16 juin 2007

 

A Clermont-Ferrand, deux candidats se réclament de la LCR

En tant que militant unitaire de Saint-Denis, et ancien membre de la section locale de la LCR, je ne peux pas passer sous silence cette affaire de Clermont Ferrand, où une militante de Saint-Denis, Julia Gilger, est envoyée diviser le vote de l'extrême-gauche dans la capitale auvergnate. Le fait même que la direction a dû se tourner vers cette militante disciplinée est lui-même significatif. Il n'y avait donc aucun membre de la Ligue disponible dans toute la région clermontoise ? Selon Alain Krivine (un autre habitant de Saint-Denis), il était absolument nécessaire de présenter un(e) candidat(e) de la majorité dans cette circonscription, alors que son organisation possèdait en Alain Laffont un représentant - déjà conseiller municipal - reconnu et soutenu par d'autres forces de la gauche antilibérale (mais c'est sans doute ce qu'on lui reproche). Pour, selon lui, "ne pas laisser le sigle de la LCR" à des opposants. Le sigle ? Le choix de mot est intéressant et assez révélateur.

LE MONDE 06.06.07

C'est une première pour la Ligue communiste révolutionnaire (LCR). Pour les élections législatives, l'organisation d'Olivier Besancenot aura deux candidats dans la première circonscription de Clermont-Ferrand. Les divisions de la campagne présidentielle, qui ont vu s'opposer deux options - l'une, majoritaire, favorable à une candidature affirmée d'Olivier Besancenot, l'autre, minoritaire, partisane d'une candidature unitaire - ont laissé des traces. Et des rancoeurs difficilement surmontables.

Ce mardi 5 juin, ce sont deux meetings qui se tiennent dans la ville sous le sigle de la LCR. Le premier, dans les quartiers nord de la ville, accueille Alain Laffont, personnalité de la "Ligue" locale, qui se présente pour la sixième fois. Militant de la Ligue depuis le 11 septembre 1973 - "le jour où Pinochet a fait son coup d'Etat au Chili" -, celui qu'on appelle "le médecin des pauvres" a été de tous les combats clermontois.

Elu conseiller municipal en 1995, puis de nouveau en 2001 avec 8,6 % des voix, il est devenu la figure de l'opposition de gauche au conseil municipal : contre Roger Quillot (PS), il fut l'"emmerdeur" qui n'a jamais voté un budget ; contre les démolitions de barres d'immeubles, il s'affronte au maire PS actuel, Serge Godard. Mais c'est surtout "Monsieur anti-incinérateur", celui qui empêche depuis dix ans la réalisation d'un gros projet qui empoisonne la gauche clermontoise. Derrière lui, la très grosse majorité de la fédération LCR du Puy-de-Dôme, mais aussi ce qui reste du collectif unitaire antilibéral et du comité Bové. "La LCR a toujours milité pour un parti anticapitaliste large. C'est ce qu'on tente ici", dit calmement ce sexagénaire.

En face, à la Maison du peuple, Julia Gilger, une enseignante de la région parisienne, parachutée par la direction nationale. La jeune femme a du mal à faire sa campagne avec une poignée de militants de la fédération locale fidèles à Paris. La LCR a dû même demander un coup de main à Lutte ouvrière pour couvrir les panneaux électoraux. "Je suis là pour soutenir les copains qui ont fait la campagne Besancenot et affirmer la cohérence de la LCR", explique Mme Gilger.

EXCLUSION

La jeune femme, qui travaille dans un lycée professionnel de Saint-Denis, doit se contenter de quelques heures sur place, "en déplaçant des cours et le week-end". "Il n'était pas question de laisser le sigle à des militants qui ont fait la campagne de Bové", explique Alain Krivine, porte-parole de la LCR. "C'est vrai que Laffont est une figure, mais on verra dans quelque temps..."
La menace n'est pas faite en l'air. La direction nationale a donné son feu vert à une procédure de dissolution de la fédération rebelle. Quarante-sept militants sont concernés par une exclusion discutée fin juin. "On reconstruira derrière", lâche Krivine. Dans la section, c'est la consternation. Khalid Habballah, jeune patron d'un "café-chicha", enrage : "A Clermont, quand on adhère à la LCR, c'est sur une ligne ouverte et unitaire. On ne s'arrêtera pas."

"Cette concurrence est une première dans l'histoire de la Ligue. Ils ont traité une crise politique par des mesures administratives qui ridiculisent toute l'organisation", constate Christian Picquet, dont la tendance "tient" la fédération. Pour Claude Debons, ancien porte-parole des Collectifs unitaires, venu soutenir M. Laffont, le schisme est plus profond : "ici, c'est la Ligue historique, unitaire, qui a réussi. Mais elle ne correspond plus à la nouvelle LCR de Besancenot."

Sylvia Zappi

La profession de foi d'Alain Laffont ...

