30 mai 2007

 

La gauche radicale belge et les élections législatives du 10 juin 2007

Dans chaque pays, la construction d'une nouvelle gauche radicale et unitaire se fait à des rythmes différents, avec des avancées et des reculs. Les réponses des partis existants (communistes, verts, révolutionnaires ...) sont également très variées.

Le cas de la Belgique est particulièrement complexe. Mais des initiatives intéressantes sont en cours. Ici, la LCR belge donne sont point de vue sur l'intervention du Comité pour une autre politique (CAP) - un rassemblement de militants d'origines politiques diverses implanté surtout en Flandres - lors des élections législatives du 10 juin 2007. (Voir le texte daté 24/05/07) Les camarades critiquent le volontarisme excessif et le manque de réalisme du CAP, tout en lui souhaitant bonne chance. Dans un nouveau texte (30/05/07) la LCR élargit ses analyses aux perspectives pour l'extrême gauche (PTB, LCR, MAS ...) et la gauche radicale aussi bien en Wallonie qu'en Flandres. Les questions soulevées sont importantes.

/.../ Les plus volontariste pour les élections dans le CAP estiment qu’il y a en permanence un énorme boulevard devant eux. C’est une fausse vision de l’espace politique et du fonctionnement du spectre politique. On les voit trop souvent comme un espace vide « newtonien » : quand un parti disparaît ou évolue vers la droite, il y aurait automatiquement un espace vide que les autres peuvent occuper. Mais les choses ne fonctionnent pas ainsi. C’est cette nouvelle force politique qui doit créer son propre espace. La question du comment est très difficile. Mais il faut au moins réunir une série de conditions minimales : un discours cohérent, un programme soutenu par de larges couches, une chance réelle d’un score crédible, une masse critique de militants, un accès dans les médias de masse, une base réelle dans la société, une base financière, une unité entre les diverses forces politiques radicales. /.../

En Belgique francophone, le mouvement Une Autre Gauche (UAP) a décidé de ne pas présenter des candidats. Le titre d'une réunion publique qu'il organise à Bruxelles le 8 juin : Trois listes, un même programme ? donne une idée de la division qui règne à la gauche de la gauche belge (cela ne vous rappelle pas quelque chose?). Pour les non-initiés, il s'agit des listes du Parti communiste, du PTB (Parti du Travail de Belgique, ex-mao-stalinien - rien à voir avec le PT français) et le CAP.

Libellés : ,


 

Forum Social des Quartiers Populaires


Encore une fois, cela se passe à Saint-Denis, les 22, 23 et 24 juin 2007, autour de la Porte de Paris (métro ligne 13) et du canal de Saint-Denis. Lire le programme ici ...

Libellés :


28 mai 2007

 

Rémy Jean : Après la campagne Bové ...

Ce texte est particulièrement important, car Rémy Jean a été à l'initiative, avec d'autres, de la pétition qui a lancé la campagne unitaire de José Bové aux présidentielles. Et contrairement à d'autres dirigeants du courant unitaire de la LCR (Piquet ...), il ne s'est pas arrêté à mi-chemin.
NOUVEAU Pour le point de vue d'une militante unitaire de la LCR d'Agen, Michèle, voir les commentaires en bas de cet article.

Après la campagne Bové…
Continuer, garder le cap, faire plus et mieux pour construire l’alternative à gauche !

Rémy Jean

Paysage après la bataille

L’élection de Sarkozy est pour le camp progressiste une défaite plus sévère que les précédentes (1995, 2002) car elle intervient à l’issue d’une séquence politique où la droite au pouvoir avait subi une impressionnante série de désaveux dans les urnes (régionales 2004, referendum sur le TCE en 2005) et dans la rue (quasi grève générale contre la loi Fillon sur les retraites en 2003, mobilisation victorieuse contre le CPE en 2006). Que cette séquence politique s’achève par l’élection de Nicolas Sarkozy est un échec particulièrement cuisant. La droite, promise à la défaite, a su s’unifier derrière un leader qui a réussi à capter le désir de « rupture » à travers un projet de « sortie de crise » combinant habilement ultralibéralisme économique, nationalisme, populisme social et autoritarisme.

Mais ce succès politique de la droite est aussi – et peut-être avant tout – le résultat de ’incapacité de la gauche à proposer un projet de changement convaincant aux électeurs. Incapacité bien sûr du Parti Socialiste dont la campagne a été à la fois inconsistante, confuse et droitière (parfois plus que celle de Bayrou). Mais aussi incapacité de la gauche antilibérale à se rassembler autour d’une candidature commune porteuse d’une alternative politique crédible au social-libéralisme incarné par Ségolène Royal dans cette élection. La division de la gauche antilibérale a laissé le champ libre au vote « utile » pour Royal, mais aussi pour Bayrou, elle est une des raisons de l’affaiblissement global de la gauche au premier tour qui a permis la victoire de Sarkozy au second.

Cette victoire crée évidemment une situation plus favorable pour la « normalisation » libérale de la société française souhaitée depuis des années par la classe dominante. Il n’est pas douteux que le futur gouvernement va rapidement exploiter cette situation pour tenter de marquer des points décisifs dans ce sens (réforme du code du travail, service minimum, etc…). Mais il devra pour y parvenir affronter les capacités de résistance au libéralisme que la société française a démontré au cours des dernières années. Et le résultat des inévitables confrontations à venir sur le terrain social n’est pas joué d’avance. Car les victoires électorales, on le sait, ne sont pas toujours annonciatrices de succès sur ce terrain. En 95, Chirac et Balladur faisaient 39% au premier tour, Le Pen faisait 15%, Chirac l’avait également emporté avec 53% des voix au second tour, mais, six mois après, la France connaissait le mouvement social le plus important depuis 68 (grèves de nov/déc. 95 en défense de la protection sociale), suivi en juin 97 de la dissolution de l’Assemblée et de la victoire de la gauche aux législatives. Pour les antilibéraux, la première tâche est de combattre la démoralisation et de préparer les résistances dans les syndicats et les associations, car c’est sur ce terrain que s’établiront les rapports de force fondamentaux de demain.

C’est d’autant plus nécessaire que, à gauche, le paysage n’a rien d’enthousiasmant. Les effets de la défaite électorale sur le PS sont d’ores et déjà ravageurs et entraînent les dirigeants de ce parti dans une surenchère droitière dont le choix fait par Kouchner d’intégrer le gouvernement Sarkozy n’est qu’un avatar extrême, mais ô combien significatif de la compatibilité des programmes du PS et de l’UMP. On peut affirmer sans grand risque de se tromper que ce cours droitier va s’accentuer au prétexte de la modernisation du parti soit pour préparer une alliance avec Bayrou, soit pour tenter d’occuper son espace électoral. Même si les dirigeants socialistes chercheront à le masquer par des appels du pied à la gauche antilibérale, comme Ségolène Royal l’a fait entre les deux tours.

La gauche antilibérale, elle, persiste dans la division pour les législatives. Les candidatures véritablement unitaires se comptent sur les doigts d’une main. Le PCF, après avoir tenté de sauver ses députés par un accord avec le PS (qui n’en a pas voulu), joue solitairement son vatout, tandis que la LCR cherche à capitaliser le score de Besancenot à la présidentielle (1) Ni l’un, ni l’autre ne donne pour le moment le moindre signe d’une volonté de rassemblement à la gauche du PS. Et le faible score obtenu par José Bové à l’élection présidentielle ne les incite pas à retrouver le chemin d’une union pourtant plus nécessaire que jamais au lendemain de la victoire de Sarkozy.

Retour sur la campagne Bové

En lançant l’appel proposant que José Bové soit le candidat unitaire de l’alternative à gauche le 6 janvier dernier, nous espérions enrayer la mécanique de la division. Malgré l’immense succès de cet appel dans les rangs de la gauche antilibérale (plus de 40 000 signatures en un mois), nous n’y sommes pas parvenus. Nous avons alors choisi de poursuivre ce combat en maintenant la candidature de José et en faisant campagne pour qu’il devance les autres candidats de la gauche antilibérale. Malgré la dynamique populaire et militante de cette campagne, nous n’y sommes pas non plus parvenus et le résultat a été loin de nos espérances. Il y a bien sûr des raisons politiques à ce résultat. La candidature n’a trouvé un profil efficace et cohérent que dans les dix derniers jours. Le cap unitaire n’a été ni suffisamment ferme, ni suffisamment constant. Des dérapages sérieux nous ont affaibli (Hulot, bande des 11…). Un bilan critique de la campagne est évidemment nécessaire. Mais il doit tenir compte des conditions d’impréparation dans lesquelles elle a été menée et de l’improvisation permanente qui en a découlé tant sur le plan du contenu que sur celui de l’organisation.

