22 septembre 2006
CANDIDATURES UNITAIRES / POSITION DE LA MINORITE DE LA LCR
TRIBUNE PF3-PF4 : Changer d’orientation
Rouge n° 2173
La conférence nationale de juin de la LCR avait décidé, outre la déclaration de candidature d’Olivier Besancenot, d’entrer dans le collectif national d’initiative pour des candidatures unitaires pour lever les obstacles en affichant « la volonté d’aboutir » et, en cas d’accord, de retirer la candidature d’Olivier Besancenot. Elle avait fixé trois conditions : un programme de mesures d’urgence sociales et démocratiques ; la volonté de battre la droite et sa politique ; un engagement à ne pas rééditer les stratégies de type « gauche plurielle », donc à renoncer à une alliance gouvernementale et parlementaire avec le Parti socialiste. Or, la direction de la LCR n’a pas mis en application cette orientation.
Pourtant, la rencontre du 10 septembre l’a montré, une dynamique militante s’est enclenchée depuis, avec la constitution de près de 500 collectifs, de taille et de nature disparates certes, mais dont la majorité d’entre eux dépassent la sphère des courants politiques concernés. Des discussions, organisées au sein du collectif national, est né le texte « Ambition-stratégie », qui est un pas en avant dans les clarifications vis-à-vis du PS. Il raffirme : « Nous ne serons pas d’un gouvernement dominé par le social-libéralisme [...]. Le Parti socialiste, notamment, a adopté un programme qui tourne le dos à une rupture franche avec le libéralisme. Il est hors de question, pour nous, de négocier sur cette base un contrat de gouvernement [...]. De même, il est hors de question d’accepter l’idée proposée par le PS d’une “fédération de la gauche” autour d’une telle orientation [...]. Dans le cas où nous ne participerons pas au gouvernement, notre groupe à l’Assemblée ne participera pas à une majorité constituée pour soutenir ce gouvernement [...]. »
Comment ne pas prendre acte de ces évolutions positives, qui rendent désormais des candidatures de rassemblement non seulement nécessaires mais possibles ? Comment ne pas s’appuyer sur la dynamique unitaire pour œuvrer aux clarifications encore nécessaires ? Comment continuer à répéter en boucle que l’union de la gauche antilibérale est « mal barrée » et que le document ratifié le 10 septembre prépare une nouvelle mouture de la gauche plurielle ? Ce comportement est incompréhensible pour celles et ceux qui investissent aujourd’hui ce qui leur paraît être un espoir d’échapper à la bipolarisation entre libéralisme dur et social-libéralisme - avec Le Pen comme seul concurrent sérieux...
Bien sûr, tout est loin d’être réglé. Les formulations du texte « Ambition-stratégie » sont contradictoires avec les discours du PCF évoquant encore la possibilité de rassembler toute la gauche, direction du PS incluse, sur une politique antilibérale. Une plateforme cohérente de rupture radicale avec les politiques libérales menées depuis vingt ans reste à élaborer. Le nom du candidat, ou de la candidate, qui portera les couleurs de l’unité sur le bulletin de vote, dans le cadre d’un collectif de porte-parole, ne pourra être celui d’une des principales figures d’un parti.
Mais ces questions trouveraient bien plus vite une réponse positive si notre organisation cessait de brouiller son message et de se murer dans une attitude hostile, pour s’engager pleinement dans une démarche qui peut changer substantiellement la donne à gauche et dans le mouvement social... Il n’est pas encore trop tard.
Léonce Aguirre, Christian Picquet
Lire ce commentaire de Michel Soudais dans Politis (21 septembre 2006) :
La LCR à la peine
Le refus de la Ligue de rejoindre le rassemblement antilibéral passe mal, alors que cette perspective séduit de plus en plus le PCF.
Rouge n° 2173
La conférence nationale de juin de la LCR avait décidé, outre la déclaration de candidature d’Olivier Besancenot, d’entrer dans le collectif national d’initiative pour des candidatures unitaires pour lever les obstacles en affichant « la volonté d’aboutir » et, en cas d’accord, de retirer la candidature d’Olivier Besancenot. Elle avait fixé trois conditions : un programme de mesures d’urgence sociales et démocratiques ; la volonté de battre la droite et sa politique ; un engagement à ne pas rééditer les stratégies de type « gauche plurielle », donc à renoncer à une alliance gouvernementale et parlementaire avec le Parti socialiste. Or, la direction de la LCR n’a pas mis en application cette orientation.
Pourtant, la rencontre du 10 septembre l’a montré, une dynamique militante s’est enclenchée depuis, avec la constitution de près de 500 collectifs, de taille et de nature disparates certes, mais dont la majorité d’entre eux dépassent la sphère des courants politiques concernés. Des discussions, organisées au sein du collectif national, est né le texte « Ambition-stratégie », qui est un pas en avant dans les clarifications vis-à-vis du PS. Il raffirme : « Nous ne serons pas d’un gouvernement dominé par le social-libéralisme [...]. Le Parti socialiste, notamment, a adopté un programme qui tourne le dos à une rupture franche avec le libéralisme. Il est hors de question, pour nous, de négocier sur cette base un contrat de gouvernement [...]. De même, il est hors de question d’accepter l’idée proposée par le PS d’une “fédération de la gauche” autour d’une telle orientation [...]. Dans le cas où nous ne participerons pas au gouvernement, notre groupe à l’Assemblée ne participera pas à une majorité constituée pour soutenir ce gouvernement [...]. »
Comment ne pas prendre acte de ces évolutions positives, qui rendent désormais des candidatures de rassemblement non seulement nécessaires mais possibles ? Comment ne pas s’appuyer sur la dynamique unitaire pour œuvrer aux clarifications encore nécessaires ? Comment continuer à répéter en boucle que l’union de la gauche antilibérale est « mal barrée » et que le document ratifié le 10 septembre prépare une nouvelle mouture de la gauche plurielle ? Ce comportement est incompréhensible pour celles et ceux qui investissent aujourd’hui ce qui leur paraît être un espoir d’échapper à la bipolarisation entre libéralisme dur et social-libéralisme - avec Le Pen comme seul concurrent sérieux...
Bien sûr, tout est loin d’être réglé. Les formulations du texte « Ambition-stratégie » sont contradictoires avec les discours du PCF évoquant encore la possibilité de rassembler toute la gauche, direction du PS incluse, sur une politique antilibérale. Une plateforme cohérente de rupture radicale avec les politiques libérales menées depuis vingt ans reste à élaborer. Le nom du candidat, ou de la candidate, qui portera les couleurs de l’unité sur le bulletin de vote, dans le cadre d’un collectif de porte-parole, ne pourra être celui d’une des principales figures d’un parti.
Mais ces questions trouveraient bien plus vite une réponse positive si notre organisation cessait de brouiller son message et de se murer dans une attitude hostile, pour s’engager pleinement dans une démarche qui peut changer substantiellement la donne à gauche et dans le mouvement social... Il n’est pas encore trop tard.
Léonce Aguirre, Christian Picquet
Lire ce commentaire de Michel Soudais dans Politis (21 septembre 2006) :
La LCR à la peine
Le refus de la Ligue de rejoindre le rassemblement antilibéral passe mal, alors que cette perspective séduit de plus en plus le PCF.