29 mars 2008

 

Une analyse de Roger Martelli sur les élections municipales



Un livre de Roger Martelli

L'historien et politologue communiste Roger Martelli (voir le message ci-dessous) vient de publier une intéressante analyse des élections municipales et cantonales de mars 2008.

Cette analyse minutieuse relativise certaines interprétations impressionistes et déclarations de responsable politiques qui, note-t-il, préfèrent toujours citer les bons résultats plutôt que les mauvais.

Il en ressort notamment que l'"heureuse surprise" de la bonne tenue du PCF n'en est pas vraiment une. Ainsi, de 190 villes de plus de 3 500 habitants contrôlées par le PCF on passe à 180. Les Communistes continuent donc à perdre du terrain au profit du Parti socialiste et les résultats de 2008 constituent au mieux un "tassement du recul".

Lecture recommandée - surtout si vous aimez les tableaux et les chiffres électoraux !

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Pour une gauche digne de ce nom

Voilà donc un texte signé par Christian Picquet, Claude Debons, Eric Coquerel, Marc Dolez, François Labroille et Roger Martelli qui appelle à la formation d'une gauche digne de ce nom.

C'est une excellente initiative, à condition qu'elle ne s'oppose pas à celle prise par la LCR (pour un nouveau parti anticapitaliste). Celle-ci rencontre un écho significatif dans certaines villes et quartiers (come tout récemment dans le 20ème arrondissement de Paris), mais ses bases sont pour l'instant fragiles et très localisées. Dans la mosaïque politique mouvante de la gauche de la gauche et dans les luttes il n'existe pas de ligne de démarcation claire entre les partisans de ces différentes initiatives. Dans certains endroits, le succès électoral des listes '100% à gauche' s'est fait sur une base proche de celle dessinée dans le texte publié dans Le Monde - avec la LCR en tant que telle en plus. Nous avons vu la LCR s'allier avec les Verts, le PCF, le MRC, les militants des ex-comités Bové, les Collectifs antilbéraux, les Motivés ...

Pour construire une nouvelle force "digne de ce nom" nous avons besoin de chercher des militants, nouveaux et anciens, le plus largement possible, et de ne pas opposer les uns aux autres.

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28 mars 2008

 

Retraites : le gouvernement attaque, Organisons la riposte !

Profitant de l'offensive gouvernementale, le patronat prépare une attaque en règle contre nos retraites : Retraites : le passage à 41 ans de cotisation "non négociable", selon le Medef,

Xavier Bertrand l'a clairement laissé entendre sur France 2 ce soir : l'allongement de la durée de cotisation à 41 ans n'est pas négociable. Pire, si les Français ont élu Nicolas Sarkozy en mai 2007 c'est qu'ils l'ont voulu. Il n'y a de toute façon, selon le ministre, aucune alternative.

Xavier Bertrand est un menteur. Il faut le faire avaler ses mots.

Les moyens existent. X. Bertrand appartient à un gouvernement qui a fait des cadeaux fiscaux aux riches et réduit les emplois dans le secteur public. Des millions de demandeurs d'emploi ne demandent qu'à travailler et à cotiser. Des millions d'autres - des femmes surtout - subissent le temps partiel imposé. Parmi ces millions, beaucoup se débrouillent comme ils peuvent en travaillant 'au noir', se privant ainsi les caisses de sécutiré sociale et de retraite de fonds considérables.

Il appartient à un gouvernement qui gaspille l'argent que nous avons durement gagné sur des sous-marins nucléaires et s'engage aux côtés des Américains en Afghanistan.

Cotiser 41 ans, c’est non ! C’est 37,5 pour tous.

Communiqué de la LCR

X. Bertrand a reçu, jeudi 27 mars, les organisations syndicales, au sujet de l’allongement de la durée de cotisations. Mais, sur le fond, la décision est déjà prise. Il faudra cotiser 41 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein dans le privé, dans la Fonction Publique et pour les ex-régimes spéciaux. Nul besoin d’accéder à la demande du patronat de reculer l’âge de la retraite au-delà de 60 ans. L’allongement de la durée de cotisations poussera inévitablement les salariés à travailler plus longtemps, tout au moins ceux qui auront encore un emploi. On nage en pleine hypocrisie. La cessation d’activité tourne autour de 58 ans et l’emploi des seniors n’a en rien décollé depuis 2003 : 38%, un des taux d’emploi les plus bas en Europe.

Il n’y a rien à attendre des auditions chez X. Bertand. Ce ne sont que des simulacres de concertation, destinées à donner le change. L’ensemble des organisations syndicales refuse l’allongement à 41 ans de la durée de cotisations. Il est de leur responsabilité d’engager la mobilisation sur la durée pour faire reculer le gouvernement. La LCR est contre tout allongement de la durée de cotisations à 41 annuités. Entre 1960 et 2006, le Produit intérieur brut (PIB) en euros constants a augmenté de 328%, les besoins de financement des retraites de + 104%. Pour la LCR, les moyens financiers existent pour un retour aux 37,5 annuités pour tous, la retraite à 60 ans, avec un taux de remplacement égal à 75%. C’est pourquoi, la LCR sera présente à la manifestation du 29 mars, avec O.Besancenot, au point fixe à la hauteur du métro Faidherbe-Chaligny, à 14h30.
Le 28 mars 2008.


Vous voulez une preuve que les moyens existent ? Il suffit d'aller les chercher ...

Dans Le Monde :
C'est devant un auditoire clairsemé que se déroulait, au tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine), vendredi 28 mars, le nouvel épisode de la guerre que se livrent le numéro un mondial du BTP, Vinci, et son ancien président, Antoine Zacharias.

Ce dernier est venu, depuis sa retraite suisse, réclamer 81 millions d'euros, représentant le bénéfice des stocks-options qu'il n'a pu exercer depuis son départ. L'ex-patron de Vinci avait en effet brutalement démissionné de la présidence de l'entreprise, lors d'un conseil d'administration, le 1er juin 2006, devant le refus de neuf administrateurs sur seize de licencier son numéro deux, Xavier Huillard.
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Le licenciement de Christian Picquet par la LCR : quelques commentaires

Le licenciement - appelé dans la jargon de la LCR "dépermanentisation" (sic) - de Christian Picquet, jusqu'alors membre dirigeant de l'organisation trotskiste, par sa direction a été rapporté par certains médias, dont Le Monde et l'AFP, donc nous pourrons en parler (ce n'est pas la politique du Poireau Rouge de répandre des informations connues seulement aux militants par le biais de documents internes). Rappelons que Picquet est le porte-parole le plus connu de la minorité dite 'courant unitaire' qui prône un rassemblement large de la gauche antilibérale et critique le processus en cours de formation d'un 'nouveau parti anticapitaliste' pilotée essentiellement par la LCR seule.

Cela appelle quelques commentaires.

D'abord, si la presse bourgeoise s'intéresse au licenciement de Picquet, ce n'est pas parce qu'elle tient à défendre les droits des salariés face à leur employeur. Des travailleurs sont licenciés dans des conditions plus que douteuses tous les jours sans que la plupart des rédactions s'y intéressent.

Mais, le camarade Picquet ayant servi la Ligue en tant que permanent pendant 28 ans il serait justifié à demander une certaine considération de la part des militants appartenant à la majorité - sans parler d'indemnités de licenciement qui pour un salarié dans une entreprise capitaliste ayant 28 ans d'ancienneté serait assez élevé. Il est probablement illusoire d'y croire, malheureusement.

Deuxièmement, le fait qu'une organisation révolutionnaire puisse décider majoritairement et après débat contradictoire de mettre fin à une situation où l'un des permanents de l'organisation ne défend pas l'orientation majoritaire n'est pas choquant en soi. C'est aux camarades de la LCR - et non à la presse bourgeoise - de décider si cela a été fait selon les règles en vigueur et en respectant les principes de 'justice naturelle'. Si la minorité estime que cela n'a pas été le cas elle serait parfaitement en droit, cependant, comme elle a commencé à le faire d'ailleurs, de porter cette situation à la connaissance de l'ensemble des militants de gauche.

Car, et troisièmement, ce qui se passe à la LCR n'est pas indifférent à tous ceux qui militent pour une nouvelle force politique à la gauche du PS, qu'ils soient membres de la Ligue, du PCF, d'autres partis de gauche (PS, Verts ...), des Collectifs unitaires ou des militants non-encartés. Cela a eté le cas, en négatif, lors des débats ayant précédé la désignation des candidats à l'élection présidentielle de 2007.

Quatrièmement, une telle décision est-elle politiquement justifiée dans la situation actuelle ? Or, si l'on croit la dépêche de l'AFP : "La direction lui a signifié [à Picquet, NDLR] qu'au moment où l'organisation connaissait des succès électoraux, le maintien d'[un] courant public est un "mauvais signe" /.../".