Déclaration de la fédération du Puy-de-Dôme de la LCR, le 4 juin 2007

Les deux vont de pair : pour combattre la droite et son programme de régression sociale absolue, une vraie gauche, fidèle à ses valeurs, totalement indépendante et clairement démarquée de la gauche de renoncement qu’incarne le PS est indispensable. Mais pour être crédible et peser sur la situation sociale et politique, la gauche de gauche doit également être capable de surmonter ses divisions et de voir plus loin que le petit bout des calculs d’appareils bien dérisoires au regard des enjeux.
Ceux-ci sont finalement assez simples : le code du travail, les services publics, les droits sociaux et démocratiques durement conquis, vont ils être laminés et détruits au cours des mois et des années qui viennent ? Rien n’est plus urgent que d’organiser la riposte unitaire face aux attaques annoncées par le gouvernement. Préparer ce combat ne se fera pas avec une gauche qui lorgne vers le centre mais avec une gauche qui unit mouvement syndical et mouvement social, partis de gauche sincèrement soucieux de résister et d’agir, citoyens désireux de se rapproprier la politique. Oui, nous continuons à penser que face au paysage dévasté de la gauche, l’attente persiste d’une gauche 100 % à gauche et 100% unitaire, aussi fidèle aux exploités et aux opprimés que la gauche de gouvernement leur fut infidèle.
La LCR 63 n’est pas dans la surenchère. Nos références, ce sont les revendications et les aspirations unitaires du monde du travail et de la jeunesse. Nous ne partons pas de rien. Si la défaite électorale affole les boussoles et accélère des ralliements annoncés, elle n’annule pas les capacités de mobilisation qu’ont manifestées les grèves de 1995, le mouvement altermondialiste aux quatre coins de la planète, la mobilisation de 2003 sur les retraites, la campagne du non de gauche au traité constitutionnel, la révolte des banlieues ou encore la victoire contre le CPE.
Nous voulons renouer avec ces élans de résistance et d’espoir et au delà leur donner un prolongement et une traduction politique. Bien des obstacles restent à lever. Nos candidats unitaires aux élections législatives s’y emploieront. Justice sociale et conquête de droits sociaux et démocratiques pour tous opposables au despotisme de marché généralisé seront au cœur de leur programme. Au démagogique « travailler plus pour gagner plus », ils opposeront la revendication d’un travail et d’un revenu dignes pour tous, l’éradication du fléau de la précarité et du chômage. Face aux manœuvres visant à faire adopter un traité constitutionnel européen allégé, il rappelleront le mandat du 29 mai 2005 en faisant de l’harmonisation sociale et fiscale un préalable à tout nouveau traité. Contre la « refondation sociale » du Medef, ils appelleront à la défense des services publics et de la protection sociale. A l’ingérence humanitaire militarisée, ils opposeront la solidarité entre les peuples. Contre l’égoïsme et le repli identitaire, la citoyenneté, l’égalité des droits, la régularisation des sans-papiers. Oui, « Nos vies valent plus que leurs profits » ! A la concurrence de tous contre tous à de la privatisation du monde nous préfèrerons définitivement la solidarité et le partage des richesses.
Ce projet radicalement anticapitaliste, écologiste, féministe, démocratique, altermondialiste 100 % à gauche est celui de toute la LCR. En y ajoutant l’exigence unitaire la Fédération 63 de la LCR se veut fidèle à des racines et un passé porteurs d’avenir.


COMMUNIQUÉ
Alain LAFFONT et Khalid HABBALLAH, candidats pour l’unité antilibérale soutenus par la fédération 63 de la LCR, les Alterékolos 63, les Comités antilibéraux 63, les Comités Bové 63. 4,45% des électrices et des électeurs nous ont accordé leur confiance, nous leur adressons un grand merci. La volonté unitaire a trouvé un écho. Merci, car ils lancent, en nous mettant en tête de tous les candidats antilibéraux, un message pour le rassemblement de la gauche de gauche pour que ça change vraiment. Merci, pour l’espoir créé à Clermont où nous recueillons 5,53%. Cet espoir laisse augurer la possibilité d’une liste unitaire antilibérale à Clermont pour les prochaines élections municipales de mars 2008. Merci, pour la reconnaissance du travail de terrain dans les quartiers nord où nous faisons jusqu’à 17,5% aux Vergnes. La candidature parisienne parachutée de Julia Gilger a eu deux effets, ajouter la division à la division et empêcher la LCR de franchir la barre des 5% sur la circonscription. Nous réaffirmons notre message d’unité et de rassemblement. Pour le deuxième tour, nous appelons à battre la droite. Pour cela, les abstentionnistes de gauche doivent aller voter pour que Anne Courtillé soit éliminée.

Alain LAFFONT & Khalid HABBALLAH Clermont le 12/06/07

Le dernier bulletin de l'association UNIR 100% à gauche (courant unitaire de la LCR): article de Christian Piquet

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