31 janvier 2007

 

Tous ensemble, avec José Bové : contre le libéralisme, pour battre la droite


Déclaration de la rédaction de Socialisme International (anticapitalisme et révolution), le 31 janvier 2007

100 jours pour battre la droite, en offrant une alternative véritable à une gestion social-libérale du capitalisme.


Comme au cours des cinq dernières années, la France va connaître des séismes politiques et sociaux, tant lors des prochaines échéances électorales présidentielles et législatives qu’après.
Aux présidentielles, soit ce sera la victoire de la droite la plus dure avec Sarkozy. Elle veut une « rupture » ultralibérale et populiste, autrement dit une offensive plus systématique contre les travailleurs, les paysans modestes et les pauvres, contrairement à la droite offensive mais plus prudente de Villepin et Chirac. Cette victoire ultralibérale serait flanquée à sa droite d’un Front national ragaillardi et plus menaçant.
Soit ce sera une victoire de la gauche. Elle serait une victoire populaire, donnerait plus confiance, créerait des conditions plus favorables aux exploités et aux opprimés, à tous ceux qui souffrent de ce système capitaliste au quotidien.
Mais, la candidature de Ségolène Royal comme la campagne du Parti socialiste pour les présidentielles et les législatives sont ancrées dans le social-libéralisme. Ils risquent ainsi de se couper encore davantage de leur électorat populaire et de nous conduire tous à une défaite, voire pire, à la répétition de la catastrophe du 21 avril 2002.
Après la victoire du « Non » au Traité constitutionnel européen, cette situation crée une opportunité inespérée pour la gauche radicale, antilibérale et anticapitaliste. Le Rassemblement antilibéral, avec ses centaines de collectifs en France, ses « 125 propositions », son programme Ambition-stratégie-candidatures a désormais son candidat aux présidentielles : José Bové. L’unité de tous les antilibéraux doit se faire autour de cette candidature.
Il faut de l’audace et de l’imagination. Il faut des campagnes de masse en direction des travailleurs, des quartiers populaires, des jeunes, des femmes, des immigrés, des homosexuel(les), des sans papiers, des gens du voyage, des chercheurs, des artistes, des peuples opprimés par la métropole cocardière, colonies françaises des Antilles à la Nouvelle Calédonie, de la Polynésie à la Corse, de la Réunion à Wallis et Futuna : une campagne vers la « France invisible » qui représente la majorité de ce peuple, et pour que cette majorité l’emporte.
Cette audace manque à la direction de la LCR. Compte tenu du rôle qu’elle avait joué dans la campagne contre le Traité constitutionnel européen (TCE), elle aurait pu être à la pointe de ce nouveau combat plein d’espoirs. Pensant sans doute détenir une carte maîtresse en la personne d’Olivier Besancenot, elle a préféré jouer les Cassandre, prédisant l’essoufflement de la dynamique unitaire. Le plein engagement de la Ligue dans le processus aurait aidé à la fois à l’amplifier et à l’aider à adopter une orientation politique plus claire. Mais elle a commis une erreur importante en posant comme préalable à sa participation l’obtention de « garanties » sur la non-participation dans un gouvernement avec le Parti socialiste, tout en profitant largement d’un statut d’ « observateur » privilégié, ce qui a rebuté de nombreux militants pourtant réceptifs à ses arguments. Seule la minorité unitaire de la LCR a adopté une politique juste et de principe.
José Bové a totalement raison d’appeler la direction de la LCR à se ressaisir et à prendre toute sa place dans cette campagne antilibérale qui se lance. Seule l’unité d’action en ce sens, chaque organisation gardant son indépendance et sa personnalité, peut permettre de vaincre aux élections tout en construisant l’alternative antilibérale que tant de gens espèrent depuis si longtemps.
La direction du PCF a tenté une OPA sur le rassemblement antilibéral. Elle a échoué. Désormais, elle entraîne le PCF dans un parcours d’isolement avec sa candidate Marie-George Buffet. On paie toujours le prix de la division. La direction du PCF a déçu à nouveau non seulement un grand nombre de militants du Rassemblement antilibéral, mais aussi des milliers de ses propres adhérents. Une minorité dynamique et active, les Communistes unitaires, s’organise pour poursuivre le combat et la campagne unitaire. Elle est sérieuse et s’exprime publiquement pour l’unité contre le sectarisme. Ses principaux dirigeants ont démissionné de l’exécutif du PCF pour poursuivre le travail nécessaire de construction d’une alternative antilibérale.
José Bové et les Communistes unitaires ont totalement raison d’appeler le PCF à reprendre toute sa place dans la campagne antilibérale. Ensemble, nous gagnerons ; seul, le PCF subira de nouveaux échecs électoraux tout en affaiblissant le camp de l’alternative antilibérale.
Bien des forces politiques et des sensibilités sont déjà rassemblées autour de la candidature de José Bové. Mais il faut construire le « TOUS ENSEMBLE ». Appelons à nous rejoindre : Jean-Luc Mélanchon et le PRS ; le courant de gauche du PS, « Forces militantes- Démocratie et socialisme », dont les figurent emblématiques sont Gérard Filoche et Marc Dolez ; Action socialiste (Seine-Maritime) qui a lancé une résolution d’action pour l’unité de la gauche socialiste dans le PS ; les Indigènes de la République et les associations qui préparent des états-généraux des quartiers populaires ; les dizaines d’associations des diverses communautés qui résistent contre l’austérité et le tout répressif du Bonaparte aux petits pieds Sarkozy ; Lutte ouvrière et sa candidate Arlette Laguiller. Appelons TOUS les antilibéraux, où qu’ils soient, quels qu’ils soient, à l’unité dans l’action.
Tous ensemble !
À Socialisme international (anticapitalisme et révolution), nous nous sommes impliqués dès le début dans le processus unitaire. Qu’enfin naisse dans ce pays une riposte à la hauteur ; que la droite soit battue par la contribution décisive de la gauche antilibérale unie dans l’action ; que naisse une grande formation politique antilibérale et anticapitaliste, populaire, de combat, d’audace et d’imagination, offrant une alternative face à une classe de capitalistes et de possédants arrogante.
Il n’est pas nécessaire d’être un « fan » du syndicaliste paysan à la moustache pour comprendre que cette campagne peut bouleverser la donne. Elle donnera un grand coup de pouce et de dépoussiérage à la recomposition politique de la gauche radicale.
Nous comprenons que d’aucuns hésitent à soutenir une candidature dont la naissance a été pour le moins agitée et hors normes. Mais le temps des hésitations est fini. Il faut choisir, s’engager, ne pas se contenter d’un fauteuil de spectateur. La campagne aura le caractère que les militants qui l’impulsent lui donneront. Sa réussite est loin d’être garantie, l’échec non plus. L’histoire n’est pas écrite à l’avance. C’est à nous de l’écrire.

27 janvier 2007

 

Sur l'impérialisme français en Afrique

"France has never accepted the independence of its former colonies. It has sought to keep these countries in a state of dependence. On an economic level this was done through the integration of most of the former colonies into the CFA Franc currency zone, debt and the presence of French multinationals. These include Totalfina in the oil sector, Bolloré in logistics, Veolia in water, and BNP Paribas and Société Général in banking.
On a military level, there are assistance treaties and in some cases permanent military bases, for example in Djibouti, Gabon, Senegal and Chad."

