20 janvier 2007

 

Contribution de militant-e-s du courant unitaire de la LCR

Assurer la présence des antilibéraux unitaires lors des prochaines échéances électorales et dans les mobilisations sociales.

Les collectifs unitaires antilibéraux se réunissent ce week-end après la rupture opérée par la direction du PCF avec la proclamation unilatérale de la candidature de Marie-George Buffet, décision qui succède à celle de la majorité de la direction de la LCR de refuser d’intégrer le rassemblement antilibéral et de présenter la candidature d’Olivier Besancenot. Cette décision du PCF ne peut s’expliquer que par sa volonté de vouloir construire le rassemblement antilibéral autour de lui et de laisser ouverte la porte à un éventuel accord politique avec le Parti socialiste.
L’élan de la campagne pour des candidatures antilibérales aurait pu être brisé net. Mais heureusement, il n’en a rien été. Les collectifs continuent de se réunir et ils expriment une formidable volonté d’offrir une alternative au libéralisme et au social-libéralisme malgré les logiques de division. Le succès de l’appel en faveur de José Bové, qui, en quelques jours, a réuni plus de 20 000 signatures, confirme la force et la profondeur des aspirations à l’unité de la gauche antilibérale.

Nos acquis communs

Face au danger que représente le face à face entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, qui tire l’ensemble du paysage politique à droite, l’objectif du rassemblement de la gauche antilibérale reste plus que jamais nécessaire. Il s’agit de battre le social-libéralisme au sein de la gauche dans une optique de rupture avec le capitalisme libéral. Cela ne sera possible que sur la base de mobilisations sociales d’ampleur remettant en cause les institutions antidémocratiques de la V° République, défendant un programme conforme aux intérêts du plus grand nombre, ce qui implique, pour le mettre en œuvre, de réaliser de véritables incursions dans la propriété privée des secteurs clés de l’industrie, des banques et de la finance. Dans cette perspective, la construction d’une nouvelle force politique susceptible de contester l’hégémonie du social-libéralisme est incontournable. Pour avancer dans ce sens, il importe de s’appuyer sur les acquis du rassemblement initié, dans la suite de la campagne du « non de gauche » contre le Traité constitutionnel européen, avec l’appel du 10 mai « à un rassemblement antilibéral de gauche et des candidatures communes » et de l’espace politique que celui-ci a commencé à esquisser avec le texte « Ambition,-Stratégie » et les 125 propositions du projet de programme. Face à la gauche blairiste que Ségolène Royal a décidé d’incarner à l’élection présidentielle, la stratégie d’indépendance totale envers le social-libéralisme et le Parti socialiste s’avère plus que jamais d’actualité. Ensemble, nous avons affirmé que l’ambition d’une gauche de combat ne pouvait se contenter de vouloir infléchir la politique du Parti socialiste, comme cela se faisait dans le passé avec les politiques d’« union de la gauche », sans jamais obtenir le moindre résultat, mais qu’elle devait viser à faire triompher une orientation de rupture avec le libéralisme au sein des classes populaires. L’orientation explicitement social-libérale de Segolène Royal démontre une fois encore l’impossibilité d’un accord gouvernemental ou parlementaire avec le Parti socialiste. Sur cette base, les 125 propositions que nous avons soumises au débat ont porté, dans l’espace politique, les aspirations et les exigences surgies des mobilisations sociales de ces dernières années. Tout cela doit être réaffirmé avec force aujourd’hui. Nos collectifs unitaires sont l’instrument principal de ce combat. Cadres légitimes et héritiers de la bataille engagée en faveur de candidatures unitaires pour les scrutins de 2007, ils doivent continuer leur action et préserver leur diversité.