On note ici que les succès des candidats de ou soutenus par la LCR lors des récentes municipales sont attribués à la LCR et non à une dynamique unitaire (1) basée dans de nombreux endroits sur des alliances de la LCR avec diverses forces organisées (dont les Verts, le MRC, le PCF, les Collectifs unitaires). C'est au moment où la politique défendue par Picquet et ses camarades de la minorité se révèle juste et crédible qu'on licencie son défenseur le plus en vue ! (On a vu d'autres exemples, comme notre Jacques Doriot local - partisan à l'époque d'un front unique antifasciste - exclu du PCF dans les années 1930 au même moment que la direction du PCF adoptait, au moins en paroles, sa politique. Toute autre comparaison étant bien entendu illégitime.)

A la direction de la LCR on pourrait facilement répondre que, "Au moment où la LCR tente de lancer un nouveau parti anticapitaliste large, et connaît quelques succès, la décision de licencier le principal porte-parole de son courant unitaire est un très mauvais signe".

Cinquièmement, et par pure coïncidence (mais est-il vraiment le cas ?), dans tous les documents que j'ai lus sur cette affaire, le nom d'un certain Pierre-François Grond , membre éminent de la direction de la LCR, revient très souvent. Il paraît souvent comme l'un des principaux accusateurs de Picquet.(2) Or, comme tout le monde devrait le savoir, ce camarade est un des enseignants (avec d'autres, membres de la LCR et de Lutte Ouvrière), qui ont joué un rôle désastreux dans l'exclusion des filles Lévy de leur lycée d'Aubervilliers et ainsi précipité le vote de la tristement célèbre loi de 2004 sur le port des signes religieux à l'école. Je tenais à le dire, même si cela n'a rien à voir.


Alain Laffont
(1) Par exemple, la dynamique créée autour d'Alain Laffont, tête de liste de la liste '100% à gauche' à Clermont Ferrand. Pour la petite histoire, Alain Laffont et la majorité de ses camarades de la LCR clermontoise ont soutenu José Bové à l'élection présidentielle d'avril 2007. Pour cela, il a dû confronter - et battre - une candidate parachutée par la majorité de la LCR aux législatives en juin de la même année. En mars 2007 il se présente aux municipales avec des membres de l'ex-comité Bové de la ville et reçoit le soutien d'Olivier Besancenot et de Francine Bavay, l'une des porte-parole nationales de la campagne de José Bové. Il obtient 15,34% des voix, l'un des meilleurs scores de la 'LCR'.

(2) Dans un entretien publié dans le Monde, P-F Grond a déclaré : "Il faut que la minorité assume son centre de gravité à l’extérieur de l’organisation."
Une mise au point par le Bureau Politique de la LCR

Dans sa mise au point, le Bureau Politique se veut rassurant : "Nous redisons aux camarades de la minorité qu’ils ont toute leur place dans la construction du nouveau parti anticapitaliste dont nous sommes en train de jeter les bases et qui sera forcément pluraliste."

Venant d'une majorité composée en partie de camarades qui étaient longtemps opposés à une telle stratégie - ou qui voulaient limiter le nouveau parti à l'unité des seuls révolutionnaires - c'est un peu fort de café. Cette affirmation en dit long d'ailleurs sur la méthode choisie par la majorité - et que le courant unitaire critique avec raison.

C'est donc la LCR qui est en train de "jeter les bases" du nouveau parti, et qui décide qui y a sa place, et non l'ensemble des forces anticapitalistes. La majorité justifie cette position par "l'absence de partenaires nationaux" et la nécessité non pas de "créer les cadres de débat sur la nécessité d'un nouveau parti" mais de "passer à un stade supérieur, celle la construction d'un tel parti".

Rappelons encore une fois que la majorité de la LCR était longtemps opposée à un tel débat, ou posait tellement de conditions qu'il était impossible dans les faits (pour une partie de cette majorité c'était d'ailleurs le but recherché). L'absence de partenaires nationaux s'explique en partie par cette attitude sectaire dans un passé très récent. Quand les militants unitaires insistaient sur l'urgence, la LCR voulait des "clarifications" et encore des "garanties".

Malgré ce bilan peu positif, les camarades de la majorité de la LCR ont, d'après moi, "toute leur place" dans la construction du nouveau parti.

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À propos de l'Affaire Bruno Guigue et de la non-affaire Goasguen - Oumma.com

À propos de l'Affaire Bruno Guigue et de la non-affaire Goasguen - Oumma.com

par le Collectif Les Mots Sont Importants

J'ai eu l'occasion d'assister hier soir (27/03/2008) à un débat à la Librairie Résistances à Paris en présence de Bruno Guigue. C'était suffisant pour constater par qui voulait entendre que celui-ci est un chercheur sérieux et objectif - dans le sens qu'il ne procède d'aucun a priori mais se base uniquement sur des faits établis.

Parmi l'assistance nombreuse, on peut noter la présence de Mouloud Aounit et de la sénatrice Alima Boumediene-Thiery qui ont tous les deux exprimé leur opposition aux sanctions prises contre Bruno Guigue.

25 mars 2008

 

Marxism 2008 - a festival of resistance


Marxism 2008 - a festival of resistance

Cinq jours de débats à Londres organisés par le Socialist Workers Party (G-B) avec la participation entre autres de Howard Zinn (historien américain), Tariq Ali, Gilbert Achcar, Tony Benn (ancien député travailliste, président de la Stop the War Coalition), Alex Callinicos (auteur marxiste), John Bellamy Foster (spécialiste de l'écologie), Walden Bello, Chris Harman, Lindsey German (Stop the War Coalition, candidate à l'élection du maire de Londres), Ilan Pappe (historien israélien), Moazzam Begg (ancien ôtage des Américains à Guantanamo), David Hilliard (membre des panthères noires), Hossam El-Hamalawy (marxiste égyptien) ...

Du 3 au 7 juillet 2008

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24 mars 2008

 

Troupes françaises hors d'Afghanistan !

L'absence de réaction à la décision de Nicolas Sarkozy d'envoyer 1 000 troupes supplémentaires en Afghanistan (en plus des 1 900 acteulles) est étonnante.

Embourbée dans une guerre qu'elles ne peuvent pas gagner, les forces militaires américaines, britanniques, canadiennes et autres font appel à leur caniche Sarkozy.

Dans Libération, 24/03/2008 :
/.../Les Français sont en Afghanistan depuis 2002. Contrairement à d’autres pays de l’Otan (Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada ou Pays-Bas), ils ont été tenus à l’écart des affrontements sérieux au sol. Les forces spéciales ont même été rapatriées fin 2006, alors que, dans le Sud, la guerre gagnait en intensité. En revanche, l’aviation n’a cessé de participer aux frappes. Ainsi, au cours du second semestre 2007, environ 20 bombes françaises ont été larguées chaque mois.

Paris va muscler ses forces en Afghanistan

Toute la gauche doit exiger le retrait immédiat des troupes!

Dans The Times, 22/03/2008, Nicolas Sarkozy to bolster force in Afghanistan with 1,000 extra troops

Dans son édition de dimanche (24/03/2008), le journal du milliardaire australo-américain de droite Rupert Murdoch accueillit avec sympathie la nouvelle orientation pro-américaine de la diplomatie française et décrit Sarkozy comme 'Un Bon Ami'.

En même temps, quatre militaires américains sont morts pour rien en Irak le dimanche de Pâques faisant passer le compteur de victimes militaires US à 4 000 depuis le début de l'occupation il y a tout juste cinq ans : US death toll reaches 4 000 in Iraq (Reuters, 24/03/2008)

NOUVEL OBS, 24/03/2008 : Irak : le cap des 4 000 soldats US morts atteint

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23 mars 2008

 

Le Sénégal balayé par un vent violent d'homophobie

... mais des associations et des intellectuels résistent courageusement.

Un article de Tidiane Kassé paru dans Pambazuka News
(15/02/2008).

Désolé pour le retard, mais je viens de découvrir cet article. En effet, l'homophobie est un puissant facteur de division des classes populaires, et permet à détourner l'attention des véritables problèmes. C'est vrai dans ce pays majoritairement musulman, mais aussi chez les membres des Eglises chrétiennes. L'Eglise anglicane dans les anciennes colonies britanniques comme l'Ouganda, par exemple, menace de rompre avec l'Eglise mère en Angleterre et sa franchise épiscopale aux Etats-Unis depuis que celles-ci se sont timidement ouvertes aux homosexuel(le)s.

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L'Etat apartheid d'Israël



L'Etat d'Israël est basé sur une idéologie raciste teintée de méssianisme religieux. Tout comme le régime d'apartheid en Afrique du Sud, les sionistes prétendent que la terre d'Israël "appartient" à un seul peuple. A la limite ils réservent à l'autre peuple des zones arides, surpeuplées et entièrement dépendantes (pour l'eau, l'électricité et tous les produits de première nécessité). La différence entre les deux régimes est que des secteurs importants de l'économie de l'Afrique du Sud dépendaient de la main d'oeuvre noire alors que celle d'Israël est fondée sur la notion d'une main d'oeuvre juive pour des entreprises juives (quitte à importer des travailleurs sous-contrat philippins et autres). Les Blancs d'Afrique du Sud devaient donc organiser le transport des travailleurs noirs ainsi que leur logement dans des townships à l'extérieur des grandes villes avec un système de passeports internes pour assurer la séparation rigoureuse des races. Les Israéliens, eux, obligent les Palestiniens de vivre et travailler - s'ils peuvent - en dehors des frontières d'Israël dans des 'Bantoustans' qu'on appelle 'territoires palestiniens'. Aux organisations internationales et humanitaires de subvenir aux besoins essentiels de la population.

