24 avril 2007

 

Mobilisation générale pour battre la droite en votant Royal au deuxième tour !

Leçons du 1er tour pour la gauche radicale : une première réaction

Déclaration de la Rédaction de la revue Socialisme International 24.04.07

Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle comportent des leçons cruciales pour toute la gauche radicale en France.

Le réflexe du « vote utile » a pesé lourd – bien des gens ont voté pour Ségolène Royal par peur de revoir Le Pen au deuxième tour comme en 2002.

Du côté du PCF, Marie-George Buffet n’a pas réussi à se présenter comme une candidate de rassemblement à gauche ; son mauvais score va aggraver la crise au sein du parti.

La candidature d'Arlette Laguiller a souffert du fait que son organisation a été absente de certaines des mobilisations les plus populaires de ces dernières années (forums sociaux, manifestations anti-Le Pen de 2002). La direction de Lutte Ouvrière va sans doute conclure que le pays a évolué vers la droite et qu’il y a peu de possibilités de résistance du côté des travailleurs. Son pessimisme va être renforcé. L’appel inhabituel à voter Royal au deuxième tour provient d’un souci de ne pas se couper entièrement de sa base électorale réduite.

La division entre les candidats de la gauche radicale a pesé lourd. L’ensemble de la gauche de la gauche s’est vue cantonner à des petits scores.

Celui qui s’en est le mieux sorti, Olivier Besancenot est un candidat talentueux qui passe bien auprès des médias et sait attirer de nombreux jeunes, notamment. Mais la direction de la LCR aura tort de tirer la conclusion qu’elle a eu raison de faire cavalier seul. A elle seule, la LCR ne pourra pas rassembler l’essentiel des forces de la gauche antilibérale et anticapitaliste. Elle doit tirer les leçons de l’échec de l'unité, dont elle porte une part importante de responsabilité. Sa décision il y a quelques mois de tourner le dos au processus unitaire a produit beaucoup de méfiance (au mieux) parmi les militants engagés dans les collectifs et largement au-delà. Son annonce d'un retour à une stratégie unitaire ne convaincra personne si elle n'est pas suivie d'une ouverture franche et substantielle aux autres forces de la gauche radicale.

Malgré son score décevant, nous devons remercier José Bové d’avoir porté les couleurs de la gauche antilibérale unitaire. Sa campagne, lancée sans organisation et sans financement, a été caractérisée par beaucoup d’amateurisme, surtout au début, mais la dynamique militante a été indéniable, comme témoignent les nombreuses initiatives locales, les dizaines de milliers de personnes qui ont assisté aux meetings, l’accueil chaleureux que José a reçu dans des quartiers populaires généralement délaissés par les autres candidats, la diversité de ses porte-parole. La campagne Bové était la seule à être soutenue par des communistes unitaires, par la petite partie de la LCR qui a résisté aux pressions de la discipline de l’organisation, par des Verts de gauche, les Alternatifs, des organisations de travailleurs immigrés, des associations de quartier, et par une partie importante des collectifs antilibéraux. Cette candidature a pu démontrer ce qui aurait été possible ensemble.

Nous avons beaucoup de témoignages d’électeurs et même de militants dans les quartiers populaires qui ont, malgré tout, préféré par « réalisme » politique voter pour Ségolène Royal ou même pour François Bayrou dès le premier tour. Ils ne sont pas pour autant acquis aux thèses de ces deux candidats. Ils seront disponibles pour les luttes électorales et sociales à venir. Le capital de sympathie et les liens qui ont été noués à travers la campagne Bové sont un acquis qui doit être préservé pour la construction future d’une nouvelle force politique à la gauche du PS.

La gauche radicale doit toujours se rappeler que les luttes sont au moins aussi importantes que les élections, et que ce sont les réseaux de militants plutôt que de simples électeurs qui porteront l’influence de la gauche radicale dans les combats à venir.

Il faut maintenant une mobilisation générale pour un vote Royal au deuxième tour. Si Sarkozy est élu, tous les combats antilibéraux deviendront beaucoup plus difficiles, non seulement à cause de la détermination de cet individu, mais surtout à cause de la démoralisation qui guetterait l’ensemble de notre classe.