Paul Martial dans Socialist Review, mensuel du SWP (G-B), janvier 2007.

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Empire and social-democracy

Notre camarade bloggeur Lenin (pas celui-là, l'autre) a écrit un excellent papier intitulé Empire and social democracy sur la gauche pro-impérialiste qui nous rappelle qu'une partie de la gauche a toujours été tentée par l'idée de la mission civilisatrice et salvatrice, pas forcément de "l'homme blanc" sui generis mais au moins de "l'homme blanc socialiste ou progressiste". (La notion de race n'était pas toujours absente au dix-neuvième et au début du vingtième siècle, non plus). Et cela va de Saint-Simon et Proudhon à Bernard Kouchner et d'autres Glucksmann, même si dans les cas les plus spectaculaires il faudrait plutôt parler d'anciens gens de gauche qui ont retourné leur veste depuis bien longtemps.
La contribution de Lenin est comme d'habitude magistrale. A lire absolument (en anglais, à moins que quelqu'un ait le temps de le traduire).

Lire le blog Lenin's Tomb ...


Commentaire

Il faut absolument lutter de façon prioritaire contre les tentations 'colonialistes' d'une partie de la gauche, social-démocrate surtout, et contre cette idéologie bien française de la "gauche national-républicaine" qui mélange des références au "peuple" et même aux "travailleurs" avec des appels à faire respecter des "valeurs" quasi-pétainistes.

Mais nous ne devons pas laisser passer non plus l'idée - qu'on trouve chez certains intellectuels qui s'érigent en porte-parole des minorités discriminées - que la gauche est d'essence impérialiste et que, en fin de compte, la droite républicaine façon Sarkozy n'est pas si mal que cela.

Il existe bel et bien un courant droitier dans la petite-bourgeosie et chez les cadres "issus de l'immigration", et certains se servent du bilan peu glorieux de la gauche pour semer la confusion. Comme on voit avec ses déclarations sur "la gauche qui a abandonné les travailleurs" et ses références à son statut de "fils d'immigrés", l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine (2% de logements sociaux) est assez habile pour récupérer des voix même chez ceux qui ont tout intérêt à lui bloquer le chemin.

N'oublions pas que Sarkozy est l'ennemi mortel à la fois des travailleurs et des minorités.

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26 janvier 2007

 

L'APPEL pour le Forum Social des Quartiers Populaires (FSQP)

30 ans que les banlieues réclament justice et que des revendications précises ont été formulées au travers de marches, de révoltes, de grèves de la faim, de manifestations et de réunions publiques.15 ans que le Ministère de la Ville a été crée pour répondre à la relégation sociale et la ségrégation urbaine des cités. Les gouvernements passent avec leurs lots de sigles et de recettes miracles « politique de la ville, rénovation urbaine, cohésion sociale : DSQ, ZEP, ZUP, ZAC, ANRU.... ».
Nos quartiers servent de défouloir pour des politiques et des médias en mal de petites phrases assassines sur les « territoires perdus de la République », « parents irresponsables », « zones de non-droit » « mafiatisation » et autres « dérives islamistes ». Les habitant-e-s, et notamment les jeunes, sont stigmatisé-e-s et désigné-e-s comme les principaux responsables des dérives de notre société. Ca ne coûte pas cher de donner des leçons de civisme et de montrer du doigt les « racailles » ou les « sauvageons » en les jetant à la vindicte populaire...
Les banlieues deviennent une problématique à part, dont on confie la gestion à la police et à la justice. Pourtant des révoltes des Minguettes (1981) à celles de Vaulx-en-Velin (1990), de Mantes-la-Jolie (1991) à Sartrouville (1991), de Dammarie-les-Lys (1997) à Toulouse (1998), de Lille (2000) à Clichy sous Bois (2005), les messages sont clairs :
Assez des crimes et des violences policières impunis, des contrôles aux faciès, des écoles au rabais, assez de chômage programmé, de sous-emplois, de logements insalubres, assez de la prison, assez de hagra et d'humiliations ! On s'habitue aux souffrances silencieuses de millions d'hommes et de femmes qui subissent au quotidien des violences sociales bien plus dévastatrices qu'une voiture qui brûle.Il est légitime de se révolter face à cet ordre social !
Parce que nous refusons de déléguer notre pouvoir à ceux qui ne nous représentent pas, le Forum social des quartiers populaires sera un espace d’affirmation d’une parole politique, sociale et culturelle à partir des expériences, des histoires, et de la mémoire de nos quartiers. Il sera le lieu de réflexions et de convergences de luttes locales, toutes et tous ensemble donnons leur une visibilité nationale !
Nos quartiers et leurs habitant-e-s sont riches d’histoires et de traditions d’engagements. Des révoltes d’esclaves à la Commune de Paris, de l’Etoile nord-africaine à la Main d’Oeuvre Immigrée (MOI), de la manifestation du 17 octobre 61 aux luttes pour la résorption des bidonvilles et des cités de transit, des grèves des foyers Sonacotra à la Marche pour l’égalité, de l’occupation de l’usine Talbot Poissy au mouvement des chômeurs, du mouvement des sans-papiers au comité contre la double peine ; tous ces combats sont constitutifs de l’histoire politique, sociale et syndicale de France. Sortons de l’amnésie collective et de l’ignorance politique pour nous réapproprier notre mémoire et notre histoire.
Les mouvements d’éducation populaire et les centres sociaux ont été mis en faillite depuis bien longtemps, par les pouvoirs publics en place. Nous affirmons que nous avons aussi notre responsabilité lorsque nous ne faisons rien. Il n’est pas question d’entretenir la démagogie selon laquelle ce serait toujours les autres qui seraient responsables de tous nos malheurs, nous ne pouvons ignorer notre responsabilité collective. A nous d’inventer des formes de solidarités réelles pour améliorer nos conditions de vie.
Nous avons beaucoup à dire du racisme, des violences policières, des discriminations sociales, raciales et culturelles, de l’islamophobie, de l’histoire coloniale et de ses conséquences, etc. mais nous refusons d’être cantonnés à cela. Nous avons autant à dire de la santé, de l’éducation, du travail, du libéralisme, du sexisme, de l’environnement, des rapports Nord-Sud, de l’information, des formes de résistances et de libération, des combats pour la justice, pour l’égalité, pour la liberté… L’enjeu est d’initier une présence comme acteurs et actrices à part entière, produisant nos propres discours et des pratiques autonomes. L’avenir de nos quartiers dépend de nous, de vous.
Notre volonté ne se réduit pas à défendre les quartiers pour les quartiers. Nous avons besoin de références communes et d’une stratégie collective clairement assumée. Les banlieues occupent une place centrale dans nos villes, et ne peuvent être gérées de manière spécifique.
Le forum, qui aura lieu les 22, 23 et 24 juin 2007 à St Denis, sera un lieu d’élaboration collective pour agir. Nous appelons toutes celles et tous ceux pour qui la question des quartiers est une priorité, à prendre leurs places au sein des collectifs d’organisation. De nombreuses rencontres et discussions ont abouti à la création d’une association nationale ayant pour objet l’organisation du Forum social des quartiers populaires. Dès à présent, nous vous invitons à nous rejoindre, au travers des collectifs régionaux d’organisation (Paris, Lyon, Montpellier, Toulouse) pour préparer et construire cet événement national.
Le forum sera un rendez vous pour celles et ceux qui veulent construire une force et une parole collective issus des quartiers. Il est impératif de dépasser nos identités propres et de nous appuyer sur la diversité de nos histoires politiques, associatives, électorales, faites de revendications, de luttes et de participations.
Carte d’identité, carte de séjours, sans papiers, toutes et tous, des quartiers ou d’ailleurs, le MIB, DIVERCITE et les MOTIVE-E-S vous invitent à les rejoindre pour faire de ce rendez-vous des quartiers, un moment de convergence politique, social, culturel, festif, pour imposer une expression commune et offensive de toutes les cités.
Quelle que soit l’issue des élections, nous avons besoin d’un mouvement national des quartiers, seule garantie, pour avancer vers l’égalité. Pour toute information : Association « Forum Social des Quartiers Populaires»45-47, rue d’Aubervilliers, 75018 Paris. Tél : 01 40 36 24 66. Mail : fsqp2007@no-log.org. Coordination régionale Lyon : Divercité Tél : 06 21 99 54 92Mail : divercite@gmail.com Coordination Régionale Toulouse : Motivé-e-s Tél : 05 62 27 62 83Mail : motive-e-s@motive-e-s.org