Une analyse de l'Etat d'Israël par deux marxistes israéliens (écrite en 1969), Moshe Machover et Akiva Orr

Les Juifs, Israël et l'Holocauste, par un autre marxiste d'origine palestinienne juive, Tony Cliff (Ygaël Gluckstein)

Pierre-Yves Salingue, Sortir du piège du 'partage'

Alexandre Achrafié, Israël-Palestine : l'apartheid sioniste

Alexandre Achrafié et Claude Meunier, Israël : Histoire d'une colonie raciste (2002)

Michel Warschawski (journaliste israélien), Vers une troisième intifada ? (17/03/2008)

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L'article qui a valu au sous-préfet Bruno Guigue d'être licencié

NOUVEAU : L'Union Juive Française pour la Paix exige la levée des sanctions contre Bruno Guigue


QUAND LE LOBBY PRO-ISRAELIEN SE DECHAINE CONTRE L'ONU
par Bruno Guigue

Note du Poireau : Ce n'est pas dans mes habitudes de publier des textes si longs en entier s'ils sont disponibles sur d'autres sites. Je le fais ici par solidarité avec le sous-préfet Bruno Guigue qui vient d'être licencié par la ministre de l'intérieur (ex-ministre de la guerre) Alliot-Marie pour "manquement au devoir de réserve". Cinq minutes après avoir appris son licenciement sur France Info (le matin du 23 mars 2008), j'ai voulu le lire sur le site Oumma.com qui l'a publié - comme sans doute des milliers d'autres internautes. Un sous-préfet qui écrit des articles "violemment anti-israélien", cela vaut le détour. La page en question était en travaux !* Heureusement l'article était disponible sur un site sioniste "violemment anti-palestinien" !

France Info répète inlassablement que l'article de Bruno Guigue est "violemment" hostile à Israël. L'emploi de cet adverbe ne relève pas du journalisme mais de la propagande. En réalité, l'article, s'il est très hostile à Israël, est surtout une réponse argumentée à une autre tribune dans laquelle plusieurs intellectuels pro-israéliens s'en prennent au conseil des Droits de l'Homme de l'ONU. L'auteur dénonce avec raison la violence de l'Etat sioniste tout en pointant l'hypocrisie des défenseurs d'Israël.

* Disponible de nouveau sur www.oumma.com/

Dans sa rubrique « Point de vue » du 27 février 2008, Le Monde a généreusement offert ses colonnes à un texte d’une hystérie verbale et d’une mauvaise foi insondables. Les accusations qu’il profère à l’égard du conseil des droits de l’homme de l’ONU sont si mensongères que même la liste des signataires ne tempère qu’à peine notre stupéfaction : Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Claude Lanzmann, Elie Wiesel, Pierre-André Taguieff, Frédéric Encel, etc. On peut facilement compléter la liste tant l’omniprésence des intellectuels organiques du lobby pro-israélien nous est devenue familière.

Le titre sans nuances de cette prose haineuse est déjà tout un programme : « L’ONU contre les droits de l’homme ». Dès les premières lignes, on peut y lire cet appel angoissé : « L’année 2008 verra-t-elle simultanément le soixantième anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme par l’ONU et la destruction de ses principes par la même ONU ? Tout porte à le redouter, tant depuis un certain nombre d’années, par ses dérives, l’ONU s’est caricaturée ». Inévitablement le lecteur non averti s’alarme : l’organisation internationale serait-elle brusquement devenue suicidaire ?

Mais par bonheur la suite nous éclaire aussitôt sur les préoccupations profondes de nos signataires : « A Durban, en Afrique du Sud, s’est tenue en 2001 la conférence mondiale contre le racisme, à l’initiative des Nations-Unies. C’est au nom des droits des peuples que furent scandés des « mort à l’Amérique ! » et « mort à Israël ! » et c’est au nom du relativisme culturel qu’on fit silence sur les discriminations et violences commises contre les femmes ».

Quel rapport entre la géopolitique du Moyen-Orient, manifestement en cause dans les appels à combattre les Etats-Unis et Israël, et l’oppression des femmes que viendrait cautionner le « relativisme culturel » ? Probablement aucun. Mais amalgamer les deux sujets présente l’intérêt polémique de suggérer une pernicieuse concurrence entre les victimes : vous qui condamnez Israël et l’Amérique, vous ne dites rien de la souffrance des femmes opprimées dans les pays musulmans. C’est une antienne dont la rhétorique lobbyiste est coutumière : elle permet de détourner le lecteur occidental de la critique de la politique américaine ou israélienne en fixant son attention sur un problème interne des sociétés moyen-orientales.

Ce rapprochement polémique entre les deux sujets, pourtant, est particulièrement cocasse. L’Arabie saoudite, où le port du voile est obligatoire et les femmes interdites de conduite automobile, est l’alliée historique des Etats-Unis dans la région. Le régime obscurantiste des talibans, lui, a vu le jour sous les auspices d’une CIA qui a prêté ses camps d’entraînement sur le sol américain aux combattants du mollah Omar. En revanche, l’Irak et la Syrie baasistes, plus proches de la norme occidentale en matière de condition féminine, n’eurent pas droit aux mêmes égards. Le premier a été pulvérisé sous les bombes US, la seconde est rangée dans la catégorie des « Etats voyous ». Mais peu importe : les partisans de la politique américaine au Moyen-Orient se croient fondés à donner des leçons en matière d’émancipation féminine.

S’agissant de l’ONU, en outre, on ne s’étonnera guère d’un tel ressentiment de la part des porte-parole du néoconservatisme à la française. Car les résolutions du conseil des droits de l’homme, comme hier les déclarations de l’assemblée générale, ont osé mettre en cause la répression israélienne en Palestine occupée. Les 47 Etats élus par leurs pairs au CDH bénéficient de l’égalité de vote. La sensibilité qui s’y exprime reflète donc une opinion majoritaire qui n’a aucune raison de cautionner l’occupation militaire des territoires arabes. Que les thuriféraires d’Israël, cependant, se rassurent : ces résolutions demeurent symboliques à défaut d’être exécutoires. Mais ce n’est pas suffisant. Il leur faut aussi en stigmatiser le principe par un usage grossier de la calomnie.

C’est à quoi s’emploient rageusement les signataires. « Par sa mécanique interne, les coalitions et les alliances qui s’y constituent, les discours qui s’y tiennent, les textes qui s’y négocient et la terminologie utilisée anéantissent la liberté d’expression, légitiment l’oppression des femmes et stigmatisent les démocraties occidentales .. Le CDH est devenu une machine de guerre idéologique à l’encontre de ses principes fondateurs. Ignorée des grands médias, jour après jour, session après session, résolution après résolution, une rhétorique politique est forgée pour légitimer les passages à l’acte et les violences de demain ».

Symptôme d’une psychose paranoïaque ou monument de la démonologie occidentale : on hésite sur le diagnostic. La seule certitude, c’est que ce réquisitoire contre des forfaits inexistants témoigne d’une inventivité hors du commun. Le conseil des droits de l’homme de l’ONU voudrait « anéantir la liberté d’expression » ? On se demande bien pourquoi et comment. Mais nos interrogations demeurent sans réponse. Nos polémistes annoncent « la mise à mort de l’universalité des droits » par l’ONU elle-même, mais cette mort annoncée reste nimbée de mystère. Aucune citation des résolutions du CDH ne vient étayer cette accusation, et les détracteurs de l’ONU condamnent ses idées supposées avec une violence inversement proportionnelle aux preuves de ce qu’ils avancent. Visiblement, ils préfèrent parler à sa place en procédant directement au commentaire de ce qu’elle est censée avoir dit.

En guise de citations, on doit alors se contenter des propos résumés au style indirect, sans guillemets, qu’aurait tenus M. Doudou Diène, rapporteur spécial sur le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie auprès de l’ONU. L’intellectuel sénégalais aurait ainsi déclaré qu’« énoncer une critique contre le port de la burqa constitue une agression raciste, que la laïcité est ancrée dans une culture esclavagiste et colonialiste, et que la loi française contre le port des signes religieux à l’école participe du racisme antimusulman ». Seul problème : ces citations sont introuvables. Si chacun de ces énoncés soulève évidemment des objections, encore faut-il qu’il ait été formulé. Une polémique grossière sur des citations qui n’en sont pas : le procédé condamne ses auteurs.

Au demeurant, les seules citations que les idéologues publiés par « Le Monde » auraient dû produire à l’appui de leur propre thèse sont celles du CDH lui-même. Mais ils se gardèrent bien de le faire. Livrant leur interprétation tendancieuse en lieu et place de la pensée d’autrui, ils pérorent gravement en prenant leur fantasme pour la réalité : « La confusion est à son comble, affirment-ils, quand est dénoncée comme une attitude raciste toute critique de la religion ». Mais d’où vient cette idée ? Qui l’a émise ? Nul ne le sait. N’importe qui, en revanche, peut vérifier ce qu’a énoncé le CDH sur la question religieuse. Il suffit de consulter les comptes-rendus officiels des six sessions réunies depuis sa création en juin 2006.

