19 juin 2009
Elections européennes: analyse des Communistes Unitaires
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Le n° 39 du bulletin de l'Association des Communistes Unitaires, Cerises (PDF)
Avec un peu de retard, voici ce que disent les Communistes Unitaires ...
Après le 7 juin
Le résultat du scrutin européen a été marqué par :
-l’ampleur de l’abstention, autour de 60 % des inscrits : nouveau témoignage de la désaffection des citoyens à l’égard de la politique telle qu’elle est et à l’égard de l’Union européenne telle qu’elle se construit, que renforce entre autres éléments la division de la gauche de transformation. Notons que cela rend difficilement analysable les résultats du scrutin,
-le score de l’UMP, qui témoigne de la bonne mobilisation de l’électorat sarkoziste (autour de la seule liste soutenant l’hyper président)
-le score calamiteux du Parti socialiste, qui montre son incapacité à proposer une alternative politique crédible
-le score important des listes Europe écologie, qui manifeste à la fois la forte sensibilité d’une partie substantielle des électeurs aux enjeux écologiques, de la recherche d’issues nouvelles à la crise et de l’intérêt pour de nouvelles formes de prise de parole politique, incluant le fait unitaire. Notons au passage la présence en son sein de militants antilibéraux.
-le mauvais score du Modem.
Il montre à la fois la persistance d'un espace politique pour la gauche de transformation sociale et écologique - renforcée par sa concomitance avec l'affaiblissement du Parti socialiste -, l’effet de la division des forces de gauche opposées au traité de Lisbonne, aboutissant à ce qu’elles soient réduites à la portion congrue au Parlement européen quand elles auraient pu être nombreuses1.
Front de gauche. Des centaines de milliers d'électeurs ont considéré qu’il exprimait un regroupement électoral certes partiel mais positif. Avec 6,4 % des voix, le FG dépasse légèrement le score du PCF seul en 2004. Avec cinq élus qui feront partie du groupe de la gauche radicale au Parlement européen, il gagne deux sièges.
On peut dans le même temps penser que son élargissement à d'autres forces aurait permis qu'il obtienne un résultat beaucoup plus significatif, non principalement par le nombre de militants supplémentaires qui auraient ainsi été mobilisés mais par les signes qui auraient alors été donnés, par la diversité qui aurait pu s'exprimer dans la campagne, par son ouverture à des acteurs du mouvement social et par ce que cela aurait pu exprimer sur la possibilité d’une autre manière de faire force politique.
La Fédération pour une Alternative Ecologique et Sociale n’offrait évidemment pas nécessairement la garantie d’un résultat extraordinaire, mais force est de constater qu’elle aurait pu signifier un pluralisme beaucoup plus large que celui dont le Front de gauche a donné l’image, incluant particulièrement la dimension écologique, ainsi que la recherche d’un nouveau type de rapport à la société civile et au mouvement social. Il se trouve que ces dimensions ont de fait été incarnées d’une certaine manière par la liste Europe Ecologie : sa forme « hybride » - que l’on reproche parfois à la Fédération - a été loin d’être un handicap…
NPA. Même si le résultat du NPA est supérieur au résultat LCR-LO de 2004, son choix d’une candidature solitaire, donc non unitaire, a été jugé défavorablement par beaucoup de ceux qui espéraient initialement (ou qui potentiellement auraient pu) donner de la force à la critique radicale du capitalisme en votant pour lui. Nous verrons si le NPA modifie son orientation consistant à se focaliser sur sa propre structuration et son ancrage dans un espace politique séparé des autres composantes de la gauche de transformation - comme l’y appelle le courant « Alternative et convergences » qui se structure en son sein et comme y aspirent beaucoup des jeunes membres qui l’ont rejoint au cours de son processus constitutif - ou s'il entend prendre durablement la place marginale qui fut longtemps occupée par la LCR (et dans une certaine mesure par Lutte ouvrière).
Bref, là où le défi pour la gauche de transformation sociale et écologique était de développer une dynamique unitaire du même type que celle de 2005 contre le Traité constitutionnel européen, où l’ambition d’un processus majoritaire avait été déterminante dans les choix de chaque composante du rassemblement, c’est la course entre les petites listes de cette gauche-là qui a mobilisé l’attention.
_________
1. Front de gauche + NPA = 11 %. Une dynamique unitaire aurait probablement permis de se rapprocher considérablement des scores d’Europe écologie et du PS. Le choix du NPA de poser comme condition préalable à une convergence électorale un engagement pour les futures échéances a contribué à stériliser le champ politique qu’une dynamique unitaire aurait bouleversé, imposant aussitôt une autre configuration pour la suite, notamment dans la perspective des élections régionales. Quel gâchis !