23 janvier 2007

 

APPEL A LA MOBILISATION

Aux signataires de l'appel "José Bové peut et doit être le candidat de
l'alternative à gauche"

Comme vous le savez peut-être par les médias, la rencontre nationale des collectifs unitaires antilibéraux qui s'est tenue ce week-end à Montreuil a décidé de demander à José Bové d'être candidat à l'élection présidentielle et d'appeler toutes les forces de la gauche antilibérale, alternative, écologique et solidaire à se rassembler autour de cette candidature. L'appel que vous avez signé avec 26 000 autres personnes a joué un rôle déterminant pour relancer la dynamique unitaire et aboutir à cet engagement sans réserve des collectifs. Tous ceux qui ont participé à cette réunion garderont longtemps en mémoire l'enthousiasme communicatif et la détermination collective qui s'y sont exprimés. José Bové, qui était présent à la rencontre, annoncera sa décision à la fin du mois. Mais il est certain qu'un nouveau pas en avant vers sa candidature a été franchi ce week-end.

Pour plus d'informations, nous vous invitons à vous reporter au site de l'appel http://www.unisavecbove.org
ainsi qu'aux sites des collectifs unitaires
http://www.alternativeunitaire2007.org
ou http://www.alternativeagauche2007.org

Dans les jours qui nous séparent de la fin du mois, il est important de continuer à recueillir des milliers et des milliers de signatures dans tout le pays. Nous comptons sur vous tous pour y contribuer. Notamment en mettant en place lors du prochain week-end des "points signatures" de l'appel dans les rues et les marchés partout où c'est possible. Ensemble, nous pouvons atteindre les 50 000 signatures à la fin du mois.

Salut et fraternité. Pour les coordinateurs de l'appel : Rémy Jean et Yannis Youlountas, porte parole

NB. Une maquette de l'appel "prêt à signer" est téléchargeable sur le site. L'adresse d'envoi des signatures collectées y est indiqué.

TRIBUNE DU COURANT UNITAIRE DE LA LCR

Publiée dans Rouge n° 2190

Il reste une chance ! Les 20 et 21 janvier ont confirmé que l’aspiration à l’unité de la gauche antilibérale restait puissante dans le pays. Le succès de l’appel en faveur de la candidature de José Bové en est la démonstration, tout comme la présence de près de 300 collectifs unitaires à Montreuil.
La LCR doit en prendre acte. Elle ne peut, comme le fait le communiqué de sa majorité de direction, mettre sur le même plan l’autoproclamation de la candidature de Marie-George Buffet et celle discutée lors de la réunion de Montreuil. Elle se trouve directement interpellée par la proposition que José Bové devienne le candidat du rassemblement de toutes les forces de la campagne du « non » de gauche au traité constitutionnel européen, dans le cadre d’une campagne collective dont Olivier Besancenot serait une figure de premier plan, sur la base des acquis de l’activité des collectifs, notamment le texte « Ambition et stratégie » et les 125 propositions.
La LCR doit constater que les collectifs ont décidé, pour les élections législatives, « d’engager dès maintenant au niveau local, des discussions avec les sections de la LCR, du PCF et avec les groupes de militants antilibéraux existants sur le territoire », et de prendre « immédiatement contact avec les directions de la LCR et du PCF pour leur proposer cette démarche ».
Elle doit enfin constater que le mouvement des collectifs a confirmé sa volonté d’indépendance totale envers le social-libéralisme, en soulignant, dans le texte adopté à Montreuil, que « la candidature de Ségolène Royal, qui accentue le caractère social-libéral de la campagne du PS, tourne le dos aux exigences populaires et aggrave le divorce entre la colère sociale et l’offre politique. Son orientation sociale-libérale démontre l’impossibilité d’envisager un accord gouvernemental ou parlementaire avec le PS ».
Dans ces conditions, la direction nationale de la LCR, qui se réunira les 27 et 28 janvier, se doit de prendre la balle au bond, d’opérer un tournant unitaire, d’indiquer qu’Olivier Besancenot est prêt à prendre sa place dans une candidature collégiale, que José Bové représenterait sur le bulletin de vote et dont l’objectif serait clairement de rassembler l’ensemble des composantes de la gauche antilibérale sur la base d’une orientation de rupture avec le libéralisme et le social-libéralisme.
Elle doit, pour y parvenir, engager sans tarder les discussions avec la coordination des collectifs unitaires, ainsi qu’avec l’équipe de campagne de José Bové, afin d’aboutir à un accord permettant une campagne réellement collective et, dans le même temps, interpeller la direction du Parti communiste en lui demandant de renoncer à son tour à une candidature séparée à l’élection présidentielle.
La LCR ne peut pas, elle ne doit pas laisser passer cette ultime chance d’empêcher l’éparpillement des candidatures à gauche du Parti socialiste. Elle ne saurait laisser sans réponse l’exigence d’unité et d’alternative qui se manifeste aujourd’hui.
Le courant unitaire de la LCR


 

Indonesia's left comes together

Dans Socialist Worker (G-B) cette semaine, on apprend la formation d'un nouveau parti de la gauche radicale en Indonésie, le Papernas (traduction approximative : Parti unifié de libération nationale) dans le but de présenter des candidats aux élections de 2009 (alternativeunitaire2009, en quelque sorte). Le nouveau parti revendique, entre autres, la nationalisation du pétrole et du gaz et l'annulation de la dette. Il regroupe des militants du PRD (Parti de la révolution démocratique) et de nouvelles forces, dans un contexte de luttes quotidiennes (grèves, manifrestations ...) mais fragmentées. Pour se présenter en 2009, le parti aura besoin, selon une loi électorale draconienne, 250 sections dans au moins deux tiers des régions du pays. Il existe déjà dans une centaine de villes.