L’acquis de cette campagne est cependant considérable. Le simple fait que cette candidature ait existé par la seule volonté collective de militants et de citoyens de base est déjà un évènement politique de taille. Des milliers de militants de toutes sensibilités, de toutes origines et de toutes générations se sont engagés avec enthousiasme dans cette campagne collective et innovante. L’expérience inédite qu’ils ont vécue ensemble est porteuse de précieuses promesses pour l’avenir.

Une alternative unitaire à la gauche du PS est plus nécessaire que jamais

Résister par tous les moyens au sarkozysme est indispensable, mais ne saurait suffire. On ne peut imaginer renverser vraiment le cours des choses en l’absence d’une alternative politique crédible au libéralisme. Construire cette alternative exige plus que jamais le rassemblement de toutes les forces de la gauche qui n’a pas renoncé à la transformation sociale, de la gauche antilibérale, altermondialiste, écologiste, féministe et solidaire. Un rassemblement qui ne soit pas seulement un rassemblement de partis ou de courants politiques, mais aussi un rassemblement de militants des mouvements sociaux et de citoyens engagés. Un rassemblement qui sache articuler dans un même combat les luttes et les élections, le local et le global, le social et l’écologie, la contestation et la proposition. Un rassemblement qui ait l’ambition de postuler à la relève de la gauche et d’opposer à Sarkozy un projet de changement capable de l’emporter demain.

Avancer dans la voie de ce rassemblement sera l’enjeu des Assises nationales des antilibéraux prévues pour cet automne. Il faut tout faire pour qu’elles réussissent et soient le prélude à l’Epinay de la gauche antilibérale dont nous avons besoin.

Le courant unitaire de la gauche antilibérale doit s’organiser dans la durée

Pour travailler à ce rassemblement de la gauche antilibérale, les militants des collectifs issus de la campagne Bové, ceux des anciens CUAL et, plus généralement, tous les antilibéraux unitaires doivent se regrouper et se structurer. Dans des formes souples et variées, mais stabilisées et coordonnées sur le plan local et national. Non pour constituer un nouveau parti, mais pour être à la fois l’aile marchante et le creuset d’une refondation unitaire de la gauche antilibérale. Non pour cultiver un projet autonome, mais pour se donner les moyens de faire vivre l’exigence unitaire dans l’actualité politique. Il est indispensable que ce courant unitaire s’organise et existe dans la durée pour pouvoir prendre des initiatives et mener la bataille unitaire avec un maximum de visibilité locale et nationale. Ainsi que pour poursuivre l’élaboration programmatique et le débat sur la stratégie qui permettra à l’antilibéralisme d’être demain majoritaire dans la gauche et dans le pays.

Autant dire qu’il y a pas mal de pain sur la planche. Mais est-il envisageable de nous résigner à l’alternance perpétuelle du mauvais et du pire ?

Le 27 mai 2007.

(1) La candidature d’Olivier a été la candidature antilibérale la plus convaincante, comme le fût Arlette en son temps. Elle a été la plus cohérente sur le fond et sur la forme. Mais cela ne justifie en rien le choix de la LCR de faire cavalier seul. Le talent d’Olivier et le savoir-faire de la Ligue auraient été plus utiles au service de l’unité.

Libellés : ,


 

Alex Callinicos: the Venezuelan Revolution and the IS Tendency


Les camarades de Socialist Worker (Nouvelle-Zélande) ont initié un débat sur l'évolution de la situation politique au Venezuela, qu'ils considèrent comme l'évènement le plus important depuis la révolution russe de 1917. Leur contribution a été adressée notamment aux organisations de la International Socialist Tendency à laquelle ils appartiennent, et en particulier au Socialist Workers Party britannique qui en est, officeusement au moins, le "centre". Ici, Alex Callinicos du SWP leur répond. La deuxième partie du texte répond à certaines critiques de l'organisation interne de la tendance.

Sur le même sujet, et en français, la revue suisse A l'encontre a publié une série de documents très intéressants qu'on peut consulter sur leur site ici ...

Une autre source d'information est le site du RISAL (Réseau de solidarité et d'information sur l'Amérique latine) et sa rubrique 'Venezuela'

Libellés : , ,


27 mai 2007

 

Les législatives à Saint-Denis

Je reviens d'une séance de tractage sur le marché de Saint-Denis pour le candidat du Parti communiste (soutenu entre autres par notre Collectif unitaire de Saint-Denis), le député sortant Patrick Braouezec. Des militants d'Europalestine sont venus lui apporter leur soutien. Nous avons croisé des diffuseurs d'autres candidats - du PS, des Verts, de la LCR et surtout du nouveau Mouvement démocrate de François Bayrou, venus en force soutenir leur candidat vedette, le judoka Djamel Bouras. A la "une" de son tract, on voit sa photo avec ... Jacques Chirac !

Le 'MoDem' de Bayrou semble avoir attiré quelques jeunes et beaucoup d'opportunistes sur une ligne de rejet des partis établis, ceux de la gauche et de l'extrême gauche compris. Comment les situer ? S'ils sont tous comme un militant local de l'UDF à qui j'ai demandé s'ils étaient plutôt à gauche ou à droite et qui m'a répondu que "A Saint-Denis nous sommes plutôt de gauche", on peut craindre qu'ils s'adapteront aux tendances dominantes localement pour avoir des voix (un peu comme les Lib Dems en Angleterre qui sont les pires des opportunistes). Il faut surtout se méfier des gens qui disent que "le clivage droite-gauche est dépassé". Ils font surtout le jeu de la droite, pour laquelle la confusion des esprits et le brouillage des lignes politiques est une arme très efficace. Mais il y a probablement des gens sincères là-dedans. Face à Sarkozy, il faut les convaincre que nous avons besoin d'une gauche "de gauche" et non d'un "centre mou".

***

A Saint-Denis, dans la 2ème circonscription, il y a 15 candidats, dont ceux du 'Parti de Rachid Nekkaz', le MPF de De Villiers (qui doit connaître Saint-Denis seulement pour les tombeaux des rois de France), le Parti humaniste (une secte), 'La France en action', le MNR de Mégret et un fantomatique 'communiste'. A gauche, il y a le PC (Braouezec), le PS (qui a eu la bonne idée au moins de présenter une candidate d'origine sénégalaise), le MRC, les Verts, la LCR, LO, le PT. Dans la 1ère circonscription, il y a même 17 candidats.

***

Je ne suis pas contre des candidatures fantaisistes quand elles sont drôles, comme en Angleterre. La politique en France manque justement d'humour. Le problème, c'est plutôt la multiplication des candidatures à gauche qui ne sont pas justifiées par une réelle implantation locale et dont on sait que la raison est essentiellement la possibilité pour les partis présentant plus de 50 candidats de toucher 1,63 € par voix pendant cinq ans.

Que des partis de droite se prêtent à ce petit jeu cynique est compréhensible. Que des partis comme Lutte Ouvrière ou la LCR présentent chacun plus de 500 candidats y compris dans des endroits où ils n'ont jamais mis les pieds est plus choquant. En 2002, par exemple, la LCR n'avait aucun militant et aucune activité à ma connaissance dans ma circonscription - j'habitais Sèvres à l'époque -, mais elle a quand même présenté une candidate - une étudiante - que personne n'a vue. Dans la circonscription voisine, à Boulogne, elle a présenté une candidate qui était connue pour son travail associatif dans son quartier mais qui n'avait aucune activité politique, et il n'y avait pas de cellule de la Ligue dans la ville. Naturellement, dans les deux cas, il n'y a eu aucun résultat électoral ni militant, car en réalité il n'y a pas eu de campagne.

C'est un peu se moquer des travailleurs dont on prétend incarner les intérêts.

A Saint-Denis, ces deux partis ont une implantation et font partie du tissu militant très riche de la gauche locale, malgré un certain sectarisme. Ils ont également un élu chacun au Conseil municipal. Le candidat de LO est un syndicaliste connu, celle de la LCR une enseignante et (hyper)activiste locale dont personne ne peut contester la légitimité - même si elle est malheureusement représentative de la fraction la plus fermée de la Ligue. Mais dans combien de circonscriptions présentent-ils des candidats de circonstance qui, s'ils obtiennent quelques voix, le devront uniquement à la popularité de Besancenot que les gens ont "vu à la télé" ?