Le n° 39 du bulletin de l'Association des Communistes Unitaires, Cerises (PDF)
Avec un peu de retard, voici ce que disent les Communistes Unitaires ...
Après le 7 juin
Le résultat du scrutin européen a été marqué par :
-l’ampleur de l’abstention, autour de 60 % des inscrits : nouveau témoignage de la désaffection des citoyens à l’égard de la politique telle qu’elle est et à l’égard de l’Union européenne telle qu’elle se construit, que renforce entre autres éléments la division de la gauche de transformation. Notons que cela rend difficilement analysable les résultats du scrutin,
-le score de l’UMP, qui témoigne de la bonne mobilisation de l’électorat sarkoziste (autour de la seule liste soutenant l’hyper président)
-le score calamiteux du Parti socialiste, qui montre son incapacité à proposer une alternative politique crédible
-le score important des listes Europe écologie, qui manifeste à la fois la forte sensibilité d’une partie substantielle des électeurs aux enjeux écologiques, de la recherche d’issues nouvelles à la crise et de l’intérêt pour de nouvelles formes de prise de parole politique, incluant le fait unitaire. Notons au passage la présence en son sein de militants antilibéraux.
-le mauvais score du Modem.
Il montre à la fois la persistance d'un espace politique pour la gauche de transformation sociale et écologique - renforcée par sa concomitance avec l'affaiblissement du Parti socialiste -, l’effet de la division des forces de gauche opposées au traité de Lisbonne, aboutissant à ce qu’elles soient réduites à la portion congrue au Parlement européen quand elles auraient pu être nombreuses1.
Front de gauche. Des centaines de milliers d'électeurs ont considéré qu’il exprimait un regroupement électoral certes partiel mais positif. Avec 6,4 % des voix, le FG dépasse légèrement le score du PCF seul en 2004. Avec cinq élus qui feront partie du groupe de la gauche radicale au Parlement européen, il gagne deux sièges.
On peut dans le même temps penser que son élargissement à d'autres forces aurait permis qu'il obtienne un résultat beaucoup plus significatif, non principalement par le nombre de militants supplémentaires qui auraient ainsi été mobilisés mais par les signes qui auraient alors été donnés, par la diversité qui aurait pu s'exprimer dans la campagne, par son ouverture à des acteurs du mouvement social et par ce que cela aurait pu exprimer sur la possibilité d’une autre manière de faire force politique.
La Fédération pour une Alternative Ecologique et Sociale n’offrait évidemment pas nécessairement la garantie d’un résultat extraordinaire, mais force est de constater qu’elle aurait pu signifier un pluralisme beaucoup plus large que celui dont le Front de gauche a donné l’image, incluant particulièrement la dimension écologique, ainsi que la recherche d’un nouveau type de rapport à la société civile et au mouvement social. Il se trouve que ces dimensions ont de fait été incarnées d’une certaine manière par la liste Europe Ecologie : sa forme « hybride » - que l’on reproche parfois à la Fédération - a été loin d’être un handicap…
NPA. Même si le résultat du NPA est supérieur au résultat LCR-LO de 2004, son choix d’une candidature solitaire, donc non unitaire, a été jugé défavorablement par beaucoup de ceux qui espéraient initialement (ou qui potentiellement auraient pu) donner de la force à la critique radicale du capitalisme en votant pour lui. Nous verrons si le NPA modifie son orientation consistant à se focaliser sur sa propre structuration et son ancrage dans un espace politique séparé des autres composantes de la gauche de transformation - comme l’y appelle le courant « Alternative et convergences » qui se structure en son sein et comme y aspirent beaucoup des jeunes membres qui l’ont rejoint au cours de son processus constitutif - ou s'il entend prendre durablement la place marginale qui fut longtemps occupée par la LCR (et dans une certaine mesure par Lutte ouvrière).
Bref, là où le défi pour la gauche de transformation sociale et écologique était de développer une dynamique unitaire du même type que celle de 2005 contre le Traité constitutionnel européen, où l’ambition d’un processus majoritaire avait été déterminante dans les choix de chaque composante du rassemblement, c’est la course entre les petites listes de cette gauche-là qui a mobilisé l’attention.
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1. Front de gauche + NPA = 11 %. Une dynamique unitaire aurait probablement permis de se rapprocher considérablement des scores d’Europe écologie et du PS. Le choix du NPA de poser comme condition préalable à une convergence électorale un engagement pour les futures échéances a contribué à stériliser le champ politique qu’une dynamique unitaire aurait bouleversé, imposant aussitôt une autre configuration pour la suite, notamment dans la perspective des élections régionales. Quel gâchis !
Libellés : Communistes unitaires, Elections européennes 2009