Lire l'article en anglais ...

Deux autres sources d'informations sur la situation de la gauche dans cette partie du monde sont le site du journal australien, Green Left Weekly, et - comme son nom ne l'indique pas - Europe Solidaire sans Frontières (malheureusement, presque toujours en anglais).

Le même numéro de Socialist Worker (2035, daté le 27 janvier 2007) contient des témoignages du Forum social mondial de Nairobi.

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21 janvier 2007

 

'BIG BROTHER' : UNE VICTOIRE CONTRE LE RACISME ?


La concurrente accusée de racisme éliminée
NOUVELOBS.COM 20.01.2007
Les téléspectateurs britanniques ont éliminé une participante à cette émission de télé-réalité, jugée raciste envers une rivale indienne.

Les téléspectateurs britanniques de "Celebrity Big Brother" ont éliminé vendredi 19 janvier Jade Goody, une participante à cette émission de télé-réalité dont le comportement jugé raciste envers une rivale indienne a suscité beaucoup d'émoi en Grande-Bretagne. ...

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20 janvier 2007

 

Forum Social Mondial de Nairobi : jour de la manifestation inaugurale

Il y a comme une tradition propre aux forums sociaux mondiaux: commencer par un cafouillage, un raté, du retard. Ainsi, à chaque forum depuis le premier à Porto Alegre, le programme a été disponible de plus en plus tard. A Bombay et à Caracas, se furent des réunions déplacées ou annulées au dernier moment à Bamako. Pour ce forum Kenyan, c'est la manifestation d'ouverture qui fait les frais des problèmes d'organisation. Organisés ce matin à 10Km du centre ville, annoncée nulle part, avec un programme pas encore imprimé, la manifestation d'ouverture a accumulé les handicaps. Nous étions donc peu nombreux à ce rassemblement à la lisière d'un quartier très populaire de la banlieue de Nairobi, ou du moins, moins nombreux que le nombre d'inscrits aux forums pouvaient nous le laisser espérer. Une bonne partie des militants altermondialistes étrangers étant encore dispersés en ville à la recherche d'infos. Malgré cette dimension exceptionnelle, cette mobilisation a concerné quelques éléments constants des ouvertures. Il fut jeune, dynamique et populaire avec un très fort ancrage local. En rapport avec l'actualité de cette région, la guerre du Darfour et en Somalie, le thème était la paix. Il y avait donc beaucoup de drapeaux "pace". Néanmoins, les forces les plus présentes furent des groupes confessionnels kenyans, venus en groupe de quartiers populaires de Nairobi ou en bus de province, des groupes structurés autour d'une paroisse, d'une association cultuelle ou d'une des multiples sectes chrétiennes qui se développent au Kenya, ils reprenaient les slogans altermondialistes mâtinés de références bibliques. Cette présence était d'autant plus frappante que les syndicats et les partis kenyans n'avaient simplement pas de cortèges! Doit-on comprendre que les seules structures collectivisées impliquées dans le forum sont confessionnelles? Sans doute pas! Mais leur présence, sans commune mesure avec les autres forums dans cette manifestation et dans le programme, est en tout cas notable. Les autres cortèges kenyans étaient surtout environementalistes ou de défense des plus pauvres (associations des Sans, de bidonvilles...) et de lutte contre le SIDA. Si des délégués d'autres pays africains étaient bien présents, seuls les sarahouis et une association de Soweto (Afrique du sud)avaient de véritables cortèges avec dromadaires sous les sarahouis s'il vous plaît! (Les mêmes qu'à Bamako?) Côté asiatique, outre quelques drapeaux syndicaux coréens, une délégation indienne était assez importante (en particulier les Dalits, caste regroupant les indiens les plus pauvres). Si les Brésiliens étaient très présents (ils ont 500 délégués inscrits au forum), les autres sud américains étaient bien discrets (en particulier nous n'avons vu ni Boliviens ni Vénézuéliens). Ajoutons pour l'Amérique du Nord, des québécois venus aussi en nombre. Quant aux européens, si l'on reconnaissait deci-delà un drapeau de Rifondazione, quelques T-Shirt militants suédois ou de militants Allemands, Anglais ou Espagnols en petit nombre, seules les sectes trotskystes anglaises, venues en nombre ont pu former un cortège. Côté Français, ajoutons quelques drapeaux de la CGT, 4 drapeaux des Alternatifs et deux militants verts. Arrivés en centre ville, nous avons retrouvés beaucoup d'autres militants altermondialistes venus compléter leurs inscriptions. A en croire Edward Oyugi, président du comité d'organisation il y avait hier d'inscrits 50 000 Kenyans et 20 000 ressortissants des pays de l'Afrique de l'Est (Tanzanie, Ouganda) et 10 000 participants du reste de l'Afrique. Ajoutons 2 000 européens et le même nombre de Sud américains. Voilà les gros contingents de ce forum. Oyugi est surtout inquiet des problèmes de trésorerie. Après avoir réduit de moitié le budget du forum pour rentrer dans le budget correspondant aux aides promises, les organisations n'ont finalement reçu que la moitié de ce nouveau budget. Une compagnie privée de téléphonie mobile, embarquée dans l'aventure au titre de "mécène" a quant à elle, "oublié" ses engagements à décorer la ville de banderoles aux couleurs du forum. Voilà donc une ouverture de forum des plus ordinaires avec des organisateurs dépassés sur l'ampleur de la tâche et une manif d'ouverture vivante, dynamique et populaire. Il y avait aussi quelque chose de poignant pour nous à voir ces manifestants kenyans courir un petits trôts en chantant des chansons de lutte des Sud Africains. Tout comme le "El pueblo unido" des manifestations lors des forums sud américains, ou les références à Gandhi des participants du FSM indien, nous manifestions au son d'un des éléments constitutifs d'un imaginaire mondial des luttes... Enfin, sur 10 Km au pas de course, tout de même!
Les Alternatifs

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Robert Redeker va arrêter d'enseigner

Qui peut dire maintenant que le gouvernement ne fait rien pour les jeunes de ce pays ? ! (En fait, on lui crée un poste au CNRS, ce qui est une bien mauvaise nouvelle pour la recherche !).

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Contribution de militant-e-s du courant unitaire de la LCR

Assurer la présence des antilibéraux unitaires lors des prochaines échéances électorales et dans les mobilisations sociales.

Les collectifs unitaires antilibéraux se réunissent ce week-end après la rupture opérée par la direction du PCF avec la proclamation unilatérale de la candidature de Marie-George Buffet, décision qui succède à celle de la majorité de la direction de la LCR de refuser d’intégrer le rassemblement antilibéral et de présenter la candidature d’Olivier Besancenot. Cette décision du PCF ne peut s’expliquer que par sa volonté de vouloir construire le rassemblement antilibéral autour de lui et de laisser ouverte la porte à un éventuel accord politique avec le Parti socialiste.
L’élan de la campagne pour des candidatures antilibérales aurait pu être brisé net. Mais heureusement, il n’en a rien été. Les collectifs continuent de se réunir et ils expriment une formidable volonté d’offrir une alternative au libéralisme et au social-libéralisme malgré les logiques de division. Le succès de l’appel en faveur de José Bové, qui, en quelques jours, a réuni plus de 20 000 signatures, confirme la force et la profondeur des aspirations à l’unité de la gauche antilibérale.

