16 mars 2007
NOUS, MILITANT-E-S DE LA LCR, PARTIES PRENANTES DE LA CAMPAGNE DE JOSE BOVE ...
Par Emmanuel Chanial et Jean Malifaud
Alors que la campagne présidentielle entre dans sa dernière ligne droite et que les collectifs unitaires doivent décider dans les jours qui viennent des suites à donner à la campagne de José Bové, nous estimons nécessaire de préciser notre position. Nous le faisons comme militant-e-s de la LCR engagé-e-s dans la campagne Bové depuis la mi-janvier. Nous souhaitons rappeler ce pour quoi nous nous sommes engagé-e-s ainsi et comment nous voyons la situation à l’heure actuelle.
Favorables depuis des mois à une candidature unitaire anti-libérale à la présidentielle, nous ne pouvions qu’être très déçu-e-s après l’échec du processus en décembre 2006, le PCF décidant de présenter Marie-George Buffet. Auparavant, nous avions été en désaccord (et nous l’avions dit publiquement) avec la majorité de la direction de notre organisation, qui s’était refusée à signer l’appel unitaire en mai et, depuis cette date, n’avait fait que multiplier les obstacles à l’unité, pourtant souhaitée par la résolution très majoritaire de la Conférence nationale de la LCR de juin 2006.
La pétition pour que José Bové soit candidat a montré la force du courant unitaire et la volonté de dizaines de milliers de citoyen-ne-s, dont de nombreux-ses militant-e-s, de voir se concrétiser une candidature unitaire. Ils-elles avaient compris que c’était là le dernier espoir qu’elle se réalise. Nous avons décidé de participer à cette aventure parce que nous considérions qu’il fallait tout tenter pour éviter la division des anti-libéraux. Nous pensions possible de faire une dernière pression sur les directions du PCF et de la LCR, et notamment sur cette dernière afin d’éviter la dispersion des anti-libéraux.
Nous ne regrettons pas cette décision : le début de la campagne autour de José Bové a mobilisé, avec des meetings massifs et enthousiastes. C’est la seule campagne rassemblant des militant-e-s de diverses provenances, ce qui crédibilise son sens unitaire et permet d’espérer que se retrouvent dans les mois qui viennent ceux et celles qui ne se résignent pas à la division à la gauche du PS.
Mais, il n’y a pas pour le moment d’impact électoral mesurable, ni de dynamique large. La candidature de José Bové apparaît comme la 3e candidature anti-libérale, même si elle seule peut se prévaloir d’incarner la continuité avec le mouvement des collectifs unitaires. D’ailleurs, les porte parole et José Bové posent de moins en moins le problème de l’unité, du retrait de Marie-George Buffet et d’Olivier Besancenot. Cela peut se comprendre en fonction de l’absence de répondant au PCF et à la LCR, qu’on ne peut reprocher à José Bové, mais c’est contre-productif. Il importe de maintenir jusqu’au bout cette posture politique, qui est celle qui fonde la légitimité de sa candidature. Sa campagne ne peut certes représenter l’alternative unitaire anti-libérale, mais une part, intéressante parce que diverse, de celle-ci. Elle ne peut pas non plus avoir pour vocation de faire émerger une troisième force politique au milieu du PCF et de la LCR qui ne ferait que rajouter à la division, mais de permettre de travailler un espace politique appelé à (re)devenir commun, celui du "non" de gauche au référendum sur le Traité Constitutionnel Européen. Et si cette candidature continue réellement à s’affirmer comme une traduction politique possible du mouvement social, comme celle de l’héritage des acquis de l’appel du 10 mai (le texte d’orientation stratégique Ambition – Stratégie – Candidatures précisé par la déclaration de la réunion de Montreuil qui pose le refus de quelque accord que ce soit avec le PS, gouvernemental ou parlementaire, et le texte d’orientation programmatique avec les 125 propositions Ce que nous voulons), et comme celle de l’unité nécessaire de la gauche de transformation sociale, elle continuera à être soutenue par bon nombre d’entre nous, qui font le pari que c’est ici que se joue l’avenir de cette gauche de la gauche.
