26 mai 2006
La LCR et la campagne pour des candidatures antilibérales
Le dernier numéro de Rouge, l'hebdo de la LCR, vient d'arriver. La Ligue semble plus divisée que jamais sur la question de la traduction politique des deux grandes victoires de l'année qui vient de s'écouler - celle du 29 mai et celle contre le CPE. Grosso modo il y a trois positions en lice. A la page 6, la majorité (Plate-formes 1 et 2) persiste et signe dans son refus de signer l'Appel pour des candidatures unitaires, voire même d'adhérer en tant que telle aux Collectifs unitaires, tout en se disant prête à "participer en tant qu'observateur". Désolé, mais cela me laisse confus - c'est soit on "observe", soit on "participe", mais vouloir les deux à la fois donne l'impression de vouloir le beurre et l'argent du beurre. Là où les tenants de cette ligne interviennent dans des réunions des Collectifs locaux ils courent le risque de paraître à la fois comme sectaires et opportunistes (dans ma ville les réactions dans la salle étaient franchement hostiles).
A la page 13, deux autres positions s'expriment. Les P-F 3 et 4 sont pour la signature de l'Appel et une pleine participation aux Collectifs, avec comme objectif de "clarifier le contenu de l'unité nécessaire de la gauche antilibérale et anticapitaliste". La (petite) P-F 5, animée par le courant Avanti! , quant à elle, occupe une position intermédiaire : ne pas signer l'Appel, le critiquer pour son manque de clareté, mais "miser sur la dynamique unitaire et proposer que l'on commence maintenant de parler du programme". Elle conclut, avec raison, que la position de la majorité revient à "abandonner le terrain au PCF".
Une conférence extraordinaire de la Ligue en juin devrait trancher la question de la candidature (ou pas) de Besancenot. Il y a fort à parier qu'elle n'arrivera à satisfaire pleinement aucune des différentes tendances.