Nos acquis communs

Face au danger que représente le face à face entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, qui tire l’ensemble du paysage politique à droite, l’objectif du rassemblement de la gauche antilibérale reste plus que jamais nécessaire. Il s’agit de battre le social-libéralisme au sein de la gauche dans une optique de rupture avec le capitalisme libéral. Cela ne sera possible que sur la base de mobilisations sociales d’ampleur remettant en cause les institutions antidémocratiques de la V° République, défendant un programme conforme aux intérêts du plus grand nombre, ce qui implique, pour le mettre en œuvre, de réaliser de véritables incursions dans la propriété privée des secteurs clés de l’industrie, des banques et de la finance. Dans cette perspective, la construction d’une nouvelle force politique susceptible de contester l’hégémonie du social-libéralisme est incontournable. Pour avancer dans ce sens, il importe de s’appuyer sur les acquis du rassemblement initié, dans la suite de la campagne du « non de gauche » contre le Traité constitutionnel européen, avec l’appel du 10 mai « à un rassemblement antilibéral de gauche et des candidatures communes » et de l’espace politique que celui-ci a commencé à esquisser avec le texte « Ambition,-Stratégie » et les 125 propositions du projet de programme. Face à la gauche blairiste que Ségolène Royal a décidé d’incarner à l’élection présidentielle, la stratégie d’indépendance totale envers le social-libéralisme et le Parti socialiste s’avère plus que jamais d’actualité. Ensemble, nous avons affirmé que l’ambition d’une gauche de combat ne pouvait se contenter de vouloir infléchir la politique du Parti socialiste, comme cela se faisait dans le passé avec les politiques d’« union de la gauche », sans jamais obtenir le moindre résultat, mais qu’elle devait viser à faire triompher une orientation de rupture avec le libéralisme au sein des classes populaires. L’orientation explicitement social-libérale de Segolène Royal démontre une fois encore l’impossibilité d’un accord gouvernemental ou parlementaire avec le Parti socialiste. Sur cette base, les 125 propositions que nous avons soumises au débat ont porté, dans l’espace politique, les aspirations et les exigences surgies des mobilisations sociales de ces dernières années. Tout cela doit être réaffirmé avec force aujourd’hui. Nos collectifs unitaires sont l’instrument principal de ce combat. Cadres légitimes et héritiers de la bataille engagée en faveur de candidatures unitaires pour les scrutins de 2007, ils doivent continuer leur action et préserver leur diversité.

Poursuivre la bataille de l’unité

A l’élection présidentielle, regrouper l’ensemble de la gauche antilibérale autour d’une candidature qui fasse le « trait d’union » entre toutes les sensibilités concernées reste une perspective et une impérieuse nécessité sur la base du travail réalisé en commun depuis des mois, à commencer par les textes du 10 septembre et des 14 au 14 octobre. Et nos collectifs peuvent jouer un rôle décisif pour avancer dans ce sens pour peu qu’ils se situent dans la continuité de délibérations collectives et d’un fonctionnement où les décisions ne se prennent pas au travers de votes à la majorité mais de la construction d’une volonté commune d’avancer toutes et tous ensemble.Le succès de l’appel en faveur de José Bové est positif et peut s’inscrire dans une telle démarche. À notre sens, il lui faut, pour prolonger ce succès, s’inscrire dans le cadre d’une candidature collégiale, qui procède de la décision consensuelle des collectifs – comme cela devra se faire dans notre réunion de ce week-end -, qui porte leurs acquis et qui se propose d’être un « trait d’union » entre toutes les composantes du mouvement antilibéral d’accord pour s’engager dans une telle démarche. Ainsi, la candidature de José Bové ne sera pas une candidature supplémentaire, mais une candidature qui exprime les aspirations unitaires visant à rassembler toute la gauche antilibérale conséquente sur la base d’une orientation de rupture radicale avec le libéralisme et le social-libéralisme et qui est susceptible de créer une dynamique telle que la question du retrait de Marie-George Buffet et d’Olivier Besancenot sera inévitablement posée pour le PCF et la LCR. Précisons par ailleurs, et dès maintenant pour éviter de faux débat, que si cette candidature n’était pas le résultat d’un accord consensuel ce week-end, elle ne pourrait être celle du rassemblement des collectifs, ni s’en revendiquer sous peine d’oblitérer les convergences ultérieures possibles et souhaitables. Mais d’un autre côté, toute volonté de faire obstacle à l’émergence de cette candidature, sous prétexte qu’elle serait une candidature supplémentaire, voire de division, ne serait pas plus raisonnable. Dans la foulée, aux législatives, le combat pour l’unité reste également d’actualité. Grâce à la bataille livrée à la présidentielle, sur la base des 125 propositions et du refus de participer à un gouvernement ou à une majorité avec le Parti socialiste, il est possible d’aboutir à des candidatures unitaires labellisées dans un maximum de circonscriptions. Il importe que s’engage un processus de discussion entre les collectifs et les forces politiques au niveau local pour aboutir à un accord politique, notamment là où elles sont impliquées dans la démarche de construction de l’unité antilibérale, et au niveau national dans le but de déboucher finalement sur une répartition assurant la diversité des candidatures. Pour ce qui nous concerne, nous allons continuer à tenter de convaincre la majorité de direction de notre organisation d’abandonner sa politique d’isolement pour être en phase avec les potentialités qui n’ont cessé de s’affirmer depuis le 29 Mai de manière à ce qu’elle participe pleinement à l’émergence de candidatures unitaires à l’élection présidentielle, mais aussi aux législatives.

Pour un rassemblement militant durable

Notre combat ne se borne pas aux échéances électorales : il doit nous permettre d’intervenir dans les luttes sociales, dans les nécessaires mobilisations sociales contre les politiques libérales que ce soit sur le logement ou les retraites pour ne prendre que ces deux exemples d’une brûlante actualité. Car nous visons à un rassemblement militant et durable. À travers toutes nos discussions, la question est donc légitimement posée d’une nouvelle force politique à même d’en finir avec l’hégémonie du social-libéralisme sur la gauche et le mouvement social. À ce stade, il s’agit de prendre les mesures nécessaires qui permettent une structuration souple permettant tout à la fois d’atteindre une meilleure efficacité autant qu’une plus grande transparence, et qui donne, dans la coordination de notre mouvement, une plus grande place aux collectifs à côté des sensibilités politiques et des personnalités engagées depuis le début dans la bataille de l’unité. À charge, pour des assises nationales à l’automne, de définir les étapes suivantes du processus, en fonction de ce qu’il aura été possible de réaliser à l’occasion de la séquence électorale de cette année et de la situation qui sortira des urnes à l’issue de la présidentielle et des législatives.