Quoi qu’il arrive, il nous faudra continuer à construire cette alternative et permettre qu’un mouvement des collectifs se maintienne et se développe, en distinguant nettement le collectif de campagne de José Bové et une coordination des collectifs à mettre en place, puisque cette candidature ne fait pas l’unanimité. Il faut tout faire pour que les prochaines échéances électorales, les prochaines luttes et les Assises de la gauche de transformation sociale programmées à l’automne nous trouvent réuni-e-s pour proposer une alternative mobilisatrice à ceux qui souffrent des méfaits du libéralisme. Prenons soin en tout cas de ne pas répéter les mêmes erreurs, par rapport à l’appel du 10 mai : il ne peut notamment être question, s’agissant d’un futur (et aussi proche que possible dans le temps) acte fondateur de cette unité de la gauche de transformation sociale que nous appelons de nos vœux, de démarrer les discussions avec un tour de table incomplet. Toutes les forces impliquées dans le "non" de gauche devront être représentées, dans le respect et l’écoute mutuels, et sans faire l’économie du bilan des échéances passées, cela nous semble être la meilleure garantie pour assurer la pérennité d’un rassemblement de ce type.
Quels que soient nos choix ces prochaines semaines (continuer avec Bové, soutenir Besancenot, ne pas prendre position), nous entendons mener le combat de l’unité avec toutes celles et tous ceux qui le souhaitent, en demeurant dans la LCR pour modifier son orientation. Nous gardons l’espoir que l’aspiration à l’unité des anti-libéraux sera assez forte pour que la LCR retrouve ses meilleures traditions, celles qui, dans un passé récent, lui faisaient privilégier la recherche d’une alternative commune aux anti-libéraux. Les luttes de ces dernières années montrent qu’il existe des possibilités de construction d’une autre voie à gauche de la gauche, et ce quelles que soient les péripéties électorales.
Le 17 mars 2007.
Alors que la campagne présidentielle entre dans sa dernière ligne droite et que les collectifs unitaires doivent décider dans les jours qui viennent des suites à donner à la campagne de José Bové, nous estimons nécessaire de préciser notre position. Nous le faisons comme militant-e-s de la LCR engagé-e-s dans la campagne Bové depuis la mi-janvier. Nous souhaitons rappeler ce pour quoi nous nous sommes engagé-e-s ainsi et comment nous voyons la situation à l’heure actuelle.
Favorables depuis des mois à une candidature unitaire anti-libérale à la présidentielle, nous ne pouvions qu’être très déçu-e-s après l’échec du processus en décembre 2006, le PCF décidant de présenter Marie-George Buffet. Auparavant, nous avions été en désaccord (et nous l’avions dit publiquement) avec la majorité de la direction de notre organisation, qui s’était refusée à signer l’appel unitaire en mai et, depuis cette date, n’avait fait que multiplier les obstacles à l’unité, pourtant souhaitée par la résolution très majoritaire de la Conférence nationale de la LCR de juin 2006.
La pétition pour que José Bové soit candidat a montré la force du courant unitaire et la volonté de dizaines de milliers de citoyen-ne-s, dont de nombreux-ses militant-e-s, de voir se concrétiser une candidature unitaire. Ils-elles avaient compris que c’était là le dernier espoir qu’elle se réalise. Nous avons décidé de participer à cette aventure parce que nous considérions qu’il fallait tout tenter pour éviter la division des anti-libéraux. Nous pensions possible de faire une dernière pression sur les directions du PCF et de la LCR, et notamment sur cette dernière afin d’éviter la dispersion des anti-libéraux.