Sarkozy est un homme dangereux. Si l'actuel président de l'UMP avait été élu président il y a cinq ans, il se pourrait bien que de jeunes soldats français se trouvent aujourd’hui en Irak pour tuer et se faire tuer pour le pétrole. Sa victoire annoncée au 2ème tour a déjà été saluée par des partisans de l'administration américaine. Les initiatives de Sarkozy pendant sa campagne – comme la proposition d’un ministère de l’immigration et de l’identité nationale – sont également là pour nous rappeler le danger qu’il pose pour les immigrés, enfants d’immigrés, et tous ceux qui détestent le racisme.

Tous ensemble dans la campagne pour battre Sarkozy !

Pour une gauche radicale unitaire aux législatives et dans les luttes !

La rédaction de la revue Socialisme International, le 24 avril 2007.
Pour tout contact : john.mullen @ wanadoo.fr

Un article de Cédric Durand qui va dans le même sens ...

Une déclaration du courant unitaire de la LCR qui est nettement plus réaliste et moins triomphaliste que celle de la direction ...

Tout faire pour battre Sarkozy par le vote Ségolène Royal

La mobilisation exceptionnelle des électeurs et des électrices a manifesté la volonté d'empêcher la réédition du 21 avril 2002. L'enjeu est à présent clair : au second tour, Nicolas Sarkozy sera tout à la fois le candidat de la droite et de l'extrême droite. Il veut imposer une politique qui représente une grave menace pour les salariés, les jeunes, les femmes, les immigrés, le peuple de ce pays. La mobilisation de toutes et de tous est nécessaire pour le battre. Aucune voix ne doit manquer à Ségolène Royal, le 6 mai.
La gauche, dans ses diverses composantes, n'a pourtant pas été à la hauteur de la situation. Le Parti Socialiste, avec le « pacte présidentiel » porté par Ségolène Royal, n'a pas proposé la politique de rupture avec le libéralisme et avec la logique antidémocratique de la V° République, qui est nécessaire pour répondre aux aspirations populaires.
Quant aux forces de la gauche antilibérale, victimes du vote utile, elles n'ont pas su s'appuyer sur la dynamique du « non » de gauche au traité constitutionnel européen et sur les mobilisations sociales des dernières années, qui se sont poursuivies durant toute la campagne électorale. Elles se sont dispersées dans une concurrence qui à fait perdre à leurs propositions politiques une grande part de crédibilité.
Nous nous félicitons du résultat de notre camarade Olivier Besancenot, mais force nous est en même temps de constater que le total des voix antilibérales à gauche est le plus faible depuis une décennie. Forte de son résultat, il est de la responsabilité de la LCR de prendre dès aujourd'hui, avec la toute la gauche du 29 Mai, des initiatives pour mobiliser toutes les énergies contre Sarkozy, en faisant ainsi entendre l'exigence de la rupture avec le libéralisme, indispensable si l'on veut vraiment battre la droite. L'appel à la tenue d'un grand meeting de la gauche antilibérale à Paris, et de réunions du même type en province, doit permettre d'amplifier la mobilisation pour battre le candidat de la droite et de l'extrême droite.
Au-delà, il est également de la responsabilité de la LCR de prendre l'initiative de rassembler la gauche antilibérale dans l'objectif de construire une réelle alternative à la droite et au social-libéralisme, ce qui passe en premier lieu par la recherche d'un maximum de candidatures communes aux élections législatives.
Battre Sarkozy le 6 mai, empêcher la droite d'avoir une majorité à l'Assemblée nationale en juin, redonner son poids véritable à la gauche antilibérale dans l'électorat populaire, en toute indépendance vis-à-vis du social-libéralisme et de ses tentations d'alliance au centre : tels sont les objectifs que défendent les militants unitaires de la LCR.

Le 22 Avril 2007, 23h00 Christian Picquet, Alain Faradji, Céline Malaisé, Francis Sitel. Membres du bureau politique de la Ligue communiste révolutionnaire. Courant UNIR 100% à gauche de la LCR.

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