Le 30 mars 2007, le CDH a ainsi adopté une résolution « sur la lutte contre la diffamation des religions ». Ce texte nuancé insiste sur « le droit de chacun à la liberté d’expression, qui devrait s’exercer de façon responsable et peut donc être soumis à des restrictions, prescrites par la loi et nécessaires pour le respect des droits ou de la réputation d’autrui, la protection de la sécurité nationale, de la santé ou de la morale publiques, et le respect des religions et des convictions ». Sur le plan des principes, ce texte ne diffère guère du droit positif en vigueur dans la plupart des pays, les Etats occidentaux ayant eux aussi entouré l’exercice de la liberté d’expression de certaines limites juridiques. En France, la reconnaissance de la liberté d’expression n’entraîne aucun droit à diffamer son voisin, toute forme d’injure manifestant une discrimination raciale ou religieuse est punie par la loi, et certaines dispositions législatives ont même eu pour effet d’énoncer une vérité officielle sur des faits historiques.

Naturellement, la teneur de cette résolution du CDH n’est pas indifférente au contexte politique lié à la « guerre contre le terrorisme » menée tambour battant par Washington. « Le Conseil se déclare préoccupé par les images stéréotypées négatives des religions et par les manifestations d’intolérance et de discrimination en matière de religion ou de conviction. Il se déclare en outre profondément préoccupé par les tentatives visant à associer l’islam avec le terrorisme, la violence et les violations des droits de l’homme. Il note avec une vive inquiétude l’intensification de la campagne de diffamation des religions, et la désignation des minorités musulmanes selon des caractéristiques ethniques et religieuses depuis les événements tragiques du 11 septembre 2001 ».

L’adoption de ce texte s’est heurtée à l’opposition des pays occidentaux, mis en minorité lors du vote final. Aucun d’entre eux n’y a vu, toutefois, le danger mortel pour la civilisation universelle que dénoncent les signataires de notre pamphlet antionusien. Au nom de l’Union européenne, la représentante de l’Allemagne « a fait remarquer que, comme l’a établi le rapport de M. Doudou Diène, la discrimination fondée sur la religion ne concerne pas uniquement l’islam, mais également le judaïsme, le christianisme et des religions et croyances venues d’Asie, ainsi que des personnes sans religion. Elle a également souligné qu’il est problématique de séparer la discrimination fondée sur la religion des autres formes de discrimination. Elle a aussi jugé l’utilisation du concept de diffamation contre-productive, préconisant plutôt un texte axé sur la liberté de religion ou de conviction ».

Que ce débat témoigne d’une différence de sensibilité sur les questions religieuses entre pays membres de l’organisation de la conférence islamique (OCI) et pays occidentaux est une évidence. Cela méritait une réflexion sur la sécularisation relative des sociétés concernées et la référence, explicite dans les pays musulmans, à des valeurs religieuses. Mais cette réflexion n’effleura même pas l’esprit de nos intrépides signataires qui, faute d’avoir lu les textes auxquels ils font vaguement allusion, en dénaturent volontairement la signification. Refusant de discuter rationnellement les arguments de l’autre, on préfère le stigmatiser en imaginant une dramaturgie grossière mettant en scène des personnages réels. Ce théâtre de marionnettes, du coup, tient lieu d’argumentaire.

C’est ainsi que nos signataires s’en prennent violemment à Mme Louise Arbour, haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU. « Elle a participé à une conférence à Téhéran consacrée aux droits de l’homme et à la diversité culturelle, dénoncent-ils. Portant le voile, comme la loi de la république islamique l’exige, la haut-commissaire a été le témoin passif de l’énoncé de principes à venir, ainsi résumés : offense aux valeurs religieuses considérée comme raciste. Bien pire, dès le lendemain de cette visite, vingt et un Iraniens, dont plusieurs mineurs, furent pendus en public. C’est en sa présence que le président Ahmadinejad a renouvelé son appel à la destruction d’Israël ».

Encore une fois, l’art de l’amalgame intellectuel atteint des sommets. Mêlant tout et son contraire, le texte publié par « Le Monde » mise sur la confuse indignation du lecteur en anesthésiant au passage son jugement critique. Louise Arbour portait le voile à Téhéran, soit. Mais aurait-elle pu, en Israël, organiser une réunion pendant le shabbat ? Les régimes religieux ont des exigences que n’ont pas les autres. On peut le déplorer, mais ils sont chez eux. L’offense à la religion, dans certains pays, est considérée comme une forme de racisme. Faut-il que nous allions les convaincre du contraire, et de quelle manière ? La peine de mort, enfin, est cruellement appliquée en Iran. Mais les aspects odieux du régime de Téhéran ne le résument pas pour autant, et le régime saoudien n’a rien à lui envier. Surtout pas l’amitié des Etats-Unis, où un président texan a été élu sur sa réputation d’exécuteur intraitable des criminels supposés. Sans parler d’Israël, seul Etat au monde dont les snipers abattent des fillettes à la sortie des écoles.

Les diatribes iraniennes contre l’Etat hébreu relèvent, elles, d’un affrontement géopolitique dont l’un des principaux paramètres est l’attitude d’Israël lui-même. S’il avait appliqué la peine de mort aux civils palestiniens avec davantage de discernement depuis soixante ans, il n’aurait pas suscité un tel rejet de la part de ses voisins proches ou éloignés. Sous occupation militaire, amputés d’une partie de leur territoire, ou régulièrement bombardés par son aviation, ces derniers ont d’excellentes raisons de le détester. Mais peu importe. Décidés à instruire à charge contre Mme Arbour pour son séjour à Téhéran, nos polémistes incriminent « son silence et sa passivité », qu’elle aurait justifiés par « le respect de la loi iranienne et le souci de ne pas offenser ses hôtes ».

« Charbonnier est maître chez soi, commentent-ils. C’est le docteur Goebbels qui utilisait cet argument d’opportunité, à la tribune de la Société des nations en 1933, pour se soustraire à toute critique d’une institution internationale impuissante ». On croit rêver. Car, analogie pour analogie, frappante est la ressemblance entre le Reich qui s’assied sur la SDN en 1933 et l’Etat hébreu qui bafoue le droit international depuis 1967. Comme son lointain prédécesseur, Israël, lui aussi, se « soustrait à toute critique d’une institution internationale impuissante ». Et s’il le fait, c’est pour mieux conquérir « son espace vital, de la mer au Jourdain », selon la belle formule employée par Effi Eitam, ministre d’Ariel Sharon, en 2002.

« Les grands crimes politiques ont toujours eu besoin de mots pour se légitimer. La parole annonce le passage à l’acte », philosophent nos signataires. Ils n’ont pas tort : le 29 février, le vice-ministre israélien de la Défense Matan Vilnaï a brandi la menace d’une « shoah » contre les Palestiniens avant de lancer à Gaza la sanglante opération qui fit 110 victimes palestiniennes en une semaine. Quitte à enfreindre un tabou religieux, l’Etat hébreu, manifestement, a franchi un cap sémantique avant de déchaîner sa puissance militaire : il est passé « de la parole à l’acte ».

Mais le meilleur a été gardé pour la fin. « Les idéologies totalitaires avaient remplacé les religions. Leurs crimes, les promesses non tenues d’avenir radieux ont ouvert grande la porte au retour de Dieu en politique. Le 11 septembre 2001, quelques jours après la fin de la conférence de Durban, c’est bien au nom de Dieu que le plus grand crime terroriste de l’histoire fut commis ». Lier dans une même trame le 11 septembre 2001 et les résolutions du CDH, il fallait oser. Il est vrai que nous avons affaire à des spécialistes.

« Retour de Dieu en politique », disent-ils. Nos intellectuels savent de quoi ils parlent : Israël n’est-il pas l’Etat confessionnel par excellence ? « Si la revendication d’un coin de terre est légitime, affirmait Theodor Herzl, alors tous les peuples qui croient en la Bible se doivent de reconnaître le droit des juifs ». Bibliquement établie, la légitimité d’un Etat juif en Palestine va de soi : le texte sacré tient lieu de titre de propriété. Pour les sionistes religieux, le retour des juifs en Eretz Israël est inscrit dans le récit de l’Alliance lui-même. Prendre possession de la terre que Dieu a donnée aux juifs fait partie du plan divin, et ce serait le contrarier que de renoncer à cette offrande.

Du coup, aucun compromis n’est possible avec les Arabes. En 1947, le grand rabbin de Palestine martelait le statut théologique du futur Etat juif : « C’est notre forte conviction que personne, ni individu, ni pouvoir institué, n’a le droit d’altérer le statut de la Palestine qui a été établi par droit divin ». Chef du parti national-religieux, le général Effi Eitam expliquait à son tour en 2002 : « Nous sommes seuls au monde à entretenir un dialogue avec Dieu en tant que peuple. Un Etat réellement juif aura pour fondement le territoire, de la mer au Jourdain, qui constitue l’espace vital du peuple juif ». Au moins, c’est limpide.