Poursuivre la bataille de l’unité

A l’élection présidentielle, regrouper l’ensemble de la gauche antilibérale autour d’une candidature qui fasse le « trait d’union » entre toutes les sensibilités concernées reste une perspective et une impérieuse nécessité sur la base du travail réalisé en commun depuis des mois, à commencer par les textes du 10 septembre et des 14 au 14 octobre. Et nos collectifs peuvent jouer un rôle décisif pour avancer dans ce sens pour peu qu’ils se situent dans la continuité de délibérations collectives et d’un fonctionnement où les décisions ne se prennent pas au travers de votes à la majorité mais de la construction d’une volonté commune d’avancer toutes et tous ensemble.Le succès de l’appel en faveur de José Bové est positif et peut s’inscrire dans une telle démarche. À notre sens, il lui faut, pour prolonger ce succès, s’inscrire dans le cadre d’une candidature collégiale, qui procède de la décision consensuelle des collectifs – comme cela devra se faire dans notre réunion de ce week-end -, qui porte leurs acquis et qui se propose d’être un « trait d’union » entre toutes les composantes du mouvement antilibéral d’accord pour s’engager dans une telle démarche. Ainsi, la candidature de José Bové ne sera pas une candidature supplémentaire, mais une candidature qui exprime les aspirations unitaires visant à rassembler toute la gauche antilibérale conséquente sur la base d’une orientation de rupture radicale avec le libéralisme et le social-libéralisme et qui est susceptible de créer une dynamique telle que la question du retrait de Marie-George Buffet et d’Olivier Besancenot sera inévitablement posée pour le PCF et la LCR. Précisons par ailleurs, et dès maintenant pour éviter de faux débat, que si cette candidature n’était pas le résultat d’un accord consensuel ce week-end, elle ne pourrait être celle du rassemblement des collectifs, ni s’en revendiquer sous peine d’oblitérer les convergences ultérieures possibles et souhaitables. Mais d’un autre côté, toute volonté de faire obstacle à l’émergence de cette candidature, sous prétexte qu’elle serait une candidature supplémentaire, voire de division, ne serait pas plus raisonnable. Dans la foulée, aux législatives, le combat pour l’unité reste également d’actualité. Grâce à la bataille livrée à la présidentielle, sur la base des 125 propositions et du refus de participer à un gouvernement ou à une majorité avec le Parti socialiste, il est possible d’aboutir à des candidatures unitaires labellisées dans un maximum de circonscriptions. Il importe que s’engage un processus de discussion entre les collectifs et les forces politiques au niveau local pour aboutir à un accord politique, notamment là où elles sont impliquées dans la démarche de construction de l’unité antilibérale, et au niveau national dans le but de déboucher finalement sur une répartition assurant la diversité des candidatures. Pour ce qui nous concerne, nous allons continuer à tenter de convaincre la majorité de direction de notre organisation d’abandonner sa politique d’isolement pour être en phase avec les potentialités qui n’ont cessé de s’affirmer depuis le 29 Mai de manière à ce qu’elle participe pleinement à l’émergence de candidatures unitaires à l’élection présidentielle, mais aussi aux législatives.

Pour un rassemblement militant durable

Notre combat ne se borne pas aux échéances électorales : il doit nous permettre d’intervenir dans les luttes sociales, dans les nécessaires mobilisations sociales contre les politiques libérales que ce soit sur le logement ou les retraites pour ne prendre que ces deux exemples d’une brûlante actualité. Car nous visons à un rassemblement militant et durable. À travers toutes nos discussions, la question est donc légitimement posée d’une nouvelle force politique à même d’en finir avec l’hégémonie du social-libéralisme sur la gauche et le mouvement social. À ce stade, il s’agit de prendre les mesures nécessaires qui permettent une structuration souple permettant tout à la fois d’atteindre une meilleure efficacité autant qu’une plus grande transparence, et qui donne, dans la coordination de notre mouvement, une plus grande place aux collectifs à côté des sensibilités politiques et des personnalités engagées depuis le début dans la bataille de l’unité. À charge, pour des assises nationales à l’automne, de définir les étapes suivantes du processus, en fonction de ce qu’il aura été possible de réaliser à l’occasion de la séquence électorale de cette année et de la situation qui sortira des urnes à l’issue de la présidentielle et des législatives.

Léonce AGUIRRE (CIUN), Emmanuel CHANIAL (CIUN), Jean MALIFAUD (CIUN), Monique MIGNEAU, Hendrik DAVI, Marc DORMOY. 20 janvier 2007.

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