Léonce AGUIRRE (CIUN), Emmanuel CHANIAL (CIUN), Jean MALIFAUD (CIUN), Monique MIGNEAU, Hendrik DAVI, Marc DORMOY. 20 janvier 2007.

19 janvier 2007

 

La revue Socialisme International N° 17/18 janvier 2007

Note aux lecteurs : L'actualité militante, des contraintes professionnelles, et de graves problèmes informatiques ont provoqué un retard considérable dans la production de la revue que nous voulions sortir début janvier. Nous avons donc décidé, exceptionnellement, de livrer une partie de la revue sur le site web en attendant sa sortie sur papier.
Dans l’Editorial, nous tirons un bilan provisoire de la campagne pour une candidature unitaire antilibérale aux élections présidentielles.
Dans ce numéro nous examinons une résurgence de l’islamophobie au Royaume-Uni, pays pourtant flétri par les islamophobes comme un endroit de complaisance à l'égard de l'extrémisme.
Nous avons traduit un texte d' A. Sivanandan, directeur de l'Institute of Race Relations à Londres, sur l’attaque néo-libérale contre la diversité culturelle .
Salma Yaqoob, une des dirigeantes du parti de la gauche radicale, Respect, écrit sur la montée de l’islamophobie et son importance.
Michel Warschawski écrit sur le nouveau siècle américain et ses effets au Moyen-Orient.
Dans Banlieues : mythes, mensonges et combats, John Mullen (LCR 47) démonte la vision officielle des banlieues en critiquant à la fois les stéréotypes droitiers et les mythes prévalents à gauche - sur l’islam, sur l’insécurité et sur l’ascenseur social par exemple.
Romain Szensinski (LCR 75) revient sur les émeutes de 2005 et les réactions politiques de différentes organisations de la gauche et du mouvement ouvrier.
C’est avec l’aimable autorisation du sociologue Laurent Mucchielli que nous reproduisons un texte qu’il a écrit avec Abderrahim Aït-Omar. Dans cette contribution, ils présentent les motivations des révoltés de 2005 sous le titre Les raisons de la colère : paroles d'émeutiers.
Nous interviewons Abdelaziz Chaambi, militant des Indigènes de la République et du Collectif de Musulmans de France à propos de la gauche et les banlieues après les émeutes.
Germain Gillet nous a écrit pour donner le point du Mouvement pour l'Egalité sur Le tragique isolement des "banlieues".
Monique Crinon, militante altermondialiste de longue date, s'exprime sur le décalage entre la gauche établie et les jeunes en colère.
Laïla Belkadi de la fraction Etincelle de Lutte Ouvrière a également répondu à notre demande de contributions. Malgré de sérieux désaccords avec elle, avant tout sur l’analyse de l’Islam en France, nous avons voulu publier sa contribution qui constitue un point de vue très répandu parmi les militants de la gauche.
Alexandre Achrafié (LCR 75) revient sur l’histoire des banlieues populaires en France. Comment et pourquoi l’Etat a-t-il mis en place la ségrégation sociale et ethnique dans le logement ? La nouvelle idéologie de la « mixité sociale» peut-elle servir les intérêts des classes populaires ?
Stéphane Lanchon nous présente l’histoire des émeutes populaires en France avant la révolution de 1789.
Claude Meunier examine le concept du lumpenprolétariat dans le travail de Marx et de Engels et explore l’utilité de ce concept dans la France du XXIème siècle.
Phil Gasper, un camarade de l’International Socialist Organization aux Etats Unis pose la question de l’actualité de l’ouvrage fondateur du marxisme - Das Kapital.
Nous reproduisons un texte de Léon Trotsky qui examine la question des Noirs aux Etats Unis dans les années 1930, et plus particulièrement leur droit à se séparer des Etats Unis et constituer un Etat Noir dans le Sud.
Franck Drici présente deux livres qui traitent de questions d’actualité brûlante. Tout d’abord un livre récent de Robert Fisk, grand reporter opposant à la guerre en Irak, "La grande guerre pour la civilisation, l'Occident à la conquête du Moyen-Orient (1979-2005). Ensuite l’ouvrage de Jared Diamond, "L'effondrement", qui analyse la question du réchauffement climatique, question qui ne manquera pas de s’introduire dans les campagnes électorales de 2007.

Pour plus d'informations, allez sur le site de Socialisme International.

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17 janvier 2007

 

Un Noir président des Etats-Unis ?

Obama au congrès du syndicat des pompiers


Les médias en France commencent à s'intéresser au sénateur démocrate de l'Illinois, Barack Obama. Il est jeune (45 ans), beau, charismatique, beau parleur et ... noir (enfin, métis d'une mère blanche du Kansas et d'un père kenyan).
Présenté comme la nouvelle star de la politique américaine et un opposant à la guerre en Irak, Obama est le seul sénateur noir, le troisième seulement depuis la fin de la Guerre de Sécession. Il est surtout un rival potentiel de la sénatrice Hillary Clinton et du moins connu (en dehors des Etats-Unis) John Edwards pour obtenir la nomination comme candidat des démocrates lors de l'élection présidentielle de 2008. Cependant, Barack est loin d'être un "radical". Ses discours reprennent les thèmes bien connus des Etats-Unis "pays de la liberté". Selon nos camarades américains, il serait plutôt un "néo-libéral à visage humain".
Pour le point de vue de l'International Socialist Organization, lire cet article en anglais, The Obama Myth, par Lee Sustar (Socialist Worker, USA, 3 novembre 2006).

NOUVEAU : Is Obama different ? by Adam Turl (Socialist Worker, USA, 2 Feb 2007)

Et le révérend Al Sharpton ?

Figure majeure de l’Amérique noire, le révérend Al Sharpton est en lice pour devenir le candidat démocrate à la prochaine élection présidentielle. Selon toute vraisemblance lui seront préférés des aspirants plus traditionnels à l’instar de l’ex première dame Hillary Clinton ou du sémillant sénateur Barak Obama. Quel rôle a-t-il donc à jouer dans cette campagne ? Quelles contributions peut-il apporter au débat public ?

(Lu sur grioo.com)

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12 janvier 2007

 

Comment mieux combattre l'influence du PS ?


L'article suivant montre bien la différence entre une analyse marxiste des partis réformistes comme le PS et la dénonciation stérile et surtout contre-productive des "socialos" par des militants révolutionnaires retrenchés dans leur bunker. En effet, plus le PS est attiré par le blairisme, plus nous aurons besoin d'une démarche fraternelle et ouverte envers ceux des socialistes - dans lesquels j'inclus des électeurs, des militants de base et même certains dirigeants - qui peuvent rompre au moins partiellement avec la tendance dominante. Une telle démarche ne signifie en rien que nous devons taire nos critiques du bilan des gouvernements socialistes. Au contraire, il s'agit d'encourager toute remise en question de la politique de la direction du PS, aussi timide soit-elle, en démontrant notre disponibilité à débattre et à travailler en commun, là où nous avons les mêmes objectifs à court et à moyen terme. C'est ce qui a été réussi lors de la campagne pour le Non à la constitution européenne. C'est également ce qui se passe dans la pratique dans des mobilisations pour les salaires ou en défense de l'emploi, de l'école, de la retraite, des immigrés menacés d'expulsion, des mal-logés ... Avec la montée du "ségolisme" nous avons une occasion d'approfondir et de politiser cette dynamique, notamment dans le cadre des Collectifs unitaires. S'abstenir, sous le prétexte de ne pas "se salir les mains", est une politique qui en fin de compte laisse les mains libres à la direction du PS et donc sert leurs intérêts. C'est une politique qui se dit "révolutionnaire", mais qui en réalité a exactement l'effet contraire.
Claude MEUNIER, 14/01/2007.
PS A ce propos on peut relire l'excellent article que Hassan BERBER a écrit en 2004, à l'occasion d'un débat de nouveaux militants de la LCR, "Les révolutionnaires et le réformisme", sous-titré "Le reformisme renaît sans cesse de la lutte des classes".

