17 novembre 2007

 

Enquête sur la diversité : le savoir que refuse SOS Racisme

Le Conseil Constitutionnel de Giscard et de Chirac s'est prononcé donc contre les statistiques ethniques, au nom sans doute du sacro-saint principe de "l'égalité républicaine". Egalité mon oeil (ou "mon pied" comme on dit chez les affreux communautaires d'outre-Manche)!

Personnellement, je n'ai pas peur de vous annoncer la couleur : Je suis blanc, d'origine européenne de l'ouest, marié, salarié du privé, athée et pour la collecte des statistiques si cela peut aider la recherche et permettre un débat sérieux sur les inégalités. Par contre, mes deux enfants sont à la fois blanche et noire, d'origine européenne de l'ouest et antillaise, de culture anglaise et française. Curieux, non ?

Je suis originaire de Birmingham, une ville anglo-irlando-antillo-indo-pakistano-bengalaise (et j'en passe), qui est mieux connue pour la cuisine cachemiraise 'balti' que pour ses équipes de foot (plutôt moyennes). Et je réside à Saint-Denis (vous savez, la ville ou l'équipe du Maroc a joué à domicile hier soir contre les vaillants visiteurs français - buts du noir Govou et de l'arabe Nasri).

Donc, c'est pour vous dire que collecter des statistiques sur les origines ethniques et l'identification nationale, culturelle ou religieuse de la population d'une société aussi diverse et métissée que la notre non seulement ne me choque pas, mais me semble la moindre des choses. D'ailleurs, dans le monde, cela ne choque que certains habitants du village gaulois.

Il ne s'agit bien évidemment pas de "ficher" qui que soit, et si quelqu'un ne veut pas se définir en termes ethniques ou révéler ses convictions personnelles, il doit en avoir le droit.

Dramatiser la question de l'identité culturelle ou de l'appartenance à une "communauté" - le fameux communautarisme qui donne des cauchemars à nos hussards "républicains" -, comme s'il s'agissait d'une question de vie ou de mort pour un modèle français que le monde entier nous envie (sic), revient à défendre le statu quo inégalitaire et discriminatoire.

Voici un texte signé par un grand nombre de chercheurs français et étrangers ...
qui répond partiellement à ces questions ...

/.../ Il ne s’agit nullement « d’enfermer » les personnes interrogées dans des « catégories ethno-raciales », il ne s’agit nullement de recenser les personnes selon leur origine, de faire des « statistiques ethniques » mais plutôt d’évaluer, de mesurer la place de l’ethnicité dans la définition de soi, dans l’assignation à une différence non revendiquée et dans les trajectoires socio-professionnelles. Libre à la personne interrogée de répondre ou de ne pas répondre, de se sentir ou non discriminée en raison de sa couleur de peau ou de sa religion, de mettre en avant plutôt le fait d’être une femme, ouvrière ou employée, trentenaire, ou habitant en banlieue, ou tout ça à la fois !


En effet, nous avons tous et toutes non pas une identité, mais plusieurs, et il n'y aucune raison d'en gommer sous le prétexte - complètement hypocrite en l'occurrence - que "nous sommes tous des enfants de la République".

Le Conseil Constitutionnel, en validant le principe des tests ADN et invalidant la collecte et la publication des statistiques ethniques, a tout faux. Et même Le Monde est d'accord avec moi ...

L'étrange carrière de SOS Racisme, par Pap N'Diaye

L’appel de "SOS racisme" contre les "statistiques ethniques" suscite des réactions d’indignation très nombreuses chez les chercheurs et au-delà, chez celles et ceux qui souhaitent que la connaissance des discriminations s’améliore avec les outils nécessaires. Tout se passe comme si la priorité de "SOS racisme" consistait non point à lutter contre les discriminations, comme on pourrait le croire, mais à batailler contre les chercheurs et les associatifs qui veulent factualiser les discriminations pour mieux les réduire.

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Comments:
oui, pas bête! Vous voyez plus loin.
 
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