Rien d’étonnant, par conséquent, à ce que le lobby pro-israélien exècre l’ONU : son appétence pour le droit international est inversement proportionnelle à son engouement pour le droit divin. Il est vrai que l’un est infiniment plus favorable au Grand Israël que l’autre. Percuter les résolutions de l’ONU avec la Thora relève de l’exploit intellectuel et du prodige politique : Israël l’a fait. Pour nos signataires, « c’est au nom de Dieu que le plus grand crime terroriste de l’histoire fut commis ». Ce n’est pas tout à fait faux, à condition d’inclure dans l’analyse l’Etat hébreu, cet artefact colonial bâti au forceps sur les ruines de la Palestine au nom de la Bible et de la Shoah.

A propos de terrorisme, l’Etat d’Israël, qui plus est, peut se targuer d’un palmarès hors compétition. Les odieux attentats du 11 septembre 2001 ont fait dix fois moins de victimes que le siège de Beyrouh par Tsahal en 1982. Ses admirateurs occidentaux doivent certainement s’extasier sur les prouesses d’une armée capable de tuer aussi aisément des enfants avec des missiles. Ils doivent aussi se confondre d’admiration devant les geôles israéliennes, où grâce à la loi religieuse, on s’interrompt de torturer durant le shabbat. L’Etat hébreu mérite bien ce concert de louanges que les intellectuels organiques lui décernent à longueur de colonnes. Et quelle outrecuidance, de la part de l’ONU, de vouloir fourrer son nez sale dans les affaires intérieures israéliennes !

A l’instar des pires calomnies, les accusations publiées dans « Le Monde » du 27 février se sont répandues sur la toile. Elles suscitent sur certains blogs des commentaires haineux que l’on ose à peine citer. M. Doudou Diène y est qualifié de « défenseur de la secte du pédophile fou et des adorateurs du caillou ». On y lit que « depuis les invasions musulmanes le croissant fertile est devenu le croissant stérile, et la civilisation a émigré en Occident ». Sur l’ONU, un internaute déchaîné résume à sa façon l’article publié par « Le Monde » : « l’ONU, c’est un ramassis de la racaille islamiste et tiers-mondiste ». Qu’attend-on pour supprimer l’ONU ? Ce sera encore plus simple. Islamophobie déclarée, haine du monde arabe, stupéfiante arrogance occidentale, tout y est. Opération réussie, mesdames et messieurs les intellectuels organiques.

Bruno Guigue
Diplômé de l’Ecole normale supérieure et de l’ENA. Auteur de "Proche-Orient : la guerre des mots", L’Harmattan, 2003

Des messages de protestation et de solidarité avec Bruno Guigue peuvent être envoyés à :
Sous-préfecture - Saintes
Place du Synode BP 325,
17108 Saintes Cedex
Téléphone +33 5 46 92 37 00
Télécopie +33 5 46 93 22 32

Voici le lien pour écrire à Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur:

http://www.interieur.gouv.fr/sections/contact/ministre/ministre

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22 mars 2008

 

Crise, quelle crise ?

Le CAC40 a baissé de plus de 16% depuis le début de l'année 2008, soit en moins de trois mois. La crise aux Etats-Unis provoquée par les folies des banquiers semble être la plus grave que ce pays - et donc le monde - a connu depuis ... 1945. En même temps les prix des produits de première nécessité en France ont flambé - selon même le ministère de l'économie. Tout cela ressemble à une vraie crise d'une ampleur inédite depuis plusieurs décennies - et on en parle très peu dans les médias 'grand public' comme les télévisions.

Cet article dans Le Monde pose une vraie question. Les dirigeants des grandes entreprises françaises, qui affichent presque tous un bel optimisme, comme si la crise américaine - qui pourrait bientôt devenir une véritable récession -n'avait aucune importance particulière, sont-ils sourds et aveugles ?

Aux Etats-Unis, c'est la cinquième banque d'investissements du pays, Bear Sterns, qui vient d'être sauvée en urgence dans des conditions rocambolesques par la banque JP Morgan Chase. Les actions de la banque avait chuté de 47% en un seul jour, et elle a été rachetée pour 236 millions de dollars dimanche alors que sa valorisation boursière le vendredi était de 3,54 milliards. Pire, pour de plus en plus de spécialistes de l'économie américaine cette faillite est l'arbre qui cache la fôret.


Gautier-Sauvagnac sourit

Enfin, la crise annoncée ne sera pas ressentie de la même façon par tout le monde, et on est heureux d'apprendre que M Denis Gautier-Sauvagnac a pu bien négocier son départ de l'UIMM (l'organisation patronale de l'industrie métallurgique) :

"Outre une indemnité exceptionnelle d'éviction de 1,5 million d'euros, ce dernier a bénéficié d'un préavis de douze mois, d'une indemnité de mise à la retraite "obligatoire" de 300 000 euros - trois mois avant ses 65 ans - et, comme une dizaine de collaborateurs de l'UIMM, d'une "retraite chapeau" complémentaire de 50 000 euros par an."


Le "nouveau parti anticapitaliste" ne manquera pas d'arguments !

Cet article en anglais dans Socialist Worker explique la crise et montre comment ce sont les travailleurs et leurs familles qui risquent d'en payer les frais.

Michel Aglietta Une crise aussi grave que celle de 1929

Dans L'Express, L'OCDE prévoit une croissance zéro aux Etats-Unis

/.../L'OCDE a rejetté la théorie du découplage, qui prétend que les pays émergent ne seront pas impactés par la crise financière. Nulle part dans le monde, "l'économie réelle n'est à l'abri des turbulences financières", a averti Jürgen Elmeskov.

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Christian Picquet : Après la raclée, l'alternative ...

J'ai l'habitude ici de reprendre les articles de Christian Picquet du courant minoritaire de la LCR publiés sur le blog Unir. Ils sont toujours intéressants, quoique écrits plus pour une minorité avisée que pour véritablement populariser la position de ce courant. C'est la raison pour laquelle je mets en évidence ici la conclusion de son dernier article, en modifiant seulement sa mise en page (des paragraphes plus courts). Il faut naturellement lire tout l'article pour en comprendre le sens profond.

Il semblerait par ailleurs que lors de la dernière réunion de la Direction Nationale de la LCR la presssion d'une partie de la majorité sur les minoritaires soient montée d'un cran. Des documents internes font écho de ces tensions. Autrement dit, au moment où la LCR lance son "nouveau parti anticapitaliste" large, sa direction voudrait marginaliser - voire "éliminer politiquement" - les unitaires les plus conséquents dans ses propres rangs.

/.../De la même façon [que du côté du PCF], du côté de la majorité de la LCR, peut se manifester la tendance à ne percevoir, dans la poussée des listes « 100% à gauche », que la confirmation de la démarche engagée pour un « nouveau parti anticapitaliste », dans les termes définis par le dernier congrès de l’organisation.

Certes, jamais la proposition d’un nouveau parti n’a autant répondu à une attente. Mais il ne faudrait pas pour autant ignorer que la percée électorale aura été d’autant plus nette que des accords avaient pu être noués avec d’autres composantes (alternatives, communistes, écologistes…).

On ne répétera jamais assez que la grande majorité des listes restant en lice au second tour était le produit de telles alliances (nous y reviendrons prochainement). Il serait, pour cette raison, irresponsable de vouloir ignorer la nécessité d’un rassemblement large des antilibéraux et anticapitalistes, au moment précisément où il vient de démontrer qu’il était gage d’efficacité.

Forte de l’audience élargie qu’elle a acquise, la Ligue se devrait plutôt de s’ouvrir à l’ensemble des forces de la gauche qui ne se situent pas dans le cadre du reniement social-libéral, pour leur proposer de travailler à l’émergence d’une gauche d’opposition et d’alternative.

En toute logique, il lui faudrait maintenant prendre appui sur l’expérience des listes unitaires, en proposer la pérennisation à partir d’actions locales menées sur la base des propositions développées durant la campagne, et même leur suggérer de se réunir à l’échelon national afin de discuter de la réponse politique qu’exige la nouvelle offensive à laquelle se préparer le sarkozysme.

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18 mars 2008

 

Ce vendredi 21 mars à 19h30 à Paris

Présentation du livre : Les filles voilées parlent

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17 mars 2008

 

Déclaration des communistes unitaires

/.../ En tout état de cause, face à la recomposition politique engagée, la nécessité de réenclencher une dynamique de convergence des citoyens et des forces de transformation sociale estplus forte encore après les scrutins de mars 2008. Elle suppose :

-le dépassement des contentieux issus de l’échec de la candidature unitaire lors de l’élection présidentielle et la transformation des querelles de leader-ships en une convergence des énergies ;

-le développement des partenariats forts dans les luttes face aux politiques que Sarkozy et Fillon vont tenter d’accélérer ;

-le développement d’initiatives, du niveau local au niveau national, pour travailler sur un projet et construire une alternative politique, avec en perspective la tenue des élections européennes de 2009 et des élections régionales de 2010. Il s’agit d’enrayer le processus de bipolarisation entre les gestionnaires du capitalisme et de se donner les moyens d’agir pour le dépassement du capitalisme /.../

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Saint-Denis - Elections Municipales - LeMonde.fr

A L'ïle Saint-Denis, le maire Vert Michel Bourgain, qui avait soutenu José Bové à l'élection présidentielle de 2007, est réélu avec une avance de 36 voix sur le candidat du PCF (soutenu ici par le PS).