Nous ne regrettons pas cette décision : le début de la campagne autour de José Bové a mobilisé, avec des meetings massifs et enthousiastes. C’est la seule campagne rassemblant des militant-e-s de diverses provenances, ce qui crédibilise son sens unitaire et permet d’espérer que se retrouvent dans les mois qui viennent ceux et celles qui ne se résignent pas à la division à la gauche du PS.
Mais, il n’y a pas pour le moment d’impact électoral mesurable, ni de dynamique large. La candidature de José Bové apparaît comme la 3e candidature anti-libérale, même si elle seule peut se prévaloir d’incarner la continuité avec le mouvement des collectifs unitaires. D’ailleurs, les porte parole et José Bové posent de moins en moins le problème de l’unité, du retrait de Marie-George Buffet et d’Olivier Besancenot. Cela peut se comprendre en fonction de l’absence de répondant au PCF et à la LCR, qu’on ne peut reprocher à José Bové, mais c’est contre-productif. Il importe de maintenir jusqu’au bout cette posture politique, qui est celle qui fonde la légitimité de sa candidature. Sa campagne ne peut certes représenter l’alternative unitaire anti-libérale, mais une part, intéressante parce que diverse, de celle-ci. Elle ne peut pas non plus avoir pour vocation de faire émerger une troisième force politique au milieu du PCF et de la LCR qui ne ferait que rajouter à la division, mais de permettre de travailler un espace politique appelé à (re)devenir commun, celui du "non" de gauche au référendum sur le Traité Constitutionnel Européen. Et si cette candidature continue réellement à s’affirmer comme une traduction politique possible du mouvement social, comme celle de l’héritage des acquis de l’appel du 10 mai (le texte d’orientation stratégique Ambition – Stratégie – Candidatures précisé par la déclaration de la réunion de Montreuil qui pose le refus de quelque accord que ce soit avec le PS, gouvernemental ou parlementaire, et le texte d’orientation programmatique avec les 125 propositions Ce que nous voulons), et comme celle de l’unité nécessaire de la gauche de transformation sociale, elle continuera à être soutenue par bon nombre d’entre nous, qui font le pari que c’est ici que se joue l’avenir de cette gauche de la gauche.
Quoi qu’il arrive, il nous faudra continuer à construire cette alternative et permettre qu’un mouvement des collectifs se maintienne et se développe, en distinguant nettement le collectif de campagne de José Bové et une coordination des collectifs à mettre en place, puisque cette candidature ne fait pas l’unanimité. Il faut tout faire pour que les prochaines échéances électorales, les prochaines luttes et les Assises de la gauche de transformation sociale programmées à l’automne nous trouvent réuni-e-s pour proposer une alternative mobilisatrice à ceux qui souffrent des méfaits du libéralisme. Prenons soin en tout cas de ne pas répéter les mêmes erreurs, par rapport à l’appel du 10 mai : il ne peut notamment être question, s’agissant d’un futur (et aussi proche que possible dans le temps) acte fondateur de cette unité de la gauche de transformation sociale que nous appelons de nos vœux, de démarrer les discussions avec un tour de table incomplet. Toutes les forces impliquées dans le "non" de gauche devront être représentées, dans le respect et l’écoute mutuels, et sans faire l’économie du bilan des échéances passées, cela nous semble être la meilleure garantie pour assurer la pérennité d’un rassemblement de ce type.
Quels que soient nos choix ces prochaines semaines (continuer avec Bové, soutenir Besancenot, ne pas prendre position), nous entendons mener le combat de l’unité avec toutes celles et tous ceux qui le souhaitent, en demeurant dans la LCR pour modifier son orientation. Nous gardons l’espoir que l’aspiration à l’unité des anti-libéraux sera assez forte pour que la LCR retrouve ses meilleures traditions, celles qui, dans un passé récent, lui faisaient privilégier la recherche d’une alternative commune aux anti-libéraux. Les luttes de ces dernières années montrent qu’il existe des possibilités de construction d’une autre voie à gauche de la gauche, et ce quelles que soient les péripéties électorales.
Le 17 mars 2007.