05 janvier 2007
'Mino' de la LCR : Approfondir le débat et agir
Il aura fallu attendre la fin décembre 2006 pour que la direction majoritaire de la LCR propose, sous la plume de Frédéric Borras (« Une crise qui vient de loin », Rouge n°2186 du 21 décembre 2006), une analyse qui rompe avec quelques simplismes antérieurs : un PCF réduit à la logique univoque de la préparation d’une nouvelle alliance avec le PS, des collectifs unitaires condamnés à servir de tremplin à ce même projet... On reconnaît une « évidence », qui est que « le débat fait rage au sein de ce parti et jusqu’au sommet de l’appareil ». On admet que les « autres sensibilités » du collectif national, loin de se rallier aux décisions de la direction du PCF, « recherchent, depuis des semaines, une solution de rechange à Buffet, acceptable par la direction du PCF ».
Las ! Cette mise à jour partielle conduit à un constat d’impuissance : « Nous ne voyons plus aujourd’hui comment faire avancer positivement les choses au sein du collectif national, enfermé dans une quête sans fin de l’introuvable. » Camarades, en ce début 2007, encore un effort ! « L’introuvable », telle la lettre volée d’Edgar Poe, est là, sous vos yeux. Et même au bout de votre plume.
Oui, pour 2007, il faut affirmer une politique « d’indépendance stricte, ferme, sans sectarisme mais sans concession, vis-à-vis de la gauche libérale », et proposer que celle-ci soit défendue par des candidatures unitaires s’engageant à rejeter toute perspective allant à l’inverse de cette exigence, et notamment toute alliance parlementaire et gouvernementale avec le Parti socialiste.
Ce choix politique fondamental, pouvons-nous penser qu’il est le lot des seules LCR et LO ? Estimons-nous qu’un constat aussi désespérant est à même de justifier la candidature en solitaire d’Olivier Besancenot, à côté de celle d’Arlette Laguiller ? Démonstration ne vient-elle pas d’être faite que la « quête sans fin » des collectifs unitaires, ainsi que le refus de toute une partie du PCF de voir celui-ci rompre avec le mouvement des collectifs unitaires, témoignent que des forces militantes considérables veulent une rupture radicale avec le libéralisme et le social-libéralisme ? Et qu’elles sont déterminées à construire un rassemblement durable, dans les luttes et les élections, pour défendre cette perspective vitale... En 2007, la LCR peut-elle se désintéresser de ce potentiel de changement ?
Puisque nous affirmons « rester ouverts à la discussion, avec les militants communistes et les regroupements militants qui se situent dans cette perspective », rien ne nous condamne à l’impuissance et à nous mettre à l’écart des collectifs unitaires ! Ceux-ci préparent une nouvelle réunion nationale les 20 et 21 janvier, que la LCR propose de défendre en commun une telle orientation, affirme sa volonté de lever les obstacles à des candidatures unitaires, qu’elle a la volonté d’aboutir, et qu’elle renonce à tout préalable dès lors qu’un accord sur l’orientation politique se dégagerait. Voilà qui permettrait de rouvrir le jeu.
Quels autres vœux pour ce début 2007 ?
Léonce Aguirre, Francis Sitel, pour la minorité "unitaire" de la LCR, Rouge n° 2187, 5 janvier 2006.