30 mai 2008
Adresse aux initiateurs du NPA
Adresse aux initiateurs du NPA - une tribune publiée dans Le Monde du 05/05/08 par Clémentine Autain, Michel Onfray, Luc Boltanski, Elisabeth Claverie, Frédéric Lebaron, Arnaud Viviant
C'est un texte qui fait penser que, malgré l'ironie des uns et les rancunes des autres, il est possible de faire un pas vers une convergence des différentes forces antilibérales et anticapitalistes dans ce pays. Mais ce n'est qu'une possibilité. Pour qu'elle se réalise, il faudra notamment que la LCR se décide à discuter sérieusement avec l'ensemble des acteurs du mouvement, et non seulement avec ceux qui sont d'accord avec le calendrier et les conditions de la mise en place du Nouveau parti anticapitaliste. Et qu'elle nous donne plus de précisions sur la délimitation possible de ce parti qui doit selon moi réunir des militants révolutionnaires et non-révolutionnaires à partir du moment où ils acceptent un programme minimum de revendications dont il faudra discuter d'urgence le contenu.
Il faudra également que des antilibéraux arrêtent de caricaturer la position des révolutionnaires - qu'ils soient "trotskistes" ou pas - pour lesquels la révolution ne se réduit pas à un mythique "Grand Soir". (Personnellement, quand Besancenot dit qu'il n'est pas trotskiste et qu'il invente une nouvelle catégorie "guévaro-libertaire', je trouve ça plutôt inquiétant.) De la même façon, opposer les notions de "force de proposition" et "force de contestation" comme si ces deux pôles de l'action politique étaient mutuellement incompatibles ne me semble pas une bonne façon d'entamer le débat.
Enfin, peut-on enfin en finir avec cette tendance à opposer les "héros du quotidien" ou les "anonymes" (dont le principal intérêt pour la direction de la LCR est qu'ils ont très peu de références théoriques et politiques) à tous ces militants membres ou issus de différents courants politiques, syndicaux et du mouvement social qui font vivre l'opposition à Sarkozy et ont souvent derrière eux des années de militantisme désintéressé. Les 6 000 signataires de l'Appel de Politis sont-ils tous des fainéants ? C'est de la pure démagogie, camarades de la majorité de la Ligue.
Cet article dans Le Monde du 31 mai aide à mieux comprendre le positionnement de Besancenot qui prétend que le réformisme n'existe plus.
C'est à mon avis plus un slogan - efficace peut-être à court terme - qu'une analyse sérieuse. Les révolutionnaires se trompent toujours quand ils se désintéressent à l'état de la gauche traditionnelle sous le prétexte que le capitalisme n'a plus besoin d'elle ou que les travailleurs l'ont délaissée.
Des millions de travailleurs ne font plus certes confiance à cette gauche de compromission (les derniers sondages sur les intentions de vote pour le New Labour en Grande-Bretagne sont à cet égard accablants), mais ce n'est pas pour autant qu'ils ont renoncé définitivement à l'idée qu'il vaut mieux améliorer même de façon marginale le système actuel que le détruire pour en construire un nouveau type de société.
Il ne s'agit pas, comme Besancenot semble le dire, de penser que la seule voie pour l'extrême gauche est de "passer par les organisations traditionnelles", mais de garder une orientation sérieuse sur les organisations de masse (même affaiblies), tout en conservant une indépendance politique totale vis-à-vis de leurs directions.
Et cette interview de Clémentine Autain dans Libération :
Ici, la réponse de la LCR à la tribune de Clémentine Autain et al ...
C'est un texte qui fait penser que, malgré l'ironie des uns et les rancunes des autres, il est possible de faire un pas vers une convergence des différentes forces antilibérales et anticapitalistes dans ce pays. Mais ce n'est qu'une possibilité. Pour qu'elle se réalise, il faudra notamment que la LCR se décide à discuter sérieusement avec l'ensemble des acteurs du mouvement, et non seulement avec ceux qui sont d'accord avec le calendrier et les conditions de la mise en place du Nouveau parti anticapitaliste. Et qu'elle nous donne plus de précisions sur la délimitation possible de ce parti qui doit selon moi réunir des militants révolutionnaires et non-révolutionnaires à partir du moment où ils acceptent un programme minimum de revendications dont il faudra discuter d'urgence le contenu.
Il faudra également que des antilibéraux arrêtent de caricaturer la position des révolutionnaires - qu'ils soient "trotskistes" ou pas - pour lesquels la révolution ne se réduit pas à un mythique "Grand Soir". (Personnellement, quand Besancenot dit qu'il n'est pas trotskiste et qu'il invente une nouvelle catégorie "guévaro-libertaire', je trouve ça plutôt inquiétant.) De la même façon, opposer les notions de "force de proposition" et "force de contestation" comme si ces deux pôles de l'action politique étaient mutuellement incompatibles ne me semble pas une bonne façon d'entamer le débat.
Enfin, peut-on enfin en finir avec cette tendance à opposer les "héros du quotidien" ou les "anonymes" (dont le principal intérêt pour la direction de la LCR est qu'ils ont très peu de références théoriques et politiques) à tous ces militants membres ou issus de différents courants politiques, syndicaux et du mouvement social qui font vivre l'opposition à Sarkozy et ont souvent derrière eux des années de militantisme désintéressé. Les 6 000 signataires de l'Appel de Politis sont-ils tous des fainéants ? C'est de la pure démagogie, camarades de la majorité de la Ligue.
Cet article dans Le Monde du 31 mai aide à mieux comprendre le positionnement de Besancenot qui prétend que le réformisme n'existe plus.
C'est à mon avis plus un slogan - efficace peut-être à court terme - qu'une analyse sérieuse. Les révolutionnaires se trompent toujours quand ils se désintéressent à l'état de la gauche traditionnelle sous le prétexte que le capitalisme n'a plus besoin d'elle ou que les travailleurs l'ont délaissée.
Des millions de travailleurs ne font plus certes confiance à cette gauche de compromission (les derniers sondages sur les intentions de vote pour le New Labour en Grande-Bretagne sont à cet égard accablants), mais ce n'est pas pour autant qu'ils ont renoncé définitivement à l'idée qu'il vaut mieux améliorer même de façon marginale le système actuel que le détruire pour en construire un nouveau type de société.
Il ne s'agit pas, comme Besancenot semble le dire, de penser que la seule voie pour l'extrême gauche est de "passer par les organisations traditionnelles", mais de garder une orientation sérieuse sur les organisations de masse (même affaiblies), tout en conservant une indépendance politique totale vis-à-vis de leurs directions.
Et cette interview de Clémentine Autain dans Libération :
LIBERATION : Si le dialogue s’installe, seriez-vous prête à un rapprochement avec le NPA?
CLEMENTINE AUTAIN : Notre état d’esprit est constructif. La LCR a une part de responsabilité dans l’échec de la candidature unitaire antilibérale à la dernière présidentielle. Mais les torts sont partagés. Nous avons tenté de construire un rassemblement par des accords politiques entre des forces constituées. Ça n’a pas marché. Une nouvelle séquence politique s’ouvre. Compte tenu de l’écho rencontré par Olivier Besancenot dans l’opinion publique, les initiateurs du NPA ont une responsabilité particulière dans la période, à fermer ou à ouvrir. S’il fait l’impasse sur le mélange des traditions culturelles et politiques de gauche, si les militants communistes, écolos et ex-socialistes ne se retrouvent pas dans le NPA, cela ne marchera pas. Il est donc important de dialoguer avec eux.
Ici, la réponse de la LCR à la tribune de Clémentine Autain et al ...
Libellés : Anticapitalisme