De telles pratiques contribuent à l'idée malheureusement très répandue qu'"ils sont tous pareils".

Libellés :


 

Succès électoral à Brême

Un article dans Rouge n° 2207 fournit des informations utiles sur les résultats des élections régionales à Brême en Allemagne, qui a vu un net recul de la coalition gauche-droite et des gains pour tous les partis d'opposition - Verts, extrême gauche et extrême droite.

L'exemple allemand démontre que l'idée d'un parti de la gauche radicale allant des révolutionnaires aux sociaux-démocrates de gauche n'est pas une chimère. Les différences qui existent au sein de La Gauche (le nom du nouveau parti unifié qui sera formé officiellement au mois de juin) au sujet de la participation ou non à des coalitions avec le SPD (parti socialiste allemand) sont une source évidente de tension. Certains groupes d'extrême gauche s'appuient dessus pour justifier leur non-participation au nouveau parti. Comme cet article démontre, ils ont clairement tort.

Il y a peut-être ici des leçons pour nos camarades qui restent à l'écart du processus unitaire en France, sous prétexte que certains de ses acteurs ne sont pas assez clairs sur la nature du Parti socialiste.

/.../ [L]e profil de la campagne électorale de La Gauche à Brême était clairement oppositionnel et antilibéral. Il n’était aucunement question d’une participation à un gouvernement régional mené par le SPD. On est donc bien en droit de comparer le bon résultat de Brême au résultat catastrophique des élections régionales de Berlin, où le L.PDS a payé son rôle de partenaire du SPD et sa participation à une politique d’austérité, de contre-réformes sociales et de privatisations, en perdant presque la moitié de sa base électorale.
La création formelle du nouveau parti, La Gauche, réunissant L.PDS et Wasg, aura lieu dans un mois. Il est souhaitable que les délégués du congrès de fusion prennent acte du succès électoral de Brême, en contraste avec l’échec flagrant de Berlin, dû au crétinisme opportuniste des milieux qui s’obstinent à cogouverner de concert avec le SPD (et qui militent pour que le nouveau parti fasse la même chose au niveau fédéral).

De Berlin, Manuel Kellner

Libellés : ,


24 mai 2007

 

En France, ces élections... par Tariq Ramadan

Tariq Ramadan avec Michel Warschawski

"Johnny Halliday reviendra en France au moment même où des centaines d’immigrés en seront chassés."

Un article que je viens de découvrir, qui date du 2 mai 2007 ...

/.../ D’aucuns se sont réjouis de la baisse du Front National alors qu’il apparaît clairement qu’une partie des électeurs ont fait le choix utile de voter Nicolas Sarkozy afin de s’assurer que leurs idées passeraient la rampe du premier tour. Avec des propos sidérants sur «les racailles», «les voyous», le «karcher», «les moutons dans la baignoire», «la polygamie», «l’identité nationale», «l’immigration choisie» et cette France «que l’on aime ou que l’on quitte»... Nicolas Sarkozy n’a pas seulement flirté avec les extrêmes, il en a intégré la vision, l’esprit et le propos. Plutôt que de se réjouir de la déroute de l’extrême droite, on devrait mille fois s’inquiéter de la normalisation des thèses de ce parti dans le programme du candidat de droite. C’est plus qu’une inquiétude, somme toute, et ce devrait être un tremblement de conscience dans l’esprit des démocrates !

/.../ Faut-il se réjouir du choix du moins pire avec Ségolène Royal ? Certes non... Des années au pouvoir ont prouvé que, des éléphants d’hier à la politique «nouvelle façon» d’aujourd’hui, rien n’avait vraiment changé au parti socialiste. L’entourage proche de Ségolène Royal a de quoi effrayer... l’influent Julien Dray en tête, et tant d’autres à vrai dire. Un discours socialiste sans politique sociale, une absence de débats et de propositions de fond. Les socialistes entonnent la Marseillaise et n’ont rien à proposer pour faire de la République française, sociale et laïque, une terre de justice qui refuse les discriminations, les racismes et les mises en scène sur l’acceptation de la diversité culturelle. /.../

Lire le texte ici ...

Libellés :


 

Résultats des élections au parlement irlandais

Pour ceux qui ont au moins le Bac + 5 avec spécialité 'systèmes électoraux compliqués', voici un lien au site de The Irish Times pour suivre les résultats des élections législatives en Irlande du 24 mai 2007. La gauche radicale (Socialist Party, SWP, Workers' party, Irish Socialist Network ...) présente plusieurs candidats. A vos calculettes ! Voir aussi le site ElectionsIreland.org

LATEST

Les petits partis et les indépendants ont soufferts du bon score du parti au pouvoir, Fianna Fail, qui arrive largement en tête du scrutin, avec 42% des voix, et de la poussée du principal parti d'opposition, Fine Gael (27%). Les deux partis 'historiques' de la république sont généralement classés au centre-droit ou centre-gauche, selon l'analyste, sans qu'on puisse vraiment les distinguer sur le plan programmatique.

Les grands perdants sont les alliés de Fianna Fail, les Progressive Democrats (libéraux), qui passe de 8 à 2 sièges. Le Parti travailliste, allié à Fine Gael, avec 10% des voix, conserve 20 sièges. Sinn Fein (représentant du courant 'républicain' et vaguement situé à gauche), qui espérait gagner en influence suite à la formation d'un gouvernement d'union en Irlande du Nord, recueillit 7% des voix (stable) et gagne 4 sièges, contre 5 dans la chambre sortante. Les Verts, avec près de 5%, conserve 6 sièges.

Fianna Fail n'ayant toujours pas la majorité, le premier ministre Bertie Ahern doit composer avec d'autres partis pour former un gouvernement. Les tractations sont donc déjà en cours.

A gauche, le Socialist Party (trotskiste) a perdu son seul siège de député, celui de Joe Higgins à Dublin. Il a recueilli 15% des voix, contre plus de 20% en 2002. Clare Daly obtient 9% dans un autre siège. Les prévisions donnaient pourtant au moins Higgins gagnant.

Dans un autre siège au sud de Dublin, Richard Boyd Barrett, membre du SWP (mais candidat de l'Alliance People Before Profit) et président de la coalition irlandaise contre la guerre en Irak, a obtenu un bon score (9%) mais n'a pas dépassé le quota pour être élu. D'autres candidats de PBP ont obtenu entre 1 et 4%.

Comme on voit, la République d'Irlande reste une exception politique en Europe. Selon les commentateurs, la reconduction de Bertie Ahern s'explique par la relative bonne santé de l'économie. Pourtant, les raisons de mécontentement sont nombreuses, en particulier la pression sur les services publics (santé, écoles ...), le logement et les transports, ainsi que des menaces pour l'environnement, ce qui expliquerait l'augmentation des voix pour l'opposition 'modérée'.

Libellés :


23 mai 2007

 

Murray Smith sur la campagne Bové

José Bové à Saint-Denis, le 3 avril 2007

Un 'vieux' camarade écossais (et francophone), Murray Smith, a écrit un long texte sur l'élection présidentielle française. Il m'a semblé utile de reproduire cet extrait sur la campagne de José Bové, en particulier pour nos lecteurs anglophones qui ne disposent pas de l'ensemble des textes écrits pendant la période en question et ont du mal à se faire une idée des débats, en dehors les versions 'officielles' d'organisations comme la LCR.

"/.../ Finally there was the Bové candidacy – the most surprising and unexpected one of the campaign, which clearly irritated both the LCR and the CP. Bové had been one of the possible unitary candidates of the collectives in autumn 2006: he had withdrawn along the way – because he felt that he did not have enough support, because he knew that whatever happened the CP would veto his candidacy. In January there appeared an online petition asking Bové to be a candidate. The method has been criticised by quite a few people, notably Pierre Rousset and Daniel Bensaïd, as being fundamentally undemocratic. It certainly left something to be desired from that point of view. But we have to look at the context. The dynamic behind Bové’s candidacy in January was a lot of angry people from the collectives. I have never seen anything from supporters of the LCR majority or from the CP leadership which took into consideration the independents who had been left high and dry when those organisations decided to present their own candidates. What were they supposed to do? Go home and get on with their lives, choose between Besancenot and Buffet? Not much of a prospect. Whether these people represented a minority or a majority of the independent forces in the collectives is neither here nor there, though they won a majority at a national meeting in January They represented a force that was not ready to accept a fait accompli, and there were enough of them to launch the candidacy. And frankly, given the pressure of time, an online petition was one quick way, and maybe the only way, to break the logjam.

