plus important pour nous est de dénoncer l'hypocrisie de nos propres dirigeants ('défense de la petite Géorgie 'démocratique' ...).
Il est vrai que cela semble plus urgent en Grande-Bretagne, où le gouvernement est un plus proche allié des Etats-Unis. En France, la politique étrangère de nos gouvernements (de droite ou de gauche) peut faire illusion. Mais n'oublions pas que Sarkozy a décidé de réintégrer le haut commandement de l'OTAN et de renforcer l'intervention française en Afghanistan, et que c'est la volonté des Etats-Unis de prolonger cette alliance militaire vers l'Est et d'effectuer un encerclement de la Russie qui est le principal facteur de déstabilisation des rapports entre les deux pays.
Un article par un camarade américain, Lee Sustar: How imperial rivalries stoked conflict in Georgia
Libellés : Anti-impérialisme, Antiguerre, Géorgie, Russie