11 septembre 2008
Basta de racismo !
Au Pérou, comme en France, il faut lutter contre le racisme !
Le nouveau parti anticapitaliste dont nous avons besoin doit lutter non seulement contre l'exploitation sur le lieu de travail, mais s'afficher fièrement antiraciste et s'opposer à toutes les formes de discrimination.
Il y a quelques années j'ai écrit pour le petit journal Gauche! quelques articles pour expliquer simplement, en un langage libre de tout jargon marxisant, pourquoi nous sommes contre le racisme, contre le contrôle de l'immigration et ce que nous pensons du nationalisme.
Ils ont été écrit bien avant les émeutes dans les banlieues en 2005, mais à la lumière de ces événements, il me semble qu'ils n'ont rien perdu de leur pertinence. Ce ne sont sans doute pas des contributions majeures à notre compréhension sociologique ou philosophique du racisme et de la xénophobie. Mais s'ils peuvent aider d'autres camarades à répandre nos idées un peu plus largement, en les adaptant si nécessaire (et en améliorant le français!), tant mieux.
Ont été publiés en ligne :
Pourquoi nous disons non au contrôle de l'immigration
La question du nationalisme (1999)
L'article suivant n'a pas été, sauf erreur de ma part, publié en ligne :
La France terre d’accueil et champion des droits de l’homme ?
Le journal Le Monde du 17 décembre a consacré un dossier très intéressant au sujet du racisme en France qui devait faire réfléchir tous les gens de gauche qui pensent encore que les vieilles recettes républicaines et laïques suffisent pour assurer l’intégration et l’égalité des droits des travailleurs étrangers vivants en France (ou tout au moins pour leurs enfants nés sur le sol français).
L’existence d’une discrimination (autre que marginale) basée sur la couleur de la peau ou l’origine ethnique est souvent considérée comme impossible dans une république française à l’origine de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1789), de l’abolition de l’esclavage (1848), du droit à l’instruction publique et … de l’élection d’une Miss France métisse en 1999 ! (Mais une république qui a attendu 1946 pour accorder le droit de vote aux femmes !).
Certes, l’idée d’accorder le droit de vote aux résidents non-membres de l’Union européenne semble se faire un chemin, même au sein de la gauche ‘nationale-républicaine’ à la Chevènement. Mais les partisans d’une véritable égalité des droits, s’ils peuvent s’en réjouir, ne doivent pas se faire des illusions – le chemin sera long et les arguments durs !
Ainsi, une lettre au Monde du ministre de l’Intérieur lui-même, précise le lien qu’il continue à faire entre citoyenneté et nationalité. Il s’oppose certes à la ségrégation sur une base ethnique mais ne résiste pas à la démagogie chauvine en ajoutant « plus particulièrement à l’égard des ressortissants de pays notamment africains qui ont versé leur sang pour la libération du pays ». Il limite le droit de vote aux élections locales à ceux qui possèdent une carte de séjour de dix ans au moment de son renouvellement (il faut donc dans le meilleur des cas avoir vécu en France depuis plus de dix ans).
Chevènement ne conçoit l’exercice du droit de vote que dans la perspective d’une volonté de s’intégrer à la société française à travers une démarche de naturalisation.
Enfin il ressort le vieil argument que ceux qui revendiquent une égalité réelle ne font que « exciter la xénophobie et faire le lit de l’extrême-droite » (argument employé la veille par Philippe Séguin pour justifier son opposition à toute extension du droit de vote).
Le dossier du Monde en dit long sur la réalité de cette société. Il démontre que, dans les services publics (éducation, HLMs…) comme dans le privé (discriminations à l’embauche et sur le marché du logement), la couleur de la peau ou l’origine ethnique prime souvent sur l’égalité des droits garantie par la constitution. La démonstration est d’autant plus convaincante que beaucoup des victimes de cette discrimination sont de nationalité française, qu’elles soient issues de l’immigration étrangère mais nées en France ou originaires des DOMs-TOMs.
Témoignages à l’appui, les journalistes du Monde démontrent que la discrimination, le rejet, le mépris sont le lot quotidien de nombreux immigrés africains, arabes ou antillais – et de leurs enfants nés en France. Même la réussite scolaire ne garantit pas l’acceptation.. Sur le marché du travail, les jeunes noirs ou arabes sont défavorisés par rapport à leurs concitoyens blancs, et des années d’études se soldent trop souvent par des années de chômage ou de petits boulots.
Dans le logement, c’est le refus de louer un appartement (« Au téléphone, on me disait que c’était OK. Quand j’arrivais pour visiter, on me disait que c’était déjà loué. ») ou des années d’attente pour un HLM.
Dans l’éducation, c’est la ségrégation par écoles ou par classes à l’intérieur d’une même école. Ainsi, les journalistes donnent l’exemple de trois écoles voisines du 12ème arrondissement, dont le taux d’enfants d’origine étrangère va de 40 % à 6 %. Et celui d’un collège de la Dordogne qui a regroupé ses 25 élèves d’origine turque dans la même classe. Ils citent un professeur de sciences de l’éducation qui décrit l’attitude de beaucoup de chefs d’établissement : « Confrontés à l’arrivée massive de jeunes qui n’avaient pas avant accès à l’enseignement général, (ils) font tout pour garder les élèves issus des classes moyennes en les regroupant. »
Gauche ! doit continuer à expliquer que seule la solidarité entre les travailleurs, quelque soient leurs nationalité, origine ethnique ou religion ne peut garantir le progrès social. La démagogie ‘républicaine’ sert surtout d’écran de fumée pour masquer la réalité d’un système de classe qui a besoin pour survivre d’entretenir de vieux préjugés comme celle de la ‘nation française’ et de la supériorité du ‘peuple français’.
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