The first thing that was absolutely remarkable was that Bové obtained the 500 signatures of mayors and other elected representatives that were necessary in order to stand. His improvised campaign did in six weeks what it took the LCR and LO nine months to do. And it seems that only 15-20 of the signatures came from the unitary CP, and perhaps a few more from left Greens who supported him. What was the nature of his campaign? The LCR has sometimes referred to it as the “radical ecologist” campaign. That is somewhat inadequate – even Bové was a bit more than that, he was also a global justice campaigner, anti-liberal...And ‘radical ecologist’ really does not anything like cover the diversity of his supporters. The starting point of the campaign was to refuse the division brought about by the LCR and CP candidacies, therefore to be the unitary campaign. It was quickly described by the CP and LCR (including some of its minority) as just another candidacy or even a supplementary cause of division. That is going too far. The Bové campaign was not the unitary campaign. But it was a unitary campaign; It was the only one that brought together people from different backgrounds – part of the LCR minority, most of the Unitary Communists, dissident Greens, trade unionists, ecologists, militants from the collectives. The campaign showed the signs of improvisation, its web site was a nightmare, its communication in general was pretty erratic, but it got most of the main issues right, although Bové occasionally made somewhat eccentric statements, like proposing to appoint the freelance ecologist Nicolas Hulot prime minister... But the campaign had a definite dynamic. It won support from significant figures from immigrant communities and Bové spent a lot of time in the ‘banlieues’ where they live and which were the centre of the riots in November 2005. And especially towards the end, his campaign \attracted big meetings. To take just one example, the LCR rightly congratulated itself on attracting 4,000 people to its meeting in Paris in the last week of the campaign. But the same evening, Bové got between 4,000 and 5,000 in the southern city of Toulouse. Any serious analysis of the Bové campaign should look at its strengths as well as its weaknesses. In spite of its modest score of 1.32 per cent it would be a mistake to simply write it off as a failure. For those who read French, it is worth consulting the very frank and lucid balance sheet of the campaign by Jacques Perreux, Bove’s campaign director and long-time leading CP member (6).

Much has been made of the fact that Bové, between the two rounds, accepted a proposal from Royal to make a report on food sovereignty and that he made his call to vote Royal at a press conference along with her. He would also have spoken at the big SP rally at Charléty before the second round if his campaign team hadn’t stopped him. But his campaign team did stop him, and furthermore issued a communiqué calling for a vote against Sarkozy (not for Royal), stating that it had no illusions in Royal and pointing out it did not assume responsibility for Bové accepting the report proposed by Royal (7). Those who opposed the Bové campaign in the LCR and elsewhere largely publicised Bové’s statements around this time, which certainly show some political confusion, though nothing he did or said implies that he would have supported a social-liberal government. But the communiqué of his campaign team was virtually ignored. /.../

Murray Smith, 20/05/07 Lire le texte complet ici ...

Libellés :


22 mai 2007

 

The legacy of Frantz Fanon

Lire cet article par Sheila Macgregor dans Socialist Worker, 26 mai 2007

He was involved in the struggle for Algerian independence and his writings were a key influence on liberation movements across the world

Voir l'article de Wikipédia sur Frantz Fanon

Libellés : ,


 

La Gauche Alternative 2007 présente 120 à 130 candidats aux législatives

Lire cette dépêche de l'AFP ...

Et à Paris

Samedi 26 mai, José Bové au débat de soutien pour la législative de Paris 12
RENCONTRE – DEBAT
avec José Bové
En soutien aux candidats « GAUCHE ALTERNATIVE PARIS XIIème »
José Espinosa, Maire adjoint du XIIème, Conseiller de Paris, candidat titulaire ;
Corinne Perron, infirmière, syndicaliste, altermondialiste, suppléante ;
SAMEDI 26 MAI à 17h00
« la nécessité de rassembler la gauche antilibérale, pourquoi ? Comment ? »
A l’Espace Cyrnéa 38 allée Vivaldi, M° Daumesnil ou Montgallet
ENTREE LIBRE
Jean-Robert Velveth
Comité Paris 12ème LA GAUCHE ALTERNATIVE 2007 Rassemblement unitaire antilibéral http://gauche.alter.paris12.free.fr/

20 mai 2007

 

Sur la signification du vote aux présidentielles

Des analyses du vote aux présidentielles, il n'en manque pas. En voici quelques uns ...

Alain Bertho : Quel avènement politique ?

/.../ Il n’y a pas besoin d’être le conseiller politique d’un grand institut de sondage pour s’en rendre compte : il s’est passé quelque chose de radicalement nouveau et vraissemblablement irréversible. Nous avons affaire à un événement et non à un accident. C’est cet événement qu’il nous faut tenter de décrypter.

L'article en version PDF

L'auteur est professeur à l'Université de Paris VIII (Saint-Denis) et militant du Collectif unitaire antilibéral de Saint-Denis. Il a fait partie de l'équipe de campagne de José Bové pour l'élection présidentielle de 2007.

Très utile pour comprendre la sociologie du vote, sur le site de PRS (Pour la République Sociale) :

Analyse des résultats des élections présidentielles 2007, 1er et 2ème tour (UMP, FN, Bayrou, catholiques pratiquants, patronat, ouvriers, femmes, syndicalistes, Verts, Royal, Buffet, Besancenot, Bové, motivations du vote...)

Et sur le même site, lire cette résolution du Conseil national de PRS du 12-13 mai 2007.

Pour Frédéric Borras de la LCR dans Rouge : "Il est évident que la victoire de Sarkozy est une très mauvaise nouvelle et qu’on a pris un coup sur la tête le 6 mai. Mais ce n’est pas la fin de l’histoire. Jamais aucun pouvoir n’a réussi à empêcher la lutte d’exister. Nous ne partons pas de rien : la victoire contre le CPE et les grandes mobilisations de ces dernières années ont forgé l’expérience de nouvelles équipes de jeunes étudiants, de jeunes travailleurs, de syndicalistes radicaux. Cela constituera un point d’appui pour les mobilisations qui ne manqueront pas de se produire. Elles peuvent redonner une boussole à des travailleurs qui ont voté pour l’apprenti Bonaparte en pensant qu’il leur permettrait de mieux boucler des fins de mois difficiles. Dans les quartiers, les facs, les entreprises, il faut commencer à préparer les luttes de demain."

Notons au passage qu'une minorité (23%) des délégués à la direction nationale de la LCR a voté pour une motion très critique du rôle des partis (PCF et LCR) dans l'échec du processus unitaire qui devait conduire à la désignation d'une candidature commune de la gauche antilibérale (et également critique des "incohérences" de la campagne Bové). Ce ne sont pas les déclarations de principe de la Ligue en faveur du "rassemblement" qui feront oublier leur politique sectaire, ni son soutien à une quarantaine de candidats unitaires aux législatives (contre 450 candidats de la LCR) - d'autant plus qu'elle a fait échouer d'autres tentatives unitaires avec des exigences de dernier moment et d'autres manoeuvres.

Libellés :


18 mai 2007

 

Non, Sarkozy n'est pas "notre" président !

Identité nationale : 8 universitaires démissionnent (NouvelObs.com)

Et sur un sujet similaire, voir René Merle : A propos de Guy Môquet et de l'instrumentation de l'histoire nationale par N Sarkozy

Libellés :


15 mai 2007

 
Is Sarkozy a signal that Europe is heading right?

par Alex Callinicos (Socialist Worker, 19 May 2007)

Un article qui va à l'encontre des réactions catastrophistes qu'on peut entendre sur la 'défaite historique' de la gauche. Malgré le "chaos" de la gauche radicale et la "faiblesse" de la campagne socialiste, Sarkozy a obtenu moins de voix (en pourcentage) chez les ouvriers, les employés et les jeunes que Chirac en 1995. Si la gauche politique a subi une défaite, la gauche au sens large (syndicats, mouvements sociaux ...) n'a pas encore été testée et sa capacité de résistance est grande. Mais cela ne tardera sans doute pas ... En attendant, le patronat européen ne va pas forcément d'un bon oeil l'"interventionniste" Sarkozy (serait-il un 'faux libéral'?) qui s'en prend à la Banque centrale européenne et dit vouloir empêcher les délocalisations. A voir ...