Les enjeux d'une rupture, par François Calaret, Marc Dormoy et Francis Sitel (tous trois de la LCR). Lire l'article ici ...

Dans son article (Rouge n°2184 du 7 décembre), Galia Trépère ne voit, dans la candidature de Ségolène Royal, qu’une continuité avec Jospin et Mitterrand. Mais une telle analyse conduit à sous-estimer gravement les menaces que cette candidature induit pour le mouvement ouvrier et la gauche. Nous pensons, au contraire, que le « phénomène » Ségolène Royal signifie un changement majeur dans la période politique et pose des enjeux nouveaux à tous ceux qui défendent une alternative au système existant.
/.../Cette évolution renforce la possibilité de rupture au sein du Parti socialiste, comme en témoignent les hésitations de l’association Pour la République sociale entre le maintien au sein du Parti socialiste ou l’engagement dans la construction d’une alternative antilibérale. La nécessité de construire, en France, une alternative politique au libéralisme et au social-libéralisme est bien une question décisive qui se pose sur la durée, au-delà des échéances électorales de 2007.
La tâche des révolutionnaires ne peut consister à répéter, de façon incantatoire, que le Parti socialiste, de toute façon, trahit la classe ouvrière depuis des dizaines d’années et qu’il le fera toujours. La candidature de Ségolène Royal représente un facteur de différenciation politique au sein du mouvement social. Ceux qui se laisseront entraîner dans cette direction vont - pour la plupart d’entre eux - subir la pression des idées réactionnaires de Royal. En revanche, ceux qui s’y opposent doivent comprendre que cette candidature s’inscrit dans une profonde évolution à droite de la social-démocratie au niveau international. Celle-ci ouvre un espace pour la construction de nouveaux partis politiques combattant pour un projet d’émancipation sociale.

Lire l'article de Galia Trépère PS new-look ...

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11 janvier 2007

 

Partis et mouvement social : une fausse opposition ?

Tent City, canal Saint-Martin, Paris, décembre 2006

"Le mouvement social a eu ces dernières années plus d'impact sur la vie politique française que les partis politiques." Extrait d'un article en anglais de Naima Bouteldja paru sur le Respect Supporters' Blog.

Grassroots movements have been having a greater impact on French politics than the parties.

For millions of European voters, the experience of governments identified with the left have in the past decade become increasingly indistinguishable from the authoritarian neoliberalism of the new right. In France, the retreat from social democracy has been more gradual, buttressed by the influence of the Communist party (one of the main political forces until the 1980s), strong social movements and the institutional gains of the postwar era. But just as 1979 was Britain's electoral crossroads, the 2007 presidential election threatens to do the same for France. The choice is between the populist free-market authoritarianism of Nicolas Sarkozy, the rightwing frontrunner, and the social Blairism of Ségolène Royal, the Socialist party candidate - with the threat of the far-right Jean-Marie Le Pen in the background. Whichever way you look at it, the right will stay in office in some form.

The "anti-liberal" coalition (as opposition to neoliberalism is called) draws in radical parties and social movements to the left of the Socialists, but has been unable to rally round one candidate for April's election. Its failure could even pave the way for the kind of political and economic restructuring Britain experienced under Thatcher. The left's problem is not lack of popularity. In the 2002 election, the three main candidates of the left and the Greens combined polled 18.5% of the vote (compared with 19.8% for Jacques Chirac and 16.8% for Le Pen). It is the fragmentation of the vote that is damaging, particularly in the face of a resurgent European right.

The victorious 'no' campaign against ratification of the EU constitution in 2005 cemented a longstanding feeling that the "anti-liberal" left needed a single candidate for this year's presidential elections. The anti-liberal coalition has been forged in the heat of successive social struggles over the past 10 years: the campaigns of les sans, and the movements against social security, pension and labour market reforms, and against the EU constitution. This momentum has been nurtured by a grassroots alliance of political organisations (communists, other leftwingers and environmentalists), social movements, trade unions and activist groups, with more than 700 local collectives operating across France.

Having worked out a common strategy and programme for government, all the coalition had to do was agree on a candidate. But last month it splintered, and the historic chance to have its say was gone."It's not unrealistic to think that we would have seriously challenged the Socialist party," said Yves Salesse, one of the architects of the united front. "Many of our proposals, whether the struggle against privatisation, American imperialism or GM food, resonate with the majority in the country."

However, although activists still want to convert dynamic social campaigns into success at the ballot box (just as in Britain Respect has sought to capitalise on the anti-war movement), the coalition's unity has foundered on the hidebound political culture of the leadership of the radical left's main players, the Communist party and the Revolutionary Communist League. More concerned with party apparatus and old feuds, both have proved incapable of adopting a consensual approach to providing an alternative to the Socialist party.

France's recent past demonstrates that it is the social movements (students, unions, les sans, feminist and environmental groups) that have had most impact, providing a genuine counterweight to neoliberal policies. When last year Sarkozy announced a new hardline bill on immigration, local and national collectives mobilised to oppose a project aimed at dividing "good foreigners", of benefit to the economy, from "bad foreigners", those seen as a burden on the republic.

Current campaigns against deportations would never have taken off without the battles of les sans. An opinion poll last October suggested 73% of French people were in favour of regularising the sans-papiers who had children in France or a work contract. But the role of political parties in changing opinion has been at best marginal. Likewise, the huge response generated by the individuals who called on people to sleep on the streets of Paris in solidarity with the homeless has panicked the political establishment. In his end-of-year speech, Chirac was obliged to highlight housing, and the government recently announced emergency measures.

For many activists, the failure of the coalition to agree on a presidential candidate will strengthen the belief that sinking resources into electoral strategies is, for the meantime at least, a diversion. It seems more effective to them to devote their energies to building networks and movements, starting from concrete situations and without a preconceived model, which can change politics and society from below. /.../

Naima Bouteldja est une journaliste française qui écrit régulièrement dans la presse britannique. Son article soulevé un vrai problème : l'échec - provisoire, peut-être - des Collectifs dans leur tentative de trouver une expression politique risque de renforcer l'opposition mouvement social/action politique aux yeux de nombreux militants dans et proches des Collectifs. Mais, comme soulignent Alex Callinicos et Daniel Bensaïd dans d'autres articles publiés sur ce blog, il s'agit d'une fausse opposition. L'action politique est non seulement nécessaire, mais inévitable. L'enjeu, c'est de lui donner un caractère de radical et dynamique, de briser le carcan de l'alternance droite/gauche réformiste et gestionnaire. Pour cela, la participation des meilleurs militants de la LCR, du PCF, des Alternatifs et si possible d'autres organisations allant de LO jusqu'à la gauche du Parti socialiste en passant par les Verts est indispensable.
Cet article a paru sur le site http://respectuk.blogspot.com . Une version plus longue sera publié le mois prochain par le journal Red Pepper.