16 mars 2008

 

AFP: La LCR soutient 14 listes au second tour, dont trois fruits des fusions


15 mars 2008

 

15 mars 2008 à Londres : Dans la rue contre la guerre




Des photos de la manifestation d'aujourd'hui à Londres contre la guerre en Irak (sur le site LENIN'S TOMB)

Stop this endless war ! by Simon Assaf (en anglais)

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14 mars 2008

 

Maintien du PS face au PCF dans le 93: "guerre injuste, stupide" (Mélenchon)


Des militants unitaires tractent pour la liste du maire sortant PCF à Saint-Denis

A Saint-Denis, le Parti socialiste (enfin la partie du PS local qui n'a pas rejoint la liste du maire sortant PCF Didier Paillard) se maintient au 2ème tour des municipales, prenant le risque d'attirer vers lui les voix d'une partie de l'électorat de droite, voire d'extrême droite. Son objectif principal étant de battre le PCF et ses alliés (nombreux à Saint-Denis) et de le réduire à la portion congrue au niveau départemental, le PS oublie tout simplement qu'il est censé être de gauche. Voilà quelques réactions intéressantes à cette décision :

PARIS, 13 mars 2008 (AFP) - Jean-Luc Mélenchon, sénateur PS de l'Essonne, a dénoncé jeudi dans son blog les "dangereux irresponsables" qui ont déclenché cette "guerre injuste, stupide" en maintenant des listes PS au second tour des municipales en Seine-Saint-Denis.

A Bagnolet, Saint-Denis, Aubervilliers et La Courneuve, quatre municipalités communistes, les candidats PS ont maintenu leur candidature contre des maires communistes sortants arrivés en tête au premier tour des municipales.

"Qui a décidé de déclencher cette guerre injuste, stupide, et contraire aux principes élémentaires de la solidarité à gauche, que l'on appelait +la discipline républicaine+"?, s'est interrogé M. Mélenchon.

Alors que Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, a évoqué de "mauvais joueurs", M. Mélenchon a parlé de "dangereux irresponsables".

Pour lui, un "signal absurde et criminel" est donné "à tout le pays où les communistes, partout, sont indispensables pour assurer les victoires de la gauche au deuxième tour".

"Rien dans la gestion de gauche des sortants, à laquelle les socialistes ont été profondément associés, ne justifie cette attitude", a poursuivi ce représentant de la gauche du PS.

"Seulement du +pousse toi de là que je m'y mette+, sans principe ni dignité", s'est exclamé le sénateur, pour qui il s'agit d'une "provocation qui ne sert que la droite dans le pays".


Voir le site de Pour la République Sociale (PRS)

La section locale de la LCR, quant à elle, se contente d'un communiqué appelant mollement à "battre la droite" (mais en se concentrant son feu sur l'attitude de la majorité municpale sortante). Ce n'est pas le cas partout ...

Les militants locaux de Lutte Ouvrière, quoi qu'on puisse pense de leur politique de fusion avec le PCF dès le 1er tour, ont au moins le mérite de ne pas regarder la pièce qui se joue des coulisses. Ils sont très présents lors des tractages aux côtés des militants PCF/Verts/ex-PS/associatifs/unitaires et autres. LO plus unitaire que la LCR, on croit rêver ...

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12 mars 2008

 

Successes and challenges of Die Linke

article de Christine Buchholz paru dans Socialist Review

 

Cherchez l'erreur

Alors qu'Olivier Besancenot joue avec les mots - et avec l'intelligence de ses électeurs - en appellant seulement à "battre la droite", Christian Piquet - principal porte-parole du courant unitaire de la LCR - appelle clairement à voter à gauche. En politique, le clareté se révèle en général plus payante à long terme que les contorsions linguistiques.

Ici, un extrait du texte de Piquet :

.../ Ce 9 mars appelle trois conclusions de portée générale. D’abord et avant tout, au second tour, pour préparer dans les meilleures conditions les confrontations qui s’annoncent avec les gouvernants et le patronat, il s’avère décisif de confirmer l’essai du premier tour, de chasser l’UMP et ses alliés du plus grand nombre possible de municipalités. Sauf en cas de compromission avec le Modem, il faudra donc voter pour la liste de gauche restant en lice face à la droite ; si plusieurs listes de gauche demeurent en compétition (comme à Clermont-Ferrand, où le maire socialiste sortant a refusé la fusion que lui avait proposée notre camarade Alain Laffont), il conviendra d’apporter le maximum de suffrages à celle qui se situe à gauche du social-libéralisme.

Ensuite, le décalage évoqué entre les aspirations populaires et les réponses que leur apporte le Parti socialiste confirme, une fois encore, que ce dernier ne saurait constituer l’épicentre d’une reconstruction à gauche. La crise du sarkozysme, autant que la colère sociale qui transpire de toutes parts, exige une nouvelle offre politique. Une offre à gauche, vraiment à gauche, qui s’emploie à apporter un débouché positif aux mobilisations, récuse toute forme d’alliance à droite, défende des propositions conséquentes de rupture avec le capitalisme libéral, ouvre le chemin à un début d’alternative.

Enfin, l’espace pour faire émerger une telle gauche d’opposition et d’alternative ne s’est nullement refermé. Ce qu’illustre toutefois le premier tour des municipales, c’est qu’il ne peut être occupé par une seule des forces constituées à la gauche du PS. Ni par un PCF qui, s’illusionnant sur la portée de sa bonne tenue électorale, croirait l’heure venue de sa reconstruction solitaire. Ni par une LCR qui, forte de ses succès et de son dynamisme militant, voudrait bâtir un nouveau parti autour d’elle ou sur le seul créneau de l’extrême gauche révolutionnaire. Pour l’émergence d’une gauche d’opposition et d’alternative, autant que pour l’affirmation d’une nouvelle force politique, la convergence de tous les segments de la gauche de transformation n’a jamais été d’une si brûlante actualité…


Ici, le communiqué officiel de la LCR

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11 mars 2008

 

Communiqué de Didier Paillard et de la liste de gauche Saint-Denis Pour Tous



Dimanche 16 mars, le second tour des élections municipales doit confirmer et amplifier la volonté des Dionysiens de battre la droite et d’élire une municipalité de gauche, qui mettra en œuvre le projet d’une ville pour tous en s’appuyant sur la participation des habitants.

Avec 42,01% des suffrages réunis le 9 mars, seule la liste de gauche conduite par Didier Paillard le permet.

Cet objectif majeur a conduit Didier Paillard et ses colistiers à rechercher depuis dimanche soir le rassemblement de tous les électeurs de gauche. Pour s’opposer aux listes de droite UMP et MODEM, qui ont décidé de s’unir pour le second tour de scrutin, des contacts ont été pris et des rencontres organisées avec la liste officielle du Parti Socialiste.

Malgré le choix de M. Sali et de certains membres du PS local de rompre avec la tradition dionysienne d’union des forces de gauche et de présenter une liste de division au 1er tour, malgré une fin de campagne de cette liste marquée par des dérives et une surenchère sécuritaires qui ont choqué bon nombre de gens de gauche, Didier Paillard a d’abord eu le souci de rassembler les Dionysiens, et en premier lieu les Dionysiens attachés à une équipe municipale de gauche.

Didier Paillard a donc pris l’initiative de proposer au PS de participer à la liste de rassemblement de la gauche sur la base du projet approuvé par les Dionysiens. Malheureusement, tous ces efforts ont été n’ont pas été suffisants. Alors que le devoir de la gauche est de faire passer les intérêts de la population avant toute autre considération, alors que François Hollande a multiplié les appels à l’union, ces membres du PS local ont choisi de s’enfermer dans la division et l’isolement.

Cette attitude persistante de division de la gauche est incompréhensible et regrettable, et ce d’autant plus qu’à l’issue du scrutin, la sensibilité socialiste aurait pu être représentée au sein du conseil municipal avec un nombre d’élus supérieur à celui du mandat 2001-2008.

Trois listes seront donc présentes dimanche pour le second tour : la liste de gauche Saint-Denis pour tous conduite par Didier Paillard, la liste de droite UMP-MODEM, et la liste de M. Sali.

Dans cette situation, les électeurs de gauche doivent conforter et amplifier leur vote en faveur de la liste Saint-Denis pour tous, seule en mesure de construire le projet d’une ville populaire et solidaire, avec une équipe d’élus rassemblés pour la ville autour de Didier Paillard, et pour Plaine Commune autour de Patrick Braouezec.