Libellés :


14 mai 2007

 

Percée des Verts et de l'extrême gauche aux élections régionales de Brême

LE MONDE 14.05.07

Les Verts et le Parti de la gauche ont effectué une importante percée dimanche 13 mai, élections de Brême, ville-Etat du nord de l'Allemagne, où s'est tenu le seul scrutin régional de l'année. Les écologistes atteignent un score historique en recueillant 16,4 % des suffrages. Avec 8,4 % des voix, le nouveau Parti de la gauche, composé du WASG - qui réunit les altermondialistes et les déçus du SPD - et du Linkspartei-PDS (issu de l'ancien Parti communiste de la RDA), entre pour la première fois dans un Parlement régional de l'ouest de l'Allemagne.

Les deux partis au pouvoir à Berlin, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel et le Parti social-démocrate (SPD), ont enregistré d'importantes pertes. Selon des résultats encore provisoires, le SPD recule de 5 points par rapport à 2003, avec 36,8 % des voix. Et la CDU chute de 4 points, à 25,7 %. Même si les élections de Brême ne devaient pas avoir de retombées majeures au niveau fédéral, le vote a été suivi de près à Berlin. Depuis 1995, la ville-Etat est dirigée par un gouvernement de grande coalition SPD-CDU.

Le SPD, qui gouverne à Brême sans interruption depuis 1947, peut choisir de poursuivre la grande coalition ou de s'allier avec les Verts. Ces derniers, qui ne participent plus à aucun gouvernement ni au niveau fédéral ni au niveau régional depuis 2005, ont immédiatement revendiqué un partage du pouvoir.

Cécile Calla, Article paru dans l'édition du 15.05.07

See this comment in English on the Socialist Unity blog ...

Libellés : ,


12 mai 2007

 

Bilan d'une campagne, par Jacques Perreux

Lire ce long article, lucide et positif à la fois, et très terre-à-terre, de Jacques Perreux, directeur de campagne de José Bové, Un score insuffisant pour bousculer le jeu politique, mais suffisant pour donner envie de continuer à innover.

Jacques Perreux est conseiller communiste du département du Val-de-Marne.

Libellés : ,


11 mai 2007

 

Elections législatives en Irlande le 24 mai

La République d'Irlande élit son 30ème parlement le 24 mai. La coalition sortante (Fianna Fail/Progressive Democrats) du premier ministre Bertie Ahern défend sa majorité contre la coalition Fine Gael/Labour Party soutenue par les Verts. En Irlande, les deux partis qui se partagent le pouvoir depuis l'indépendance (Fianna Fail et Fine Gael) sont tous les deux de droite, le Labour Party se contentant le plus souvent d'un rôle subordonné, en échange de quelques strapontins.

Le paysage politique irlandais s'est néanmoins considérablement évolué ces dernières années, avec la modernisation de l'économie et son intégration dans le capitalisme mondialisé, et le déclin de l'influence de l'Eglise catholique. Malgré les "réformes" libérales, le mouvement syndical garde une certaine influence et il existe une gauche radicale comprenant des mouvements d'inspiration trotskiste (Socialist Workers Party, Socialist Party), stalinienne (Workers Party) et républicaine (Sinn Fein), ainsi que des groupes indépendants (Irish Socialist Network, des mouvements locaux etc.). Des associations locales se sont fortement mobilisées en défense de l'environnement et contre de nouveaux impôts. Comme dans d'autres pays de l'Europe, les mouvements anti-guerre et altermondialiste ont su mobiliser des milliers de gens nouveaux à la politique, avec des hauts et des bas.

Le Socialist Party possède un député (Joe Higgins) et pourrait gagner un deuxième siège (il possède également quatre conseillers locaux). Le SWP présente des candidats sous le nom de l'Alliance People Before Profit et appelle à voter pour les candidats du Socialist Party et du Workers Party et le candidat de l'Irish Socialist Network, ainsi que pour quelques candidats indépendants radicaux. La gauche radicale irlandaise serait-elle un peu moins sectaire qu'ailleurs ?

Libellés :


 

L'héritage désastreux de Blair, par George Galloway



(En anglais) George Galloway, député de Tower Hamlets (Londres) et membre dirigeant de la coalition RESPECT, appelle à l'unité de tous ceux qui veulent enterrer Blair et ses héritiers politiques à la tête du parti travailliste.

"My appeal to all those who want to see the back of Blairism is to come together to take the initiative over the coming months.
We should discuss exactly how to do that, confident that the right – from New Labour through the Tories to the filth to their right – can be beaten if the left offers hope and a fighting movement for change.
I hope that many more are convinced to join us directly in building on the successes of Respect so far.
But we want to work constructively – in the anti-war movement, in the unions, in a fight for progressive ideas – with those who are not yet convinced."

Libellés : ,


10 mai 2007

 

L'extrême droite exploite une brèche judiciaire pour bloquer plusieurs projets de construction de mosquées

Des mosquées menacées au nom de la loi de 1905.
Par Catherine COROLLER. LIBERATION : samedi 5 mai 2007

Le commissaire du gouvernement du tribunal administratif (TA) de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) a jugé illégal le bail de la future mosquée de Montreuil (Seine-Saint-Denis). /.../

Cette décision vient après une autre, à Marseille, où le tribunal administratif a annulé le bail accordé par la Ville pour la construction de la future Grande Mosquée. La gauche va-t-elle dénoncer ces pratiques ? Ou va-t-elle s'enfoncer dans la voie désastreuse qu'elle a choisie dans l'affaire de la loi interdisant les signes religieux à l'école ?

PS Je conseille à mes lecteurs de lire les réactions à cet article sur le site de Libération. La France - gauche comprise - ne serait-elle pas gangrénée par l'islamophobie, par hasard ?


La Cathédrale de Saint-Paul à Londres : un symbole de la 'civilisation' chrétienne ?


La Mosquée de Regent's Park à Londres : un symbole 'impérialiste' ?

Le problème se pose également en Suisse, selon le site A l'encontre:

L’initiative de l’UDC [Union démocratique du centre, droite populiste] et de l’Union démocratique fédérale (UDF) contre la construction de minarets en Suisse a été présentée par le conseiller national zurichois UDC, Ulrich Schlüer, sous un angle: «Ces constructions islamiques ont une vocation impérialiste.» L’islam va «envahir» la Suisse, comme la «surpopulation étrangère», la célèbre Uberfremdung, labélisée historiquement par les autorités fédérales.
Du symbole (le minaret) ces forces passent à l’islam. En effet, pour Schlüer et sa troupe de choc l’islam constitue «un ordre public en contradiction avec la Constitution.» De l’interdiction des minarets à l’interdiction de l’islam, comme religion, le pas peut vite être franchi. L’humus xénophobe sera ainsi bien labouré en cette année électorale.
Les seules religions «démocratiques» seraient donc les religions chrétiennes. Il est vrai qu’en leur nom la traite des Noirs comme la politique coloniale – pour ne pas parler de la présente guerre en Irak – ont été des entreprises bénies. Quant à la religion mosaïque (Moïse), elle sera, demain, attaquée, sous une forme ou une autre, par cette droite nationale traditionaliste dont l’antisémitisme ouvert est refoulé, alors qu’il fleurit, sans gêne, sur ses marges. Le silence des responsables de ces religions «officielles» à de quoi laisser pantois.


Pour plus de détails, lire cet article dans le journal suisse Le Temps ...

Le même site a reproduit fort opportunément l'article de Christine Delphy, La religion : Une affaire privée ? qui a été publié également dans le journal des Indigènes de la république en France. Christine s'insurge avec raison contre l'idée d'une "liberté religieuse" qui serait limitée au seul domaine privé. En effet, la notion communément acceptée et répétée mécaniquement y compris par des marxistes - contrairement aux principes même de l'analyse marxiste de la religion - qu'on puisse distinguer le domaine 'privé' du domain 'public' (le droit par exemple de porter le voile ou un foulard chez soi ou de prier mais pas dans des lieux 'publics' définis selon le degré d'intolérance de celui qui parle) n'a absolument aucun sens.

Libellés : ,


 

Qu'est-ce que le 'sarkozysme' ?


Ne touche pas à mon yacht

Déclaration du courant Démocratie et Socialisme du PS (Gérard Filoche) :

Une bonne nouvelle pour Neuilly, une mauvaise nouvelle pour Clichy (6 mai 2007)

Christian Piquet, membre de la direction de la LCR et représentant du courant (presque) unitaire de la LCR, analyse dans l'hedomadaire qu'il dirige La contre-révolution libérale de Nicolas Sarkozy. Un article utile pour ceux qui veulent comprendre, au-delà de la simple dénonciation d'un type "facho", ce que c'est exactement le 'sarkozysme'.