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10 janvier 2007

 

Can the German left unite against neoliberalism ?

Dans Socialist Worker (G-B) n°2033, 13 janvier 2007 (en anglais) :

Volkhard Mosler fait le point sur l'évolution de la gauche radicale allemande : WASG + Linkspartei = Die Linke ? L'auteur est membre de Linksruck et secretaire de la section de Francfort de WASG.

Voir aussi l'article d'Alex Callinicos sur la gauche radicale en Europe et celui de Stathis Kouvelakis sur la situation en France. Ce numéro contient aussi un compte-rendu du dernier Congrès du SWP (G-B).

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05 janvier 2007

 

INTERNATIONAL SOCIALISM n° 113


The latest issue of International Socialism journal has just been published, containing important articles on :
The shape of the working class (Martin Smith)
Rifondazione votes for war (Megan Trudell)
Muslim working-class struggles (Hassan Mahamdallie)
The return of strategy (Daniel Bensaïd)
[Voir en français Le retour de la question politico-stratégique]
The French revolution is not over (Neil Davidson)
and many others.

 

'Mino' de la LCR : Approfondir le débat et agir

Il aura fallu attendre la fin décembre 2006 pour que la direction majoritaire de la LCR propose, sous la plume de Frédéric Borras (« Une crise qui vient de loin », Rouge n°2186 du 21 décembre 2006), une analyse qui rompe avec quelques simplismes antérieurs : un PCF réduit à la logique univoque de la préparation d’une nouvelle alliance avec le PS, des collectifs unitaires condamnés à servir de tremplin à ce même projet... On reconnaît une « évidence », qui est que « le débat fait rage au sein de ce parti et jusqu’au sommet de l’appareil ». On admet que les « autres sensibilités » du collectif national, loin de se rallier aux décisions de la direction du PCF, « recherchent, depuis des semaines, une solution de rechange à Buffet, acceptable par la direction du PCF ».
Las ! Cette mise à jour partielle conduit à un constat d’impuissance : « Nous ne voyons plus aujourd’hui comment faire avancer positivement les choses au sein du collectif national, enfermé dans une quête sans fin de l’introuvable. » Camarades, en ce début 2007, encore un effort ! « L’introuvable », telle la lettre volée d’Edgar Poe, est là, sous vos yeux. Et même au bout de votre plume.
Oui, pour 2007, il faut affirmer une politique « d’indépendance stricte, ferme, sans sectarisme mais sans concession, vis-à-vis de la gauche libérale », et proposer que celle-ci soit défendue par des candidatures unitaires s’engageant à rejeter toute perspective allant à l’inverse de cette exigence, et notamment toute alliance parlementaire et gouvernementale avec le Parti socialiste.
Ce choix politique fondamental, pouvons-nous penser qu’il est le lot des seules LCR et LO ? Estimons-nous qu’un constat aussi désespérant est à même de justifier la candidature en solitaire d’Olivier Besancenot, à côté de celle d’Arlette Laguiller ? Démonstration ne vient-elle pas d’être faite que la « quête sans fin » des collectifs unitaires, ainsi que le refus de toute une partie du PCF de voir celui-ci rompre avec le mouvement des collectifs unitaires, témoignent que des forces militantes considérables veulent une rupture radicale avec le libéralisme et le social-libéralisme ? Et qu’elles sont déterminées à construire un rassemblement durable, dans les luttes et les élections, pour défendre cette perspective vitale... En 2007, la LCR peut-elle se désintéresser de ce potentiel de changement ?
Puisque nous affirmons « rester ouverts à la discussion, avec les militants communistes et les regroupements militants qui se situent dans cette perspective », rien ne nous condamne à l’impuissance et à nous mettre à l’écart des collectifs unitaires ! Ceux-ci préparent une nouvelle réunion nationale les 20 et 21 janvier, que la LCR propose de défendre en commun une telle orientation, affirme sa volonté de lever les obstacles à des candidatures unitaires, qu’elle a la volonté d’aboutir, et qu’elle renonce à tout préalable dès lors qu’un accord sur l’orientation politique se dégagerait. Voilà qui permettrait de rouvrir le jeu.
Quels autres vœux pour ce début 2007 ?
Léonce Aguirre, Francis Sitel, pour la minorité "unitaire" de la LCR, Rouge n° 2187, 5 janvier 2006.


01 janvier 2007

 

Didier Daeninckx : Si j'étais élu président de la république


« Ma présidence serait à Montfermeil »

– On est bons pour faire nos valises…C’est la première chose que j’ai dite à ma femme, à 20 heures, quand mon visage pixellisé est apparu sur l’écran et que Poivre d’Arvor a terminé sa phrase : « Le nouveau président de la République est… » par mon nom. Elle seule était au courant du geste par lequel s’ouvrirait mon quinquennat. Chirac allait en avaler son sonotone : la passation des pouvoirs n’aurait pas le palais de l’Élysée pour cadre, mais Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, où j’avais décidé d’installer les services de la présidence. Une barre vouée à la démolition, rapidement rénovée, ferait l’affaire. Dès la formation du gouvernement, les principaux ministères seraient accueillis à la Grande-Borne, aux 4000 de La Courneuve, à Trappes, aux Tarterêts, avec obligation, pour les ministres et leurs hauts fonctionnaires, de prendre les transports en commun, au besoin de terminer le voyage à pied. Avec leur marmaille appelée à fréquenter les écoles des quartiers. Pour les ennuis de santé, plus d’accès privilégié au Val-de-Grâce, tous devraient faire confiance au professionnalisme des toubibs de l’hôpital Jean-Verdier. Juste pour vérifier les effets de leur politique.Pour le fun, j’ai décroché mon téléphone, et j’ai composé le numéro de mon adversaire malheureux.– Allo, Nicolas ? C’est Didier… Désolé de t’avoir fait la nique. Ça s’est joué de peu… Notre pays a besoin de signes de réconciliation, et j’envisage de te nommer Premier ministre…Il a bredouillé :– Ah, oui, je ne m’attendais pas… Il faut que j’y réfléchisse…– Juste une précision, on déménage Matignon, tes bureaux seront à Clichy-sous-Bois, avec vue sur un certain transformateur…Il y a eu comme un grésillement au bout de la ligne, juste avant qu’il ne raccroche.

Didier Daeninckx est romancier. Dernier livre : « On achève bien les disc-jockeys » (La Branche).

Article publié dans Témoignage Chrétien, édition du 28 décembre 2006

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Bensaïd : La théorie marxiste aujourd'hui

Marxismes, théorie, hier et aujourd’hui : Réponses aux questions des camarades russes de Vpered par Daniel Bensaïd, 29 décembre 2006.

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