Dimanche, pour refuser la division, tous les électeurs de gauche, et au-delà tous les démocrates, tous les Dionysiens soucieux de l’avenir de leur ville, doivent se rassembler sur la liste Saint-Denis pour tous, qui est la seule en mesure de faire barrage efficacement à la droite locale.


Saint-Denis,
Attention : 3 listes présence pour le 2ème tour

Pour faire barrage à la droite UMP-MODEM

Pour faire gagner la gauche à Saint-Denis

Pour continuer ensemble une ville pour tous

Venez nombreux à la soirée de mobilisation Jeudi 13 mars 20 heures Salle de la Légion d'Honneur

Pour la victoire de SAINT-DENIS POUR TOUS !

Et la réélection de Didier Paillard, votre maire

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Communiqué du Mouvement des Indigènes de la République

Le Mouvement des Indigènes de la République ont toujours considéré la loi « anti-foulard » du 15 mars 2004 comme une loi raciste et sexiste.

En plus de l’immense injustice qu’a été cette loi, les exclusions qu’elle a entraîné et le climat de rejet qui s’est répercuté bien au-delà de l’école, il y a eu une confiscation de la parole des filles portant le foulard.

Quand elles n’étaient pas traitées en objet d’étude, elles étaient traitées en objet tout court.

Après une multitude de livres où toutes les composantes de la société française (politiques, savants, essayistes…) se sont autorisées à parler d’elles, paraît le 20 mars Les Filles voilées parlent : elles sont 45 à y prendre la parole dans les conditions qu’elles ont choisies.

Elles passent enfin du statut d’accusées au statut d’accusatrices.

Nous vous proposons donc une table ronde autour de ce livre en présence des trois coordinateurs-trices, Ismahane Chouder (membre du collectif « Une école pour tou-t-es » et anciennement présidente du collectif des « Féministes pour l’égalité »), Malika Latrèche (membre du collectif « Une école pour tou-t-es » et coprésidente du collectif des « Féministes pour l’égalité ») et Pierre Tevanian (professeur de philosophie, membre du collectif « Une école pour tou-t-es » et coanimateur du collectif « Les mots sont importants ») ainsi que certaines auteures (celles disponibles ce soir-là pour prendre la parole) des textes réunis dans le livre.

Vendredi 21 mars 2008 à 19h30 à la Maison Verte, 127-129 rue Marcadet, M° Lamark-Caulaincourt (ligne 12)

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10 mars 2008

 

MUNICIPALES A SAINT-DENIS : LA GAUCHE MAJORITAIRE MAIS DIVISEE, LA LCR NE FAIT PAS LE PLEIN DES VOIX D'EXTREME GAUCHE

LISTE DE RASSEMBLEMENT (Liste du Parti Communiste) 42.02% (6757 votes)
ENSEMBLE POUR ST DENIS (Liste du Parti Socialiste) 22.57% (3630 votes)
ENSEMBLE POUR ST DENIS (Liste de l'UMP) 13.45% (2163 votes)
SAINT-DENIS CITOYEN (Liste divers droite) 7.98% (1284 votes)
MOUVEMENT DEMOCRATE (Liste centre-MoDem) 7.46% (1200 votes)
SAINT DENIS 100% À GAUCHE (Liste de la LCR) 6.51% (1047 votes)

38227 inscrits sur les liste électorales pour 85832 habitants
21500 abstentions (56.24%)
16727 votants (43.76%)
38227 votants / inscription (43.76%)
646 votes blancs et nuls (1.69%)
16081 votes exprimés (42.07%)

La décision d'une partie du PS de présenter sa propre liste et de faire une campagne très droitière basée sur le thème de l'insécurité fait perdre 11% des voix à la liste conduite par le candidat du PCF (Didier Paillard en 2008, Patrick Braouzec en 2001). Mais la liste de désunion du PS recueillit presque 23% des voix. Il est clair que ses voix ne viennent pas que de l'électorat traditionnel de gauche.

L'extrême droite (MNR) qui a fait presque 16% des voix en 2001 n'était pas présente cette année. Où sont passés ses électeurs ? Pas au parti de Sarkozy, paraît-il, car le résultat de l'UMP, à 13.4% est identique à celui obtenu il y a 7 ans.

Le score de la LCR est en très légère augmentation (+0,7%), alors que Lutte Ouvrière (6% en 2001) ne se présentait pas indépendamment (leurs candidats figuraient sur la liste conduite par le maire PCF) et que le PT (2,3% en 2001) a également disparu. Le score des listes d'extrême gauche lors des trois derniers scrutins municipaux est donc le suivant :

1995 : 7,36%
2001 : 13.71%
2008 : 6.51%

Le résultat de la LCR est moins que celui obtenu en 1987 (6,87%). Ailleurs, de très bons résultats ont été enregistrés : Percée de la LCR (AFP)

Le PCF sort conforté des primaires provoquées par le PS, par Sylvia Zappi dans Le Monde, mais perd Pierrefitte-sur-Seine (ville voisine de Saint-Denis) où la maire sortante termine en 3ème position loin derrière le PS et derrière l'UMP.

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09 mars 2008

 

La gauche unie à Allauch ...

... ou quand le PCF, la LCR et les collectifs antilibéraux font campagne ensemble.

08 mars 2008

 

Venezuela-Colombia conflict sheds light on US imperialism|8Mar08|Socialist Worker

Un article an anglais d'Esme Choonara sur le conflit entre la Colombie, principal allié de G Bush en Amérique latine, et le Venezuela.

07 mars 2008

 

Le PS de Saint-Denis touche le fond ...




Saint-Denis, jour de marché

La campagne des municipales à Saint-Denis touche à sa fin, et les deux principales listes d'opposition - celle du PS/PRG/divers Verts et un élu communiste et celle de l'UMP - se sont distinguées par une exploitation honteuse du thème de l'insécurité. Décidément, Georges Sali, chef de file du PS, mérite bien son nom.

Il existe en anglais une expression qui se traduit par "Mensonges, putains de mensonges et ... statistiques". Le dernier tract du PS est un modèle du genre.

(En rouge) "Notre ville concentre, à elle seule, 37% de tous les actes de délinquance commis en 2007." (il faut lire plus loin pour savoir que les 37% sont par rapport au département de la Seine-Saint-Denis). Le chiffre paraît effectivement élevé, pour une ville dont la population représente 6,5% de celle du département. Si le chiffre est exact (la source n'est pas citée) il peut y avoir plusieurs explications. Mais expliquer, chercher à comprendre, relativiser, éduquer, ce n'est pas au goût des démagogues socialistes. Ils préfèrent se saisir de quelques faits divers dramatiques pour servir leurs ambitions électorales. Ici, pas besoin de la droite classique, on a le PS.

Pour ceux qui ne connaissent pas notre ville, il faut préciser qu'elle jouxte la ville de Paris, qu'elle est traversée par deux autoroutes et la RN1, qu'elle possède trois gares, un tramway, de nombreuses lignes de bus et quatre stations du métro de la ligne 13 (l'une des plus fréquentée, et officiellement la plus chargée de tout le réseau), qu'elle a une très grande université (Paris 8) ainsi que plusieurs antennes universitaires, plusieurs grands lycées dont un lycée professionnel, que son marché est le deuxième plus important de l'Île de France, qu'elle accueillit de nombreuses manifestations sportives et artistiques (présence du Stade de France).

Autrement dit que Saint-Denis est traversée tous les jours par un véritable flot humain. Sa gare principale, qui dessert Paris et toute une partie de la banlieue nord (Seine-Saint-Denis, Val d'Oise ...) est l'une des plus fréquentées de la région, et probablement la plus mal entretenue (je suis bien placé pour le savoir) - et ce n'est pas le lifting en cours qui va la rendre conforme aux normes élémentaires de confort et de sécurité..

Mais surtout, la ville concentre tous les problèmes sociaux engendrés par le capitalisme décadent et néo-libéral (pas de trace d'une opposition aux politiques sarkozyennes dans le tract du PS, non plus) : crise du logement, expulsions, précarité, rareté et déclin des services publics, salaires de misère ...

Tous ces éléments doivent nous faire traiter les statistiques avec énormément de précaution. Et surtout éviter des comparaisons abusives. (Mon ancien professeur de criminologie à la London School of Economics m'a bien fait comprendre que, de toutes les statistiques, celles de la criminalité sont de loin les moins fiables. Pour ne donner qu'un aperçu, prenons l'exemple des chiffres de la 'petite' délinquance, les incivilités etc. En fait, les chiffres officiels sous-estiment la réalité, étant donné que beaucoup de citoyens estiment que "cela ne vaut pas la peine" de faire une déclaration. Surtout d'ailleurs à Saint-Denis où on dit communément que la police s'en moque. Il suffit que le pourcentage de déclarations varient de quelques points - suite par exemple à l'ouverture d'un nouveau guichet ou de quelques articles de presse - et les chiffres explosent. Pourtant, le nombre de délits n'a pas changé.)