Libellés :


09 mai 2007

 

QUELQUES REFLEXIONS APRES L'ELECTION DE N. SARKOZY

Des anti-sarkozystes indomptables à la Bastille, 7 mai 2007
Voir d'autres photos sur l'excellent Des photos et quoi encore?

Il y a un grand risque dans la situation actuelle – qui est bien sûr grave – de démoralisation des militants. A entendre certains, nous avons subi une défaite historique, comparable à la victoire du nazisme en 1933. Il faut rester calme : Sarkozy est élu avec 53% des voix, c’est beaucoup trop, c’est surtout une majorité qui lui donne beaucoup de pouvoir - une majorité qui peut encore grandir lors des législatives -, mais ne réagissons pas comme si les 47% qui ont voté Royal (68% à Saint-Denis !) n’existaient pas.

Sarkozy a convaincu beaucoup d’électeurs des classes populaires à voter pour lui, mais ils ne seront pas nécessairement convaincus par les mesures qu’il prendra : cadeaux pour les riches, mesures qui favorisent le patronat et affaiblissent les syndicats, coupes budgétaires, répression policière, politique étrangère pro-américaine, relance de l’Europe libérale etc. Ses certitudes morales, le mirage d’une économie florissante où tout le monde pourra réussir, l’ont permis de marquer des points, mais seulement dans la mesure où l’opposition socialiste ne présentait pas de programme global de transformation sociale et faisait une campagne peu enthousiasmante.

Le populisme éhonté de Sarkozy est la preuve même que son entreprise est risquée. Un candidat de droite qui va dans le Nord parler de Jaurès et de la dignité du travail, qui promet quelques mesures sociales, qui jure qu’il « ne laissera personne au bord de la route » … Une telle (im)posture démontre que sa marge de manœuvre (comment satisfaire à la fois aux revendications du Medef et aux besoins de son électorat populaire ?) est beaucoup plus faible que nous ne le croyons.

A-t-il carte blanche pour imposer toutes les mesures que veut le patronat ? Il pourra évidemment taper facilement sur les plus faibles ou les plus marginalisés politiquement – les sans papiers, les jeunes des cités. Mais ses contre-réformes pourraient se heurter à une résistance massive. Sa « légitimité » est basée sur une majorité assez relative à un moment donné, la moindre erreur de jugement due par exemple à une surestimation de sa popularité, ou un accident de parcours, peut la remettre en cause. En 1979, Margaret Thatcher a été élue dans des conditions assez similaires, trois ans plus tard elle était au plus bas dans les sondages. Elle a été « sauvée » entre autres par les généraux argentins (guerre des Malouines) et la faiblesse des directions syndicales et travailliste ; plusieurs fois pendant la grande grève des mineurs elle se croyait en danger de perdre ; elle a fini par commettre l’erreur monumentale de la Poll Tax.

Que dire donc des réactions du PS, fort de son hégémonie sur la gauche et ses 16,8 millions de voix au 2ème tour ? Ses dirigeants s’empressent de reconnaître la légitimité du nouveau président et lui souhaitent même « bonne chance » (DSK), au lieu de dire que tout ce qu’on souhaite au nouveau président c’est d’échouer le plus rapidement possible. Un porte-parole socialiste interrogé sur France Inter ne souhaite pas une victoire de la gauche aux législatives (« une nouvelle cohabitation ne serait pas une bonne chose pour la France »). Est-ce comme cela qu’on gagne des voix ? Le groupe dirigeant tente de sauver les meubles en défendant la « belle campagne » de Royal et en persistant dans la même voie de « renouvellement » du socialisme français (en fait, une adaptation de plus en plus ouverte au libéralisme). D’autres veulent accélérer la droitisation du parti, au nom du « réalisme » et de l’ « inévitabilité du libéralisme », et louchent ouvertement vers le centre. Aux militants du PS nous devons dire, « est-ce avec des dirigeants comme cela que nous renouerons avec la victoire ? »

Ceci est d’autant plus important que la défaite de Royal provoquera nécessairement un débat approfondi à l’intérieur du PS. La gauche antilibérale doit éviter tout sectarisme à l’égard des électeurs et des militants socialistes, tout en expliquant clairement en quoi elle n’est pas d’accord avec la stratégie et le programme du parti. Il existe des gens et des tendances de gauche dans le PS, et cela se verra chaque fois que la direction prendra un tournant à droite. Malgré leurs insuffisances et leurs illusions, nous devons les encourager et engager un dialogue avec eux. Aux législatives, nous devons présenter ou soutenir le maximum de candidats crédibles pour faire entendre une voix clairement antilibérale et contester le leadership du PS, mais pour le 2ème tour il ne peut pas y avoir d’ambiguïté : nous sommes pour battre le candidat de la droite, donc dans tous les cas pour soutenir le candidat de la gauche qui arrive en tête.

L’extrême gauche, malgré sa baisse, peut représenter une force importante dans la résistance (score relativement élevé de Besancenot, capacité de mobilisation, liens avec la jeunesse …). Malheureusement toutes les directions des partis d’extrême gauche sont tentées par des dérives gauchistes et sectaires. Se présenter, comme veut LO et peut-être la LCR, dans la quasi-totalité des circonscriptions, même là où elle n’a aucune base militante, que cela soit simplement pour « faire passer des idées révolutionnaires » ou toucher €1,60 par voix, c’est se moquer du monde. Il faut se battre partout pour des candidatures unitaires - ou les plus unitaires possibles.

La LCR se vante de ces 4,1% des voix au 1er tour, considérant son très relatif succès (en fait, un recul moins important que ses « concurrents ») comme plus significatif que la défaite de la gauche dans son ensemble. A quoi bon « prendre la direction » de la gauche radicale si celle-ci est complètement marginalisée ? La majorité de la LCR cherche des différences avec José Bové au-delà de celles qui existent réellement et qui doivent être discutées. Sa dernière trouvaille montre qu’elle n’a pas peur du ridicule : « Bové s’affiche avec Royal. Il appelle à voter pour elle et non contre Sarkozy » ! Elle conclut que la Ligue ne doit pas « s’afficher avec les représentants locaux de Bové », sauf « à minima » s’ils prennent « publiquement leurs distances » avec Bové. (Lettre Rouge, 4 mai 2007).

En fait, tout donne l’impression que l’ambition principale de la Ligue est de marquer des points par rapport à ses « concurrents » de la gauche radicale. C’est un objectif bien modeste – dérisoire même – pour un parti révolutionnaire et pas du tout à la hauteur de la situation. Heureusement qu’il existe une minorité de la LCR qui a gardé un sens de la réalité politique.

Il est largement insuffisant d’appeler à un regain des luttes, ou de prôner l’unité dans la rue sans avoir de stratégie politique autre que de compter ses propres voix. Les défaites électorales ne donnent jamais confiance aux travailleurs pour se battre, seules les erreurs du gouvernement ou les provocations du patronat et une direction syndicale déterminée sont capables de le faire. Les premières sont inévitables, mais on ne peut pas les prédire à l’avance. La deuxième condition est loin d’être remplie : même la CGT parle de la « légitimité démocratique » de Sarkozy et ne demande – très humblement d’ailleurs – qu’une « concertation » ou éventuellement (pourquoi pas ?) des « négociations » avec le gouvernement.

Nous devons donc travailler sur la durée pour rebâtir les syndicats, soutenir tous les travailleurs qui se mettent en lutte, comme tous les groupes qui résistent (jeunes, sans papiers …), retisser les liens sociaux dans les quartiers, renforcer les réseaux militants, contrer les arguments qu’ « il n’y a pas d’alternative », poursuivre la recomposition de la gauche sur des bases antilibérales, etc. Et lutter à la fois contre le défaitisme et le sectarisme.

Saint-Denis, 9 mai 2007 lepoireaurouge @ laposte.net

Libellés :


08 mai 2007

 

José Bové interviewé par La Dépêche du Midi

Bové : "Le réveil des Français sera douleureux"

07 mai 2007

 
Communiqué : Direction de campagne de José Bové

Jacques Perreux, directeur de campagne de José Bové

Une large majorité d’électeurs a choisi de porter le Maire de Neuilly-la-friquée à la Présidence de la République. Pour incontestable que soit ce résultat, nous le déplorons et tenons à souligner, à nouveau, les dangers que charrie l’élection de Nicolas Sarkozy.

