26 novembre 2006
Sur le neuf trois ...
JEUNES DES BANLIEUES, L'ECOLE NORMALE SUPERIEURE S'OUVRE A VOUS !
Quand Normale Sup se penche sur le 9-3 : ils n’ont pas de pain, nous offrirons aux meilleurs de la brioche ... Il n’y a pas de fatalité du destin à condition que soit menée des politiques qui nous éloigne d’une société où une très étroite élite d’alpha plus gouverne une foule de béta moins. La question n’est pas de retrouver l’égalité face au destin (étrange déclinaison de l’égalité), mais l’égalité tout court. Lire l'article de Jacques Lautman et Yann Moulier Boutang.
En effet, ouvrir des classes prépa dans quelques lycées de banlieue, envoyer des élèves des Grandes Ecoles faire la promotion de ces institutions élitistes auprès des jeunes des banlieues - voilà des réponses bien dérisoires à la crise des quartiers populaires. Puis cela arrange bien l'Establishment de trouver des jeunes doués et les former pour servir l'Etat et les grandes entreprises.
USAGERS DE LA LIGNE 13, ENCORE UN PEU DE PATIENCE !
Un petit article du Figaro Economie (23/11/06) intitulé "Plan d'urgence pour la ligne 13" nous a momentanément fait croire à un avenir plus glorieux pour cette ligne fréquentée dans sa partie nord essentiellement par des travailleurs venant de Saint-Ouen, de Saint-Denis et d'autres communes du neuf trois.
Tous les jours, des centaines de milliers de voyageurs s'entassent dans les rames surchargées de cette ligne, provoquant étouffement, énervement et même bagarres. Cela commence même vers 6 heures du matin, car ils sont nombreux à travailler très loin, comme ces femmes africaines allant faire le ménage dans les beaux quartiers ou ces ouvriers du bâtiment de l'Europe de l'Est et de l'Asie dont la journée de travail commence très tôt.
Le matin, à la station Gallièni ou Guy Môquet, des voyageurs doivent attendre le passage de deux ou trois rames avant de pouvoir trouver une place debout, nez à nez avec d'autres compagnons du malheur. Pour ceux qui ont la chance de pouvoir monter, voire de trouver une place assise (essentiellement ceux qui prennent la ligne au terminus) cela n'avance même pas vite, avec les pannes techniques et surtout l'engorgement de la ligne à la station La Fourche, là où se rejoignent les deux branches Saint-Denis et Asnières/Gennevilliers. Sur le quai à la station Saint-Lazare, la RATP a installé des portières automatiques, histoire d'empêcher les gens de tomber sur les rails ou de gêner la fermeture des portes.
Mais on attend toujours des améliorations substantielles, réclamées depuis des années par les autorités locales et des associations d'usagers. Bien sûr, l'urgence n'est pas évidente, car ce ne sont "que" des travailleurs du neuf trois, majoritairement noirs, arabes ou (de plus en plus) de l'Europe de l'Est qui souffrent de ces conditions inhumaines.
"Plan d'urgence", donc ... mais de quoi s'agit-il en fait ? Le Syndicat des transports d'Île-de-France (le Stif) a demandé la mise en place ... d'un "comité de suivi" de la ligne (empruntée par 550 000 personnes par jour, quand même), et la RATP a annoncé une augmentation de la capacité de la ligne à partir du 4 décembre (c'est la moindre des choses, avec les paquets cadeaux des fêtes de fin d'année). La Régie a même comme objectif de réduire le nombre de voyageurs par mètre carré aux heures de pointe de plus de 4 (!) actuellement à ... 3,8 d'ici à la mi-2008. Quant aux projets de "désaturation" de la ligne - c'est-à-dire de rétablissement de conditions de transports supportables - ils sont prévus à l'horizon 2015.