Le PS de Saint-Denis, lui, se moque de ses lecteurs en préférant citer quelques statistiques trompeuses, partielles et présentées hors de tout contexte, plutôt que d'élever le débat. Au lieu de parler de la politique du gouvernement Sarkozy, de la spéculation boursière, des délocalisations capitalistes, il concentre son feu sur ... la municipalité de Saint-Denis.

Certes, les responsables politiques locaux ne sont pas toujours au-dessus de toute critique. Mais en même temps ils font beaucoup pour que la ville soit plus humaine. Ce n'est pas un hasard si la liste du maire, Didier Paillard, est soutenue par des forces allant du PCF à Lutte Ouvrière, en passant par le MRC, une partie des Verts et des responsables ... socialistes, dont la candidate du PS aux dernières élections législatives, Rose Gomis.

Autre exemple de l'attitude désinvolte des amis de M Sali quand il s'agit de manier les statistiques : le "doublement" du rythme des vols à mains armées qu'on extrapole des chiffres de janvier et février 2008. Une tendance lourde basée sur ... deux mois.

Encore mieux : "Le taux de criminalité (!) est de 162% à Saint-Denis." Sic, sic et re-sic.

Enfin, le PS nous sert des affirmations absurdes comme "les habitants [donc tous les habitants ! NDLR] n'osent plus venir en réunion publique ... car il faut revenir après 20h." Et moi qui rentre très souvent du travail après 20h en passant par le quartier de la gare ! Je n'hésite pas non plus à me promener sur la rue de la République à minuit en été, quand elle est toujours animée.

Il ne s'agit pas de nier qu'il y a des problèmes d'insécurité dans notre ville, comme partout ailleurs, ni que certaines personnes - âgées surtout - sont angoissées par le comportement d'une minorité. Tout cela est malheureusement vrai. De là à insinuer que la population "honnête" de Saint-Denis vit recroquevillée sur elle-même, terrorisée par des hordes barbares - alors que c'est une ville très sociable avec une vie associative très active (on se demande comment, s'il faut terminer toutes les réunions avant 20 heures !) - il y a un pas énorme que jusqu'à présent seuls les gens de droite et d'extrême droite ont osé franchir.

Pourtant, le PS a axé sa campagne essentiellement sur ce thème et ce n'est pas un hasard si ce tract sort à la veille du 1er tour. Il réclame une police municipale de 200 agents (au lieu de 19 actuellement) et (scandaleusement) "une présence renforcée de la Police nationale dans tous les quartiers". Quand on connaît les agissements récents de la police nationale et des CRS à Saint-Denis et ses environs (rackets aux puces de Saint-Ouen, tirs en l'air devant un campement de Roms par des policiers éméchés, abus de prostitués par des CRS ...) on se dit que le PS ne peut vraiment pas tomber plus bas.

Alors, au premier tour, votons pour la liste 'Saint-Denis pour tous' ou comme moi pour celle de la LCR 'Saint-Denis 100% à gauche'. En espérant que le PS ne réalise pas ici comme dans d'autres communes du '93' son ambition de remplacer le PCF - pour mieux préparer des alliances avec le centre-droit. (Malheureusement il va falloir dans certains endroits voter pour le PS au 2ème tour, pour battre la droite.)

Le blairisme ne passera pas !

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05 mars 2008

 

Un nouveau parti anticapitaliste, c’est urgent

L’actualité politique est dominée par trois grandes questions. L’offensive tous azimuts de Sarkozy, les élections municipales et une série de grèves sur les salaires dans le public comme dans le privé.

Sarkozy espère cacher derrière ses coups de théâtre ridicules (sur la commémoration de la Shoah, les programmes scolaires ou la reconnaissance par l’UNESCO de la gastronomie française (!), …) et ses mesures populistes (rétention de sûreté, instruction morale, ...) les attaques centrales (le Traité européen modifié, le nouveau contrat de travail, la réduction des effectifs dans la fonction publique, …).

Sa baisse spectaculaire dans les sondages contredit les pronostics catastrophistes de certains militants pour lesquels son élection représentait une défaite historique de la gauche. L’absence d’opposition sérieuse de la part du Parti socialiste, cependant, laisse à la droite une marge réelle. Après une probable claque bien méritée aux municipales, elle peut relever la tête. La relative popularité du premier ministre Fillon – fait sans précédent sous la Cinquième République – en est un signe qui ne trompe pas.

Le besoin d’un parti de combat à gauche du PS se fait lourdement sentir. Qui peut organiser la solidarité avec les grévistes, devenir une force de proposition dans les mouvements, aider à faire le lien entre les différents combats, être le porte-parole des opprimés et des salariés ? Quand Sarkozy ment, qui répondra haut et fort ?

Dans ce contexte, l’état de la gauche radicale et révolutionnaire n’est pas encore à la hauteur du défi. Lire la suite ...
(Extrait de l'éditorial de mars 2008 du bulletin de Socialisme International)

UN ARTICLE DE FRANCOIS CALARET (LCR Saint-Denis) sur le blog UNIR, qui lui ne parle pas de 'nouveau parti anticapitaliste' mais de 'front politique antilibéral'.

/.../ Pendant le conflit sur les régimes spéciaux, ce front politique avait commencé à se constituer, de façon « naturelle », par en bas, à l’initiative de sections de différentes organisations, de la LCR, du PCF, des Alternatifs, de l’Alternative Libertaire, des collectifs antilibéraux… Mais sans que des initiatives nationales n’encouragent ces actions locales. L’aspiration à l’unité, comme moyen de défense des salariés, va de nouveau s’exprimer avec force. L’enjeu de l’émergence d’un front politique antilibéral, c’est de faire le lien entre les différentes mobilisations, de renforcer la légitimité de ceux qui se battent, qui défendent non seulement leurs intérêts propres mais également les intérêts de l’ensemble de la population.

L'approche de François a le mérite de nous rappeler, si je l'ai bien interprété, que le nouveau parti ne doit pas se réduire à la seule LCR et ses sympathisants. Il ne s'agit pas de construire une nouvelle force 'autour' de la Ligue, mais de mettre en oeuvre un véritable front unique sur le terrain électoral, comme dans les luttes.

Lire aussi cet article de Christian Piquet , Les municipales, miroir d'une crise :

/.../ C’est dire s’il est urgent de faire de nouveau émerger une gauche. Une gauche qui cesse de se renier. Une gauche qui parle et agisse à gauche. Autrement dit, une gauche qui sache, contrairement à nos sociaux-libéraux, s’opposer et dessiner un début de débouché à la colère populaire. À cet égard, si l’enjeu du second tour des municipales sera bien de chasser la droite d’un maximum de communes, sans compromission avec le Modem, celui de ce dimanche consistera à réunir le plus grand nombre de voix possible sur les candidats défendant une démarche de rupture sociale et démocratique.

Pour une gauche « 100% à gauche »

Dans plus de 200 villes, ce sera possible grâce aux listes présentées ou soutenues par la LCR, qui affirment une politique clairement indépendante du PS, de ses petits arrangements avec le système, de ses ouvertures à droite. Et l’excellente nouvelle vient, en l’occurrence, du fait que, pour 60% d’entre elles, elles ont su réaliser la convergence de divers segments de la gauche antilibérale et anticapitaliste. Il se trouve même un nombre très significatif de cas où les accords, bien au-delà de ce qu’il reste ici ou là des collectifs antilibéraux, incluent des sections du Parti communiste, voie des groupes locaux de Pour la République sociale. Ce qui apporte un démenti opportun à tous ceux qui, commentateurs ou acteurs politiques, plus ou moins bien intentionnés, se montraient ces derniers temps enclins à dire qu’il n’existait plus d’espace à gauche de la rue de Solferino. Comme, d’ailleurs, à ceux qui, à la direction de la Ligue, nous expliquaient doctement qu’il n’y avait désormais plus rien entre le social-libéralisme et un « nouveau parti » qu’ils n’imaginent se formant qu’à l’extrême gauche…
Lire tout l'article ...

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04 mars 2008

 

Comment voter le 9 mars

Un appel à voter pour les listes 100% à gauche presentées par la LCR et - dans une majorité des cas - par d'autres groupes et partis, des Verts au PCF en passant par des comités ex-Bové, le PRS, LO et le MRC. On trouve une analyse plus detaillée ici ...

Au 2éme tour, il faut voter - et appeler publiquement à voter - contre la droite (UMP, Modem ...) et donc pour la liste de gauche la mieux placée, quelque soit sa composition.

Les étrangers privés de vote

Cet article de Sud-Ouest nous rappelle que de nombreux résidants, souvent installés en France depuis des années, travaillant et payant leurs impôts, sont exclus de cette démocratie française dont on nous vante tant les mérites. Les Européens, eux, peuvent voter aux municipales et même être élus, les non-Européens, non. Pour les premiers, vivre en France est souvent une question de confort. Pire, l'une des principales raisons de l'expatriation de mes compatriotes britanniques, selon certaines enquêtes, est le fait qu'il y a "trop d'immigrés en Angleterre". Pour les deuxièmes, l'exil est souvent une question de survie. Alors, il est grand temps de mettre fin à cette injustice, et accorder le droit de vote à tous les étrangers, à toutes les élections.

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