Avec son programme, dicté par le MEDEF, la situation va vite virer au cauchemar pour l’immense majorité de la population travailleuse et notamment pour les plus modestes et les plus fragiles. Nous ne l’accepterons pas. Nous appelons à la résistance face à un régime qui promet d’être autoritaire et à la solidarité envers tous ceux qui risquent de souffrir dans les semaines et mois à venir de mesures de discrimination et d’exclusion. De toutes nos forces, nous nous y opposerons.

La faiblesse du score de Ségolène Royal démontre combien est erronée la stratégie d’un PS tourné vers les sirènes centristes avec un projet politique social-libéral. Ce soir, avec plus de force encore, s’impose l’audacieuse nécessité d’inventer et de construire une gauche sociale, antilibérale, écologiste et féministe. Face au pouvoir brutal qui occupera l’Elysée, nous appelons toutes les formations et tous les courants de la gauche antilibérale à faire preuve de responsabilité en œuvrant, dans les prochains jours, à un front commun pour les Législatives. Il faut que soient élus de nombreux députés de la gauche antilibérale au scrutin de juin. Seule une démarche unitaire, éloignée des soucis d’appareils, peut le permettre.

Le 6 Mai 2007

06 mai 2007

 
Déclaration des Communistes unitaires : Face au danger Sarkozy,unité de la gauche d’alternative

Sarkozy est président de la République. Ce soir, liberté, égalité et fraternité sont en danger. Il veut maintenant mettre en œuvre son projet de société ultralibérale et sécuritaire : précarisation de toutes les sphères de la vie, mise en opposition de tous contre tous. Il faut tout faire pour empêcher que Sarkozy bénéficie d’une assemblée à sa botte : c’est notre priorité. Il est urgent que les forces de gauche réfléchissent : leur échec et la victoire de Sarkozy reposent sur le dévoiement des aspirations au changement. La division des forces antilibérales, l’affadissement de la gauche, le programme d’inspiration sociale-libérale de Ségolène Royal ont laissé le champ libre à la démagogie effrénée et populiste. Plus que jamais, il faut élire des députés de résistance, partenaires des luttes et de la construction d’une alternative progressiste. Il faut de toute urgence réaliser l’unité des forces antilibérales, désigner partout des candidatures unitaires.
Saint-Denis, le 6 mai 2007, 20 h 30

Blog des Comminstes unitaires

Libellés : ,


 

Saint-Denis où il fait bon vivre

Résultat du 2ème tour de l'élection présidentielle, le 6 mai 2007, à Saint-Denis :

Ségolène ROYAL : 67,97%

Nicolas SARKOZY : 32,03%

Saint-Denis arrive même en tête de toutes les villes de France, à l'opposé exact de Neuilly où Sarkozy fait 86,81% (la preuve d'ailleurs que le nouveau président "de tous les Français" est la véritable incarnation de la "fracture sociale" que Chirac voulait réduire !).

La comparaison avec 1995 (2002 étant atypique pour les raisons qu'on connaît) démontre que le peuple n'a pas dit son dernier mot. En effet, avec 12% de plus de participation (82% contre 70%), la candidate de la gauche fait 6% de plus que Jospin, Sarkozy fait 6% de moins que Chirac.

Chirac, on se souvient, promettait de réduire la "fracture sociale", aujourd'hui, la majorité des habitants des banlieues populaires l'ont compris, Sarkozy menace de l'aggraver. En plus, la "politique arabe" de Chirac pouvait faire croire qu'il était du côté du peuple palestinien et du monde arabe en général. Personne ne peut avoir de telles illusions dans la politique de Sarkozy.

Le vote des dionysiens - et du 47% des Français qui ont voté comme eux - est-il pour autant une marque de confiance en Ségolène Royal et son parti ? Rien n'est moins sûr, car plusieurs sondages démontrent que si le vote Sarkozy est très majoritairement un vote d'adhésion à son projet, le vote Royal est beaucoup plus un vote de rejet du candidat de la droite. Ce qui revient à dire que c'est Sarkozy qui a en grande partie imposé les termes du débat. Pas étonnant, dans ce cas, que la majorité de ceux qui ne s'identifient ni à la droite ni à la gauche ont choisi le candidat dont les idées semblaient les plus claires, celui qui visiblement voulait le plus gagner parce qu'il savait ce qu'il voulait faire.

Libellés :


04 mai 2007

 

Ecosse : défaite historique du Scottish Labour et effondrement de la gauche radicale



En Ecosse, élections parlementaires et locales ...

Petite révolution électorale : le Parti national écossais (Scottish National Party - SNP) avec 47 sièges, devient le parti le plus important au parlement autonome d'Edimbourg, devant le Scottish Labour Party soutenu par Tony Blair, lors des élections parlementaires qui ont eu lieu le jeudi 4 mai. Le SNP, favorable à l'indépendance, devra trouver des partenaires pour former une majorité stable.

A la gauche de la gauche, le Scottish Socialist Party (0,6%) et Solidarity (1,5%) - tous les deux également pro-indépendance - perdent l'ensemble de leurs six sièges de députés, sur fond de récriminations et procès suite à la scission du SSP. L'ancien parti uni avait obtenu plus de 6% des voix il y a quatre ans.

Aux élections locales, comme aux élections parlementaires, il n'y a eu aucun accord entre les deux organisations issues du même parti. A Glasgow, par exemple, le SSP et Solidarity étaient partout en concurrence. Solidarity, qui a obtenu plus de voix que le SSP dans tous les cas, gagne un siège au conseil municipal, alors que le SSP a perdu son seul représentant. Ailleurs, le SSP a conservé un siège à West Dunbartonshire.

Socialists and Scottish Independence

Il est de bon ton dans la gauche révolutionnaire de soutenir la revendication de l'indépendance de l'Ecosse non seulement parce qu'elle est justifiée par l'existence d'une nation écossaise - que personne ne peut d'ailleurs mettre en doute - mais aussi comme un pas significatif vers le socialisme. Neil Davidson, historien reconnu et militant de Solidarity - Scotland's Socialist Movement, a un autre point de vue, qu'il exprime dans cet article publié dans le n° 114 de la revue marxiste britannique International Socialism.
Voici la conclusion de l'article (traduction Le Poireau Rouge):
/.../ Pourquoi ce débat est-il si persistent ? Pendant toutes la période de défaites des années 1980 et du début des années 1990, beaucoup de militants de l'extrême gauche écossaise acceptèrent l'idée qu'une majorité des travailleurs anglais avait succombé au thatchérisme, qu'il n'y aurait plus de luttes au niveau de la Grande-Bretagne comme celle des mineurs et que la seule solution était de baser l'activité des socialistes sur l'Ecosse. Ayant opté pour cette position, il devint alors nécessaire, afin de la défendre, d'exagérer les capacités particulières de la classe ouvrière écossaise, d'inventer des exemples fictifs de l'oppression nationale, d'exagérer le rôle de l'Etat britannique dans le monde pour que sa disparition devienne une priorité absolue et, ce qui est particulièrement grave, de minimiser l'importance des luttes réelles contre la guerre et la mondialisation capitaliste précisément parce qu'elles n'étaient pas limitées à la "prison" écossaise dans laquelle le nationalisme de gauche s'était enfermé.
Contre cette élévation de l'indépendance de l'Ecosse en principe, la gauche doit répondre que les principes se trouvent ailleurs. Aucun soutien à l'Etat britannique, quelques soient les circonstances, mais aucune défense non plus de l'idée que des ajustements constitutionnels à ses composants égale la "destruction" de l'Etat. Aucune concession au mythe des "valeurs britanniques", mais aucune défense de l'idée que les "valeurs écossaises" ne sont également infectées par les poisons de la race et de l'empire. Par dessus de tout, nous devons comprendre que la question nationale écossaise est essentiellement un problème tactique. La sécession en elle-même de fera pas disparaître les problèmes du pouvoir étatique et de la construction du socialisme qui continueront à nous hanter.
Pour notre ami Murray Smith, la question nationale écossaise n'est pas du tout "un problème tactique". Dans The Scottish elections and the SSP, il analyse les résultats des élections écossaises d'un autre point de vue (en anglais).

Libellés : ,


 

De nouvelles (petites) avancées pour la coalition RESPECT en Angleterre

Deux candidats de RESPECT, Nahella Ashraf et Michael Lavalette

Des gains (et non pas une percée comme on peut lire sur son site internet) pour la coalition RESPECT en Angleterre.



