04 mai 2007

 

Ecosse : défaite historique du Scottish Labour et effondrement de la gauche radicale



En Ecosse, élections parlementaires et locales ...

Petite révolution électorale : le Parti national écossais (Scottish National Party - SNP) avec 47 sièges, devient le parti le plus important au parlement autonome d'Edimbourg, devant le Scottish Labour Party soutenu par Tony Blair, lors des élections parlementaires qui ont eu lieu le jeudi 4 mai. Le SNP, favorable à l'indépendance, devra trouver des partenaires pour former une majorité stable.

A la gauche de la gauche, le Scottish Socialist Party (0,6%) et Solidarity (1,5%) - tous les deux également pro-indépendance - perdent l'ensemble de leurs six sièges de députés, sur fond de récriminations et procès suite à la scission du SSP. L'ancien parti uni avait obtenu plus de 6% des voix il y a quatre ans.

Aux élections locales, comme aux élections parlementaires, il n'y a eu aucun accord entre les deux organisations issues du même parti. A Glasgow, par exemple, le SSP et Solidarity étaient partout en concurrence. Solidarity, qui a obtenu plus de voix que le SSP dans tous les cas, gagne un siège au conseil municipal, alors que le SSP a perdu son seul représentant. Ailleurs, le SSP a conservé un siège à West Dunbartonshire.

Socialists and Scottish Independence

Il est de bon ton dans la gauche révolutionnaire de soutenir la revendication de l'indépendance de l'Ecosse non seulement parce qu'elle est justifiée par l'existence d'une nation écossaise - que personne ne peut d'ailleurs mettre en doute - mais aussi comme un pas significatif vers le socialisme. Neil Davidson, historien reconnu et militant de Solidarity - Scotland's Socialist Movement, a un autre point de vue, qu'il exprime dans cet article publié dans le n° 114 de la revue marxiste britannique International Socialism.
Voici la conclusion de l'article (traduction Le Poireau Rouge):
/.../ Pourquoi ce débat est-il si persistent ? Pendant toutes la période de défaites des années 1980 et du début des années 1990, beaucoup de militants de l'extrême gauche écossaise acceptèrent l'idée qu'une majorité des travailleurs anglais avait succombé au thatchérisme, qu'il n'y aurait plus de luttes au niveau de la Grande-Bretagne comme celle des mineurs et que la seule solution était de baser l'activité des socialistes sur l'Ecosse. Ayant opté pour cette position, il devint alors nécessaire, afin de la défendre, d'exagérer les capacités particulières de la classe ouvrière écossaise, d'inventer des exemples fictifs de l'oppression nationale, d'exagérer le rôle de l'Etat britannique dans le monde pour que sa disparition devienne une priorité absolue et, ce qui est particulièrement grave, de minimiser l'importance des luttes réelles contre la guerre et la mondialisation capitaliste précisément parce qu'elles n'étaient pas limitées à la "prison" écossaise dans laquelle le nationalisme de gauche s'était enfermé.
Contre cette élévation de l'indépendance de l'Ecosse en principe, la gauche doit répondre que les principes se trouvent ailleurs. Aucun soutien à l'Etat britannique, quelques soient les circonstances, mais aucune défense non plus de l'idée que des ajustements constitutionnels à ses composants égale la "destruction" de l'Etat. Aucune concession au mythe des "valeurs britanniques", mais aucune défense de l'idée que les "valeurs écossaises" ne sont également infectées par les poisons de la race et de l'empire. Par dessus de tout, nous devons comprendre que la question nationale écossaise est essentiellement un problème tactique. La sécession en elle-même de fera pas disparaître les problèmes du pouvoir étatique et de la construction du socialisme qui continueront à nous hanter.
Pour notre ami Murray Smith, la question nationale écossaise n'est pas du tout "un problème tactique". Dans The Scottish elections and the SSP, il analyse les résultats des élections écossaises d'un autre point de vue (en anglais).

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