La coalition RESPECT, formée de militants d'extrême gauche (1), de syndicalistes, de Musulmans de gauche, d'activistes contre la guerre en Irak - dont une partie a quitté le New Labour de Blair ou le parti libéral-démocrate (centriste) -, s'est présentée dans un petit nombre de circonscriptions lors des élection locales partielles en Angleterre, le 5 mai 2007.

A l'exception de la commune de Tower Hamlets (2) (Grand Londres) où RESPECT forme l'opposition officielle à la majorité travailliste, la coalition n'a pas les forces pour avoir un impact significatif sur les communes gérées par les trois grands partis - et encore moins sur le gouvernement central. Elle compte en tout et pour tout une petite vingtaine de conseillers municipaux, dont la majorité à Tower Hamlets.

Cependant, dans pratiquement toutes les circonscriptions où elle s'est présentée, la coalition a obtenu des résultats intéressants, devançant quasi systématiquement les candidats des Verts (Green Party), du British National Party (extrême droite), et même souvent les candidats du parti conservateur (droite) et des Libéraux-Démocrates qui partagent avec le New Labour le contrôle de la quasi-totalité des communes. RESPECT obtient deux nouveaux élus (à Bolsover et à Birmingham). A Preston, son conseiller municipal sortant s'est fait brillamment réélire avec 52% des voix.

Rappelons que les élections locales ont lieu par circonscription (très) locale et en un seul tour. Il n'y a pas de système de listes, mais dans quelques circonscriptions il y a deux élus et un parti peut donc présenter deux candidats. Pour être élu, un candidat doit donc simplement arriver en tête de tous les candidats. Les candidats de RESPECT, s'ils mettent en avant des questions locales, sont également nettement identifiés comme des candidats de la gauche radicale, anti-Blair et opposés à la présence britannique en Irak et en Afghanistan. Ils s'opposent à toutes les formes du racisme et appellent partout à faire barrage contre l'extrême-droite (3). La coalition compte un député, George Galloway, à Tower Hamlets. Deux de ses porte-parole, Salma Yaqoob (conseillère municipale à Birmingham) et John Rees (dirigeant du Socialist Workers Party, trotskiste) sont également des personnalités connues.

Les résultats connus de RESPECT 03/05/2007

(De gauche à droite, le nom de la commune, le nom de la circonscription, le candidat, le nombre de voix obtenues, le pourcentage, la position)

Birmingham Lozells & East Handsworth Raghib Ahsan 1411 20% 3ème
Birmingham Aston Addul Aziz 2018 28% 2ème
Birmingham Springfield Mohammed Suleman 2092 26% 3ème
Birmingham Sparkbrook Mohammed Ishtiaq 3514 42% ELU
Birmingham King's Heath & Moseley Yassir Idris 947 12% 3ème
Birmingham Bordesley Green Farooq Hussain 1403 16% 3ème
Birmingham Nechells Mushtaq Hussain 1013 21% 2ème
Bolsover Shirebrook Ray Holmes 295 53% ELU

Bradford Manningham Arshad Ali 385 7% 3ème
Bradford City Nadia MacGranthin 369 9% 3ème
Bradford Little Horton Farhan Ali 443 11% 4ème
Brighton Hangleton & Knowl Maggie Clifford 297 5ème
Brighton Moulsecoomb David Bangs 346 5ème
Bristol Easton Paulette North 621 19% 3ème
Cambridge Romsey Tom Woodcock 358 17% 3ème
Canterbury Gorrell Bunny Laroche 184 10% 4ème
Canterbury Gorrell Nick Dent 189 10% 4ème
Coventry Foleshill Caron McKenna 156 4% 3ème
Coventry Belle Vale Richard Alonzo 211 6% 5ème
Dudley St. Thomas's Tony Barnsley 659 18% 4ème
Essex Todbrook Maureen Topley 250 13% 3ème
Halifax Park Sajid Mehmood 1147 27% 2ème
Kirklees Greenhead David Ellis 169 3% 6ème
Leeds City and Hunslet Muserat Sujawal 520 14% 3ème
Leicester Spinney Hills Sadia Jabeen 1227 3ème
Loughborough Lemyngton Wayne Muldoon 239 9% 7ème
Luton Dallow Tahir Raza 820 15% 4ème
Luton Dallow Lesley Smith 678 15% 4ème
Luton Biscot Stephen Coghlan 621 13% 3ème
Luton Biscot Mobeen Qureshi 667 13% 3ème
Manchester Rusholme Nahella Ashraf 535 18% 3ème
Newcastle Elswick Dean Huggins 137 6% 5ème
Portsmouth Charles Dickens Lee Sprake 207 9% 4ème
Preston Town Centre Michael Lavalette 1179 52% RE-ELU
Preston University David Orr 37 7% 4ème
Preston St. Matthews Samira Rezwan 339 25% 2ème
Preston River's Way Elaine Abbott 386 28% 2ème
Sheffield Burngreave Maxine Bowler 1290 24% 2ème
Sheffield Central Anwar Ali 157 10% 5ème
Sheffield Darnall Miron A Rahman 1041 23% 2ème
Sunderland Millfield Keith Adshead 95 4% 6ème
Sunderland Hendon Tafazzal Hussain 129 5% 5ème
Walsall Palfrey Arshad Kanwar 617 14% 3ème
Walsall St. Matthews Martin Lynch 208 5% 4ème
York Clifton Les Marsh 421 5ème


Voir aussi May 2007 election results for RESPECT and Solidarity dans Socialist Worker (G-B)

Note

(1) RESPECT est notamment soutenue par le Socialist Workers Party (SWP) et par l'International Socialist Group (l'équivalent britannique de la LCR). D'autres formations de la gauche radicale ont présenté des candidats indépendamment de RESPECT. A Coventry, le Socialist Party (trotskiste)a perdu de justesse 1 de ses 3 sièges, les 2 autres n'étant pas en jeu.
(2) Un conseiller municipal de RESPECT à Tower Hamlets, cependant, vient de rejoindre le groupe travailliste. Il n'y avait pas de sièges à pourvoir à Tower Hamlets cette année, les municipales à Londres ayant lieu en 2008.
(3) La gauche britannique a fait bloc contre les fascistes du British National Party, dont plusieurs conseillers sortants ont été battus et qui a seulement progressé de 49 à 50 sièges, malgré un nombre plus important de candidats. Voir le site de United Against Fascism, qui appelle à la plus grande vigilance, malgré cet échec relatif de l'extrême droite.

Libellés : ,


 

Sarkozy le croisé fou ...

A ceux qui hésitent encore, lisez cette citation de Sarkozy (Montpellier, 3 mai 2007) et décidez-vous à voter Royal, pour battre celui qui veut "liquider l'héritage de mai '68" pour ... revenir à l'époque des Croisades.

"Le rêve européen a besoin du rêve méditerranéen. Il s’est rétréci quand s’est brisé le rêve qui jeta jadis les chevaliers de toute l’Europe sur les routes de l’Orient, le rêve qui attira vers le sud tant d’empereurs du Saint Empire et tant de rois de France, le rêve qui fut le rêve de Bonaparte en Egypte, de Napoléon III en Algérie, de Lyautey au Maroc. Ce rêve qui ne fut pas tant un rêve de conquête qu’un rêve de civilisation."

01 mai 2007

 

Communiqué de presse du comité de campagne présidentielle de José Bové

Battre SARKOZY !

Mardi 1er mai se tient un « concert-meeting » de soutien à Ségolène Royal au stade Charléty.
À cette occasion, nous tenons à rappeler que :
- pas une voix ne doit manquer contre Nicolas Sarkozy pour le second tour. Il est le candidat du rassemblement de la droite et de l'extrême droite, du MEDEF et des multinationales, de la division et de l'affrontement social généralisé, de la menace sur les libertés publiques et privées, et de l'alignement sur la politique guerrière des États-unis.
- nous ne nous faisons aucune illusion sur les capacités de Ségolène Royal à porter un projet de transformation sociale anti-libéral.
- la mission sur la mondialisation, la souveraineté alimentaire, l'OMC et la politique agricole proposée à José Bové ne relève évidemment pas de la responsabilité du comité de campagne présidentielle. Cette mission a été confiée à José Bové personnellement en raison de son expérience de militant syndical et altermondialiste.
Nous poursuivons notre mobilisation dans les luttes et les urnes pour l'unité de toutes les forces de la gauche solidaire, écologiste, féministe, antiraciste et altermondialiste.
Sarkozy ne passera pas. Le 6 mai, tou-te-s ensemble, arrêtons-le.

This page is powered by Blogger. Isn't yours?

blogCloud